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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir que l'amnésie infantile semble liée au développement de nouveaux neurones dans l’hippocampe lors de la neurogénèse.

     

    Alors que l'amnésie infantile (une expression qui «désigne l’absence de souvenirs avant l’âge de deux ans, et leur relative pauvreté jusqu’à l’âge de 6 ans») intrigue les chercheurs depuis de nombreuses années, l'étude ici présentée appuie la thèse que, lorsque de nouveaux neurones se développent dans l’hippocampe (une zone du cerveau «jouant un rôle important dans la formation de la mémoire»), ils effacent des informations préalablement mémorisées pour faire de la place aux souvenirs suivants.

     

    Comme «c’est durant les premières années de notre vie que la neurogénèse est la plus active», ce phénomène «expliquerait que ce sont nos souvenirs les plus anciens qui soient effacés».

     

    Pour en faire la démonstration, des souvenirs ont été instillés dans le cerveau de jeunes souris et celui de souris adultes: plus précisément, on leur a «appris à avoir peur d’un endroit, en y associant de légers chocs électriques».

     

     

    Alors que «les plus jeunes souris n’ont retenu la leçon que pendant une journée», il est apparu que les plus âgées «s’en sont rappelé durant plusieurs semaines».

     

    De plus, «en réduisant chimiquement et génétiquement la croissance de nouveaux neurones dans l’hippocampe des jeunes souris», la mémoire de celles-ci a augmenté, tandis qu'en stimulant la production de neurones chez les souris adultes «par le biais de l’exercice physique», la persistance du souvenir a été affaiblie chez ces dernières.

     

    Comme les cerveaux des différents mammifères est «relativement similaires», cette découverte suggère que «le même mécanisme peut tout à fait se produire dans le cerveau humain».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, ont permis de montrer que les vapeurs biogènes émises par les arbres et oxydées dans l’atmosphère, qui donnent, vues de loin, aux forêts «leur halo bleu caractéristique», jouent un rôle important dans la formation des nuages et contribuent ainsi au refroidissement de la planète.

    En effet, grâce à l’expérience CLOUD, au CERN, il est apparu que «les vapeurs biogènes oxydées se combinent avec de l’acide sulfurique pour former des particules embryonnaires, lesquelles peuvent ensuite grandir et devenir les noyaux de condensation autour desquels les gouttelettes des nuages peuvent se former».

    L'identification de cet «ingrédient clé responsable de la formation de nouvelles particules d’aérosol dans une grande partie de l’atmosphère» est une avancée considérable, car «les aérosols, avec leur influence sur les nuages, ont été reconnus par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat comme la plus grande source d’incertitude dans les modèles climatiques actuels».

    La difficulté de l'expérience a découlé du fait que les ions produits dans l’atmosphère par les rayons cosmiques galactiques font augmenter considérablement le taux de formation de ces particules embryonnaires «seulement quand les concentrations d’acide sulfurique et de vapeurs biogènes oxydées sont relativement faibles».

    Or, comme «la chambre CLOUD a obtenu des concentrations de contaminants beaucoup plus basses que les expériences précédentes», il a été possible «de mesurer la nucléation en laboratoire dans des conditions atmosphériques réglées avec précision».

    Il a ainsi été mis en évidence «que les vapeurs biogènes oxydées dérivées de l'alpha-pinène provenant des arbres forment rapidement de nouvelles particules» en se combinant avec l’acide sulfurique présent dans l'atmosphère, qui, lui, «provient du dioxyde de soufre, produit principalement par les combustibles fossiles».

    En outre, grâce à une modélisation à l’échelle mondiale, ont pu être expliquées les variations saisonnières observées pour les particules d’aérosol atmosphériques résultant de la hausse des émissions globales des arbres durant l'été septentrional.

    Ces observations complètent des analyses précédentes de CLOUD «montrant que, contrairement à ce qu’on pensait auparavant, l’acide sulfurique ne peut pas à lui seul former de nouvelles particules dans l'atmosphère».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de découvrir, grâce à l’optogénétique que la stimulation de certains neurones du cerveau des souris, situés dans l’hypothalamus ventromédial, conduisait ces rongeurs soit à se battre, soit à copuler, en fonction de l'intensité du stimulus.

    L'optogénétique «utilise des impulsions lumineuses pour stimuler des neurones». Ainsi, la lumière émise dans une fibre optique implantée dans le cerveau d’une souris «permet de contrôler des neurones génétiquement modifiés afin de devenir sensibles à la lumière».

    L'étude ici présentée a, en particulier, fait apparaître par optogénétique, chez des souris mâles, que les neurones Esr1+ (oestrogen receptor 1) «permettent de déclencher un comportement d’attaque, et non les neurones Esr1- (sans le récepteur d’œstrogènes Esr1)».

    Si «les œstrogènes sont des hormones produites essentiellement par les ovaires des femelles», d’autres organes y compris chez les mâles «en fournissent un peu». De ce fait, «les souris mâles peuvent posséder des récepteurs des œstrogènes sur certaines cellules».

    En conséquence, lorsque ces neurones Esr1+ étaient relativement faiblement stimulés, il est apparu que la souris mâle «essaie de monter sur d’autres souris mâles ou femelles, elle les flaire, les inspecte de près, mais ne les attaque pas», alors qu'en augmentant la stimulation, elle «se met à attaquer d’autres souris, mâles comme femelles».

    Si cette recherche montre que les «œstrogènes semblent jouer un rôle important dans le contrôle de l’agressivité des souris mâles», on n'est pas encore en mesure d'affirmer que ces observations peuvent être extrapolées à l'espèce humaine «même si les structures des cerveaux des souris et des humains sont assez proches».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a permis d'identifier les plus anciens fossiles de spermatozoïdes dans des échantillons prélevés sur le site fossilifère de Riversleigh, au sud de l’État du Queensland (Australie), qui est inscrit, depuis 1994, au Patrimoine mondial de l’Humanité.

    Ces spermatozoïdes «appartenaient à des ostracodes, une espèce de crustacés qui vivait il y a environ 17 millions d’années, dans ce qui n’était alors qu’une vaste forêt tropicale».

    Plus précisément, ce sont des échantillons d'ostracodes récoltés en 1988 qui ont révélé «la présence de tissus mous intacts»: cette remarquable conservation s'explique par le fait que ces «petits ostracodes vivaient dans une pièce d’eau d’une grotte, dans laquelle tombaient des déjections de milliers de chauve-souris», ce qui a probablement conduit à «une élévation du niveau de phosphore dans les eaux, contribuant à cette fossilisation».

    L'étude, ici présentée, a mis en évidence que, parmi les «organes internes parfaitement conservés» de ces fossiles, les organes reproducteurs possédaient enroulés autour d'eux des spermatozoïdes renfermant encore leur noyau cellulaire, «qui contenait autrefois de l’ADN»: ces gamètes, mesurant 1,3 millimètre (une longueur un peu plus grande que le crustacé qui les produisait), sont, de ce fait, qualifiés de géants (en comparaison un spermatozoïde humain mesure en moyenne 50 micromètres).

     


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    Une étude, dont les résultats (présentés ici en pdf) sont à paraître dans la revue Astronomy & Astrophysics, a abouti, pour la première fois, à la détection de l'étoile compagnon d'un magnétar.

     

    Cette découverte, «effectuée au moyen du Très Grand Télescope (VLT) de l'ESO», fait comprendre le processus de formation des magnétars et explique pourquoi «cette étoile particulière ne s'est pas effondrée sous son propre poids pour donner lieu à un trou noir», comme on aurait pu s'y attendre.

     

    Les magnétars, formes rare et exotiques d'étoiles à neutrons (vestiges «extrêmement denses d'explosions de supernovae»), sont les aimants «les plus puissants connus dans l'Univers». Dans l'amas d'étoiles Westerlund 1, «situé à 16 000 années lumière de la Terre dans la constellation australe de l'autel (Ara)», se trouve CXOU J164710.2-455216, «l'un des vingt-quatre magnétars connus de la Voie Lactée».

     

    Comme lors d'un étude précédente, il avait été démonté que le magnétar situé dans l'amas Westerlund 1 «devait être né de l'explosion d'une étoile en fin de vie 40 fois plus massive environ que le Soleil», théoriquement elle aurait dû être un trou noir et non une étoile à neutrons.



    Cependant, une solution à cette énigme pouvait être envisagée si on considérait que le magnétar était né «des interactions entre deux étoiles très massives» formant un système binaire «si compact qu'il tiendrait à l'intérieur de l'orbite de la Terre autour du Soleil».



    Pour valider cette hypothèse, il convenait de partir à la recherche de cette étoile compagnon. C'est le travail qui a été accompli dans le cadre de la recherche ici présentée: ainsi, au moyen du VLT, elle a été cherchée sous la forme d'une étoile fuyante (s'échappant de l'amas à grande vitesse) à la suite de  «l'explosion de la supernova qui a engendré le magnétar».



    Il est apparu que l'étoile, nommée Westerlund 1-5, répondait au problème, car elle est «non seulement dotée de la vitesse élevée qu'aurait pu lui conférer l'explosion d'une supernova, mais également de la faible masse, de la forte luminosité et de la grande proportion de carbone impossibles à obtenir dans une étoile isolée».



    A partir de cette identification, «le processus de formation du magnétar, en lieu et place du trou noir prévu par la théorie» apparaît clair.

     

    Tout d'abord, «l'étoile la plus massive des deux a commencé à perdre son carburant, transférant ses enveloppes externes à son compagnon moins massif (qui deviendra ensuite le magnétar) et lui impulsant une vitesse de rotation toujours plus élevée», puis cette étoile «est devenue si massive qu'à son tour, elle a expulsé une vaste quantité de la matière récemment accrétée».

     

    Si «la plupart de cette matière a disparu», une faible quantité a été restituée à l'étoile Westerlund 1-5  dont elle provenait qui «continue aujourd'hui encore de briller» avec une «improbable signature chimique».

     

    En résumé, la «recette conduisant à la formation d'un magnétar» est bien l'existence d'un système binaire: en effet, «la rotation rapide engendrée par le transfert de masse entre les deux étoiles semble nécessaire à la génération d'un champ magnétique ultra intense», et «le régime subi par le magnétar en devenir lors d'un second transfert de masse semble suffisant pour qu'il ne se change pas en trou noir à sa mort».

     

     

     


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