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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, semble conforter, grâce à des analyses génétiques, l'hypothèse qu'il y a bien eu une migration physique de populations le long des côtes méditerranéennes à partir du Proche-Orient néolithique vers l'Europe du Sud.

     

    L'archéologie indique que la révolution technologique du néolithique, commencée au Proche-Orient, s'est étendue à toute l'Europe. Une question se pose néanmoins: s'est-il agi «d'une migration de personnes ou d'une diffusion culturelle, de proche en proche» de ce nouveau mode de vie?

     

    Pour tenter de résoudre ce problème, «des échantillons de 202 personnes âgées d'au moins 70 ans et dont les quatre grands-parents étaient originaires de la même zone, depuis la Cappadoce et la Crète jusqu'au pays Basque» ont été analysés et comparés «avec des échantillons venus d'Europe centrale, du Nord et d'Afrique du Nord», ce qui constitue un total de «1.000 personnes issues de 32 groupes différents».

     

    Il est alors apparu en appliquant des «méthodes sophistiquées», qu'il existait bien «un flux de gènes de l'est vers l'ouest le long de la Méditerranée». En particulier, l'étude a fait ressortir que «si les côtes du nord de la Méditerranée ont servi de corridor pour la migration d'est en ouest du néolithique», cette mer «a servi de barrière entre l'Afrique du Nord et le sud de l'Europe, puisqu'il n'y a que très peu de mixage génétique».

     

    Soulignons, cependant, que ce type de résultats reste difficile à lire et à interpréter dans l'ensemble, car il ne faut pas oublier que «les hommes du néolithique se sont mélangés à ceux déjà présents sur ces territoires depuis 35.000 à 40.000 ans».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, ont abouti à faire disparaître l'ombre projetée par un objet, à l'aide d'un dispositif qui fonctionne dans le spectre visible et quelle que soit la position de l'observateur.

     

    Depuis plusieurs années, les recherches se développent pour faire circuler en laboratoire des rayons lumineux de façon qu'ils contournent un objet ne laissant plus voir que le décor et le rendant de la sorte invisible. Si les résultats sont encore modestes, des progrès sont cependant régulièrement notables.

     

    En ce qui concerne le montage de la nouvelle expérimentation présentée ici, il a consisté, tout d'abord, à remplir un aquarium très étroit, aux vitres de plexiglas avec un liquide blanc semi-transparent. La lumière d'un projecteur disposé à l'arrière de l'aquarium, «filtre de manière diffuse à travers ce liquide laiteux comme le font le faisceau des phares d'une voiture dans le brouillard».

     

    Alors que, normalement, un cylindre de métal peint en blanc placé à l'intérieur de l'aquarium projette une ombre sur la vitre, lorsque le cylindre est recouvert d'un revêtement «fait d'un silicone transparent et contenant des microparticules d'un composé chimique appelé mélamine», la lumière circulant plus rapidement autour de celui-ci, provoque la disparition de l'ombre qu'il projette, de sorte que «le cylindre devient alors invisible pour l'expérimentateur».

     

    Si cette réussite ne reproduit pas encore complètement la cape d'invisibilité d'Harry Potter, il s'agit, il faut le noter, d'une avancée appréciable.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce à l'extraordinaire sensibilité du réseau ALMA, de cartographier pour la toute première fois le gaz moléculaire ainsi que la poussière qui composent les galaxies hôtes de sursauts gamma (GRBs), ces «phénomènes explosifs les plus lumineux de l'Univers».

    Plus précisément, l'analyse à porté sur l'émission radio en provenance du gaz moléculaire contenu au sein des galaxies hôtes de deux GRBs, GRB 020819B et GRB 051022, qui sont situés respectivement à 4,3 milliards et 6,9 milliards d'années lumière de chez nous.

    Ainsi, les observations du GRB 020819B «ont révélé l'existence d'un environnement particulièrement riche en poussière en périphérie de la galaxie hôte, le gaz moléculaire se concentrant uniquement autour de son cœur».

    Cet environnement poussiéreux, «caractérisé par un faible ratio 'gaz moléculaire / poussière'», indique «que le GRB est survenu dans un environnement nettement différent d'une région classique de formation d'étoiles» et «suggère que les étoiles massives qui ont donné naissance aux GRBs ont modifié l'environnement dans leur région de formation, avant d'exploser».

    Le fait que la densité de gaz observée se révèle inférieure aux prévisions, tandis que la densité de poussière est supérieure, pourrait être une conséquence de la différence de sensibilité du gaz et de la poussière au rayonnement ultraviolet: en effet, «cette radiation détruit aisément les liaisons entre les atomes qui constituent les molécules», ce qui implique que le gaz moléculaire ne peut «survivre dans un environnement exposé à l'intense rayonnement ultraviolet émis par les étoiles chaudes et massives d'une région de formation d'étoiles, y compris par celle qui finirait par exploser sous la forme du GRB observé».

    En ce qui concerne GRB 051022, une distribution analogue semble également le caractériser, mais cette «information reste toutefois à confirmer», car la résolution est moindre puisque «l'hôte du GRB 051022 se situe à bien plus grande distance que l'hôte du GRB 020819B».

    En tout cas, «ces observations d'ALMA confirment l'hypothèse selon laquelle la poussière absorbe l'émission rémanente des sursauts gamma que nous qualifions de 'sombres'».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Neuroscience, a permis d’identifier, pour la première fois, le regret chez un mammifère autre que l’être humain, en l'occurrence le rat.

    L'expérience devait permettre de laisser à l'animal le choix, qui trahit un changement de décision. En effet, le regret, qui se définit comme «la prise de conscience d’avoir fait une erreur, dont l’évitement aurait permis d’être mieux loti», se distingue clairement de la déception, qui signifie seulement que les choses «ne sont pas aussi bonnes qu’espéré».

    Pour faire apparaître ce changement de décision, les rats de l'expérience étaient confrontés à deux options de repas: arrivé devant le lieu de la première option, caractérisé par une odeur des mets aiguisant fortement les papilles, le rat constate «que l’attente est trop longue et opte pour l’offre concurrente».

    Là, le scénario, prévoit que  les plats sont «loin d’atteindre la même qualité». On voit alors le rat faire demi-tour, le ventre creux, et se résoudre à attendre devant l'endroit qui correspond à l'offre de mets odorants.

    Comme chez les humains, le cortex orbitofrontal des rats apparaît actif lors de l’expression du regret, cette «activation du cerveau indiquant une occasion ratée»: plus précisément, le cortex orbitofrontal du rat représente bien ce qu'il «aurait dû faire, et non la récompense manquée», ce qui est logique, «car on ne regrette pas la chose que l’on n’a pas eue, on regrette la chose que l’on n’a pas faite».

    Ainsi, ce modèle animal du regret peut désormais aider à comprendre la façon dont ce sentiment «affecte les décisions que les hommes prennent».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de mettre en évidence l'effet Doppler au niveau microscopique, grâce à un dispositif expérimental unique au monde.

    Pour analyser ce phénomène, bien connu à l'échelle macroscopique, dans l'infiniment petit, la recherche s'est intéressée «à l'émission d'électrons de haute énergie par des atomes isolés» de néon, un gaz rare.

     

    L'expérience est basé sur l'effet photoélectrique découvert par Einstein en 1905. Elle consiste «à envoyer sur l'atome un grain de lumière, ou photon, ayant une énergie bien précise, de façon à ce que l'atome absorbe le photon».

    Il en résulte «l'éjection d'un des électrons de l'atome», ce qui «provoque un mouvement de recul de l'atome, dans le sens opposé à celui de l'électron, comme un pistolet tirant une balle».

     

    Cependant, à la suite «des réactions en cascade se produisant dans l'atome, un autre électron va à son tour être expulsé». Ces électrons, émis dans un second temps par les atomes en mouvement, sont appelés 'électrons Auger'.

     

     

    Comme à l'échelle atomique, «les électrons se comportent comme une onde», suivant «le principe bien connu de dualité onde-corpuscule», ils «sont à l'origine de l'effet Doppler microscopique» mis en évidence dans l'étude ici présentée.

     

     

    Pour cela, au synchrotron SOLEIL, «un nouvel analyseur qui mesure très finement l'énergie des électrons Auger émis dans une direction donnée» a été utilisé: comme «ces électrons peuvent provenir d'atomes qui se déplacent soit vers le détecteur, soit dans la direction opposée», les électrons vus par l'analyseur ont, à cause de l'effet Doppler, «une énergie différente en fonction du mouvement des atomes».

     

     

    Ainsi, l'effet Doppler est apparu «sous la forme d'un élargissement graduel, puis d'un dédoublement du signal enregistré, au fur et à mesure que l'énergie des photons absorbés (des rayons X de haute énergie) et des électrons, émis par les atomes de néon, augmentait».

     

     

    Cet effet Doppler Auger, qui n'aurait pas pu être observé «avec un dispositif expérimental moins puissant», est «un phénomène général qu'il faudra à présent prendre en compte dans les expériences dites de photoémission à haute énergie, telle que celle décrite ici pour des atomes ou des molécules isolés, mais aussi dans les mesures sur les solides, comme les semi-conducteurs, et la caractérisation de nouveaux matériaux à l'échelle microscopique».

     

     


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