•  

    Des travaux, dont les résultats ont été publiés le 12 septembre dans la revue Nature, ont permis, pour la première fois, de fabriquer in vivo, chez des souris, des cellules souches induites (iPS=Induced Pluripotent Stem Cells), c'est-à-dire des cellules reprogrammées en partant de cellules prélevées sur des adultes pour les rendre «capables de recréer tous les types cellulaires nécessaires à l'organisme».

    Cette prouesse a été possible grâce à la conception de «lignées de souris transgéniques possédant les quatre facteurs de croissance nécessaires à la reprogrammation de cellules adultes en iPS». Pour activer le processus, de la doxycycline a été introduite dans l'eau de boisson de ces rongeurs. Les souris ont alors développé, en deux semaines, des tératomes, «c'est-à-dire des tumeurs contenant, sous une forme plus ou moins organisée, tous les types cellulaires», qui prouvent «qu'il y a bien eu reprogrammation»: des iPS ont d'ailleurs été mise en évidence dans le sang des souris reprogrammées et des marqueurs indirects de ces cellules ont été détectés dans des organes comme l'estomac, le pancréas et le rein.

    De plus, il est apparu que «les iPS ainsi générées avaient davantage de capacités que les iPS "classiques" obtenues in vitro, voire plus que les cellules souches embryonnaires», puisqu'elles étaient «capables de se différencier en n'importe quel type de cellule embryonnaire, mais aussi en cellule précurseur d'annexe de l'embryon, comme le placenta».

    Ce succès sur le chemin de la regénération des organes in vivo doit, cependant, nous inciter à la prudence, car «sa faisabilité chez l'homme et surtout son innocuité restent à démontrer».

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, confirme que la sonde américaine Voyager 1, lancée en 1977, a quitté le système solaire il y a déjà plus d'un an, en août 2012, devenant le premier objet créé par l'homme à atteindre l'espace intersidéral: ce sont les nouvelles analyses des densités de plasma autour du vaisseau, «conformes aux densités se trouvant dans la région interstellaire prédites dans les modèles», qui l'indiquent.

    Plus précisément, «Voyager, qui se trouve à plus de 18 milliards de kilomètres du Soleil, est sorti de l'héliopause, la zone frontalière du système solaire, pour entrer dans le froid et l'obscurité de l'espace interstellaire vers le 25 août 2012».

    Ce moment historique très attendu «a donné lieu à des controverses ces derniers mois»: ainsi, deux autres études «publiées plus tôt cette année, dont la dernière, en août, fondée sur d'autres données, avaient déjà conclu que la sonde était sortie du système solaire l'année dernière, mais la NASA avait jugé ces recherche non concluantes».

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés sur le site arxiv.org, montre que l'habitabilité des exolunes dépend de contraintes qui peuvent être contradictoires.

     

    Plusieurs travaux ont été récemment menés pour analyser les conditions nécessaires à l'habitabilité des exolunes à l'instar de l'article intitulé «Exomoon habitability constrained by illumination and tidal heating».

     

    En fait, «si l’on ne considère pas les potentielles exolunes qui pourraient abriter des formes de vie dans des océans et seraient chauffées par les forces de marée d’une planète géante (comme c’est peut-être le cas avec Europe autour de Jupiter)», c'est vers des planètes géantes gazeuses se trouvant dans la zone d’habitabilité qu'il faut se tourner. Dans ce cas, «deux contraintes pour l’existence d’une vie un minimum développée» peuvent être d'abord mises en avant: ne pas avoir d'effet de serre infernal ni de forces de marée épouvantables.

     

    Il reste un troisième type de contraintes, lié à la protection contre «les rayons cosmiques, qu’ils soient d’origine interstellaire ou en provenance de l’étoile hôte de l’exoplanète autour de laquelle orbite l’exolune». Si «l’exolune ne possède pas elle-même un tel bouclier (comme dans le cas de la Terre) suffisamment fort», la magnétosphère de l’exoplanète gazeuse «pourrait fournir une protection efficace contre les rayons cosmiques».

     

    La nouvelle étude en question a analysé le «cas de lunes de masse et de taille similaires à celles de Mars, en orbite autour de planètes aux masses et compositions allant de celle de Neptune à celle du Jupiter», car «des exolunes ayant des masses comparables à la Terre se forment difficilement autour de géantes gazeuses de ce type». L'étoile centrale, elle, est de 0,7 fois la masse du Soleil.

     

    Les contraintes, dont on vient de discuter, ont conduit à calculer trois rayons-limites: «le premier est celui de l’emballement de l’effet de serre» qui définit «la distance de sécurité»; le second rayon est celui qui détermine le «bord d’habitabilité», «lié à un volcanisme trop important pour que la vie puisse vraiment se développer» (le premier rayon est inférieur au second); le troisième rayon correspond à la distance pour que l’exolune ait la protection des rayons cosmiques par la magnétosphère de la géante. Il apparaît qu'il doit être plus petit que la «limite minimale pour ne pas générer un emballement de l’effet de serre».

     

    Il résulte de la troisième contrainte que l'exolune, protégée des rayons cosmiques, serait «probablement une Vénus, et sans l’ombre d’un doute au moins aussi volcanique que Io». Tout cela est bien loin d’une Pandora, dont peut faire rêver le film Avatar.

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Cell Metabolism, révèle comment la leptine, hormone alternative à l'insuline, agit sur le cerveau des souris, génétiquement modifiées.

    Alors que, jusqu’ici, on pensait qu’il était impossible à des mammifères de vivre sans insuline, des souris, génétiquement modifiées pour ne pas synthétiser cette hormone, ont toutes survécu, en subissant une injection de leptine, une autre hormone du métabolisme, qui contrôle notre appétit et les réserves de graisse. Pour creuser cette piste alternative dans le traitement du diabète, les effets de la leptine sur le cerveau des rongeurs sains et ceux déficients en insuline ont été comparés.

    Il apparaît que les «neurones gabaergiques de l’hypothalamus, c’est-à-dire produisant un neurotransmetteur inhibiteur, jouent alors le rôle principal dans la médiation de l’action de la leptine sur les niveaux de sucre dans le sang, chose qui n’avait jusque-là jamais été soupçonnée». Cette thérapie «semble influencer la glycémie en augmentant l’absorption du glucose par le tissu adipeux brun et le muscle soléaire (au niveau du mollet) tout en favorisant le métabolisme hépatique, du moins chez les rongeurs génétiquement modifiés».

    Alors que l’insuline provoque quelques effets secondaires dans le traitement du diabète, comme l’hypoglycémie et les risques cardiovasculaires, ces travaux confirment l’intérêt potentiel du traitement alternatif par la leptine du diabète, mais il reste encore beaucoup d'efforts à accomplir avant d’arriver à pouvoir prendre en charge des patients avec cette hormone.

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, rapporte que  le plus vieil ADN séquencé, non conservé par le froid, est celui d’un ours des cavernes ayant vécu il y a 300.000 ans sur le site préhistorique d’Atapuerca, en Espagne. Le record précédent était détenu par l'ADN séquencé d'un ours, daté de 120.000 ans, découvert en Norvège.

     

    Pour réussir cette prouesse, la technique d’extraction du matériel génétique a été améliorée pour mieux profiter des petits fragments: alors que «les méthodes conventionnelles provoquent souvent la perte des fragments dont la taille est inférieure à 40.000 paires de bases nucléotidiques, ce qui conduit immanquablement à une perte d’information», l'amélioration du protocole d’extraction du patrimoine génétique, basée sur l’utilisation de silicates, a permis de récupérer des morceaux d’ADN de moins de 40 paires de bases.

     

     

    C'est ainsi que l’ADN mitochondrial de l’ours des cavernes (Ursus deningeri), mis au jour dans la «grotte des os» (Sima de los huesos) située dans la sierra d’Atapuerca (Espagne), a pu être totalement séquencé. Ce génome l’Ursus deningeri paraît indiquer qu'il est un très proche parent de l’ancêtre des espèces d'ours des cavernes plus récents qui vivaient en Europe de l’ouest à la fin du Pléistocène, «voire l’ancêtre direct en question».

     

     

    Après ce succès, ce nouveau protocole devrait bientôt être mis à l'épreuve pour séquencer le génome d’Homo heidelbergensis, à partir des restes humains également mis au jour sur le site préhistorique d’Atapuerca.

     

     


    votre commentaire