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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature (Article 1, Article 2), ont permis de créer un nouveau type de cellules souches grâce à la provocation d'un stress sur des globules blancs de nouveau-nés de souris. Ce phénomène de régénération lié à une modification de l'environnement, qui avait déjà été observé chez les plantes, n'avait jamais été signalé jusqu'alors chez les mammifères.

    Les cellules souches pluripotentes induites (iPS) sont générées à partir de tissus adultes et modifiées afin «de pouvoir produire tous les types cellulaires de l’organisme» à l'instar des cellules souches embryonnaires.

    Le stress appliqué sur des globules blancs de nouveau-nés de souris a consisté à «les plonger dans une solution acide pendant moins d'une demi-heure» puis à les passer «5 minutes à la centrifugeuse avant de les immerger sept jours dans un milieu de culture». Ces nouvelles créatures ont été nommées cellules STAP ('Acquisition de pluripotence déclenchée par stimulus').

    Il est apparu que ces cellules STAP sont réellement un nouveau type de cellules souches, car elles ont la capacité de former du tissu placentaire, ce que «ni les cellules iPS ni les cellules embryonnaires n’avaient jamais réussi à faire». Cette propriété «pourrait rendre le clonage beaucoup plus facile» en réduisant les coûts et les barrières techniques. Le chemin est cependant encore long avant de pouvoir aboutir à son application clinique à l'homme.

     

    Mise au point du mercredi 19 février 2014:

    Pour l'instant, une certaine méfiance entoure cette communication et une enquête est menée pour vérifier la validité de la procédure décrite.

     

    Mise au point du mercredi 4 juin 2014:

    Haruko Obokata, qui affirmait avoir réussi à créer, grâce à sa méthode, «des cellules STAP (stimulus-triggered acquisition of pluripotency) ou cellules pluripotentes», a finalement accepté, à la suite de soupçons de fraude, de retirer ses deux communications publiées dans la revue Nature, selon un porte-parole de Riken, son institut de recherches.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature a permis de réaliser une carte complète de la composition des astéroïdes situés dans la ceinture principale. Ces travaux, qui renouvellent en profondeur une vision communément admise depuis 30 ans, viennent corroborer de nouveaux paradigmes sur la formation et l’évolution du Système solaire.

     

    Dans une première étape, à partir d'une sélection «réalisée par le consortium Sloan Digital Sky SurveySDSS», ont été extraits «plus de 100 000 clichés sur lesquels figuraient par hasard des astéroïdes du Système solaire». Dans une seconde étape, ces clichés, pris à diverses longueurs d'onde, ont permis «de déterminer la composition de 100 000 astéroïdes de taille supérieure à 5 kilomètres, puis de les classer en fonction de leur taille et de leur emplacement dans le Système solaire».

     

    De cette carte, «il ressort que, pour les gros astéroïdes (de 50 kilomètres de diamètre et plus), la vue traditionnelle reste valide: plus ceux-ci sont éloignés du Soleil et plus ils semblent primitifs». Cependant, «pour les astéroïdes de petite taille (principalement de 5 à 20 kilomètres)», une remise en question est nécessaire, «car ce qui faisait exception dans les années 2000, devient désormais la norme: on trouve à proximité de Mars des astéroïdes semblables aux objets froids, habituellement situés au delà de l’orbite de Jupiter et non répertoriés dans les anciens relevés».



    Comme cette nouvelle description de la ceinture principale «serait en accord avec les derniers modèles théoriques de l'histoire du Système solaire» (le modèle de Nice publié en 2005 indique que «tout dans le Système solaire a énormément migré, y compris les planètes, et que les astéroïdes se sont formés à diverses distances du Soleil avant d'être piégés dans la ceinture principale»), «les détails présents dans cette carte, et inconnus jusqu'à présent, «pourront être utilisés par les théoriciens et les guider dans la reconstitution de notre passé».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One, ont permis d'élaborer une méthode non destructrice pour mieux décrypter la morphologie des fossiles aplatis grâce aux terres rares. Cette nouvelle approche a été appliquée pour décrire l'anatomie, mais aussi l'environnement à l'origine de la préservation de trois fossiles datant du Crétacé.

     

    Du fait que «lors du processus de fossilisation les restes d'animaux ou de plantes sont souvent aplatis, comprimés en deux dimensions par la pression des roches» et que «ces fossiles écrasés subissent des modifications physicochimiques au cours de leur fossilisation», la lecture de ces restes est très problématique, alors qu'ils «peuvent receler des informations inestimables», lorsque l'anatomie bien conservée de ces spécimens comporte des tissus 'mous', tels les muscles.

     

    Comme la localisation de ces tissus reste difficile en raison «du contraste limité atteint en microscopie optique et des limites de la tomographie, techniques aujourd'hui couramment utilisées pour étudier les fossiles», une nouvelle approche s'imposait pour «discriminer les parties anatomiques d'un fossile». C'est la localisation de terres rares, qui en constitue la base.


    Ces éléments chimiques (yttrium, lanthanides), «connus pour être contenus à l'état de traces dans les fossiles, typiquement de 1 à 1000 microgrammes par gramme de matière», sont incorporés en quantités différentes, selon le type de tissu. Cette fixation préférentielle «se matérialise par un contraste important» des divers éléments chimiques en fonction des tissus intégrés dans le fossile «lorsque celui-ci est caractérisé par imagerie de fluorescence X rapide sous rayonnement synchrotron». L'analyse est accélérée, par un algorithme «de différenciation des tissus, fondée sur la nature probabiliste des données mesurées».

     

    Appliquée «à trois fossiles (deux poissons et une crevette) découverts au Maroc et datant du Crétacé supérieur, il y a environ 100 millions d'années», cette approche a fait apparaître des contrastes permettant «de distinguer les 'tissus durs' (os ou carapaces) des 'tissus mous' (muscles ou autres organes fossilisés)». En particulier, ces contrastes ont révélé «des particularités anatomiques, jusqu'ici cachées, d'un poisson fossile connu par un unique spécimen, dont l'un des os du crâne a pris la forme d'une large lame dentée».


    Cette procédure, qui ne nécessite pas «de préparer finement l'échantillon au préalable», permet en outre de mieux décrire son contexte, car «les teneurs en terres rares reflètent l'environnement dans lequel un fossile est préservé». Ces travaux, qui «ouvrent de nouvelles perspectives pour les études paléoenvironnementales» devraient donc contribuer à une meilleure exploitation des fossiles aplatis très fréquents dans le registre fossile.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Archeological Science, prouve qu'un foyer, mis au jour au centre de la grotte Qesem à 12 km environ à l’est de Tel Aviv, a servi de manière répétée et continue il y a environ 300.000 ans.

    Si «depuis 2012, nous savons qu’Homo erectus utilisait le feu pour cuisiner voilà un million d’années», il est «hasardeux d’affirmer que ces feux étaient entretenus» dans le temps. Pour démontrer que le foyer de la grotte de Qesem a été utilisé pour des besoins quotidiens, tout d'abord, «ses cendres ont été analysées par spectrométrie infrarouge»: il est alors apparu que celles-ci «se composent de bois, d’éléments de roches et d’os qui ont été chauffés à de très hautes températures», ce qui indique «qu’on y a cuit de la viande».

    Dans un second temps, la micromorphologie de ces cendres a été examinée: un cube en a été prélevé et durci en laboratoire, puis sectionné en de fines coupes, qui ont été observées au microscope. Les variations de la composition des cendres au cours du temps montrent «que le foyer a été utilisé durant deux périodes continues distinctes». En outre, «des microstrates ont été décelées dans les sédiments de ces deux périodes», prouvant que «des feux ont bien été réalisés de manière répétée au cours du temps, chaque épisode correspondant à une strate différente».

    De plus, «ce foyer israélien se distingue de ses contemporains par le fait qu’il est exceptionnellement étendu, avec ses 4 m2», révélant qu'il devait «être utilisé par un grand groupe d’hommes préhistoriques». Comme «des outils en silex spécifiquement destinés à la découpe de la viande et des os brûlés ont été retrouvés dans, mais aussi autour du foyer» et comme «les outils exhumés quelques mètres plus loin avaient une autre forme, et donc une autre fonction», il devait y avoir «une ségrégation des tâches accomplies dans la grotte», avec «une organisation de l’espace de vie».

    Plus précisément, «la première utilisation du feu dans la grotte Qesem remonterait à 420.000 ans» et l'analyse du foyer fait découvrir «une intensification marquée et continue de son usage, et donc un changement de comportement des Hommes qui en tiraient profit», le grand feu de ce site favorisant probablement les interactions sociales.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PLOS Biology, montre grâce à des modèles mathématiques, que, dans les régions tropicales, la vitesse à laquelle les espèces de mammifères sont créés est plus forte que dans les régions tempérées, tandis que la vitesse à laquelle elles s'éteignent est plus faible.

     

    La diversification des espèces est la différence entre l’émergence de nouvelles espèces et leur extinction. C'est «en utilisant un arbre phylogénétique portant sur 5000 espèces de mammifères et en s’appuyant sur des données de latitude» que le taux de spéciation (taux d'émergence des espèces), taux d'extinction et celui de migration associés «aux mammifères vivants dans les régions tropicales et tempérées» ont pu être estimés.

     

    Il apparaît que «contrairement aux publications précédentes», les taux de diversification «sont en accord avec les patrons actuels de diversité observés dans la nature»: ainsi, «les latitudes qui admettent une diversité maximale sont associées à des taux élevés de spéciation, de faibles taux d’extinction, ou les deux, selon l’ordre des mammifères examiné (rongeurs, chauve-souris, primates, etc.)». De plus, il a été également mis en évidence que la migration des espèces au cours du temps ne s'est pas faite «de manière symétrique puisqu'il y a plus de migration des tropiques vers les zones tempérées que dans l'autre sens».

     

     

    Ces travaux suggèrent par conséquent «que les régions tropicales ne sont pas seulement un réservoir de biodiversité, mais aussi l’endroit principal où la diversité a été, et est vraisemblablement toujours, générée». Ils prouvent que les modèles mathématiques peuvent désormais «détecter l’empreinte de la spéciation et de l'extinction associés aux milieux tropicaux et tempérés sur l'arbre de la vie, ouvrant de nouvelles perspectives en recherche évolutive».

     

     


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