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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de comparer l'impact des deux types d'évènements El Nino sur la variation de la rotation de la Terre et la longueur du jour.

    Au cours du temps, la «durée du jour varie de quelques dixièmes de milliseconde à quelques millisecondes, pour des périodes allant de quelques jours à quelques dizaines d'années».

    Ces fluctuations sont expliquées par deux causes principales «sur la période des observations spatiales, depuis les années 70»: l'interaction entre le manteau et le noyau, et l'interaction entre l'atmosphère et la Terre solide associée au cycle des saisons et à «l'oscillation australe, plus connue sous le nom de El-Nino».

    Deux types d'évènements El-Nino ont été distingués depuis quelques années: «l'un associé avec une anomalie de température sur la côte est de l'Océan Pacifique, et qui correspond au El-Nino 'classique', l'autre associé à une anomalie de température au centre du Pacifique, en général d'amplitude moindre».

    En considérant le système Terre-atmosphère comme isolé, «ce qui est acceptable aux fréquences considérées», les lois de la physique, en particulier le principe d'action et réaction, indiquent que «si la Terre est ralentie, c'est parce que l'atmosphère a accéléré, et réciproquement».

    Dans ce cadre, le calcul du «moment cinétique de l'atmosphère en période de El-Nino, pour les deux types de El-Nino» fait apparaître «que l'anomalie associée aux El-Nino classiques est environ deux fois plus importante que pour les El-Nino dont l'anomalie est centrée sur le Pacifique». C'est à-dire que El Nino classique «ralentit plus la Terre que celui qui affecte à d'autres périodes le centre du Pacifique».

    Pour comprendre cela, il faut prendre en compte les forces d'interaction entre Terre solide et atmosphère: il y en a «essentiellement deux qui sont pertinentes pour les variations de durée du jour». Ce sont «la poussée de la pression atmosphérique sur les chaînes de montagne (lorsque la pression n'est pas la même sur le versant est et le versant ouest) et la friction du vent en surface».

    La localisation de l'anomalie de pression du El-Nino classique près des chaînes de montagnes qui longent le continent américain implique l'existence d'une grosse dépression sur les versants ouest des Rocheuses et des Andes, produisant «une force nette qui pousse ces chaînes de montagne vers l'Ouest, ralentissant la Terre», ce qui n'est pas le cas pour les El-Nino dont l'anomalie de température est plutôt centrée sur le Pacifique qui ne laisse qu'une très faible dépression près des montagnes.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Geophysical Research Planets, a permis de montrer que l'activité fluviale sur la planète Mars se serait prolongée à l'échelle globale de la planète jusqu'à la période Hespérien (comprise entre - 3,7 et - 3,2 milliards d'années).

     

    Elle se serait arrêtée ensuite de manière simultanée et relativement rapidement autour de - 3.5 Ga, «alors que de précédentes études indiquaient que l’arrêt de l’activité fluviale semblait très graduel dans le temps entre le Noachien (> - 3.7 Ga) et l’Hespérien».

     

    C'est en analysant la variabilité de la densité de cratères localisés dans 27 bassins de drainage, situés dans Sabae et Arabia Terrae (hémisphère sud de Mars), que ces découvertes ont être réalisées.

     

    L'étude ici présentée fait ainsi apparaître qu'un véritable cycle de l’eau existait encore à une 'époque tardive' «avec des chutes de neige et/ou précipitations et de l’eau qui ruisselait, s’infiltrait et formait de nombreux lacs et aquifères».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Hesperia 83, a permis d'identifier les plus anciennes images symbolisant les constellations sur une coupe grecque ornée trouvée à Halai et datée de 625 av. J.-C.

    Les Grecs ont essentiellement emprunté aux Mésopotamiens leur carte des constellations du ciel, dont une liste nous avait été livrée par le poète grec du IIIe siècle av. J.-C, Aratos de Soles.

    Il n'y a cependant que très peu de dessins de celles-ci: ainsi, «les seules représentations des animaux et des êtres mythologiques qui symbolisent les constellations» n'arrivent qu'à partir du IIe siècle av. J.-C (elles figurent sur trois globes antiques représentant le ciel, en métal ou en marbre).

    La coupe en céramique, exposée dans un musée d'une petite ville du centre de la Grèce, était décorée d'animaux qui se suivaient «à la queue leu leu sur son pourtour» et qui étaient considérés comme faisant partie d'une simple frise animalière.

    En réalité, comme un tiers de la coupe a disparu, seuls sont présents: «un taureau, un lièvre (ou un chien), un grand chien, un scorpion, un dauphin, une panthère (ou un lion)».

    L'étude ici présentée montre, en s'appuyant en particulier sur le fait que les 'croix' «qui parsèment la coupe» représentent des étoiles, qu'on retrouve ainsi des constellations faisant partie aujourd'hui de la liste définitive des 88 constellations dressée par l'Union astronomique internationale en 1922.

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS , ont permis de découvrir sept nouvelles souches de cyanobactéries capables de former des carbonates intracellulaires. De plus, «ce mode de formation de minéraux par les cyanobactéries, ignoré jusque-là est répandu géographiquement, phylogénétiquement et au cours des temps géologiques».

    Depuis presque 3 milliards d’années, les cyanobactéries sont «extrêmement abondantes et répandues à la surface de la Terre». Leur capacité à faire de la photosynthèse a «induit l’oxygénation de l’atmosphère terrestre et ont joué un rôle majeur dans le cycle global du carbone».

    Une étude récente a permis de découvrir dans un lac de cratère mexicain «une nouvelle espèce de cyanobactérie capable de former des carbonates à l’intérieur de ses cellules, remettant en question la vision classique d’une formation purement indirecte et extracellulaire».

    Afin d'évaluer l'ampleur de ce processus de biominéralisation, qui restait à estimer, l'étude ici présentée a recherché «par microscopie électronique des carbonates de calcium intracellulaires dans près de 70 souches de cyanobactéries maintenues en culture notamment au sein de la collection de cyanobactéries de l’institut Pasteur».

    Comme les sept nouvelles souches capables de former des carbonates intracellulaires, qui ont ainsi été découvertes, avaient été isolées «à partir de sources chaudes des États Unis ou du Japon, d’un sol en Allemagne ou d’une rizière au Sénégal», cela montre que ce processus est «répandu géographiquement et dans des environnements très divers».

    Il est, en outre apparu «que la formation de carbonates intracellulaires est en relation avec la division cellulaire chez certaines de ces espèces qui forment un groupe phylogénétique distinct».

    Par conséquent, la formation intracellulaire de carbonates «existait très probablement déjà chez l’ancêtre commun de ce groupe de cyanobactéries qui pourrait avoir plus de 2 milliards d’années».

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans Nature Biotechnology, ont permis de mettre au point une nouvelle méthode pour l'analyse du génome global, ou métagénome du microbiote intestinal. Grâce à elle, le génome complet de 238 bactéries intestinales, dont 75% étaient jusqu'alors inconnues, a pu être reconstitué.

     

    Depuis quelques années, les recherches menées sur le microbiote intestinal ont fait passer les bactéries intestinales d'une fonction de 'simples digesteurs' de nourriture, à celui d'acteurs majeurs «dans la compréhension de certaines maladies telles que l’obésité, le diabète de type 2, la maladie de Crohn…». D'autre part, elles ont mis en évidence des liens directs «entre ces bactéries et le système immunitaire, ainsi qu’avec le cerveau».

     

    On estime «que 100 000 milliards de bactéries peuplent l’intestin de chaque individu (soit 10 à 100 fois plus que le nombre de cellules dont est constitué le corps humain)». La diversité de ces bactéries est notable, «puisque environ un millier d’espèces bactériennes différentes ont pu être distinguées au sein de l’ensemble des métagénomes humains analysés».

     

    Comme seulement 15% de ces bactéries ont eu leur génome séquencé, le travail de décryptage qui reste à accomplir est énorme. Dans ce contexte, la nouvelle approche améliore considérablement la force et la précision des analyses statistiques du métagénome intestinal.

     

    Elle est basée sur les principes suivants:

    1- «Pour chacune des centaines d’espèces bactériennes qu’un individu abrite dans son tube digestif l’abondance de tous ses gènes est constante, puisque chaque cellule d’une même espèce possède les même gènes».

    2- «Entre individus, l’abondance relative de différentes espèces varie fortement, entre 10 et 1000 fois, et, bien entendu, l’abondance des gènes que chacune abrite varie d’autant».

    3- «En comparant cette abondance de gènes bactériens entre différents individus, il est possible d’affirmer que les gènes dont l’abondance varie similairement appartiennent à une même espèce bactérienne».

     

    Par application de ces règles à 396 échantillons de selles d’individus danois et espagnols, les 3,9 millions de gènes du catalogue ont été répartis «dans 7381 groupes de co-abondance de gènes».

     

     

    Parmi eux, environ 10% (741) «correspondaient à des espèces bactériennes, appelées espèces métagénomiques (MGS), dont 85% «constituaient des espèces bactériennes inconnues (soit ~630 espèces)».

     

    Les 90%, qui restent, étaient «des groupes de virus bactériens (848 bactériophages ont été découverts), de plasmides (fragments d’ADN bactériens circulaires) ou encore des gènes qui protègent les bactéries d’attaques virales (connus sous le nom de séquences CRISPR)».

     

    Ainsi, grâce à cette approche, le génome complet de 238 MGS a pu être reconstitué «sans culture préalable de ces bactéries» ce qui est un avantage appréciable, car «vivant sans oxygène, dans un environnement difficile à caractériser et à reproduire, la plupart des bactéries intestinales ne peuvent pas être cultivées en laboratoire».

     

    Comme «jusqu’à présent, l’analyse du métagénome se basait sur la comparaison entre des gènes détectés dans un échantillon et des gènes répertoriés dans les catalogues de gènes de bactéries connues et cultivables en laboratoire (soit 15 % des bactéries intestinales)», «l’assignation des gènes des bactéries non cultivables» était impossible.

     

    En outre, plus de 800 relations de dépendance au sein des 7381 groupes de co-abondance de gènes ont été mis en lumière, «comme c’est le cas par exemple pour les bactériophages nécessitant la présence de bactéries pour survivre».

     

    Pour finir, il faut souligner que c’est «la première fois qu’une analyse permet de révéler les relations entre les différentes entités biologiques du microbiote intestinal, ce qui facilitera leur détection, leur isolement et leur culture, mais aussi la compréhension du fonctionnement global de la population microbienne intestinale».

     

     


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