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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis de montrer que des mousses de l’Antarctique sont revenues à la vie après 1 530 ans d’hibernation sous la glace.

    Si jusqu'à présent, seules des bactéries ont pu revivre après autant d’années, la régénération de végétaux gelés n'avait été démontrée que pour vingt ans au plus. Cette découverte établit ainsi un record pour les végétaux.

    Les mousses, qui «sont les principaux producteurs terrestres de biomasse dans les régions polaires du nord et du sud», constituent «de véritables archives des conditions climatiques passées et permettent de ce fait de reconstituer les changements dans l’environnement au cours du temps».

    Alors que «les mousses les plus anciennes actuellement étudiées dans l’Antarctique remontent à une période allant de 5 000 à 6 000 ans», celles qui ont fait l’objet de cette étude «datent de près de 2 000 ans à leurs racines».

    Placées «apparemment sans vie dans un environnement dont les conditions de température et de lumière étaient propices à une croissance normale», ces mousses ont générées de nouvelles pousses.

    Cette découverte suggère «qu’il pourrait être possible que ces mousses survivent même encore plus longtemps en état d’hibernation». De plus, elle «ouvre la possibilité que des formes de vie plus complexes puissent aussi survivre pendant des périodes même plus longues dans le permafrost ou la glace».

     


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  • Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Géoscience, a permis de mesurer pour la première fois par GPS la déformation active de la région nord Pérou et sud Équateur et de montrer que, contrairement aux autres segments de la marge andine, la subduction de la plaque Nazca sous le continent sud-américain s’opère par glissement asismique stable. Il en résulte que «cette zone n’est sans doute pas capable de produire de grands séismes et de tsunamis pouvant traverser le Pacifique».

    Par ailleurs, les mesures géodésiques ont révélé le mouvement divergent de deux grands blocs continentaux, le bloc nord-andin en Équateur et Colombie, et un nouveau bloc "Inca" au Pérou.

     L’occurrence des grands séismes découlant de la subduction d’une plaque océanique sous un continent «est contrôlée par deux processus»: d'un part, «le couplage mécanique le long de l’interface entre les plaques où s’accumule l’énergie élastique» qui est relâchée lors de ces séismes et, d'autre part, la déformation permanente, sous l’effet de la subduction, de la plaque continentale, qui contribue au développement d’une chaîne de montagnes et qui est «responsable des séismes dans la croûte».

    Afin d'étudier la sismicité de la marge andine d’Amérique du Sud, ont eté «développé depuis 2008 un réseau comprenant 16 stations GPS continues, et un réseau de 30 points GPS de campagne dans le cadre du projet ANR ADN (ANR-07-BLAN-0143-01)». Ces réseaux ont été complétés «par 35 points de campagne de l’Institut Géographiques Militaire d’Equateur (IGM), observés depuis 1994 et des stations GPS continues des instituts géophysiques du Pérou et d’Equateur, et des instituts géographiques nationaux du Pérou, d’Equateur et de Colombie».

    Ainsi, les mesures «ont permis de quantifier les vitesses de 100 points depuis le Pérou central jusqu’au sud de la Colombie, avec une précision de l’ordre du millimètre par an». Il est alors apparu que «dans les zones où de grands séismes de subduction se produisent, le champ de vitesse présente un gradient avec des vitesses diminuant depuis la côte vers l’intérieur du continent».

    Alors que ce gradient «reflète l’accumulation de contraintes élastiques préparant les futurs séismes le long de l’interface de subduction», aucun gradient n'a été détecté, «à la précision des mesures»,  sur un «segment d’environ 1000km de long au nord Pérou et au sud Equateur», qui «représente environ ~20% de la longueur de la subduction Andine».

    De ce fait, tout se passe comme si «la convergence de la plaque Nazca sous le continent sud-américain se produit par un glissement stable et asismique le long de l’interface de subduction». Comme «l'Amérique Centrale, une partie de la subduction Aléoutienne-Alaska, le nord de la Nouvelle Zélande fonctionnent de manière similaire», cela suggère que cette classe de subduction pourrait «être plus fréquente que ce que l’on avait anticipé jusqu’à maintenant».

    De plus, les mesures ont également mis en évidence l'existence d'un «grand bloc continental, coincé entre la plaque Nazca et l’Amérique du Sud, long de plus de 1500km et large de 300-400km, qui est en translation de 5-6 mm/an vers le sud-est par rapport à l’Amérique du Sud». L'étude dénomme ce bloc continental, le "sliver Inca" «en raison de son extension géographique, correspondant au premier ordre à celle de l’Empire Inca à son apogée».

    Ainsi, globalement la déformation actuelle des Andes «est dominée par la translation de grands domaines continentaux comprenant les Andes et leur marge»: plus précisément, «la direction de convergence de la plaque Nazca vers la plaque Amérique du Sud n’est pas perpendiculaire à la côte andine et le mouvement de ces domaines continentaux est cohérent avec l’obliquité de cette convergence, qui change de sens au niveau des deux grands coudes de la subduction andine».

    La découverte de ces grands blocs continentaux et la quantification de leur mouvement, qui «fournit un cadre nouveau pour comprendre l’évolution récente des Andes et de leur marge»,  permet en outre de réévaluer l’aléa sismique dans cette région.


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, semble confirmer l'existence de quantités considérables d'eau au sein des roches du manteau, en se fondant sur l'analyse de l'inclusion d'un minéral très riche en eau dans un petit diamant remonté des profondeurs de la Terre.

    Le manteau, qui «se situe sous la croûte terrestre, jusqu'au noyau de la Terre, à une profondeur de 2.900 kilomètres», peut être décomposé en trois parties: le manteau supérieur, le manteau inférieur et la zone de "transition" qui sépare ces deux manteaux «entre 410 km et 660 km de profondeur».

    L'olivine, principal minéral du manteau supérieur, se transforme, en ringwoodite, un minéral qui contient de l'eau, entre 520 et 660 km, «lorsque la profondeur, et donc la pression, augmentent».

    Jusqu'en 2009, si «personne n'avait jamais vu de la ringwoodite du manteau de la Terre», ce minéral avait «déjà été retrouvé dans des météorites».

    En fait, c'est en examinant «un diamant sans valeur commerciale, de quelques millimètres, en provenance du Brésil» que «le premier échantillon terrestre de ringwoodite a été découvert». Il s'agit en l’occurrence d'une «inclusion microscopique» à l'intérieur de ce diamant, remonté à la surface de la Terre dans une roche volcanique.

    Soumis à des analyses pendant plusieurs années, cet échantillon vient d'être «officiellement confirmé comme contenant de la ringwoodite». Plus précisément, «l'analyse du minéral a permis de déterminer qu'il contient une quantité d'eau significative, de l'ordre de 1,5% de son poids».

    Cependant, il reste à montrer que cet échantillon de ringwoodite «est représentatif de l'ensemble de la zone de transition du manteau terrestre».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de décrire une nouvelle espèce de tyrannosaure plus petite que Tyrannosaurus rex (T. rex), puisque sa taille correspond à celle d'un homme moderne.

     

    Des os fossilisés de ce dinosaure, baptisé Nanuqsaurus hoglundi ont été retrouvés dans la formation géologique de Prince Creek, au nord de l'Alaska: ils «comprennent des fragments de crâne et de mâchoire fossilisés datant de 70 millions d'années».

     

    Ce «tyrannosaure pygmée» (la longueur de son crâne a été estimée à 64 centimètres, alors que celui du T.rex mesurait aux environs de 1,5 mètre) est intéressant, «car il nous informe sur l'environnement qui existait dans l'Arctique ancien», puisque Nanuqsaurus hoglundi y vivait «durant la période du Crétacé située entre il y a 65 et 140 millions d'années».

     

    Le climat de cette zone à cette époque, qui était plus chaud que dans l'Arctique d'aujourd'hui mais aussi «plus contrasté avec des saisons aux températures extrêmes et de longs mois d’obscurité», explique la taille réduite de Nanuqsaurus hoglundi: en effet, «la variabilité des ressources alimentaires de la région aurait conduit le dinosaure à s’adapter et à adopter un gabarit demandant moins d’apports nutritifs».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, confirme qu'il y a quelques millions d'années, la côte péruvienne était fréquentée par des paresseux marins du genre Thalassocnus.

     

    Thalassocnus est «très différent de ses cousins actuels qui sont de petite taille et strictement arboricoles». S'il avait été déjà «interprété comme aquatique», cette première indication était fondée essentiellement «sur des arguments liés à ses conditions de fossilisation».

     

    Les fossiles du genre éteint Thalassocnus «proviennent des gisements péruviens de la Formation Pisco (à environ 500 km au sud de Lima) qui ont livré, par ailleurs, une abondante faune marine (mollusques, crustacés, poissons osseux, requins, oiseaux, phoques, cétacés) de la fin de l'ère tertiaire (entre 10 et 4 millions d’années environ)».

     

    Dans l'étude, ici présentée, les fossiles de Thalassocnus «ont été analysés par tomographie à rayons X», ce qui a révélé une adaptation typique au milieu aquatique peu profond de la structure interne des os: alors que «chez les animaux terrestres, les os sont généralement constitués d’une partie externe compacte (corticale) qui enferme une large cavité centrale (cavité médullaire)», les os chez Thalassocnus «sont extrêmement denses (ostéosclérotiques), la cavité centrale étant réduite, parfois même absente».

     

     

    Cette structure, «que l’on retrouve par exemple actuellement chez les siréniens (lamantins et dugongs)», permet, à «la manière de la ceinture de plomb des plongeurs», de réduire la flottabilité du corps «afin de brouter sans effort les fonds marins».

     

    Cette découverte, qui confirme de façon «indiscutable l’hypothèse des mœurs aquatiques de Thalassocnus», permet d'apporter «des précisions sur le mode de vie de ce paresseux éteint», puisque à l'instar des «siréniens, il broutait paisiblement sur le fond la végétation aquatique».

     

     

    Enfin, «le registre fossile très riche de la Formation Pisco» permet de faire, pour la première fois, une estimation de la vitesse d’acquisition de la densification des os lors du retour d'un vertébré terrestre à l’environnement aquatique, car, en fait, cinq espèces de Thalassocnus «ont été retrouvées dans des couches sédimentaires différentes, datées de 8 à 4 millions d’années environ».

     

    Il apparaît ainsi, que, «la compacité des os augmentant des espèces anciennes aux espèces récentes», l’acquisition de cette adaptation au milieu aquatique «a eu lieu chez Thalassocnus en quelques millions d’années».

     

     


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