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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de reproduire en laboratoire les conditions extrêmes qui existent dans la Terre profonde afin d’étudier la fusion des basaltes océaniques. Ces expériences conduisent à présenter une explication nouvelle aux anomalies sismologiques observées à la base du manteau et permettent d’estimer la température à l'interface entre le noyau et le manteau à environ 4000 Kelvins.

     

    Il faut rappeler que la chaleur interne de la Terre, qui «provient de la chaleur accumulée pendant l’accrétion planétaire, mais aussi de la chaleur latente de cristallisation de la graine, au centre de la Terre, ainsi que de la désintégration radioactive», crée «des mouvements de convection responsables de la tectonique des plaques».

     

    De ce fait, «du matériel chaud remonte vers la croûte et du matériel froid plonge vers les profondeurs de la Terre». Comme «lorsque le manteau ascendant s'approche de la surface, il commence à fondre à l’aplomb des dorsales océaniques», le basalte, qui s’épanche alors, forme le fond des océans, appelé «croûte océanique».

     

    Cette croûte et «la lithosphère océanique qui la supporte» retournent ensuite dans le manteau dans le cadre de la subduction. Ainsi, «la croûte océanique la plus ancienne n’a que 165 millions d’années», alors qu'à la surface de la Terre, il existe «des continents vieux de plusieurs milliards d’années».

     

    Comme, aux environs de la frontière noyau-manteau, «dans une région nommée D” et située de 2600 à 2900 km de profondeur», la température augmente très vite et qu'il existe «des anomalies de vitesses de propagation des ondes sismiques très localisées géographiquement dont l'amplitude correspond mal au manteau partiellement fondu («aucune poche de liquide n'est détectée par la sismologie dans le manteau très profond»), pour en apprendre plus sur ces phénomènes, quelques échantillons microscopiques de roches ont été soumis à des pressions et températures extrêmes et leurs structures ont été observées à l’aide du faisceau de rayons X extrêmement brillant de l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility).

     

    Il est alors apparu que «les basaltes ont une température de fusion plus faible que le manteau terrestre formé de péridotite» de sorte que «lorsque ces basaltes entrent en fusion à proximité de la frontière noyau-manteau», des liquides très riches en silice (SiO2) sont émis.

     

    Les anomalies sismiques pourraient alors résulter «de la fusion de morceaux de plaques océaniques basaltiques subduites» lié au caractère irrégulier des mouvements de convection dans le manteau profond.

     

    Comme le manteau est «lui-même saturé en oxyde de magnésium (MgO), la rencontre de ces liquides avec le manteau produirait une réaction rapide entraînant la formation d’une phase solide appelée pérovskite (MgSiO3)», de sorte que la formation de veines de liquide serait rapidement suivie par leur solidification, ce qui «expliquerait pourquoi aucune poche de liquide n'est détectée par la sismologie dans le manteau très profond»

     

    Si l'hypothèse que c'est «le basalte, et non le manteau, qui fond dans la région D"» (en provoquant les anomalies sismologiques observées à la base du manteau) est la bonne, alors «la température à l'interface entre le noyau et le manteau» serait «comprise entre 3800 et 4150 kelvins, supérieure à la température de fusion du basalte et inférieure à celle du manteau», ce qui constituerait «la détermination la plus précise de la température à l’interface noyau-manteau disponible aujourd'hui».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis d'identifier le gène qui influence le délai de réflexion chez la drosophile avant une décision: nommé FoxP, ce gène permet aux circuits neuronaux de l'insecte de collecter de l’information «jusqu’à un certain seuil», à partir duquel le choix se fait.

     

    Pour mettre en évidence, cette relation, l’expérience a consisté à placer des drosophiles «dans une chambre à deux extrémités, chacune d’elles diffusant une odeur spécifique de concentration variable».

     

    Ces insectes ont tout d'abord été entraînés «à éviter une certaine concentration». Lorsque les taux sont très simples à différencier, les décisions observées sont rapidement prises et «pratiquement toutes correctes», les drosophiles se dirigeant en général vers la bonne extrémité. Par contre, pour deux concentrations proches, «donc plus difficiles à distinguer», les choix erronés sont plus nombreux et les «temps de décision bien plus longs».

     

    Dans ce cadre, il est alors apparu «que certains spécimens mutés pour le gène FoxP étaient beaucoup plus indécis que les contrôles» de sorte que leurs délais de réflexion devenaient bien supérieurs à la normale face à un choix complexe.

     

    Comme l'activité de FoxP a été localisée dans un petit groupe de 200 neurones sur une moyenne de 200.000 que possède la drosophile, il en ressort que ce groupe de neurones spécialisés seraient «ceux impliqués dans la collecte d’informations qui précède la prise de décision».

     

    Soulignons, cependant, que, si un seul exemplaire du gène est présent chez l’insecte, l'homme en a quatre qui «sont entre autres liés au développement cognitif et à l’apprentissage du langage».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, ont permis de réaliser le nanomoteur le plus rapide et le plus autonome au monde.

     

    Cet appareil, composé de trois parties distinctes, dont les dimensions sont inférieures à un micromètre, atteint «une vitesse de près de 18000 tours par minute, contre 600 tours par minute au maximum pour les autres modèles existants».

     

    De plus, il «serait capable de fonctionner pendant 15 heures consécutives» alors qu'actuellement les modèles «ne fonctionnent que quelques secondes, voire quelques minutes».

     

    Cette réalisation constitue ainsi une avancée considérable dans le développement de machines miniatures, pouvant avoir des applications thérapeutiques: en effet, il est envisagé d'utiliser dans le futur des nanomoteurs pour administrer des traitements à l'intérieur du corps humain, comme «des molécules telles que l’insuline dans le cadre de diabètes», ou d'autres composés qui s'attaquent aux cancers «sans toucher aux cellules saines».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Comptes Rendus Palevol, a permis, grâce à une approche synthétique, de donner, une nouvelle interprétation environnementale du gisement de calcaires lithographiques de Cerin (Jura méridional, France).

     

    Situés dans le Jura méridional français, les calcaires lithographiques de la carrière de Cerins «ont été très célèbres au xixe siècle, pour la qualité de leur pierre, et exploités intensément pendant cette période».

     

    De 1975 à 1994, «pour comprendre quel était l’environnement de dépôt et comment les organismes ont été piégés et conservés», un chantier de fouilles a été installé dans ces calcaires, datés de la fin du Kimméridgien.

     

     

    Grâce aux nombreux fossiles récoltés, aux pistes de locomotion originales observées, aux figures d’émersion et à la mise en évidence du rôle majeur de tapis microbiens, il est apparu que ce gisement devait être considéré comme une lagune, «installée dans une zone déprimée d’un ancien récif corallien émergé et érodé», «épisodiquement connectée à la mer par des chenaux temporaires, lors de tempêtes».

     

    Il en résulte que «la boue calcaire, à l’origine des calcaires lithographiques, provenait à la fois de la mer et des espaces émergés environnants»: ainsi, «la plupart des organismes, marins et terrestres, ont été transportés, piégés, mélangés et ensevelis dans la lagune».

     

     

    La conservation excellente des fossiles a été attribuée en particulier à «la présence de tapis microbiens recouvrant les cadavres très tôt, installant des conditions superficielles anoxiques les protégeant de la décomposition».

     

     


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  • Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal et sont également disponibles sur arxiv.org, ont permis d'identifier par l'observation directe «une exoplanète massive distante de 2.000 unités astronomiques (soit environ 300 milliards de kilomètres) de son étoile».

    Il s'agit d'un événement assez rare, car la méthode de l'observation par imagerie est «le plus souvent hors de portée de nos instruments modernes»: ainsi, «sur les quelque 1.800 exoplanètes confirmées à ce jour», seule une vingtaine a été découverte par cette méthode.

    La période orbitale de 80.000 ans de cette exoplanète, dénommée GU Psc b, «dépasse de loin toutes celles établies pour d’autres mondes (équivalents) connus, Système solaire inclus».

    Son étoile, GU Psc, une naine rouge de type spectral M3, «trois fois moins massive que notre Soleil, invisible à l’œil nu (magnitude 13,6)» et «âgée de seulement 100 millions d’années», brille «paisiblement à 155 années-lumière de la Terre, en direction de la constellation des Poissons.

    Pour aboutir à cette découverte, l'étude ici présentée s'était concentrée sur des étoiles jeunes où les planètes «récemment apparues y sont en cours de refroidissement, ce qui en fait donc des proies relativement faciles à identifier dans l’infrarouge».
     
    En croisant les observations directes effectuées avec «les caméras installées au foyer des télescopes de l’observatoire Gemini-Nord (Hawaï), de l’observatoire du Mont-Mégantic (Canada), du télescope Canada-France-Hawaï (CFHT) et de l’observatoire W. M. Keck (Hawaï)», GU Psc b est  apparue «distinctement sur les images collectées dans différentes longueurs d’onde, principalement le rayonnement infrarouge .

    La masse de GU Psc b, estimée entre 9 et 13 fois celle de Jupiter, et sa température de surface d'une valeur de 800 °C, ont été déterminées par confrontation des «caractéristiques lisibles dans le spectre aux différents modèles théoriques de formation planétaires».

     


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