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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de séquencer et analyser le génome du python birman (Python molurus bivittatus), un serpent constricteur. Cette analyse, qui permet de mieux saisir l'évolution de ces gènes, pourrait ouvrir des perspectives nouvelles en médecine.

    Le python birman est au repos l’essentiel du temps, excepté lors de ses trois à cinq repas annuels où «son métabolisme se met en branle et devient 40 fois plus actif»: ainsi, «certains de ses organes (cœur, rein, foie, intestins) grossissent de 35 à 150 % en l’espace de deux jours seulement, avant de retrouver leur taille originelle une fois la digestion terminée».

    Une fois le génome de ce python séquencé, «les modifications génétiques qu’entraîne la prise alimentaire au niveau du cœur, du rein, du foie et de l’intestin grêle» ont été étudiées, «grâce à des mesures réalisées juste avant le repas, un jour ou quatre jours après». Il est alors apparu que la moitié des gènes «changent leur activité de manière significative dans les 48 heures suivant le début du repas».

    Comme la plupart des gènes concernés ont leurs équivalents humains, une meilleure compréhension de la génétique de ce reptile pourrait conduire à examiner certaines pathologies sous un jour nouveau, comme, par exemple, certains cancers, car l’étude cite «un changement dans l’activité du gène Gab1, qui jouerait un rôle dans les mélanomes, les leucémies infantiles ou dans le cancer du sein». Ainsi, les recherches sur l’origine des serpents pourraient permettre de trouver de nouvelles procédures pour lutter contre nos propres maladies.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de séquencer le génome mitochondrial d’un enfant mort il y a 400 000 ans dans la Sima de los Huesos (Nord de l’Espagne). Ce génome apparaît très proche de celui d'un enfant mort à Denisova il y a 80 000 ans.

     

    Les hominines de Sima de los huesos, rattachés à la forme Homo heildelbergensis, «portent des traits faisant penser aux Néandertaliens, notamment dans leur morphologie dentaire, mandibulaire et crânienne puisqu'ils ont des bourrelets supra-orbitaires».

     

     

    Le séquençage d’un ADN, qui s’est dégradé durant des centaines de milliers d’années est d'autant plus difficile qu'il est noyé «dans un océan de microrubans d’ADN non humain, provenant des bactéries et des champignons ayant proliféré dans l’os après la mort de l'organisme».

     

     

    A partir de «moins de deux grammes d’os de l’un des fémurs de l’enfant», grâce à «des méthodes longuement mises au point pour extraire l’ADN de l’os sans le dégrader», 21 bibliothèques de gènes intéressantes («des collections de très nombreux microrubans d’ADN divers en solution contenant entre 0,1 et 8,4 pour cent d’ADN humain») ont été recueillies. Les séquences d'ADN humain ont alors pu être distinguées «en leur adjoignant des marqueurs moléculaires fabriqués à partir d’ADN mitochondrial humain».

     

    Ces bibliothèques ont ensuite été lues «par de puissantes machines de séquençage et le tri informatique des divers segments d’ADN à l’aide d’algorithmes spécifiques exécutés sur de gros calculateurs». Ainsi, «16302 nucléotides des 16500 nucléotides d’un génome mitochondrial humain (soit 98 pour cent)» ont pu être placé dans l’ordre.

     

    Comparé à celui des Néandertaliens, de l’enfant de Denisova, des Hommes modernes et des singes, cet ADN s’est révélé plus proche de celui de l'hominine de Denisova que des autres ADN. Une hypothèse avancée pour l'expliquer est que «les hominidés de la Sima de los Huesos soient apparentés aux ancêtres communs des Néandertaliens (ce qui expliquerait leurs traits prénéandertaliens) et aux Denisoviens (ce qui expliquerait leur génome mitochondrial)».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PLoS ONE, montre, grâce à l'examen des spécimens de collection mal identifiés antérieurement, que les oiseaux géants Phorusrhacidae, jusque là connus sur le continent américain et en Algérie, ont dû peupler l’Europe pendant un laps de temps sans doute assez bref, il y a environ 42 millions d’années.

    Les membres de la famille éteinte des Phorusrhacidae étaient des prédateurs rapides, comme l'indique «leurs ailes réduites, leurs pattes postérieures allongées et leur énorme bec crochu», d’où «le surnom d’ oiseaux de terreur qui leur est souvent attribué par les médias» (certains «atteignaient plus de deux mètres de hauteur»).

    Leurs restes fossiles les plus nombreux «ont été trouvés principalement en Amérique du Sud, dans des sédiments datant du Tertiaire (environ 50 à 2,5 millions d’années), et en Amérique du Nord à la fin de cette période, où ils firent une brève incursion». S'ils ont, récemment, été signalés «dans l’Eocène d’Algérie (environ 48 Ma)», jusqu’à présent, ils étaient « inconnus en Europe».

    L'étude, ici présentée, menée dans le cadre d’un projet du programme de l’INSU du CNRS INTERRVIE, a consisté en un réexamen de fossiles «conservés dans trois collections paléontologiques, celles du Musée des Confluences de Lyon, du Naturhistorisches Museum de Bâle et de l’Université Claude Bernard - Lyon 1».

    Elle a permis de mettre en évidence «une série de caractères anatomiques permettant de démontrer l’appartenance de ces restes fossiles aux Phorusrhacidae parmi lesquels un bassin extrêmement étroit dénotant une adaptation poussée à la course, des phalanges terminales puissantes et recourbées, différentes de celles, plus larges et plates, des autres oiseaux coureurs, indiquant de plus la présence de griffes acérées en liaison avec le régime carnivore».

    Alors que «les restes d’oiseaux sont abondants dans nombre de sites paléontologiques de l’Eocène d’Europe», les Phorusrhacidae ne sont signalés «que dans les gisements de Lissieu et Egerkingen, datant tous deux de la fin du Lutétien, il y a environ 42 millions d’années», ce qui suggère «une brève incursion de ce groupe d’oiseaux sur le continent européen, suivie de leur disparition de cette région du globe».

    Comme, ces oiseaux étaient, incapables de voler, il est peu vraisemblable qu'ils aient pu atteindre l’Europe directement depuis l’Amérique du Sud, ce qui pose le problème de l’histoire de leurs migrations. De plus, il reste également à comprendre quel fut leur rôle «dans des écosystèmes où existaient déjà d’autres grands prédateurs, notamment des mammifères carnassiers et des crocodiles terrestres».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Neuroscience, confirme, grâce à une expérience sur la perception des odeurs chez la souris, que l'environnement laisse des traces dans le génome de la descendance des êtres vivants sous forme de modifications de l'expression des gènes, appelées épigénétiques (transmissibles et réversibles, elles ne s'accompagnent pas de changements dans les gènes eux-mêmes).

     

    En effet, les souris étudiées, exposées à une odeur (acetophenone, qui rappelle la senteur de la fleur de cerisier) associée à des stimuli douloureux, ont transmis à leur descendance spécifiquement la crainte de cette fragrance. Il apparaît, de plus, que la zone de l'odorat dans le cerveau de ces nouvelles souris, qui «sont capables de détecter et de répondre à une infime quantité d’odeur», est plus développée que la normale.

     

    Ainsi, cette transmission par les parents à leur descendance d’une information concernant un élément de leur environnement considéré comme dangereux, constitue une aide précieuse à la survie de leurs rejetons dans la nature.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, révèle que les mâles des mouches du fruit (drosophiles) vivent moins longtemps lorsque après avoir été aguichés par les phéromones sexuelles émanant d’une femelle, ils ont été privés de sexe.

    Pour l'observer, «des drosophiles mâles ont été mises au contact d’autres mâles génétiquement modifiés pour sécréter des phéromones caractéristiques des femelles à la recherche d’un partenaire», ce qui rend impossible la copulation des mâles, qui ont été alléchés.

    Physiologiquement, il est apparu que l'exposition à ces molécules odorantes augmente fortement la quantité de neuropeptide F (NPF), une molécule secrétée par le cerveau et impliquée en particulier dans le circuit de la récompense. L’activité d’au moins 188 gènes, qui sont impliqués dans «la détection des odeurs, mais aussi le métabolisme lipidique, ainsi que la réponse immunitaire ou au stress», est alors modifiée.

    Lorsque «certains de ces mâles ont été mis au contact de femelles», leur taux de NPF a chuté, soulageant leur tension. Par contre les autres, en restant frustrés, ont eu une vie raccourcie, en moyenne, de 40 %. Pourtant, « une drosophile qui s’accouple connaît une vie plus courte de 10 à 15 % par rapport à une autre qui ne fait pas de rencontre et donc n’est nullement affriolée par les phéromones».

    Tout ceci suggère que l’approche d’une mouche femelle change «le métabolisme des mâles, qui ne revient à son état basal qu’une fois la copulation accomplie», sinon «les mâles pillent leurs réserves adipeuses et voient faiblir leurs défenses immunitaires, un peu de la même façon que les humains stressés relarguent du cortisol qui affecte différents niveaux de l’organisme».

     


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