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    Une étude, dont les résultats intitulés «A relative shift in cloacal location repositions external genitalia in amniote evolution» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de décrire comment le pénis se forme chez les mammifères «à partir du bourgeon cellulaire qui donne également naissance à la queue», alors que chez les reptiles, «le pénis est dérivé des tissus à partir desquels se forment les membres postérieurs ou leurs moignons atrophiés pour les serpents».

     

    Cette découverte, qui montre comment «un changement évolutif peut conduire à une situation où des structures fonctionnellement analogues sont sculptées sur des substrats non homologues», fait comprendre pourquoi les serpents et certains lézards se retrouvent avec deux pénis, dénommés hémipénis.

     

    En effet, dans les deux groupes, «c'est le même programme génétique et les mêmes signaux moléculaires ancestraux qui déclenchent la formation du pénis», la détermination du type de tissu «qui va être recruté pour former le pénis» dépendant, pour sa part, de la position du cloaque («organe où aboutissent les intestins et les voies urinaires») qui existe d'ailleurs au stade embryonnaire chez l'homme.

     

    Cette recherche, qui «confirme que les pénis des reptiles et des mammifères ont vraisemblablement une origine ancestrale commune» va désormais aider à «mieux comprendre certaines malformations congénitales comme l’hypospadias ou l'ectopie testiculaire».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «ASASSN-14ae: a tidal disruption event at 200 Mpc» ont été publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (MNRAS), a permis de découvrir que le flash, détecté le 25 janvier 2014 par le réseau de télescopes ASAS-SN, catalogué ASASSN-14ae, n'était pas une supernova comme on l'a d'abord cru, mais résulte de la captation par un trou noir d'une relativement faible proportion du gaz d'une étoile passée très près de lui. 

     

    Rappelons tout d'abord que ASAS-SN (All Sky Automatic Survey for Supernovae), un réseau de télescopes chargé de donner automatiquement l'alerte dès qu'il observe un événement lumineux remarquable comme, par exemple, une supernova.

     

    Grâce aux observations réalisées au sol et avec le satellite Swift, il est apparu que la source du flash se trouvait au centre de la galaxie SDSS J110840.11+340552.2, «située à près de 650 millions d'années-lumière de nous».

     

    Les données recueillies, qui ne correspondent pas à l'explosion d'une étoile, suggèrent qu'une étoile, passée très près d'un trou noir, a subi des forces de marée qui l'ont déformée au point de lui arracher une partie de son gaz de l'ordre d'un millième de la masse solaire, «soit environ la masse de la planète géante qu'est Jupiter».

     

    Ainsi, ASASSN-14ae est un flash lumineux qui correspond à «l'échauffement de cette matière avant qu'elle ne franchisse l'horizon des événements».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Cultural evolution of systematically structured behaviour in a non-human primate» ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a permis de réunir les conditions pour mettre en évidence, chez des babouins, la capacité à enrichir un savoir au fil des générations, appelée culture cumulative: c'est la première fois que cette capacité, tenue jusqu'à présent pour strictement humaine, est observée chez d'autres primates.

     

    L'étude ici présentée s'est effectuée à la station de primatologie de Rousset (CNRS). Dans ce cadre, les babouins, qui vivent en groupe, «peuvent à tout moment, de manière volontaire, se présenter devant des écrans tactiles pour jouer à une sorte de 'memory': «pendant une fraction de seconde, l'écran affiche une grille de 16 carrés, tous blancs sauf quatre rouges», ensuite, «l'image est remplacée par une grille identique mais composée uniquement de carrés blancs, et les babouins doivent toucher les quatre carrés qui étaient précédemment rouges».

     

    Dans un second temps, après la période d'apprentissage de la tâche «dans laquelle la position des quatre carrés rouges était aléatoire, le memory s'est doublé d'une sorte de 'jeu du téléphone arabe' visuel, où une information est transmise d'un individu à l'autre».

     

    Plus précisément, «la réponse d'un babouin (les carrés touchés à l'écran) était utilisée pour générer la grille que le babouin suivant devait mémoriser et reproduire, et ainsi de suite pendant 12 'générations'».

    Il est alors apparu que la performance des babouins était meilleure dans la phase impliquant une chaîne de transmission (en comparaison avec les essais aléatoires, qui se sont poursuivis pendant toute l'expérience)»: ainsi, le taux de succès («la tâche était considérée comme réussie lorsqu'au moins 3 carrés sur 4 étaient correctement mémorisés»), est «passé de 80 % à plus de 95 %».

     

    Si «à cause des erreurs des babouins, les grilles ont évolué entre le début et la fin de chaque chaîne de transmission», les motifs aléatoires générés par l'ordinateur ont tout de même «été progressivement remplacés par des 'tétrominos'(des formes de type 'Tétris' composées de quatre carrés adjacents)» qui «ne représentent que 6,2 % des configurations possibles».

     

    Comme «la performance des babouins sur ces formes rares était médiocre lors des essais aléatoires, mais augmentait au cours de la chaîne de transmission, lorsque les tétrominos s'accumulaient» et que, de plus, «lorsque l'expérience est répliquée plusieurs fois, les grilles de départ n'aboutissent pas au même lot de tétrominos», il en découle que cette étude met en lumière «que, comme les humains, les babouins ont la capacité de transmettre et d'accumuler des modifications au cours de 'générations culturelles', et que ces modifications graduelles, qui peuvent différer selon la lignée, se structurent et font gagner en efficacité».

     

    Ces observations, qui révèlent chez des primates non-humains «une forme d'évolution cumulative de la culture, avec ses trois propriétés caractéristiques (augmentation de la performance, émergence de structures et spécificité de lignée)», prouvent «que la culture cumulative ne nécessite pas des capacités proprement humaines, comme le langage», ce qui ouvre la voie à bien d'autres questionnements.

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Early accretion of water in the inner solar system from a carbonaceous chondrite–like source» ont été publiés dans la revue Science, a abouti à la conclusion, grâce à l'analyse de chondrites carbonées, que la Terre possédait, dès sa formation, d'importantes quantités d'eau.

     

    Rappelons qu'une thèse en vigueur concernant l'histoire de l'eau dans le système solaire affirme que «les molécules d’eau, présentes lorsque les planètes se sont formées, se seraient évaporées ou auraient été soufflées dans l’espace» et que l’eau en surface telle qu’elle existe aujourd’hui sur Terre a été apportée des centaines de millions d’années après sa formation par des pluies de comètes.

     

    Afin d'en savoir plus, l'étude ici présentée a confronté la signature de l’eau dans des chondrites carbonées, qui ont beaucoup d’eau en elles, à celle qui se trouve à la surface de la Terre.

     

    Les chondrites carbonées, qui «sont des météorites nées dans le disque de gaz et de poussières protoplanétaires (pépinières de planètes)qui entourait notre jeune Soleil, il y a 4,56 milliards d’années», ne représentant en fait «qu’environ 4 % des météorites retrouvées»

    Celles qui ont été analysées ont été prêtés par la NASA et sont «connues pour avoir Vesta comme parent». Ces fragments «échoués sur notre planète, au cours de son histoire récente» sont appelés 'eucrites'.

     

    Comme ils proviennent «de ce deuxième plus grand corps (530 km de diamètre) de la ceinture principale d’astéroïdes, lequel a commencé à se constituer quelque 14 millions d’années seulement après la formation du Système solaire, qui plus est dans la même région que la Terre», leur analyse peut « témoigner des conditions qui prévalaient au cours de cette période».

     

    Un spectromètre de masse d’ions secondaires a été utilisé «pour déterminer pour la première fois le rapport isotopique de l’hydrogène dans une eucrite». Il est alors apparu «que ce ratio est le même que pour les chondrites carbonées et aussi celui de la Terre». Il en est de même avec l’étude isotopique de l’azote.

     

    Il en résulte que ces mesures montrent «que l’eau terrestre fut probablement accrétée en même temps que les roches». La Terre serait donc bien «née humide» avec des quantités d’eau «déjà importantes» sans que rien n’interdise «que la déferlante de comètes survenue beaucoup plus tard» n’ait contribué à l'arroser la Terre.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Homological scaffolds of brain functional networks» ont été publiés dans la revue Journal of the Royal Society, a fait apparaître que les champignons hallucinogènes provoquent une 'expansion de l’esprit' «par hyperconnection des réseaux neuronaux entre eux» comparable à celle produite par les rêves.

     

    Le but de cette recherche était de mettre en lumière les altérations la conscience en comparant «les 'méta-réseaux' (des réseaux de réseaux neuronaux) d'une personne à jeun et d'une personne ayant reçu de la psilocybine, le principe actif des champignons hallucinogènes.

     

    Plus précisément, dans l'étude ici présentée, les caractéristiques des réseaux fonctionnels cérébraux ont été analysées «à l'échelle mésoscopique à partir d'une nouvelle perspective qui met en évidence le rôle des inhomogénéités dans le tissu de connexions fonctionnelles».

     

    Pour valider ce principe d'analyse, l'activité cérébrale fonctionnelle de l'état de repos a été comparée «chez 15 volontaires sains après une perfusion intraveineuse de placebo et de la psilocybine, la principale composante psychoactive de champignons hallucinogènes».

     

    En conséquence, ces observations, effectuées grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), ont bien montré «une augmentation de l’activité cérébrale dans les zones liées à la pensée émotionnelle, en particulier l’hippocampe et le cortex cingulaire», qui s’activent selon un schéma de caractéristiques homologiques qui correspond structurellement à celui «qui est observé lorsqu’une personne rêve».

     

     


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