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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis de reconstruire l'aspect d'un opilion primitif (ou faucheur), nommé Hastocularis argus, à partir d'un fossile vieux de 305 millions d'années.

    Les faucheurs, qui ne sont pas des araignées bien qu'ils possèdent huit pattes, «sont plus étroitement liés à un autre arachnide, le scorpion».

    L'étude ici présentée a notamment employé l'imagerie à rayons X pour révéler les caractéristiques de l'animal. Il est alors apparu «que H. argus possédait deux paires d'yeux alors que les faucheurs modernes n'en possèdent qu'une paire».

    Comme «des travaux sur des embryons d'opilions ont montré que leur équipement génétique révélait l'existence de cette 2ème paire aujourd'hui disparue», il faut en conclure «qu'elle a été occulté au cours de leur évolution».

    Du fait que «les fossiles d'arthropodes comme les faucheurs sont rares parce que leurs exosquelettes ne se conservent pas bien», cette analyse constitue «une avancée significative dans notre compréhension de l'évolution de ce groupe».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, pourrait avoir permis, pour la première fois, de détecter une exolune autour d’une planète extrasolaire, située à 2 000 années-lumière de la Terre: cette identification n'est cependant pas certaine, car le signal observé pourrait également correspondre à une petite étoile accompagnée d’une planète. Cet objet candidat au statut hypothétique d’exolune est immatriculé MOA-2011-BLG-262Lb.

    C'est grâce à l'effet de microlentille gravitationnelle, que «plusieurs télescopes, appartenant notamment aux collaborations internationales PLANET (Probing Lensing Anomalies NETwork), et MOA (Microlensing Observation in Astrophysics)», ont observé «une augmentation de la brillance d’une étoile lointaine, d’une durée de trois jours»: les «subtiles fluctuations de cette augmentation pendant 75 minutes» ont fait apparaître «que l’objet-lentille est un système double, constitué d’un petit corps en orbite autour d’un objet plus massif».

    Il en résulte deux hypothèses: soit, il s’agit «d’une exoplanète errante (non rattachée à un système stellaire) quatre fois plus massive que Jupiter et accompagnée d’un satellite de 0,5 masse terrestre», soit «l’objet-lentille serait une étoile de 0,12 masse solaire, autour duquel tournerait une planète de 18 masses terrestres»».

    Dans le premier cas, «le couple se situerait à 2 000 années-lumière du Système solaire», tandis que dans le second cas, il serait «éloigné de 22 800 années-lumière» (situé dans le bulbe galactique, il se déplacerait, en fait, à grande vitesse). Le premier cas est le plus probable, car le second «correspond un peu moins bien aux observations, mais l’écart n’est pas suffisant pour le disqualifier».

    La validation définitive du statut d’exolune de MOA-2011-BLG-262Lb pourrait, cependant, être faite lors d'observations complémentaires «d’ici trois ou quatre ans».

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Development, ont permis de reconstituer in vivo le thymus de souris âgées, de sorte qu'il ressemble à celui de rongeurs plus jeunes.

    Le thymus, qui est l’un des premiers organes à subir les affres du temps, est «impliqué dans la maturation des lymphocytes T (pour thymus)» et «joue un rôle fondamental dans la lutte contre les infections» ce qui fait que sa sénescence précoce «explique pourquoi nos défenses faiblissent avec l’âge».

    Dans l'étude ici présentée, des souris ont, tout d'abord, «été génétiquement modifiées pour exprimer dans certaines conditions davantage d’une protéine nommée FOXN1, dont la synthèse diminue avec le temps et dont la chute des concentrations est associée au processus de vieillissement du thymus, notamment parce qu’elle régule les gènes clés de l’organe et donne les instructions aux cellules souches pour le reconstruire».

    Lorsque ces rongeurs sont devenus vieux, le gène correspondant, Foxn1, a été stimulé chez une partie de ces cobayes «afin de produire la protéine associée en plus grande quantité».

    Les thymus ont ensuite «été comparés avec un lot témoin»: il est apparu que «les souris traitées présentaient un organe deux fois plus volumineux que celui de leurs congénères âgés, mais portant la même structure et les mêmes caractéristiques génétiques que le thymus de souris jeunes».

    Ainsi, grâce à une seule protéine, une «apparence de jeunesse» a pu être conféré à un tissu âgé. De plus, cet organe régénéré produit «davantage de lymphocytes T que celui de rongeurs âgés non traités».

    Cependant, la preuve que ce thymus fournit un système immunitaire réellement plus efficace n'a pas encore été apportée. C'est, en effet, seulement après cette démonstration qu'on pourra envisager d'étudier l'utilisation sur l’Homme de cette méthode de médecine régénérative.

     


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    Des travaux, dont les résultats sont consultables sur arxiv.org (qui ont été effectués dans le cadre du Sloan Digital Sky Survey (SDSS) et présentés lors de la réunion d'avril 2014 de la société américaine de physique à Savannah, en Géorgie), ont permis d'aboutir à la mesure la plus précise à ce jour du taux d'expansion de l'univers, grâce à l'utilisation de 140 000 quasars lointains.

     

    Le baryon oscillation spectroscopic survey (BOSS), «principale composante de la troisième génération de relevés SDSS», a été le premier à utiliser «les quasars pour cartographier la distribution du gaz d'hydrogène intergalactique et ainsi mesurer la structure de l'Univers jeune»: en effet, «il y a trois ans, BOSS a utilisé 14 000 quasars pour produire les plus grandes cartes 3D de l'Univers» et «il y a deux ans, avec 48 000 quasars, il a détecté dans ces cartes les oscillations acoustiques baryoniques, témoins des inhomogénéités de l'univers primordial».

     

    Aujourd'hui, grâce à la mesure de «la taille des oscillations acoustiques de baryons (BAO), une signature imprimée dans la façon dont la matière est distribuée, et qui résulte des ondes sonores qui se sont propagées dans l'Univers primordial», BOSS a pu déterminer le taux d'expansion de l'Univers dans l’univers lointain.

     

    Plus précisément, comme la lumière des quasars lointains «passe à travers l'hydrogène gazeux, distribué dans tout l'Univers», il se trouve que «les régions de plus grande densité absorbent plus de lumière». Ainsi, le spectre de chaque quasar observé sur Terre par BOSS, contient «des pics d’absorption correspondants à toutes les régions denses traversées par la lumière du quasar».

     

    Il en résulte qu'en combinant «un nombre suffisant de spectres de quasars de bonne qualité, assez rapprochés les uns des autres, la position des nuages de gaz permet de produire une carte en 3D». Le taux d'expansion de l'univers est alors obtenu en utilisant les différentes cartes locales «pour mesurer la taille des BAO à différentes époques cosmiques».

     

    Ainsi, grâce à plus de 140 000 quasars, il apparaît «qu'il y a 10,8 milliards d'années l'Univers était en expansion avec un taux équivalent à celui que l’on mesure actuellement», ce qui signifie que «la décélération de l’expansion qui prévalait à cette époque» a été «suivie d’une accélération récente».

     

    En conséquence, la mesure du taux d'expansion de l'Univers tout au long de son histoire est «la clef qui pourrait permettre de déterminer la nature de l'énergie sombre, responsable de l'augmentation de ce taux d'expansion au cours des six derniers milliards d'années».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans Nature Chemical Biology a permis de déterminer pour la première fois, par cristallographie aux rayons X, la structure cristalline du récepteur FhuA (normalement utilisé par les bactéries pour l'import du fer) en complexe avec un peptide antimicrobien, la microcine J25 (MccJ25), produit par E. coli et «caractérisé par une topologie peu courante, dite en lasso».

     

    Pour importer le fer, «élément indispensable à la croissance des bactéries» mais «difficilement mobilisable dans l'environnement du fait de sa mauvaise solubilité», celles-ci produisent des molécules nommées sidérophores (le ferrichrome chez Escherichia coli) qui complexent le fer et sont reconnues par des récepteurs à haute affinité (tel FhuA chez E. coli) assurant leur passage dans le cytoplasme».

     

    Ces récepteurs, qui «apportent un avantage aux bactéries», constituent cependant «une porte d'entrée pour des composés antimicrobiens produits par d'autres bactéries en compétition ou pour l'infection par des bactériophages».

     

    Ainsi, «bien que MccJ25 ne possède aucune similarité de structure avec le ferrichrome, il a la capacité de prendre sa place au sein du récepteur FhuA», détournant «sa fonction initiale pour pénétrer dans les bactéries» qu'il tue ensuite «en interagissant avec une enzyme cytoplasmique, l'ARN polymérase, dont il bloque le fonctionnement».

     

    Cette étude a, de plus, permis l'identification des «acides aminés engagés dans l'interaction», grâce à «des expériences de compétition entre MccJ25 et le phage T5» et «des études de liaison de ligands par spectrométrie de masse en conditions non dénaturantes».

     

    En conséquence, ce travail «ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine pharmaceutique, vers la conception d’antibiotiques mieux ciblés et plus actifs».

     


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