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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer, grâce à la mesure des «compositions isotopiques du plomb dans les sédiments du bassin portuaire de la Rome impériale (Portus) et du Tibre» que «l'eau du robinet» de la Rome antique «contenait jusqu’à 100 fois plus de plomb que les eaux des sources locales».

     

    Même si actuellement le plomb n'est plus considéré «comme le principal coupable de la décadence de la civilisation romaine», il est reconnu «de manière universelle que l'absorption de plomb du fait de sa présence dans l'environnement domestique ou par sa consommation à travers le réseau de distribution de l’eau constitue un risque majeur de santé publique».

     

    Comme «nous ignorons toujours dans quelle mesure le gigantesque réseau de tuyaux de plomb (fistules) de la Rome antique a pu compromettre la santé publique des Romains au cours des siècles», des mesures des concentrations du plomb et de chacun de ses isotopes (206Pb, 207Pb, 208Pb, 204Pb) ont été faites «dans les archives sédimentaires du bassin portuaire de Trajan (Portus) et du Tibre (le fleuve de Rome), ainsi que sur des échantillons de tuyaux de plomb issus de canalisations de la Rome antique».

     

    Il a été ainsi constaté «une forte contamination au plomb dans les eaux du Tibre durant le Haut-Empire romain et le Haut Moyen Âge». En raison de la méthode utilisée, il est possible de démontrer «que cette pollution au plomb des eaux du fleuve provient des tuyaux de canalisation de Rome et qu’ils ont multiplié par deux les teneurs en plomb par rapport à celles naturellement présentes dans les eaux du Tibre».

     

    Cependant, «même si cette augmentation atteste incontestablement d’une pollution au plomb de l’eau, ces niveaux ne sont pas susceptibles d'avoir représenté un risque majeur pour la santé de la population de Rome».

     

    Cette recherche a également montré «des discontinuités du signal isotopique du plomb au cours du temps qui se sont manifestées lors des principaux événements historiques ayant affecté la période romaine»: plus précisément, les isotopes du plomb ont permis de détecter «le signal de l’apogée de l’Empire romain au Haut-Empire, puis des premiers troubles du Bas-Empire, suivis des guerres gothiques du Haut Moyen Âge et enfin des raids sarrasins du 9e s. ap. J.-C».

     

    De plus, «l’origine géologique des minerais de plomb contenus dans les canalisations a pu être tracée» soulignant «l’importance de l’exploitation des mines d’Europe occidentale durant le Haut-Empire romain».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de mettre en évidence, grâce à la découverte d'un fossile de requin vieux de 325 millions d'années, que, contrairement à ce que l'on pensait jusqu'à présent, les requins, qui «existent depuis environ 420 millions d'années», sont des créatures évoluées, très spécialisées et non pas les survivants les plus primitifs des vertébrés à mâchoires.

    Comme «les squelettes de requins sont faits de cartilage et non d'os, leurs fossiles sont particulièrement fragiles» et sont généralement «retrouvés dans un état de conservation ne permettant pas de décrire leurs structures internes».

    Ce n'était pas le cas du spécimen exceptionnellement bien conservé, daté de 325 millions d'années, «retrouvé dans l'Arkansas qui formait à l'époque un bassin océanique composant un riche écosystème marin».

    Appartenant à une espèce de requin primitif dénommée Ozarcus mapesae, il a offert la possibilité d'analyser, à l'aide des rayons X à haute résolution du synchrotron européen, l'organisation de ses arcs branchiaux, «les rangées de cartilages qui supportent les branchies».

    Il est alors apparu que la disposition de ces arcs ne correspond pas à celle des requins modernes ou des poissons cartilagineux apparentés. Il s'agit ici plutôt d'une «nouvelle combinaison de caractéristiques dont certaines sont voisines de celles décrites chez les poissons osseux», comme «c'est le cas des arcs branchiaux viscéraux semblables à ceux des poissons osseux».

    Cette analyse apporte ainsi des éléments importants pour la compréhension de l'évolution des poissons cartilagineux: en effet, comparée à «d'autres résultats récents concernant le début de l'histoire des vertébrés à mâchoires», elle «suggère que les poissons cartilagineux ont secondairement perdu leur squelette osseux et représenterait un stade dérive de l'évolution des poissons».

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Angewandte Chemie, ont permis de prouver sur un modèle animal que le principe d'adhésion par des solutions aqueuses de nanoparticules peut être utilisé in vivo pour réparer des organes 'mous' et des tissus.



    Présenté en décembre 2013, ce concept entièrement nouveau de collage des gels et des tissus biologiques est simple et facile à mettre en œuvre: en effet, des nanoparticules (silice, oxydes de fer), qui peuvent être métabolisées par l'organisme, «contenues dans une solution étalée sur des surfaces à coller», se lient «au réseau moléculaire du gel (ou du tissu), phénomène appelé adsorption, et, dans le même temps, le gel (ou le tissu) lie les particules entre elles».

     

    Ainsi, d'innombrables connexions entre les deux surfaces se forment au cours de ce processus d'adhésion, «qui ne comporte aucune réaction chimique» et «ne prend que quelques secondes».

     

    Dans l'étude ici présentée, ce sont des expériences réalisées sur les rats qui mettent en lumière le potentiel de cette méthode appliquée in vivo.

     

    Dans un premier temps, l'expérience a cherché à comparer «la fermeture d'une plaie profonde de la peau par la méthode traditionnelle des points de suture et par l'application au pinceau de la solution aqueuse de nanoparticules»: avec la seconde méthode, simple d'utilisation, la peau se referme «rapidement jusqu'à cicatrisation complète, sans inflammation ni nécrose» et «la cicatrice résultante est presque invisible».

     

    Dans un second temps, cette solution a été appliquée à des organes 'mous' «qui tels le foie, le poumon ou la rate sont difficiles à suturer car ils se déchirent lors du passage de l'aiguille». Alors qu'actuellement «aucune colle n'allie efficacité d'adhésion et innocuité pour l'organisme», dans le contexte d'une «entaille profonde du foie avec forte hémorragie», la blessure a été refermée «en étalant la solution aqueuse de nanoparticules» et en pressant les deux bords de celle-ci, arrêtant du même coup la perte de sang.

     

    De même, lorsqu'un lobe de foie est sectionné, un pansement recouvert de nanoparticules, collé sur la plaie, arrête l'hémorragie, préservant le fonctionnement de l'organe de ces animaux qui survivent.

     

    Par ailleurs, ce procédé permet de «fixer une membrane dégradable utilisée pour la thérapie cellulaire sur le cœur», malgré «les fortes contraintes mécaniques liées à ses battements». Ainsi, grâce aux nanoparticules, il serait possible «de fixer des dispositifs médicaux variés à des fins thérapeutiques ou de réparation et de renforcement mécaniques des organes et des tissus».

     

    Cette méthode d'adhésion, «exceptionnelle de par son potentiel champ d'applications cliniques», pourra ainsi «facilement être intégrée dans les recherches actuelles sur la cicatrisation et la régénération des tissus et contribuer au développement de la médecine régénératrice».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, ont permis d'identifier, au terme d'une dizaine d'années de recherche, l'élément-clé de l'ovule qui permet au spermatozoïde de le reconnaître et de venir s'ancrer à lui.

    La première étape de la fécondation, qui consiste en l'amarrage du spermatozoïde à l'ovule, dépend de la présence de protéines et de leur interaction.

    Si, en 2005, des chercheurs japonais avaient découvert «la protéine en jeu chez le spermatozoïde, baptisée Izumo (par allusion à un sanctuaire japonais célébrant le mariage)», son correspondant sur l'ovule restait non identifié. C'est donc cette identification que la recherche ici présentée vient de permettre.

    Surnommée Junon «du nom de la déesse de la fertilité», cette protéine, située sur la membrane de l'ovule, est essentielle à la fécondation normale chez les mammifères: ainsi, «les souris femelles dénuées de la protéine-récepteur Junon» sont stériles, comme le sont «les souris mâles, dont le sperme n'est pas porteur d'Izumo». De plus, «la protéine Junon, qui disparaît rapidement après l'ancrage», semble jouer «un rôle dans le blocage qui prévient la fusion avec un spermatozoïde supplémentaire».

    Cette découverte pourrait ouvrir la voie au développement de nouveaux contraceptifs et déboucher également sur une amélioration du traitement de l'infertilité.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir la première exoplanète de la taille de la Terre en zone habitable d'une étoile: immatriculée Kepler 186 f, cette planète appartient à un système planétaire d'au moins 5 planètes, situé à 400 années lumières de la Terre.

     

    Cette découverte découle des observations du télescope spatial Kepler de la NASA: le suivi de l'étoile Kepler 186 pendant plusieurs années, a fait apparaître «des centaines d’éclipses qu’on appelle dans ce cas des transits» à intervalles réguliers «suivant cinq fréquences différentes» qui ont été attribuées à cinq planètes.

     

     

    La baisse de luminosité de l’étoile en masquant une portion de sa surface lors du passage de chaque planète permet de déduire la taille de chacune d'entre elles.

    En ce qui concerne, plus particulièrement Kepler 186 f, si elle possède la caractéristique «d’avoir, à 10% près, la même taille que la Terre», ce qui pourrait en faire une planète rocheuse comme la nôtre, elle ne peut être considérée comme une jumelle de notre planète: en effet, l’étoile Kepler 186, autour de laquelle elle orbite, est très différente du Soleil, car «moins massive, moins lumineuse et plus rouge».

     

    Cette situation entraîne tout d'abord des différences pour les planètes de ce système planétaire par rapport à celles du système solaire, principalement du point de vue climatique. Dans ce contexte, Kepler 186 f, qui «est environ deux fois plus proche de son étoile que la Terre du Soleil», reçoit cependant un peu moins de chaleur et la «proximité à son étoile fait que cette planète subit des effets de marée importants qui affectent la rotation de la planète».

     

    De plus, pour l'instant seul le rayon de Kepler 186 f est connu. Elle peut donc «avoir une composition chimique sensiblement différente de celle de la Terre et par exemple, posséder beaucoup moins ou beaucoup plus d’eau».

     

    Par ailleurs, l'étude ici présentée a montré «qu’il était possible que le système comporte une 6ème planète entre les deux planètes externes détectées, elle aussi dans la fameuse zone habitable»: son orbite «serait inclinée, ce qui expliquerait qu’elle n’ait pas été observée par la méthode des transits car elle ne passerait pas devant le disque de son étoile dans l'axe entre l'étoile et la Terre».

     


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