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    Des fouilles, dont les résultats ont été présentés en ligne sur le site de l'IPHES, ont permis la découverte, dans le Gouffre de l'Éléphant à Atapuerca, d'une petite lame (mesurant trois centimètres) taillée dans du silex, datée de 1,4 million d’années, qui constitue le plus vieux vestige attestant de la présence de l’Homme sur le site, «seulement 100.000 ans après sa supposée arrivée en Europe occidentale».

     

    Les gisements espagnols de la Sierra d'Atapuerca (un site classé depuis 2000 au Patrimoine mondial de l'Unesco), près de la ville de Burgos, sont constitués de trois grottes: Gran Dolina, Sima del Elefante (la grotte de l’éléphant) et Sima de los Huesos (la grotte des os). Divers restes d’animaux, ont été trouvés sur le site comme des ours, des rhinocéros, des cervidés géants, des daims, des bisons et des ânes sylvestres. Mais, surtout, «en 1994 et 1995, la découverte de 86 fragments d’os vieux de 780.000 ans» a permis de décrire une nouvelle espèce d'hominidés, baptisée Homo antecessor, considérée comme un ancêtre commun à l'Homme de Néandertal et Homo sapiens.

     

    Dans ce prolongement, au terme de la campagne 2013, a été présenté une omoplate, fossilisée, «identifiée comme celle d'un enfant de quatre à six ans, datant d'il y a 800.000 ans». En fait, ce fossile d'Homo Antecessor avait été découvert en 2005, mais il restait prisonnier d'un bloc d'argile calcifiée et ce n'est qu'au bout de sept années d'effort qu'il a pu être dégagé de son enveloppe.

     

    Il faut souligner que les outils en pierre mis au jour lors de cette campagne, «datant d'il y a environ un million d'années, confirment la continuité du peuplement humain en Europe depuis ses origines il y a environ 1,5 million d'années jusqu'à l'apparition de l'Homo Antecessor il y a environ 850.000 ans», contredisant «les hypothèses avancées par certains, qui expliquent le premier peuplement en Europe à partir de la succession de petites vagues d'humains, sans continuité dans le temps et condamnées à l'extinction en raison de leur incapacité à s'adapter aux nouveaux espaces».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés le 26 juillet 2013 dans la revue Science, ont permis, grâce à un modèle de mémoire épisodique chez la souris, à fabriquer un faux souvenir dans l’hippocampe de ce mammifère, permettant, pour la première fois, de mieux comprendre «certains mécanismes cérébraux impliqués dans les faux souvenirs».

     

    L'expérience a pu être menée grâce, tout d'abord, à l'identification «dans le gyrus dentelé (une région de l’hippocampe contenant des cellules dites granulaires)», d'une sous-population de neurones «qui s’activent seulement quand la souris est dans un lieu donné». Ensuite, grâce à l’optogénétique, qui consiste à modifier génétiquement ces neurones lorsqu'ils reçoivent de la lumière, ces cellules granulaires correspondant à l'environnement ont pu être stimulées pour réaliser des faux souvenirs.

     

    Les souris ont été placées dans un environnement A neutre et «les cellules granulaires associées au souvenir de ce lieu» ont été repérées. Ensuite dans un environnement B, elles ont été conditionnées à la peur par le biais de faible choc électrique aux pattes envoyés par le plancher «tout en stimulant par la lumière les cellules granulaires de l’environnement A». Il apparaît alors que les souris, qui ne devraient redouter que l’environnement B, manifestent également de la peur dans l’environnement A, alors que, «dans un troisième environnement neutre C, elles ne réagissent pas. La réaction liée à l’environnement A indique donc bien qu'un souvenir erroné a été créé.

     


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    Une étude, dont les résultats sont publiés dans la revue Precambrian Research, présente la description d'un fossile, nommé Diskagma buttonii («fragments en forme de disque d'Andy Button»), découvert en Afrique du Sud, qui apparaît comme le plus ancien eucaryote terrestre. Il vivait au Précambrien, il y a 2,2 milliards d'années, alors que l'atmosphère était «peu propice à une vie telle que nous la connaissons aujourd'hui»: c'était la fin de la période de «Grande oxydation» où la concentration de l'air en oxygène avait augmenté pour atteindre un taux de 5 % contre 21 % de nos jours.

     

    Les fossiles de ces petits organismes «de la taille d’une tête d’allumette étaient disposés en grappes et reliés entre eux par des filaments». Leur observation, effectuée par rayons X à l'aide du cyclotron du Lawrence Berkeley National Laboratory en Californie, a permis de reconstituer en 3D une image de ces Diskagma buttonii. Ce ne sont «ni des animaux ni des plantes ni des champignons… mais des organismes plus simples encore, qui auraient l’aspect d’un Geosiphon, un champignon vivant dans le sol en symbiose avec une cyanobactérie».

     

    Leur forme est celle «d'une urne creuse, dont la morphologie et la taille rappellent celle de Thucomyces lichenoides, dont des traces remontent à 2,8 milliards d’années en Afrique du Sud», alors que «la structure interne et les traces chimiques, qui s'y trouvent, sont clairement différentes».

     

    Quelques similitudes ont été aussi relevés avec trois organismes vivants: «Leocarpus fragilis, une moisissure visqueuse découverte dans l'Oregon, le lichen Cladonia ecmocyna trouvé près du lac Fishtrap dans le Montana et Geosiphon pyriformis, un champignon mis au jour près de Darmstadt en Allemagne». Ces travaux ouvrent donc, des pistes prometteuses pour la recherche des origines de la vie terrestre.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Genes & Development, décrit les mécanismes moléculaires permettant la transmission du génome mâle à l'œuf, en révélant, pour la première fois, le rôle d'une histone particulière nommée TH2B (une des premières histones identifiée dès 1975), élément organisateur, qui dirige l’empaquetage compact, très précis et spécifique du génome mâle, le préservant durant son transport par le spermatozoïde jusqu'à l'œuf.

     

    La preuve a été également apportée que cette histone est aussi présente dans l’œuf et participe, après fécondation au ré-empaquetage du génome mâle dès son entrée dans l’œuf.

     

    De plus, comme un défaut dans le processus de compactage peut entraîner une infertilité, ces travaux, qui ont «nécessité la mise en place de plusieurs modèles de souris et d’approches impliquant les technologies récentes très sophistiquées afin d’explorer le génome dans sa globalité», permettent de progresser «dans la compréhension de l’infertilité et l’optimisation de la procréation médicalement assistée».

     

     


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    Une étude, dont les résultats sont publiés le 25 juillet 2013 dans la revue Nature, suggère une explication, grâce à des observations réalisées avec le réseau d'antennes ALMA au Chili, à «l'étrange pénurie de galaxies extrêmement massives dans l'Univers»: en effet, des images spectaculaires montrent l'influence d'une intense formation d'étoiles sur le gaz contenu au sein de la galaxie du Sculpteur, qui repousse d'énormes quantités de gaz moléculaire vers l'extérieur de cette galaxie.

    Répertoriée sous l'identifiant NGC 253, la galaxie du Sculpteur, est la galaxie à sursaut de formation d'étoiles, visible depuis l'hémisphère Sud, la plus proche (elle est située à environ 11,5 millions d'années-lumière de notre Système Solaire). Les évaluations indiquent qu'au moins dix masses solaires par an «sont éjectées de la galaxie à des vitesses comprises entre 150 000 et 1 000 000 de kilomètres par heure». De ce fait, «la quantité totale de gaz éjecté pourrait bien être supérieure à celle reçue pour former les actuelles étoiles de la galaxie», à tel point que «la galaxie pourrait manquer de gaz d'ici moins de 60 millions d'années».

    Cependant, comme ce travail a utilisé l'une des premières configurations d'ALMA, doté alors de 16 antennes seulement, d'autres études effectuées au moyen du réseau complet ALMA, avec ses 66 antennes, devraient permettre de bien déterminer «la destinée finale de ce gaz charrié par le vent, et de savoir si les vents générés par le sursaut de formation d'étoiles réinjectent ou expulsent réellement le gaz nécessaire à la formation des étoiles».

     


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