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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Genetics, a permis de comprendre l'origine de la blondeur: en fait, les personnes aux cheveux blonds présentent, par rapport aux personnes aux cheveux bruns, un simple changement de base au niveau du chromosome 12.

    C'est, dans un premier temps, l'analyse du génome de différents spécimens de Gasterosteus aculeatus, «une espèce de poisson dont les différentes populations n’ont pas la même couleur», qui a conduit à cette découverte: en effet, il est apparu que leur pigmentation «est due à des mutations d’un seul même gène, même pour des poissons qui vivent à des endroits différents de la planète».

    Ce gène, qui existe aussi chez les humains, code la protéine kit-ligand (ou KITLG). Afin de découvrir quel type de mutation de ce gène pouvait influencer la pigmentation «du matériel génétique lié aux personnes blondes a été implanté dans des souris».

    Il est alors apparu, en observant la couleur de la fourrure de ces rongeurs, que la mutation recherchée n'intervenait pas au niveau du gène lui-même mais au niveau de l'ADN qui régule son expression: plus précisément, à un endroit particulier, une base A (adénine) est remplacée par une base G (guanine). Ceci se produit pour «au moins 350.000 nucléotides (constitués de trois bases) du gène KITLG et a pour effet d'altérer son expression et donc la production de la protéine correspondante».

    Cette mutation, qui «affecte la quantité de protéine produite dans les follicules pileux», n'a pas d'impact «sur les autres rôles de KITLG»: ainsi, chez les souris qui portent cette mutation, «la concentration de KITLG était de 60% comparé aux autres souris», de sorte que «cette paire de bases suffit à éclaircir les poils des animaux, bien qu’il n’y ait que 20% de différence dans l’expression du gène».

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, ont permis d'effectuer une mesure de la charge électrique d’atomes d’antihydrogène «compatible avec zéro jusqu’à la huitième décimale».

     

    C'est la première fois que la charge d’un antiatome est mesurée avec une aussi grande précision et c'est «l’expérience ALPHA auprès du Décélérateur d'antiprotons (AD) du CERN» qui a réalisé cette prouesse.

     

     

    Ce résultat en lui-même, n’est pas surprenant, car, «les atomes d’hydrogène étant électriquement neutres, «les antiparticules devraient être identiques aux particules de matière, sauf pour ce qui concerne le signe de leur charge électrique».

     

    Ainsi, «l'atome d'antihydrogène est formé d'un antiproton de charge-1 et d’un positon de charge+1», alors que «l'atome d'hydrogène est composé d'un proton de charge+1 et d'un électron de charge-1.

     

    Toutefois, comme «la matière et l’antimatière ne sont pas des opposés exacts (la nature semble avoir une préférence, de l’ordre d’un dix milliardième, pour la matière plutôt que pour l’antimatière)», il est important «de mesurer les propriétés de l’antimatière avec une grande précision, et c'est là l'objectif principal des expériences du Décélérateur d'antiprotons du CERN».

     

    Dans ce cadre, «ALPHA utilise un système complexe de pièges à particules qui permet de produire des atomes d’antihydrogène et de les stocker pendant une durée suffisante pour pouvoir les étudier en détail».

     

     

    En vue de «mesurer la charge de l’antihydrogène, l’expérience ALPHA a étudié les trajectoires d'atomes d'antihydrogène libérés d'un piège en présence d'un champ électrique», en ayant à l'esprit que «si les atomes d’antihydrogène avaient une charge électrique, le champ les ferait dévier, tandis que des atomes neutres conserveraient leur trajectoire».

     

     

    A partir de 386 événements enregistrés, il est apparu que la charge électrique de l’antihydrogène devait avoir une valeur de (-1,3±1,1±0,4)×10-8, «les chiffres précédés du signe «±» représentant les incertitudes statistique et systématique de la mesure».

     

    Bientôt, avec le redémarrage de la chaîne d'accélérateurs du CERN qui s’amorce, le programme de recherche sur l'antimatière du Laboratoire va reprendre, toujours avec l'objectif de comprendre l’asymétrie entre la matière et l’antimatière, sachant que «toute différence détectable entre matière et antimatière pourrait contribuer à résoudre le mystère et ouvrir la porte à une nouvelle physique».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été présentés lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la réunion de juin 2014 de la Société américaine d'astronomie (AAS) et décrits dans un communiqué du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, a permis d'identifier une méga-Terre de 17 fois la masse de notre planète: elle est désignée sous le terme de méga-Terre pour exprimer le fait qu'elle a une densité similaire à celle de la Terre (5,8).

    Cependant, le fait qu'elle soit rocheuse comme notre planète pose problème, car, la taille maximale pour une super-Terre (dix masses terrestres) étant largement dépassée, on ne pensait pas, jusqu'à présent, qu'un tel astre pouvait se former.

    Nommée Kepler-10c, cette exoplanète est 2,3 fois plus grande que notre planète. Elle tourne autour d'une étoile semblable au Soleil en 45 jours, située «à environ 560 années-lumière de la Terre dans la constellation du Dragon».

    En fait, Kepler-10c «a été découverte en 2011 par le satellite Kepler de la Nasa, qui utilise la méthode des transits reposant sur la légère occultation de l'étoile quand une planète passe devant», mais cette méthode qui «permet seulement de calculer la taille (ou le diamètre) des objets observés», ne peut pas «dire si l’objet en question est une planète tellurique ou gazeuse».

    C'est donc grâce à l’instrument Harps-North, «installé sur le Telescopio Nazionale Galileo à La Palma, une des îles Canaries», que sa masse a été mesurée avec précision.

    La surprise fut totale, car les astronomes pensaient jusqu'à présent qu'une planète rocheuse de 17 fois la masse de la Terre comme Kepler-10c ne pouvaient pas se former: en effet, au-delà d'une certaine masse, elle devrait capturer l'hydrogène et se transformer, en grossissant, en planète gazeuse comme Jupiter.

    De plus, «avec un âge estimé à dix milliards d’années pour son étoile, la planète se serait formée au plus tard trois milliards d’années après le Big Bang».

    Compte tenu du fait que «tous les éléments lourds nécessaires à formation de planètes rocheuses ont été créés par la première génération d’étoiles, celles de type III très massives et aujourd’hui disparues», le cas de Kepler- 10c suggère que «l'univers était en mesure de former des énormes planètes, même pendant la période où les éléments lourds étaient rares».

    Il en résulte que cette étude conduit à ne pas exclure les vieilles étoiles du cadre des recherches de planètes comme la Terre, et fait faire un bon appréciable au «nombre de mondes potentiellement habités»...

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Géoscience a permis de montrer que, pour des massifs montagneux de plusieurs dizaines de kilomètres, la densité de la roche, qui est érodée, importe plus que sa dureté, car «l'isostasie liée à l’élasticité de la lithosphère joue un rôle important dans la dynamique d’érosion de tels massifs».

    Cette règle, mise en lumière à partir de l'observation des sommets des Cascades dans l’Ouest américain et de ceux de Patagonie, apparaît contraire à l'idée communément acceptée que les intrusions magmatiques (roches plutoniques) forment des reliefs importants parce qu’elles sont plus résistantes à l’érosion.

    Selon principe d’isostasie, «la lithosphère 'flotte' sur une zone de viscosité faible (l’asthénosphère) où les différences de pression ne peuvent être maintenues sur des échelles de temps géologiques (au plus, quelques dizaines de milliers d’années)».

    Dans  le cadre de l'étude ici présentée, il a été prouvé que «ce qui détermine le rapport entre la quantité érodée et le changement net de topographie ne dépend, suivant le principe d’isostasie que du rapport de densité entre les roches de surface (érodées), et celle de l’asthénosphère».

    On observe, en effet, que «la différence entre ces deux densités est du même ordre de grandeur que la variabilité de la densité des roches de surface»: par exemple, «les roches plutoniques formant les Henry Mountains ont une densité de 2600 kg/m3 et les sédiments avoisinants une densité de 2200 kg/m3», cette différence étant «la même que celle entre la densité des roches plutoniques de surface et celle de l’asthénosphère (3200 kg/m3)». L'érosion des roches denses cause ainsi «un rebond isostatique deux fois plus important que celui des roches sédimentaires, expliquant pourquoi celles-ci se retrouvent en contre-bas».

    Les simulations numériques montrent que «la pente créée par cette différence d’élévation entre l’intrusion et son encaissant mène à son érosion préférentielle et à un rebond encore plus important, expliquant pourquoi les zones élevées et denses des reliefs terrestres sont souvent celles qui s’érodent le plus vite, malgré leur résistance apparente à l’érosion».

    En outre, il a été également démontré que «cette amplification du rebond isostatique des roches denses ne peut être observée que pour des objets de taille importante (de plusieurs dizaines de kilomètres de rayon) en raison de la rigidité de la lithosphère (rigidité flexurale)».

    Ainsi, alors qu'on a «l’habitude de penser que ce qui est léger doit se trouver plus haut que ce qui est lourd», le principe d’isostasie permet de comprendre ce phénomène déroutant qui fait que ces roches forment des reliefs élevés parce qu'elles sont denses, et «non parce qu’elles sont 'dures'».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans le Geological Society of America Bulletin, a permis d'analyser la découverte au Chili de 46 fossiles d'ichtyosaures, des reptiles marins ayant vécu à l’ère Mesozoïque et qui ont disparu depuis 90 millions d'années.

    Les ichtyosaures, «dont le nom grec signifie 'poisson lézard'», seraient apparus «il y a 245 millions d’années, soit 15 millions d’années avant les dinosaures».

    L'existence des 46 fossiles retrouvés a pu être révélée grâce à «la fonte du glacier Tyndall, situé dans le parc national chilien Torres del Paine». Ces animaux «auraient trouvé la mort lors d’une série de coulées de boue, et auraient ensuite été conservés dans des sédiments marins».

    Les squelettes, vieux de 150 à 100 millions d’années, apparaissent «extrêmement bien préservés» et «parfois accompagnés de traces de tissus mous»: le spécimen le plus grand mesure 5 mètres de long et plusieurs fossiles d’embryons ont été identifiés dans un squelette de femelle.

    Ces reptiles marins, dont taille et le nombre de nageoires variaient en fonction de l’espèce, descendraient «d’une lignée de reptiles terrestres ayant évolué vers la vie aquatique, jusqu’à prendre une apparence proche de celles des dauphins».

     


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