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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de révéler la structure du cerveau de Lyrarapax unguispinus, un anomalocaride dont le fossile a été retrouvé en 2013 dans la province du Yunnan (Chine): il apparaît que ce prédateur, qui vivait au Cambrien (environ 500 millions d’années), «cousin de nos arthropodes actuels», ressemblait neurologiquement plutôt à un ver.

     

    Les anomalocarides, dont l'appellation se traduit par 'crevettes anormales' (c'est parce que les fossiles retrouvés étaient démantibulés et que les appendices dissociés du reste du corps ont été pris pour des fossiles de sortes de crevettes, que le groupe a été baptisé ainsi) constituent une famille comptant de nombreuses espèces.

     

    Les anomalocarides étaient des carnivores. Leur corps plat et articulé, qui pouvait dépasser deux mètres, suggère qu'ils devaient vraisemblablement nager en ondulant. Ils portaient sur la tête «une paire de puissants appendices courbes, inconnus chez les arthropodes actuels et qui ressemble à nos crevettes»: ces appendices évoquent «les antennes costaudes d’un groupe d’animaux méconnus, les péripates, ou onychophores».

     

    Ces péripates, «vermiformes, protégés par une cuticule mince à l’aspect velouté», sont de «discrets habitants des forêts tropicales», qui «marchent sur de multiples pattes non articulées», comme «celles des inénarrables tardigrades, ces impressionnants animaux qui résistent à tout», dont ils sont cousins.

     

    Le fossile de Lyrarapax unguispinus, dont le nom signifie à peu près 'prédateur en forme de lyre avec des griffes à épines', montre que l'animal avait une longueur de 8 cm et fait apparaître grâce à sa remarquable conservation la structure de son cerveau avec ses ganglions cérébraux.

     

    Plus précisément, «on distingue nettement une masse cérébrale centrale», située en avant de la bouche rectangulaire, «reliée aux gros appendices par deux petits ganglions et connectés à deux gros ganglions optiques, près des yeux (habituellement grands chez ces animaux), le tout formant un X».

     

    La reconstitution du système nerveux de L. unguispinus indique que sa structure aurait été «moins complexe que celle des proies qui devaient être les siennes», ce qui est assez exceptionnel chez les prédateurs.

     

    D'un point de vue phylogénique, ce système nerveux ressemble beaucoup à celui des péripates, qui ont eux aussi «une masse cérébrale en avant de la bouche avec deux ganglions à la base de leurs grosses antennes».

     

    Ainsi, alors que, jusqu’ici, on ne connaissait que «deux types fondamentaux de 'cerveau' chez les arthropodes, issus d’ancêtres séparés il y a longtemps», cette étude nous en fait découvrir un troisième dont ont hérité les péripates.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, est parvenu à expliquer, grâce à des simulations faisant intervenir la pression et l'érosion, les surprenantes structures de grès du Parc national de Bryce Canyon (États-Unis) et du Elbsandsteringebirge (Suisse), qui «forment arches, alcôves et piliers magnifiques».

     

    Alors que, jusqu'à présent, tous les travaux sur cette question ne concordaient pas, la recherche ici présentée prouve clairement que l'apparition de ces formes est contrôlée par la pression appliquée par la force de gravité et la tension interne aux roches.

     

    Pour le mettre en évidence, des expériences, où de petits cubes de sable étaient coincés sous différents poids avant d'être plongés sous l'eau, ont été réalisées en parallèle avec l'élaboration d'un modèle mathématiques de ce champ de pression.

     

    En fait, la pression force «les grains à se souder ensemble pour résister à l'érosion», de sorte que lorsqu'on ajoute des défauts et des distorsions aux cubes tout en changeant la direction de la pression appliquée, il est possible de reproduire les différentes formes des structures de grès rencontrées dans la nature.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Genetics, a permis de réaliser le premier séquençage de l'ADN d'un platyrhiniens, en l'occurrence le ouistiti commun (Callithrix jacchus).

     

    L'étude du génome des primates du Nouveau Monde ou platyrhiniens, qui «représentent une branche distincte et sans doute la plus éloignée de celle de l'homme», devrait permettre «d'en apprendre plus sur l'origine de l'espèce humaine».

     

    Les platyrhiniens, parmi lesquels figurent le ouistiti, le tamarin et le singe hurleur, se distinguent des espèces africaines «par un certain nombre de caractéristiques dont un pouce moins opposable et une queue préhensile».

    Le ouistiti, en particulier, est, en raison de «ses petites dimensions et sa progéniture nombreuse», un animal «parfaitement adapté à son milieu naturel: aux franges des forêts brésiliennes et amazoniennes».

    L'analyse du génome du ouistiti, connu «pour donner naissance pratiquement systématiquement à des jumeaux» mais «sans l'association de tous les problèmes médicaux liés à ce type de grossesse chez l'homme», a permis d'identifier «plusieurs gènes qui sont probablement responsables des naissances gémellaires» chez cette espèce, de sorte qu'une nouvelle voie génétique «s'ouvre pour étudier les grossesses multiples chez l'homme».

    De plus, le fait que les ouistitis soient des singes de petite taille, dont le poids excède rarement 400 à 500 grammes», apparaît résulter «de l'action de cinq gènes liés à des facteurs de croissance comme l'hormone IGF-1».

    Un groupe de gènes, «qui modulent l'activité métabolique et la température corporelle qui permettent au ouistiti de tolérer sa petite taille», a été également repéré.

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés en deux articles sur le site arxiv.org (article 1 et article 2), suggèrent que les trous noirs pourraient éclater sous l'effet de leur propre poids et libérer un gigantesque flash lumineux, faisant d'eux, l'espace d'un instant, des 'trous blancs' à l'instar du Big Bang.

    Cette théorie novatrice repose «sur la théorie de la gravitation quantique à boucles, une tentative de synthèse entre la relativité générale et la mécanique quantique»: en effet, les calculs montrent quand, dans un trou noir, est atteinte une densité qui correspond à «environ la masse du Soleil concentrée dans un seul atome, les effets quantiques de la gravité génèrent une force répulsive qui s'oppose à la contraction». Ce noyau concentré a été baptisé 'étoile de Planck'.

    La théorie concilie alors un scénario très dynamique («l'étoile originelle se contracte et explose presque instantanément dans son référentiel de temps») avec la perception qu'un observateur extérieur a «d'un phénomène extrêmement lent»: en effet, «vue depuis l'extérieur du trou noir, cette phase dure plusieurs milliards d'années», tandis qu'au sein du trou noir, «le temps s'écoule différemment en raison de la forte gravité qui y règne», de sorte que, «pour l'étoile, cette phase ne dure en réalité qu'une fraction de seconde», la matière rebondissant aussitôt «violemment dans une gigantesque explosion, transformant le trou noir en trou blanc, un grand flash lumineux».

    Cette interprétation, qui contourne «le problème de la densité infinie rencontré dans la théorie classique» et «met fin au paradoxe de l'information quantique puisque la matière ne disparaît plus» et «tout ce qui entre dans le trou noir en ressort», rappelle les théories du 'big bounce' «selon lesquelles l'Univers enchaînerait des phases de contraction et d'expansion».

    Cette 'théorie de l'étoile de Planck' devraient «pouvoir être confrontée aux observations», car, si les explosions de trous noirs existent, leurs conséquences doivent être qu'observables.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Astrophysical Journal Letters, a permis de détecter, grâce aux observations réalisées avec le télescope spatial Kepler, une vingtaine de nouveaux analogues du Soleil, incluant 8 étoiles pouvant être considérées comme des 'jumeaux solaires'.

    Les analogues solaires sont définis comme des étoiles «dont la masse et la composition chimique sont proches de celles du Soleil», tandis que les 'jumeaux solaires' répondent à «des contraintes plus fortes (par exemple, une masse comprise entre 0,95 et 1,05 masse solaire)».

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, «de nombreux paramètres, dont la période de rotation de chaque étoile», ont été mesurés. Par exemple, pour mesurer la rotation, «les variations de la luminosité moyenne émise par l’étoile due à l’assombrissent produit par le passage de taches stellaires (similaires à celles du Soleil) sur la surface du disque visible de l’étoile» ont été analysées.

    Le temps de passage de ces taches, qui permet d'estimer la vitesse de rotation de l’étoile, confirme «les relations empiriques entre âge et rotation d’étoiles pour des étoiles indépendantes dites 'du champ' (n’appartenant pas à un amas d’étoiles), relations uniquement validées jusqu’à présent pour des étoiles faisant partie d’amas d’étoiles jeunes».

    Comme l'évolution d'une étoile semblable au Soleil, qui passera par le stade de géante rouge, est en partie régie par la manière dont elle tourne sur elle-même («cette rotation induisant des modifications profondes de sa structure interne»), ce genre de recherche permet de dresser «un panorama complet de l'évolution du Soleil au cours du temps».

    De plus, les données recueillies sont précieuses pour de futures missions spatiales, en particulier la mission PLATO de l’ESA qui doit étudier les systèmes planétaires comportant «des planètes de la taille de la Terre en orbite autour d’étoiles de type solaire».

     


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