•  

    Une étude, dont les résultats intitulés «The forest or the trees: preference for global over local image processing is reversed by prior experience in honeybees» ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society Biological Sciences, a permis de montrer que, contrairement à la plupart des animaux étudiés, les abeilles privilégient, tout comme les humains, le contrôle de l'attention et l'analyse visuelle globale avant celle des détails.


    Plus précisément, jusqu'à présent, les études en profondeur de la perception visuelle «chez l'Homme et chez divers animaux, notamment des primates» faisaient apparaître «une différence profonde entre l'Homme et l'animal dans la façon de traiter des images»: en effet, «alors que l'Homme priorise une perception visuelle globale» favorisant «une reconnaissance plus rapide et efficace des objets», les animaux testés suivent en général une stratégie qui fait passer le détail avant la perception globale.

    Dans l'étude ici présentée, l'abeille, qui «dépend fortement de la vision pour naviguer efficacement dans son environnement et pour repérer et reconnaître aussi bien les fleurs exploitées que sa ruche et ses alentours» apporte la preuve qu'elle fait exception à cette «différence homme/animal généralement observée».

    Pour démontrer «que, lorsqu'elles doivent choisir entre utiliser les détails ou la forme globale d'une image pour reconnaître une source de nourriture, les abeilles préfèrent se servir de la forme globale», on a fait appel des stimuli dits hiérarchiques, «c'est-à-dire des images comportant deux niveaux d'analyse» représentés par «une forme géométrique globale constituée par plusieurs éléments plus petits ayant une forme différente».

    Les abeilles ont ainsi été entraînées à rentrer dans un labyrinthe en forme de Y où elles devaient choisir «entre deux images situées à chacune des branches, comme par exemple un triangle (forme globale) construit avec des petits disques (détails) d'une part et un carré construit avec des losanges d'autre part» (le choix d'un des stimuli étant «récompensé avec une gouttelette de sucre et l'autre pas»).

    Tout d'abord, une première série d'expériences a montré que «les abeilles ont appris à reconnaître l'image permettant d'obtenir le sucre (triangle fait de disques) et qu'elles sont capables de percevoir et d'utiliser aussi bien les formes globales que les détails».

    Dans un second temps, elles ont été confrontées «à un choix problématique entre un triangle (information correcte) construit avec des losanges (information incorrecte) et un carré (information incorrecte) construit de disques (information correcte)». Devant ce dilemme, «les abeilles ont préféré choisir le triangle et donc se fier à l'information globale plutôt qu'aux détails», à la manière de ce que font les hommes.

    De plus, ces travaux ont également mis en lumière la capacité des abeilles à faire évoluer leur choix suivant leur expérience individuelle: par exemple, «si les abeilles sont entraînées avec des images simples (par exemple un seul petit disque) et récompensées pour leur attention aux détails, elles inverseront par la suite leur préférence».

    En raison de cette capacité d'apprentissage, «ces abeilles-là choisiront de se fier plutôt aux détails qu'à une information globale» considérant «que les détails sont plus informatifs que la forme générale de l'image» puisqu'ils «ont été utilisés comme indicateur de la présence de sucre auparavant».

    Après toutes ces observations, il reste maintenant à comprendre «les mécanismes neuronaux qui confèrent de telles facultés à cet insecte, là où des structures cérébrales infiniment plus complexes semblent requises chez les humains».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Khoisan hunter-gatherers have been the largest population throughout most of modern-human demographic history»ont été publiés dans la revue Nature communication, a permis de montrer, à partir d'études génétiques, qu’il a fallu attendre les 22 000 dernières années pour que les Khoisan, des chasseurs-cueilleurs également appelés Bushmen, soient dépassés en nombre par l’ensemble des autres hommes, vivant alors en Afrique, en Europe ou en Asie.

     

    Pour arriver à cette déduction, le séquençage du génome de cinq chefs tribaux Bushmen, choisis en raison de leur «plus conscience de l’importance de la nécessité de préserver leur culture» a été effectué.

     

    Leur génome a été ensuite comparé à ceux, «déjà séquencés à travers le monde, provenant de 1462 individus issus de 48 groupes ethniques». Dans ce cadre, «420 000 variants ont été examinés».

     

    Il est alors apparu, que «si les deux populations (les Bushmen et les autres) n’en formaient qu’une il y a environ 150000 ans», les Bushmen constituent aujourd’hui «un groupe génétiquement distinct des Européens et des Asiatiques, mais aussi des autres Africains».

     

    Ainsi, «chez deux des cinq individus de l’échantillon, provenant de tribus Ju/’hoansi, au nord-ouest de la Namibie», aucun marqueur issu d’autres groupes ethniques n'a été retrouvé, ce qui signifie que «la tradition actuelle, qui veut que les hommes prennent femme à l’intérieur de la communauté et que quand, à l’inverse, une femme choisit un mari venu d’ailleurs, elle quitte la tribu» doit être ancienne.

     

    La reconstitution de l'histoire des deux lignées indique qu'après leur séparation, «elles auraient d’abord conservé une démographie comparable». Cependant, «des facteurs environnementaux auraient alors joué en faveur des khoisan, au cours de la période allant de -120000 à -30000 ans», en particulier, «une longue phase de glaciation et de sécheresse dans l’hémisphère nord».

     

    Il en résulte que «les populations parties vers le reste du continent, l’Europe ou l’Asie auraient subi ce changement climatique de plein fouet», perdant de la sorte 90 % de leur population, tandis que la population des Bushmen, profitant «d’une météo plus clémente en Afrique australe» aurait «enregistré une baisse de seulement 26 %».

     

    Le mouvement ensuite s'est inversé lentement dans un premier temps, «sans doute à la faveur de conquêtes», car «les hommes venus se battre, laissant leur famille au pays» ont pris leur femme chez les Khoisan, alors qu'on ne trouve jamais une femme Bantu «qui veuille d’un mari Khoisan de 1m50».

     

    D'après les modèles, «les courbes se seraient croisées il y a 20000 ans». Ensuite, «les débuts de l’agriculture et de l’élevage, il y a quelque 8000 ans», ont accéléré le mouvement de sorte qu'aujourd'hui «nous sommes quelque 7 milliards, eux 100000».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Carnivorous leaves from Baltic amber» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis, grâce à un fossile très bien conservé dans l'ambre de la Baltique, d'apporter un nouvel éclairage sur l'évolution des plantes carnivores.

     

    L'ambre de la Baltique, constitué d'une résine de conifère fossilisée, «représente le plus grand gisement d'ambre du monde». C'est dans cet ambre, extrait d'une mine près de la ville de Kaliningrad (Russie) que le fossile ici présenté a été découvert.

     

    Comme les fossiles de plantes carnivores retrouvés jusqu'à présent dans l'ambre étaient de mauvaise qualité et se comptaient «sur les doigts d'une main», ce nouveau fossile, en raison de sa très bonne conservation, a permis d'apporter un nouvel éclairage sur l'évolution de ces plantes.

     

    Il apparaît, en effet, que ce spécimen, daté de 35 à 47 millions d'années, «ressemble aux plantes de la famille des Roridulaceae qui sont originaires d'Afrique du Sud et poussent en bosquet».

     

    En fait, ces arbustes sont 'précarnivores', car s'ils peuvent piéger des insectes à l'aide de leurs poils collants, ces insectes «ne sont pas consommées directement par la plante» puisque ce sont «d'autres insectes symbiotiques (des punaises) qui les digèrent et qui nourrissent la plante à travers leurs excréments».

     

    Cette ressemblance avec les Roridulaceae suggère donc que le fossile découvert «pourrait représenter l'un des premiers membres de cette famille», ce qui remettrait en cause l'hypothèse prévalant jusqu'alors, qui «faisait remonter la naissance des Roridulaceae à environ 90 millions d'années sur l'ancien continent du Gondwana».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «On the epoch of the Antikythera mechanism and its eclipse predictor» ont été publiés dans la revue Archive for History of Exact Sciences, a permis de faire un point sur les dernières estimations concernant la fabrication de la machine d’Anticythère: cette machine qui permettait «de prédire les grands événements astronomiques remonterait à 205 avant notre ère» («environ 100 ans plus tôt que d'après les premières estimations»).

     
    Cet instrument en bronze, retrouvé en 1901 «dans l'épave d'une galère romaine au large des côtes grecques», est considéré «comme le plus vieux mécanisme à engrenages» connu. Il «était utilisé il y a plus de 2000 ans pour prédire avec précision le jour des éclipses lunaires ou solaires et définir la position des astres à un moment donné».

     

    Si durant des années, on a «fait remonter le mécanisme à 87 et 60 av. J.-C, période symbolique correspondant au naufrage du navire», de récentes études ont fait apparaître que l'instrument devait être plus vieux.

     

    Ainsi, «en analysant l'objet au radiocarbone et en examinant la forme des lettres grecques de l'inscription figurant au dos de l'instrument»,une première étude avait fait remonter son âge à une période entre 100 et 150 av. J.-C.

     

    Cependant, en se focalisant «sur le calendrier prédictif de la machine», une dernière analyse conclut à une date d'origine de 205 av. J.-C, car la calculatrice prédit «une éclipse survenue le 12 mai à cette époque».

     

    L'auteur du mécanisme d'Anticythère reste pour l'instant inconnu, «tout comme le lieu où celui-ci a été mis au point». Il semble en tout cas peu probable qu'Archimède soit l'auteur de l'invention car il est mort en 212 av. J.-C, soit sept ans avant l'origine supposée de la machine.

     

    Aux dernières nouvelles, on est dans l'attente de nouveaux indices venant des objets ramenés d'une expédition sous-marine menée dans l'épave du navire qui transportait la machine d'Anticythère.

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Homo erectus at Trinil on Java used shells for tool production and engraving» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier le plus vieux dessin connu réalisé par un membre du genre Homo.

     

    Il s'agit d'un 'zigzag' gravé sur une coquille, daté d'environ 500 000 ans, provenant de Trinil sur l’île de Java (Indonésie) dont l'auteur «est l’homme de Java ou le Pithécanthrope, qu’aujourd’hui les paléoanthropologues appellent Homo erectus».

     

    Jusqu'à présent le record tournait autour de 100 000 ans et «pouvait être raisonnablement attribuée à des populations physiquement très proches de nous, les hommes modernes».

     

    Cependant, l'établissement de ce nouveau record peut prêter à des discussions: en effet, si la datation a été conduite avec «des méthodes éprouvées (l'une basée sur l’argon) pour ces périodes», son point faible provient de ce que la mise au jour du coquillage, réalisée par le médecin néerlandais Eugène Dubois «découvreur de l’homme de Java», date de la fin du XIXe siècle.

     

    Pour écarter, en particulier, l'hypothèse de la fabrication d’un faux, l'étude ici présentée a développé une analyse très précise au microscope pour passer au crible les traces d'usure et tous les détails observables.

     

    Ainsi, la disparition «de certaines portions du zigzag, alors que son auteur l’a visiblement tracé d’une traite, sans lever son outil» s’explique par le fait que «le coquillage était frais», car, à ce moment-là, «il est recouvert d’une couche brune qui colore le dessus des coquillages (appelée périostracum)», qui «finit par disparaître après la mort de l’animal».

     

    Plus précisément, «au cours du tracé, l’auteur a appuyé plus ou moins fort» traversant parfois complètement le périostracum pour graver «les couches plus profondes du coquillage» de sorte qu'à la disparition du périostracum, seules «sont restées les portions de traits les plus fortes».

     

    Pour conclure, on peut souligner que cette découverte n'est en réalité pas si surprenante qu'il y paraît, car on peut facilement imaginer qu'un hominidé qui sait fabriquer des bifaces et faire du feu est logiquement tout à fait capable d'une telle réalisation.

     

     


    votre commentaire