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    Une étude, dont les résultats intitulés «The Wilms’ tumour suppressor Wt1 is a major regulator of tumour angiogenesis and progression» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de démontrer que le facteur de transcription Wilms' tumor suppressor 1 (WT1), caractérisé initialement comme un suppresseur de tumeur, est un facteur majeur de la néovascularisation et de la progression tumorale.


    C'est en raison de «son inactivation par mutation dans la tumeur de Wilms (néphroblastome)», que le gène WT1 avait d'abord été décrit comme un gène suppresseur de tumeur. Cependant, il a été «récemment proposé comme un promoteur de tumeur en raison de sa surexpression dans les cellules tumorales de nombreux types de cancers chez l’homme».

    L'étude ici présentée montre que la protéine WT1 s'exprime non seulement dans les cellules tumorales, mais également «dans la majorité des constituants cellulaires du stroma tumoral»: en effet le gène WT1 est surexprimé «dans les cellules endothéliales des néo vaisseaux tumoraux», ainsi que «dans les cellules progénitrices hématopoïétiques et les cellules myéloïdes immunosuppressives, avec un rôle favorisant l'angiogenèse et bloquant la destruction des cellules cancéreuses par les cellules immunitaires».


    La comparaison des effets de «l'invalidation conditionnelle du gène WT1 in vivo sur différents types tumoraux et dans différents modèles de souris transgéniques», montre que «cette invalidation, spécifiquement dans les cellules endothéliales, ralentit et limite la croissance tumorale en diminuant la néo-angiogenèse».

     

    De plus, «l'invalidation complémentaire de WT1 dans les cellules progénitrices hématopoïétiques et les cellules myéloïdes immunosuppressives, induit la régression tumorale en associant à la régression de la néo vascularisation une activation de la réponse immunitaire, qui participe à l’inhibition de la formation de métastases».

     

    Plus précisément, la protéine WT1 active au niveau moléculaire «la transcription du gène Pecam-1 codant la platelet/endothelial cell adhesion molecule 1 et du gène de la protéine c-kit, qui stimulent l'angiogenèse».

     

    En outre, «l'invalidation de WT1 spécifiquement dans les cellules myéloïdes immunosuppressives inhibe leur fonction suppressive sur la prolifération des lymphocytes T».

     

    En conclusion, du fait que le gène WT1 apparaît «comme un acteur majeur de la progression tumorale locale et métastatique» avec «trois niveaux d’action indépendants (activation de la prolifération cellulaire tumorale, stimulation de l'angiogenèse et inhibition de la réponse immunitaire anti tumorale)», la protéine WT1 constitue donc «une cible thérapeutique pertinente pour de nouvelles stratégies anti-cancéreuses».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Light-element Nucleosynthesis in a Molecular Cloud Interacting with a Supernova Remnant and the Origin of Beryllium-10 in the Protosolar Nebula» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de montrer que les noyaux radioactifs de béryllium contenus dans les premiers solides du Système solaire ont pu être produits à la suite de l’explosion d’une ou plusieurs étoiles massives précédant sa naissance. 

     

    Comme le béryllium (10Be) présente la caractéristique de ne pouvoir «être synthétisé efficacement au sein des étoiles» car «il est produit uniquement par des réactions nucléaires induites par des particules chargées accélérées jusqu'à plus de 15 % de la vitesse de la lumière», le scénario favorisé à ce jour «pour expliquer la présence de 10Be dans le Système solaire primitif tenait à une production induite par des noyaux légers (protons, particules alpha) accélérés au voisinage du Soleil, lorsque celui-ci était en formation.

     

    Cependant, «les analyses isotopiques récentes d'inclusions minérales primitives contenues dans des météorites» (FUN-CAI ou Fractionation and Unidentified Nuclear isotopes anomalies in Calcium Aluminum-rich Inclusions) indiquent que ce «sont des phases réfractaires qui ont condensé à haute température» dont «la composition isotopique n'a pas été modifiée depuis leur formation il y a 4,6 milliards d'années» prouvant «que le nuage de gaz et de poussières protosolaires contenait lui-même une contamination en 10Be».


    Dans le cadre de l'étude ici présentée, «les différentes possibilités de produire ces quantités de béryllium observées dans ces phases minérales primitives» ont été passées en revue à partir «des observations récentes de la sonde Voyager (aux limites du Système solaire) et de simulations numériques».

     

    Ainsi, la reconstruction du «flux de particules rapides qui existait à proximité de notre étoile en formation» a montré «que la quantité de 10Be induite par ce flux ne peut pas rendre compte de la contamination déduite de l'analyse des inclusions FUN» et que, par contre, «ces observations sont compatibles avec la contamination en 10Be du nuage protosolaire par une ou plusieurs supernovae».

     

    Ainsi, «la production de 10Be dans une couche de gaz dense générée par les vents d'une étoile massive qui se serait échappée de son amas d'origine (une étoile fugueuse)» peut «expliquer la présence initiale d'autres noyaux radioactifs dans des inclusions réfractaires de météorites».

    Du fait, que «l'interaction d'une étoile massive fugueuse avec un nuage de gaz interstellaire» est un événement rare, ces travaux laissent penser que notre étoile serait née dans un contexte astrophysique bien particulier.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Consolidation or initial design? Radiocarbon dating of ancient iron alloys sheds light on the reinforcements of French Gothic Cathedrals» sont publiés dans la revue Journal of Archaeological Science, a permis de démontrer pour la première fois, grâce à une datation fiable par le carbone 14 des pièces métalliques retrouvées dans les cathédrales gothiques, que le fer était introduit en renfort de la pierre dès l'étape de construction.

     

    Si les recherches historiques et archéologiques avaient déjà montré «que l'architecture gothique, qui a fleuri à partir du milieu du XIIe siècle autour de Paris, intègre des quantités importantes de renforts en fer ou en acier», comme «les agrafes (pièces scellées entre deux pierres de taille pour les assembler), les chaînages (armatures métalliques rigidifiant les murs) et les tirants (barres métalliques destinées à lutter contre l'écartement des structures)», la date de leur intégration dans les cathédrales «faisait toujours débat».

     

    Comme, en Europe, jusqu'au Moyen Age, le minerai de fer «est réduit en métal dans des fourneaux utilisant du charbon de bois, dont une partie du carbone diffuse et se retrouve piégée dans le métal (sous forme de lamelles de carbures de fer)», l'étude ici présentée a entrepris de mesurer «la quantité de carbone 14, présent à l'état de trace dans le métal».

     

    Cette méthode, qui permet de «dater l'arbre qui a servi à obtenir le charbon», en extrayant le carbone du métal (ce qui donne une estimation de l'âge du métal), «paraît simple, mais elle n'avait encore jamais été mise en œuvre de manière fiable, car les métaux ferreux archéologiques sont des matériaux très complexes, contenant du carbone de plusieurs sources».

     

    Malgré cette difficulté, cette étude a pu aboutir, «en croisant la datation au carbone 14 avec des indices archéologiques», à établir «une chronologie fine (à quelques années près) de l'intégration des éléments métalliques dans les cathédrales de Beauvais et de Bourges».

     

    Il est ainsi apparu de manière précise que des éléments métalliques ont été utilisés en cours de construction à Bourges et même pensés dès la conception de l'édifice à Beauvais.

     

    En effet, alors qu'à Beauvais, «plusieurs des tirants métalliques qui soutiennent les arcs-boutants portent des graffitis du XVIIIe siècle, ce qui laissait penser que le métal pouvait être un ajout tardif», certaines pièces «se sont avérées dater du début de la construction, vers 1225-1240, suggérant que pour réussir à édifier le plus haut chœur gothique au monde (46,3 mètres), le fer a été pensé comme un allié de la pierre dès sa conception».

     

    De plus, si un chaînage métallique entourant le chœur plus ancien (1195-1214) de la cathédrale de Bourges «s'est révélé contemporain de la construction», comme «il contourne un groupe de colonnes alors qu'il passe sous certaines autres», il n'a sans doute «pas été pensé dès l'origine mais intégré en cours de chantier».

     

    Le succès de cette analyse, qui «confirme que les chantiers de cathédrales étaient de véritables laboratoires où les bâtisseurs, issus de plusieurs corps de métiers, testaient des techniques de construction pour réussir ces défis architecturaux», ouvre la porte à d'autres recherches concernant «des bâtiments médiévaux, en Europe, comme la Sainte-Chapelle mais également en Asie, tels les temples d'Angkor».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Protein quality control at the inner nuclear membrane» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de mettre en lumière, sur un organisme modèle, un nouveau mécanisme moléculaire qui permettrait aux cellules de détruire les protéines localisées par erreur dans leur noyau.

     

    Du fait que «les mécanismes moléculaires qui assurent le fonctionnement des êtres vivants font de nombreuses erreurs qui, si elles ne sont pas détectées et corrigées, peuvent avoir de graves conséquences», au cours de l'évolution «les cellules ont mis en place des mécanismes moléculaires complexes qui contrôlent la qualité des protéines et éliminent celles qui sont défectueuses» dans le cytoplasme («compartiment des cellules où les protéines sont synthétisées»).

     

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, réalisée en prenant la levure de boulanger comme organisme modèle, il est apparu en travaillant sur «plusieurs facteurs impliqués dans le contrôle de qualité des protéines», que «certains d'entre eux étaient également localisés dans le noyau des cellules (le compartiment qui renferme le matériel génétique) et qu’ils permettaient de dégrader des protéines anormalement présentes dans ce compartiment».

     

    Plus précisément, «ces facteurs impliqués dans le contrôle de qualité des protéines» interagissent entre eux au niveau du noyau et entraînent «l'ubiquitylation (l'étape précédant la dégradation) d'une protéine» localisée par erreur dans ce noyau.

     

    Ainsi, «en utilisant une méthode d'observation basée sur un décalage de fluorescence des protéines d'intérêt», une vingtaine de protéines, «dont la dégradation dépendait des facteurs de contrôle de la qualité localisés dans le noyau», ont été identifiées.

     

    Comme plusieurs de ces protéines, «normalement localisées dans le cytoplasme», peuvent s’accumuler «au niveau du noyau lorsqu’elles ne sont plus dégradées», l'étude abouti à la conclusion que ce système de contrôle de qualité sert «à éliminer non seulement des protéines défectueuses, mais aussi les protéines localisées par erreur dans le noyau».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Geological respiration of a mountain belt revealed by the trace element rhenium» ont été publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, a permis de montrer, grâce à une méthode novatrice, que la 'respiration géologique' sur l’île de Taiwan consomme plus de CO2 qu’elle n’en rejette. 

     

    Rappelons tout d'abord ce qu'est la 'respiration géologique'. Ce processus découle du fait qu'à «la surface de la Terre, particulièrement dans les jeunes chaînes de montagne, affleurent des roches sédimentaires riches en matière organique fossile» (provenant de très anciennes formes de vie) qui s’oxydent «au contact de l’air en libérant du gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère» tout en consommant de l’oxygène.

     

    Pour en savoir plus sur ce phénomène, l'étude ici présentée s'est appuyée sur la mesure, dans les eaux de rivière, du rhénium (Re, numéro atomique 75), un élément très rare sur Terre, de la famille des platinoïdes, qui possède «la propriété d’avoir une grande affinité pour la matière organique».

     

    En effet, «au cours de l’histoire de la Terre, lorsque la matière organique issue des continents s’est déposée en mer, elle a fixé du rhénium marin qui a évolué ensuite avec elle, lors de son enfouissement puis de son exhumation sur les continents» de sorte que la matière organique fossile actuelle contient du rhénium.

     

    Si la recherche a été effectuée dans les rivières de l’île de Taiwan, c'est que cette île «est constituée de roches sédimentaires riches en matière organique fossile et connaît une érosion intense du fait de ses fortes pentes et de précipitations soutenues».

     

    L'étude est ainsi parvenue à montrer que, «bien que le rhénium dissous dans les rivières soit très faiblement concentré (de l’ordre de 10-11-10-12 mol/l)», il provient bien «de l’oxydation de la matière organique fossile, et que celle-ci représente une source de CO2 vers l’atmosphère d’environ 0,37x1012 gC/an à l’échelle de l’île».

     

    Les mesures mettent en évidence une corrélation «entre la teneur en rhénium des rivières et la quantité des sédiments qu’elles transportent et qui sont issus de l’érosion physique des reliefs», ce qui «suggère que l’oxydation de la matière organique fossile des roches sédimentaires à Taiwan est contrôlée par l’érosion physique».

     

    De plus, «le flux net de consommation de CO2 atmosphérique résultant de la séquestration de carbone organique récent» a été estimé à «environ 0,55x1012 gC/an pour cette île de 36000 km2, championne du monde de l’érosion mécanique» et comme l’oxydation de la matière organique fossile ne compense pas «l’enfouissement du carbone organique moderne dans les dépôts marins, la chaîne taiwanaise reste, dans les conditions actuelles, un puits de CO2 atmosphérique».



    Ainsi, cette étude, qui «démontre l’importance des transferts de matière organique par les fleuves», demande à «être étendue à d’autres contextes écosystémiques et géologiques», car, en raison de «l’augmentation des températures et des précipitations tropicales engendrée par le réchauffement climatique», l’érosion physique des reliefs risque d’augmenter influençant «le couple oxydation de matière organique fossile et enfouissement de carbone organique moderne».

     

     


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