• Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer que la théorie communément admise pour expliquer que «les grandes structures rompent sous l’effet de contraintes mécaniques proportionnellement plus faibles que les plus petites», ne s’appliquait pas «aux matériaux hétérogènes comme les roches, la glace, les bétons ou les milieux granulaires, sollicités sous compression».

    En effet, «dans ces cas de figure, la rupture finale résulte d’un processus complexe faisant intervenir de nombreuses micro-fractures interagissant entre elles pour former une 'faille' qui sera à l’origine de la rupture».

    Cependant, en interprétant la rupture «comme un changement de phase entre un état intact et un état rompu», une analogie formelle a pu être établie avec la transition dite 'de dépiégeage', explorée intensivement «du point de vue théorique en physique statistique au cours de la dernière décennie».

    C'est de cette analogie que des lois «exprimant l’évolution de la résistance mécanique moyenne en fonction de la taille de la structure» et de «la variabilité statistique associée» ont été déduites: basées sur des principes théoriques, ces formules «permettent d’expliquer de façon quantitative et précise de très nombreux résultats expérimentaux antérieurs obtenus sur divers matériaux qui n’avaient jusqu’à présent trouvé aucune explication physique satisfaisante».

    Par exemple, ces lois font comprendre pourquoi «ces effets d’échelle disparaissent au-delà d’une certaine taille», comme dans le cas des roches naturelles, où «le désordre microstructural initial (joints de grain, porosités, microfissures préexistantes,..) n’a plus d’influence sur la résistance mécanique pour des dimensions de l’ordre du mètre et au-delà» de sorte que «les effets d’échelle deviennent indétectables».

    En conséquence, cette recherche devrait avoir des applications «dans la conception d’ouvrages, la géotechnique ou la géophysique».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer qu'une seule bactérie, du genre Alteromonas, est capable de digérer le carbone sous toutes ses formes organiques, alors que jusqu'à présent on pensait que «la décomposition du carbone organique dissous dans les océans était possible grâce à la complémentarité des espèces microbiennes».

    Océans et atmosphère, qui «sont en communication permanente», échangent «des dizaines de milliards de tonnes de dioxyde de carbone». Ces flux dépendent en particulier «du cycle du carbone sous-marin, résultant aussi du fonctionnement des écosystèmes, qui le transforment, le stockent et le rejettent».

    Alors que les mécanismes «qui se déroulent à l’échelle microscopique» sont encore très mal connus, la découverte du rôle fondamental d'Alteromonas sp. va en faire un «organisme modèle».

    En effet, il apparaît qu'elle contribue «grandement» au cycle du carbone dans les océans «en libérant une partie sous forme de CO2 et en stockant le reste pour les autres maillons de la chaîne alimentaire».

    Grâce à elle, il sera possible maintenant de se lancer dans des simulations plus précises afin«de mieux prédire les effets du réchauffement climatique et de l’acidification des océans sur les écosystèmes marins et le cycle du carbone».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de découvrir comment les cellules des cancers du sein triple-négatifs (TNBC) «brisent les liens qui les relient à leur tissu d’origine» pour migrer à distance et former des métastases, qui envahissent d’autres tissus.

     

    Ces cellules tumorales doivent, pour s’échapper, «creuser un tunnel dans la membrane basale qui délimite la glande mammaire» et il est apparu «que la protéine PKCl et la protéase MT1-MMP sont des moteurs de cette 'invasion' cellulaire»: en effet, «si on 'éteint' PKCl dans des lignées de cellules issues de cancer du sein agressif, l’approvisionnement en MT1-MMP au niveau de la surface des cellules est bloqué et l’invasion cellulaire n’est pas possible».



    De plus, «grâce au Centre de Ressources Biologiques de l’Institut Curie, où sont conservés près de 60 000 échantillons de tumeurs»,  ces protéines ont été étudiées «directement dans des prélèvements tumoraux» de sorte que des corrélations d’expression entre ces deux protéines dans les cancers du sein ont été «associées à un pronostic défavorable».

     

    L'identification d'un mécanisme, «dans lequel ces deux protéines fonctionnent de concert pour augmenter le pouvoir invasif des cellules tumorales mammaires», montre qu'une étape essentielle pour détecter «précocement les tumeurs au fort pouvoir invasif, voire pour envisager de bloquer la formation des métastases» a été franchie.

     

    Cette avancée ouvre des perspectives de traitements d'autant plus attendus que, comme les cancers du sein triple-négatifs «sont dénués de récepteurs aux oestrogènes et à la progestérone, et ne sur-expriment pas HER2», les femmes porteuses de ce type de cancer ne peuvent «ni bénéficier d’une hormonothérapie, ni de thérapie ciblée anti-HER2 comme l’Herceptin».

     

     


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    Deux études indépendantes, dont les résultats ont été publiés, pour l'une, dans Monthly Notice of the Royal Astronomie Society et, pour l'autre, dans The Astrophysical Journal, ont permis, grâce aux explosions de trois supernovae, de mesurer la correction de lentilles gravitationnelles en vue d'une meilleure cartographie de la matière noire.

     

    Ces trois explosions d’étoiles distantes «ont été amplifiées par des amas de galaxies massifs agissant comme des 'lentilles cosmiques' sur la ligne de visée» (en fait, «l'amplification subie par la lumière dépend de la masse et donc de la quantité de matière dans un amas», ce qui inclut  «la matière noire que nous ne pouvons pas observer directement»).

     

     

    Comme «c'est la première fois que de telles supernovae, dont la brillance intrinsèque est bien connue, sont observées derrière des amas de galaxies», l’opportunité est apparue «de mesurer la correction de ces lentilles naturelles». Les résultats obtenus constituent «les premières étapes vers une mesure très précise de la correction» de ces sortes de lentille.

     

    Les deux études ont mis en évidence que l'une des supernovae et peut-être les trois «sont d'un type spécial, des supernovae de type Ia, appelées aussi 'chandelles standard' que l’on sait reconnaître à leur courbe de lumière».

     

    Comme «ce profil est caractéristique d’un certain type d’explosion dont l’intensité lumineuse émise est toujours la même», on connaît «la brillance intrinsèque d’un tel objet lorsque l'on en trouve un». En conséquence, il a pu être déterminé «de combien chaque supernova a été amplifiée par l’amas». En particulier, l’une est apparue «deux fois plus brillante grâce au pouvoir amplificateur de l’amas».

     

    Ces estimations, comparées «avec des modèles théoriques du contenu des amas en matière noire» construits séparément dans le cadre des deux études, ont prouvé que «les prédictions sont en adéquation avec les modèles».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, ont permis d'identifier le plus ancien piège à caribou connu: il se trouve aujourd'hui englouti sous l'eau en Amérique du Nord et date de neuf mille ans.

     

    Tout d'abord, il faut savoir que lorsque «le caribou est effrayé, il a tendance (comme la gazelle et bon nombre d'animaux qui vont en troupeaux) à se regrouper et suivre les lignes et délimitations naturelles du terrain : bordure de savane, ligne de crête, etc».

     

     

    Des méthodes traditionnelles de chasse au caribou, «longtemps utilisées par des populations indiennes du Canada, des Inuits, etc.», consiste avec des petits murets, ou même de simples lignes de pierre, des pieux, des drapeaux, etc.» à «diriger un troupeau dans un cul-de-sac, afin d'abattre les animaux plus facilement».

     

    Il y a neuf mille ans, à chaque printemps, lors de leurs migrations saisonnières des milliers de caribous, qui quittaient les terres du sud où ils avaient passé l'hiver, déferlaient par un étroit corridor de terre, pour rejoindre les terres du nord: ils n'avaient d'autre choix «que de passer par là, entre deux lacs».

     

    Comme «le climat était très froid, et la végétation typique d'un milieu subarctique: mousses, mélèzes et épicéas, etc», les caribous étaient «à peu près les seuls grands troupeaux à fréquenter» ce lieu.

     

    Or, «il y a environ huit mille ans, le niveau des Grands Lacs, entre le Canada et les États-Unis, s'est élevé», ce qui fait que ce corridor de terre se trouve maintenant «sous trente mètres d'eau, au fond du lac Huron».

     

    Pour déterminer les routes que les Caribous empruntaient au printemps et à l'automne, une représentation en 3D de ce corridor a été réalisée et les déplacements des animaux ont été simulés, «ce qui a permis d'identifier quelques points de passage obligés».

     

     

    De plus, grâce à un navire océanographique, le fond du lac a été balayé avec un sonar, amenant des éléments qui vont dans le sens du piège à Caribous.

     

    Une confirmation a été obtenue à l'aide d'un petit sous-marin téléguidé: ainsi, ont été mis en évidence, une allée de pierres artificielle, qui «mène à plusieurs obstacles naturels difficiles à franchir par un troupeau» («une plate-forme surélevée couverte de galets et un marécage, qui débouchaient sur une côte plutôt raide»).

     

    De plus, des «sortes de postes de tir», constitués «de gros blocs de pierres disposés en V», ont été disposés tout autour.

    L'origine humaine de l'ensemble de ces constructions est totalement prouvée, car des plongeurs ont «découvert en divers endroits du piège une dizaine de pierres taillées, probables vestiges de la préparation de pointes de flèches ou d'outils».

     

     


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