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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, décrit la découverte du plus vieux système cardiovasculaire connu, daté de 520 millions d'années, qui appartient à l'ancêtre des crustacés: à l'époque «où cette grosse 'crevette' du Cambrien appelée Fuxianhuia protensa rampait sur les fonds marins, la vie n'avait pas encore conquis la terre ferme».

     

     

    Ce spécimen «appartient à une lignée éteinte d'arthropodes combinant un plan de corps primitif et une anatomie interne évoluée»: en effet, «grâce à une technique d'imagerie qui révèle sélectivement les différentes structures du fossile en fonction de leur composition chimique», le cœur, «qui s'étend le long de la partie principale du corps», et «ses nombreuses artères latérales dans chaque segment» ont pu être identifiés.

     

     

    Alors que «dans des circonstances normales, lorsque les animaux meurent, ils pourrissent sur le fond et ils deviennent méconnaissables», il est vraisemblable que Fuxianhuia a été victime d'un tsunami: l'eau «se serait retirée d'une zone immergée puis de la boue l'aurait recouverte, ce qui a causé cette fossilisation surprenante».

     

    Cette découverte, qui «apporte un éclairage nouveau sur l'évolution de l'organisation du corps dans le règne animal», prouve «que même les créatures ancestrales avaient une organisation qui ressemble fortement à celles trouvées chez leurs descendants modernes».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de proposer le premier modèle expliquant comment la surface de la Terre s’est découpée en plaques.

     

    Ce modèle, qui rend compte «de l’émergence de la tectonique des plaques telle que nous la connaissons aujourd’hui» révèle également la raison pour laquelle «ce phénomène ne s’est pas produit sur Vénus, planète 'jumelle' de la Terre».

     

    La lithosphère, qui est la «couche mobile la plus superficielle de la Terre», se divise «en un petit nombre de plaques rigides en déplacement sur l’asthénosphère, partie du manteau terrestre située immédiatement en-dessous».

     

    Si «les premières preuves de déformation de la lithosphère datent de 4 milliards d’années», le modèle suggère que «l’individualisation complète des plaques et le démarrage de la tectonique sous sa forme actuelle sont sans doute advenus un milliard d’années plus tard», une durée, «compatible avec l’histoire géologique», qui découle de la simulation «pour que se créent et se connectent des zones de faiblesse dans la lithosphère, délimitant les plaques».



    Le modèle, qui «considère que la lithosphère est un milieu formé de deux types de grains» reflétant «la composition minéralogique de la péridotite, principale roche des plaques lithosphériques», «prend en compte les forces exercées sur les roches par l’asthénosphère sous-jacente, et intègre des données expérimentales sur les propriétés des roches et leur déformation».



    Il fait apparaître que «la lithosphère se fragilise par interaction avec la convection du manteau, c’est-à-dire les mouvements très lents des roches constituant l’asthénosphère»: sous l’effet des mouvements descendants de l’asthénosphère, «la taille des grains composant les minéraux des roches diminue… ce qui rend ces grains encore plus déformables» établissant une zone de fragilité.

     

    Alors que «les mouvements de convection se déplacent dans le manteau au cours du temps, créant de nouvelles zones de faiblesse», les zones fragilisées, «qui ne sont plus soumises à déformation ont tendance à 'cicatriser', car les minéraux grossissent lorsque la déformation cesse».

     

    Comme du fait «de la température modérée de la Terre et de la présence de minéraux différents, qui gênent mutuellement leur croissance, la 'cicatrisation' de la lithosphère prend bien plus de temps (1 milliard d’années) que sa fragilisation (10 millions d’années)», les changements de la convection mantellique «ont été assez lents pour endommager localement la lithosphère, mais assez rapides pour qu’elle ne puisse cicatriser complètement, accumulant ainsi assez de zones de faiblesse pour se découper en plaques».



    Le modèle explique ainsi pourquoi Vénus, «qui a pourtant une masse, une taille et une composition similaires à celles de la Terre, n’a jamais eu de tectonique des plaques»: en effet, «sa lithosphère, très chaude du fait d’un effet de serre extrême, cicatrise trop vite (en dix millions d’années) pour pouvoir se diviser en plaques tectoniques».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, met en évidence le fait, que l’Homme de Neandertal a légué aux Européens trois fois plus de gènes associés au métabolisme des acides gras qu’aux Asiatiques, a eu des conséquences en termes d'évolution qui se prolongent de nos jours.

     

    Cette recherche part de l’hypothèse «que la présence de ces variants géniques chez l'Homme de Neandertal, fruits d’une évolution plurimillénaire, leur permettait de s’adapter à des environnements plus frais, en stimulant le métabolisme et facilitant la dégradation des graisses, permettant une production d’énergie et donc de chaleur plus intense».

     

    Ces variants géniques «transmis à un hybride de ces deux groupes humains», auraient ainsi «proliféré dans le groupe d’Hommes anatomiquement modernes partis à la conquête de l’Europe du Nord car les individus porteurs auraient mieux supporté le climat glacial», de sorte que, par hybridation, ce groupe humain a pu «prendre un raccourci évolutif, et hériter de gènes avantageux sans attendre des générations les processus sélectifs longs de plusieurs millénaires».

     

     

    Cependant, de nos jours, ces variants géniques avantageux à l'époque peuvent être considérés comme un 'fardeau' en favorisant «les acides gras associés à des maladies métaboliques, terme qui regroupe l’obésité, le diabète, l’hypertension ou des maladies cardiovasculaires».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de constituer un répertoire des expressions faciales à partir de photos de 230 sujets et de mettre au point un système automatique capable de reconnaître avec 97 % de précision les six émotions de base, et à 77 % les émotions composites.

    Les travaux ici présentés font apparaître que «l'être humain utilise, de façon naturelle, 21 expressions faciales différentes, soit trois fois plus que prévu». Parmi celles-ci, «il existe six émotions basiques reconnaissables facilement depuis déjà un certain temps : la joie, la tristesse, la crainte, la colère, la surprise et le dégoût», auxquelles s'ajoutent 15 autres émotions, qui sont «des combinaisons des six premières, appelées les émotions 'combinaisons de sentiments'».

    Cette étude montre «qu'il existe une forte homogénéité dans la façon dont les gens bougent leurs muscles faciaux pour exprimer les 21 émotions». Pour parvenir à cette conclusion, «5.000 photos de 230 étudiants auxquels il était demandé de modeler leur visage en réponse à des répliques verbales» ont été prises et analysées «grâce au programme informatique Facial Action Coding System (FACS)», qui «distingue notamment les mouvements des muscles utilisés pour créer une expression».

    Cette recherche pourrait trouver une utilité «dans la compréhension de certains troubles psychiatriques, comme l'autisme, le stress post-traumatique ou encore la schizophrénie», car elle pourrait «permettre d'en savoir plus sur la façon dont les personnes atteintes de ces troubles perçoivent les émotions combinées».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue BioMed Research International, montre que l'homme et ses ancêtres sont les seuls primates dont la taille des dents a diminué au cours du développement cérébral, ce qui constitue un paradoxe évolutif.

     

    Afin de le prouver, «le rapport entre la taille des 'post-canines' (dents placées derrière les canines) et le volume interne du crâne chez un large aréopage de primates, parmi lesquels les principaux fossiles connus du genre Homo» a été analysé: il apparaît ainsi que «tout au long de l'évolution humaine, la taille des dents a diminué tandis que la taille du cerveau augmentait».

     

    Ces «deux tendances évolutives opposées, qui sont restées liées pendant 2,5 millions d'années, lorsque nos premiers ancêtres du genre Homo sont apparus» sont paradoxales, car lorsque le volume du cerveau, «organe particulièrement gourmand en énergie», augmente, les besoins alimentaires du corps qui le porte doivent également augmenter et l'émergence de dents de plus grande taille devrait être favorisée afin de «contribuer à satisfaire ces besoins énergétiques accrus».

     

    Comme ce n'est pas ce qui s'est produit depuis «près de 2,5 millions d'années», l'explication la plus vraisemblable à ce paradoxe est l'apparition «d'un changement de régime qui a été considérablement enrichi par un apport d'aliments d'origine animale: protéines, graisse et oligoéléments qui sont justement fondamentaux pour l'entretien et le fonctionnement du cerveau».

     

    En retour, un cerveau plus volumineux permet «des relations sociales et culturelles plus importantes, donc des progrès technologiques assurant une meilleure sécurité alimentaire».

     

    De plus, cette tendance évolutive correspond, comme le souligne l'étude, «avec l'inactivation d'un gène (MYH16) liés au développement du muscle temporal, situé de part et d'autre du crâne et impliqué notamment dans la mastication».

     

    La diminution de la taille de ces muscles chez l'humain, qui a commencé il y a environ 2,4 millions d'années, laisse «plus de place pour la croissance du cerveau, alors que des muscles hypertrophiés sur les tempes gênent le développement du dôme crânien».

     

     


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