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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de montrer, en combinant des expériences sur des souris et des modélisations informatiques, que la formation des doigts pourrait résulter d’un mécanisme d’auto-organisation, dit de Turing, fondé sur la régulation mutuelle de trois morphogènes (trois protéines impliquées dans le développement embryonnaire), BMP, Sox9 et Wnt.
Si cette hypothèse, qui se réfère au mécanisme de réaction-diffusion imaginé en 1952 par Alan Turing, n’est pas récente, puisque, dès 1979, elle avait été avancée pour décrire la formation des doigts, jusqu'à présent «personne n’avait pu identifier de candidats sérieux pour les morphogènes». Ce n'est plus le cas avec l'étude ici présentée.
Dans ce modèle, qui fournit «un motif conforme aux observations», la voie Wnt inhibe entre les futurs doigts l’expression du gène de Sox9 (un «régulateur de la transcription de gènes impliqués dans l’embryogenèse», qui est «exprimé dans le bourgeon du membre selon un motif périodique correspondant aux futurs doigts»), tandis que «la voie BMP la stimule dans les régions qui formeront les doigts», alors qu'en retour, «Sox9 régule les expressions de gènes impliqués dans ces deux voies».
Ce modèle présente cependant le défaut de ne pas expliquer comment les morphogènes peuvent «diffuser à travers un tissu de cellules adhérentes», ce qui n'est pas le cas «d'autres types de processus d’auto-organisation, fondés sur la régulation mécanique de l’expression des gènes du développement, plus robustes aux fluctuations des paramètres de contrôle que les systèmes dynamiques de Turing», qui «ont été récemment mis en évidence dans un certain nombre de systèmes en embryologie».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'établir, avec une assez «grande fiabilité», que l'homme de Neandertal aurait disparu d’Europe vers 40000 ans, ce qui contredit les conclusions de certains travaux précédents.
Cette analyse, la plus complète sur le sujet, a «re-daté une quarantaine de sites néandertaliens, de la Russie à l’Espagne en affinant les méthodes existantes», en particulier, en éliminant «des sources de contamination moderne», grâce à «des techniques d'ultra-filtration, qui purifient le collagène extrait de l'os afin d’éviter de telles contaminations».
Ainsi, les datations directes de «200 échantillons d’os, de coquillages et de charbons» font apparaître que l'homme de Neandertal aurait 'abandonné' le continent européen «à son rival l’homme moderne» «il y a -39000 à -41000 ans maximum», de sorte que les deux espèces «ont toutes deux vécu de façon contemporaine en Europe durant 2.600 à 5.400 ans».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de relier Hallucigenia, un animal bizarre qui se déplaçait sur le fond des océans il y a environ 505 millions d'années (à l'époque de l'explosion cambrienne), aux onychophores, des vers munis d'appendices podaux qui vivent dans les forêts tropicales.
Dès leur découverte, les fossiles d'Hallucigenia ont «complètement dérouté les spécialistes» puisqu'ils l'ont «d'abord pris à l'envers pensant que les griffes étaient des pattes et les appendices podaux des tentacules disposés le long de son dos». En outre, «ils ont également confondu sa tête et sa queue».
Plus tard, l'erreur a été reconnue et on s'est demandé si Hallucigenia «pouvait être apparenté à des animaux vivant encore aujourd'hui, ou si cette forme de vie avait abouti à une impasse évolutive».
Les fossiles retrouvés, qui «proviennent notamment des schistes de Burgess dans les Rocheuses canadiennes, l'un des plus riches gisements de fossiles du Cambrien dans le monde», indiquent que l'animal, qui mesurait entre 5 et 35 millimètres de long, avait «une rangée d'épines rigides le long de son dos et sept ou huit paires de pattes qui se terminent par des griffes».
L'analyse des griffes de ces fossiles, effectuée dans le cadre de l'étude ici présentée, a fait apparaître «un élément commun avec les onychophores» qui constitue la «preuve d'une lointaine parenté» entre eux.
En effet, ces griffes «sont composées d'une superposition de couche de cuticule (une substance dure similaire aux ongles)», formant une structure «en poupée russe» identique aux mâchoires des onychophores, qui «sont des pattes modifiées pour la mastication».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Applied Physics, a abouti à l'élaboration d'un modèle mathématique qui révèle «comment les forces agissant sur un gecko en train de grimper une surface verticale et l’angle des soies de ses pattes interagissent pour créer un système d’adhésion délicat, mais puissant». Ces informations devraient pouvoir être exploitées «pour le développement de matériaux biomimétiques, en particulier dans l’élaboration d’un 'robot gecko'».
S'il était déjà connu «que les électrons des molécules des micropoils des soies des geckos interféraient avec ceux des parois pour créer une attraction électromagnétique», l'étude ici présentée met en lumière une «incroyable synergie de la souplesse, de l’angle et de l’extensibilité des poils».
Plus précisément, «au contact d’une surface, les soies (ces poils minuscules au-dessous des pattes du gecko) ne forment pas un angle à 90 degrés avec les orteils, mais se ramifient en angles obliques» de sorte que «plus ils s’orientent parallèlement à la surface de la patte de l’animal, plus l’aire d’adhésion augmente» et ce qui permet de supporter davantage de poids.Il apparaît aussi que «la flexibilité et l’extensibilité des soies aident à rediriger l’énergie accumulée lors des sauts, de changements soudains de direction ou de courses».
L'ensemble de ce système permet ainsi «aux geckos de coller et de décoller leurs pattes si rapidement qu’ils peuvent se précipiter, en une seconde, à des distances équivalentes à 20 longueurs de leur corps».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles sur arxiv.org, indique que la supernova SN 2014J, «repérée le 22 janvier 2014 à 12 millions d'années-lumière, dans la galaxie M 82», serait «plutôt due à la collision et à la fusion de deux naines blanches, un phénomène avare en émissions de rayons X».
Cette hypothèse découle d'observations effectuées par les satellites Swift et Chandra, qui n'ont détecté «aucune émission de rayons X à l'emplacement de la supernova».
En effet, «quand une naine blanche explose après avoir absorbé trop de gaz à une étoile voisine, celle-ci se retrouve immergée dans un gros nuage de gaz en expansion qui émet de bonnes doses de rayons X», ce qui semble exclure «un transfert de matière d'une étoile massive à une naine blanche».
Il faut cependant signaler que deux autres équipes viennent également d'apporter des renseignements sur l'explosion de la supernova SN 2014J, toujours dans la revue The Astrophysical Journal (Article A et article B), ce qui n'est pas surprenant car les supernovae de type Ia peuvent servir de «références pour la mesure des distances dans l'Univers», étant «considérées depuis des décennies comme constantes en luminosité».
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