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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis d'établir, grâce à l'analyse du génome d’une tumeur cancéreuse du chien transmissible par voie sexuelle, les caractéristiques du premier animal atteint par ce sarcome: il vivait il y a 11.000 ans environ d'après l'horloge constituée par «un type de mutation spécifique connue pour s’accumuler au cours du temps». Il est ainsi «le cancer le plus ancien connu et il représente la propagation de lignage cellulaire de mammifères la plus longue au monde».

     

    Le sarcome de Sticker ou tumeur vénérienne transmissible canine (TVTC), qui «siège sur les organes génitaux externes des chiens et animaux apparentés, chez le mâle ou la femelle», se transmet «par transfert de cellules cancéreuses, le plus souvent lors de l’accouplement».

     

    Alors que des études précédentes avaient «abouti à la conclusion que le TVTC est issu d’une source ancestrale unique qui a envahi toute la terre», celle-ci a pu être identifiée aujourd'hui, grâce à l'analyse des tumeurs «de deux chiens modernes, un dingo australien et un cocker anglais du Brésil».

     

    Comme «le génome de ces tumeurs recèle encore les variants génétiques de ce premier chien qui a donné naissance à ce cancer», ceux-ci ont révélé «qu’il s’agissait d’un Malamute d'Alaska ou d’un Husky», qui «avait probablement un poil court de couleur gris/brun ou noir». Si sa séquence génétique n'a pas permis de déterminer son sexe, elle a «toutefois indiqué qu'il s'agissait d'un individu relativement consanguin».

     

    Il faut noter qu'il est très rare que les cellules cancéreuses «quittent le corps de leur hôte d'origine pour se propager à d'autres personnes». Ainsi, «mis à part le TVTC, le seul autre cancer transmissible connu, une maladie tumorale de la face, affecte le diable de Tasmanie, un marsupial endémique, qui, sans intervention adéquate, pourrait, à cause de cette épidémie, disparaître d'ici cinquante ans.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PLoS Biology, apporte un nouvel éclairage sur le mécanisme qui a permis de passer des gènes architectes qui fabriquent les nageoires des poissons à ceux qui forment les doigts des tétrapodes.

    Comme, les gènes architectes, qui régissent la forme de la patte de la souris, sont constitués de deux pelotes de paires de bases côte à côte («l’une est responsable de la formation du bras, et la seconde de la patte et des doigts»), il a été montré dans une première étape que, chez le poisson zèbre, cette 'structure bimodale tridimensionnelle' de l’ADN était également présente. Cette observation indique donc que les poissons apparaissent disposer du mécanisme nécessaire pour fabriquer des doigts.

    Dans une seconde étape, une souris transgénique a été créée «en insérant dans son embryon les gènes architectes responsables de la formation des nageoires des poissons». Il a pu alors être constaté que si les deux 'pelotes' du poisson «fonctionnent de façon similaire dans le bras», aucune n'a pu le faire dans les doigts.

    Ce travail suggère donc, que «la transition entre les nageoires et des membres pourvus de doigts résultent de la 'modernisation' d’un mécanisme de régulation déjà existant». Il s'agit en fait «d'une transformation d’une pelote ‘bras’ en une pelote 'doigts'». En dehors de son intérêt pour la compréhension de l'émergence des tétrapodes, cette recherche pourrait permettre de mieux identifier l’origine de certaines malformations des membres.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Astrophysical Journal Letters, a permis de découvrir une surprenante relation entre le déplacement vertical des étoiles dans le voisinage du Soleil, dans la direction perpendiculaire au plan galactique, et leur âge.

     

    Alors que, «jusqu'à aujourd'hui, on pensait que les étoiles de notre galaxie avaient une agitation d'autant plus importante qu'elles étaient âgées», il est apparu que, pour les étoiles les plus vieilles du disque de la Voie Lactée, «l'agitation diminue plutôt que d'augmenter avec l'âge».

     

     

    Ce comportement a pu être mis en évidence, «grâce à un modèle combinant les interactions de la Voie Lactée avec les petites galaxies absorbées il y a longtemps par celle-ci et les effets de migrations radiales des étoiles au sein du disque galactique».

     

    Comme «les fusions avec les petites galaxies ont secoué les parties externes de la Voie Lactée», où se trouve le Soleil, en augmentant l'agitation globale de cette zone, elles ont conduit à «un 'réchauffement' du disque stellaire, par analogie avec un gaz». Les migrations, pour leur part, «ont remué la galaxie radialement et ont amené, depuis le centre galactique vers le voisinage du Soleil, des étoiles très vieilles et moins agitées que la moyenne». Ce déplacement d’étoiles a, de son côté, «induit localement un 'refroidissement' notable de la population des étoiles les plus vieilles».

     

    La découverte de cette nouvelle relation étonnante entre déplacement et âge des étoiles devrait pouvoir permettre de reconstituer l'histoire de fusion de la Voie Lactée avec d'autres galaxies dans son lointain passé.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, rend compte de l'expérience ASACUSA au CERN, qui a réussi pour la première fois à produire un faisceau d’atomes d’antihydrogène: en effet, 80 atomes d’antihydrogène ont été détectés de façon non ambiguë «à 2,7 mètres de leur lieu de production, soit en un point où l’influence des champs magnétiques utilisés initialement pour produire les antiatomes est faible». Ce résultat constitue «une avancée importante sur la voie d’une spectroscopie hyperfine précise des atomes d’antihydrogène».

     

    Alors que «l’antimatière primordiale n’a jamais été observée jusqu’à présent dans l’Univers» et «que son absence reste une énigme scientifique majeure», il est possible «de produire des quantités significatives d’antihydrogène dans des expériences au CERN en mélangeant des antiélectrons (positons) et des antiprotons de basse énergie produits par le Décélérateur d’antiprotons». D'après la théorie, les spectres de l’hydrogène et de l’antihydrogène devraient être identiques, aussi «la moindre différence entre ces spectres constituerait d’emblée une ouverture sur une nouvelle physique, et pourrait contribuer à résoudre le mystère de l’antimatière».

     

    Comme «la matière et l’antimatière s’annihilent immédiatement en présence l'une de l'autre», le premier défi «est de tenir les antiatomes à distance de la matière ordinaire». Pour y répondre, «les expériences tirent parti des propriétés magnétiques de l’antihydrogène (semblables à celles de l’hydrogène) et utilisent des champs magnétiques non uniformes très intenses pour piéger les antiatomes suffisamment longtemps pour pouvoir les étudier».

     

     

    Du fait que «les gradients magnétiques élevés dégradent les propriétés spectroscopiques des antiatomes», la collaboration ASACUSA «a mis au point un dispositif innovant permettant de transférer les atomes d’antihydrogène dans une région où ils peuvent être étudiés en vol, à distance du champ magnétique intense» afin de «permettre une spectroscopie haute résolution de bonne qualité». C'était un autre défi, car les atomes d’antihydrogène n’ayant pas de charge, les déplacer en les faisant sortir de leur piège était une difficulté.

     

    Ce succès est très prometteur «pour les études de haute précision des atomes d’antihydrogène, en particulier la structure hyperfine, l’une des deux propriétés spectroscopiques les mieux connues de l’hydrogène», car la mesure de «cette structure dans l’antihydrogène constituera le moyen le plus précis d’étudier la symétrie matière-antimatière». Ceci dit, en ce qui concerne l’expérience ASACUSA, «la prochaine étape consistera à optimiser l’intensité et l’énergie cinétique des faisceaux d’antihydrogène, et à mieux comprendre leur état quantique».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, ont permis de réaliser une machine microscopique mise en mouvement par des cellules cardiaques de rats, qui peut se déplacer dans un milieu liquide à l'instar des spermatozoïdes auxquels elle ressemble.

     

    Dans la nature, «de nombreux micro-organismes ou cellules sont dotés d’un ou plusieurs flagelles dont les mouvements oscillatoires leur permettent de se déplacer dans un milieu liquide, et ce malgré les forces de viscosité qui s’opposent à leurs mouvements (étant donné leur taille, le nombre de Reynolds est faible)».

     

    L'engin autonome, qui vient d'être élaboré, est composé en partie de cellules biologiques, ce qui en fait un biobot. Il «mesure au total 1.954 µm de long, qui se divisent en une tête de 454 µm de long et 57 µm de large, ainsi qu’en une queue de 1.500 µm de long et 7 µm de large» et sa hauteur est la même sur toute sa longueur (7 µm).

     

     

    Le corps de ce biobot expérimental est constitué de polydiméthylsiloxane ou PDMS, un polymère organominéralflexible, qui est animé par des cardiomyocytes de rats. Lorsque ces cellules contractiles, qui avaient «été mises en culture à la jonction entre la tête et la queue sur un revêtement de fibronectine», se sont mis à battre, leurs premiers mouvements étaient anarchiques puis, progressivement, elles «ont commencé à se contracter dans la même direction et en rythme».

     

    Si «le mécanisme précis à la base de cette synchronisation spontanée n’est pas encore compris», il a tout de même produit «un mouvement ondulatoire transmis à la queue», qui «a permis au dispositif d’avancer» et «de nager à des vitesses oscillant entre 5 et 10 µm/s». De plus, un second dispositif, équipé cette fois de deux flagelles, a pu «atteindre une vitesse de nage de 81 µm/s».

     

    Ces biobots, lorsqu'ils seront perfectionnés, devraient avoir des applications médicales comme «délivrer des médicaments, pratiquer des opérations microchirurgicales ou cibler des cellules cancéreuses».

     

     


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