•  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'expliquer, à partir du cas de l'olivine, la plasticité des roches du manteau terrestre par les désinclinaisons, qui sont des défauts cristallins «très mal connus et jusqu’alors jamais pris en compte», situés «à l’interface entre les grains minéraux qui composent les roches».

    Cette avancée majeure dépasse le cadre des géosciences, car elle fournit un outil nouveau et extrêmement puissant à l’étude de la dynamique des solides et aux sciences des matériaux en général.

    Le manteau terrestre, qui est constitué de roches solides, s'anime de mouvements de convection, pour permettre à la Terre d'évacuer sa chaleur en continu. Pour cela, il est nécessaire que la structure cristalline des roches du manteau puisse se déformer, ce qui, jusqu'à présent, constituait «un paradoxe que la science n’arrivait pas tout à fait à résoudre», car «les défauts de la structure des cristaux, appelés dislocations, qui expliquent très bien la plasticité des métaux, n’étaient pas suffisants pour expliquer les déformations que subissent certaines roches du manteau».

    En fait, si l'on supposait «que la solution était à chercher au niveau des interfaces des grains minéraux qui composent les roches», les outils conceptuels manquaient pour décrire et modéliser le rôle joué par ces parois entre les grains dans la plasticité des roches».

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée a permis, pour la première fois, grâce à un microscope électronique et un traitement spécial des images», de visualiser ces désinclinaisons «sur des échantillons d’olivine (qui constitue jusqu’à 60% du manteau supérieur)».

    En outre, «à l’aide d’un modèle mathématique de ces 'désinclinaisons', il a été prouvé «que celles-ci expliquaient la plasticité de l’olivine», de sorte qu'écoulement et rigidité du manteau ne sont plus incompatibles. Dans le cadre de la voie tracée par ce travail, la suite de la recherche devrait concerner l'étude de la structure des joints grains d’autres minéraux et d'autres solides comme des métaux. 

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et qui est également consultable sur arxiv.org, a permis de mettre au point «une nouvelle technique pour caractériser l’atmosphère des exoplanètes géantes qu’on ne peut pas observer (depuis la Terre) par transit devant leur étoile».

     

    Grâce à cette procédure et au spectrographe sensible au rayonnement infrarouge proche Nirspec (Near-Infrared Echelle Spectrograph), monté sur «l’un des deux télescopes géants (dix mètres de diamètre) de l’observatoire Keck à Hawaï», il a été possible de déceler la signature de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de l’exoplanète Tau Boötis b, une Jupiter chaude, qui évolue à 51 années-lumière la Terre, «autour d’une étoile visible à l’œil nu dans la constellation du Bouvier (Bootes)».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de mettre en évidence, sur des souris et des humains, que les AGEs (Advanced glycation end products), produits lors de cuisson à températures élevées, accélèrent les processus de déclin cognitif comme la maladie d'Alzheimer: ainsi, la consommation de viande et certains modes de cuisson apparaissent associés à des risques de démence plus importants pour les personnes âgées de 60 ans.

     

    Les AGEs, qui sont générés en situation d’hyperglycémie, «résultent de la glycation, une réaction chimique entre un sucre et des résidus de protéines». S'ils «peuvent se former spontanément dans l’organisme, la majorité d'entre eux provient de notre alimentation», car, lors de la cuisson, la glycation entre les sucres et les protéines alimentaires forment tout simplement des AGEs alimentaires, de sorte que «plus la température de cuisson est élevée, plus la formation d'AGE est importante».

     

    Ainsi, «des doses importantes d'AGE alimentaires sont responsables d'un risque plus élevé de démences de type Alzheimer et de syndromes métaboliques» (le syndrome métabolique ou syndrome X, qui «n’est pas une maladie à proprement parlé», désigne «la présence d’un ensemble de signes physiologiques accroissant «le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’AVC)».

     

    Cette recherche suggère donc qu'il serait possible de lutter contre l'apparition de démence et de syndrome métabolique «en veillant à privilégier des modes de cuisson plus doux que le barbecue ou le four, comme la cuisson à la vapeur ou en faisant mijoter à feux doux les aliments».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Naturwissenschaften, a permis de conclure, en combinant des analyses morphologiques et géochimiques, que le régime alimentaire de l'oiseau géant Gastornis, le plus grand animal terrestre vivant en Europe quelques millions d'années après l’extinction des grands dinosaures et avant la domination des mammifères, était celui d'un herbivore.

     

    Depuis plus de vingt ans, l'écologie de Gastornis, «avec ses deux mètres de haut, sa stature massive et son énorme bec puissant», et, particulièrement, son régime alimentaire, faisaient débat.

     

    Pour résoudre ce problème une fois pour toutes «la composition isotopique du carbone, c'est à dire la proportion relative entre les deux isotopes stables 13C et 12C, contenu dans les os fossilisés de Gastornis provenant de plusieurs gisements français» a été analysée.

     

    La comparaison avec les proportions trouvées chez «des oiseaux actuels carnivores (vautours) du Parc aux oiseaux des Dombes et herbivores (autruches) de la Ferme de l'Autruche Drômoise» a permis de trancher la question.

     

    De plus, «la dissection de crânes d’oiseaux actuels possédant des régimes alimentaires connus a permis de mettre en évidence que le muscle adducteur (permettant de fermer la mâchoire) est significativement plus développé chez les oiseaux herbivores que chez les carnivores», car «les oiseaux herbivores utilisent la force de morsure de leurs mâchoires pour broyer et découper les végétaux alors que les carnivores se servent de la pointe du bec et de la force du cou pour arracher des lambeaux de chair qu'ils avalent sans mâcher»: comme «la présence de grandes traces d'insertion des muscles adducteurs sur les os des mâchoires de Gastornis témoigne de leur grand volume», cela prouve, par une méthode différente, que cet oiseau était bien un herbivore.

     

    Ainsi, après la crise Crétacé-Tertiaire (crise KT), au cours de laquelle les dinosaures disparus ont laissé un grand nombre de niches écologiques vacantes, «l'oiseau géant Gastornis, bien plus grand que les mammifères qui étaient ses contemporains en Europe» est venu occuper «la place laissée par les grands herbivores (sauropodes et hadrosaures)».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, ont permis de présenter, grâce aux données de la sonde MESSENGER, la meilleure éphéméride de Mercure jamais produite. Ils apportent, en outre, de nouvelles contraintes sur les paramètres de la relativité générale.

     

    La proximité de Mercure avec le soleil «rend l’étude de sa dynamique, fondamentale du point de vue de la relativité générale». Dans ce cadre, «le formalisme post-Newtonien (PPN) permet de décrire la non-linéarité des équations de la gravitation d'Einstein sous la forme de termes complémentaires à la loi universelle de la gravitation de Newton».

     

    Cependant, alors que, pour la théorie la relativité générale, la gravitation agit linéairement (β =1) et le taux de déviation de la lumière par une unité de masse est normalisé à 1 (γ =1)», des «théories alternatives de la gravitation (théories des cordes, tenseurs-scalaires) prévoient des valeurs de β et γ différentes de 1».

     

    Dans l'étude ici présentée, «l’exactitude apportée a été augmentée d’un facteur d’environ 4 pour le paramètre PPN de la non-linéarité de la gravité β par rapport à l’estimation donnée» en 2010. En ce qui concerne le paramètre PPN de déflexion de la lumière γ, le champ de la violation maximale possible de la relativité générale «de l’ordre de 4.10-5», donné par l’expérience Cassini de 2003, a été réduit d’un facteur 2.

     

    Ainsi, tandis que «différents modèles sont actuellement à l’étude pour tenter de concilier les grands problèmes actuels de la physique quantique et de la cosmologie que sont l’existence de la matière noire, notre compréhension des mécanismes de la gravitation à grande échelle et à l’échelle quantique», les nouvelles estimations de β et γ «apportent de nouvelles contraintes aux modèles théoriques de gravitation».

     

     


    votre commentaire