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    Une étude, dont les résultats intitulés «The exceptionally powerful TeV γ-ray emitters in the Large Magellanic Cloud» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'identifier, grâce au réseau H.E.S.S., trois sources de rayons gamma dans le Grand nuage de Magellan (LMC), une galaxie naine située à environ 160.000 années-lumière de la Terre.

     

    Le réseau H.E.S.S. (High Energy Stereoscopic System), qui est dédié à la détection des photons «ayant des énergies supérieures à 100 milliards d’électronvolts», se compose de cinq télescopes «installés en Namibie, sur le site du Gambserg, à 1.800 mètres d’altitude».

     

    H.E.S.S., dont le nom «rend hommage au physicien Victor Francis Hess, récompensé par le prix Nobel de physique en 1936 pour sa découverte des rayons gamma», ne détecte pas directement les photons gamma «mais la 'lumière Tcherenkov', un éclat bleuté, qu’ils émettent lorsqu’ils entrent dans l’atmosphère».

     

    L'étude ici présentée «rend compte de 210 heures d’observations particulièrement fructueuses» puisque les sources de rayons gamma détectées sont: une nébuleuse à vent de pulsar («nuage de gaz accélérés avec une étoile à neutrons au centre), immatriculée N 157B, un vestige de supernova, identifié sous le code N 132D, ainsi qu’une 'superbulle' («structure formée par les vents puissants des étoiles massives et leurs explosions en supernovæ»), dénommée 30 Dor C.

     

    Soulignons tout particulièrement que, pour 30 Dor C, il s'agit de «la première preuve qu’une superbulle peut être une source de rayons gamma de haute énergie, même si les astronomes le suspectent depuis plusieurs années».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Water Vapor–Forced Greenhouse Warming over the Sahara Desert and the Recent Recovery from the Sahelian Drought» ont été publiés dans la revue Journal of Climate, a permis de mettre en évidence une importante rétroaction positive entre la température et la quantité de vapeur d'eau dans la basse troposphère au-dessus du Sahara aux échelles de temps décennales.



    La région du Sahel en Afrique de l'Ouest, qui «connaît des variations décennales de ses périodes de sécheresse et de fortes précipitations estivales», a notamment connu, à partir des années 1970, «une grave sécheresse qui a persisté dans les années 1980».

     

    Alors qu'il est généralement admis «que ces variations lentes sont une réponse à des changements de température de surface de l'océan Atlantique tropical et de l'océan Indien», la relation entre la température de surface de l’océan et les précipitations au Sahel qui «semble être robuste sur la majeure partie du XXe siècle», ne permet pas «d’expliquer complètement le récent retour des précipitations au Sahel à leur niveau d’avant 1980» puisque la plupart des modèles climatiques, «lorsqu’ils sont forcés par la seule température de surface de l’océan», ne sont pas en mesure de reproduire «la hausse des précipitations au Sahel au cours des 30 dernières années».

     

    Pour tenter de comprendre l’origine de cette reprise des précipitations au Sahel, l'étude ici présentée a «analysé des données météorologiques (température, pression, humidité, vent et pluie) issues d’observations acquises par l’Office national algérien de la météorologie dans le sud algérien (Tamanrasset et In Salah, notamment), à partir de stations synoptiques et de sondages atmosphériques sous ballon, ainsi que de champs météorologiques provenant d’un modèle global de prévision du temps (ré-analyses MERRA de la NASA)».

     

    Ces travaux ont ainsi fait apparaître «une tendance à la hausse, entre 1980 et 2010, de la température de la basse troposphère dans la région de la dépression thermique saharienne».

     

    Il a pu alors être démontré, grâce à «l'analyse des bilans de chaleur et d'humidité issus du modèle de prévision» que cette augmentation de la température «avait été produite par un effet de serre dû à une augmentation de la quantité de vapeur d'eau».

     

    De plus, il a été mis en lumière «que cette augmentation de la température conduisait, aux échelles décennales, à une augmentation de la convergence de la vapeur d’eau dans la basse troposphère au-dessus du Sahara», ce qui suggère «qu’il existe une rétroaction positive entre la quantité de vapeur d’eau et la température au-dessus du Sahara qu’ils ont dénommée SWAT (Saharan water vapour temperature)».

     

    Comme il a été également montré qu’au cours de ces mêmes années, «la reprise progressive des précipitations au Sahel coïncidait avec le réchauffement de l’atmosphère dans la région de la dépression thermique saharienne», la rétroaction SWAT apparaît être, à des échelles de temps décennales, «un mécanisme important, même s’il n’est pas exclusif, de contrôle de l’intensité de la dépression thermique saharienne et donc des précipitations au Sahel».

     

     


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    Sept études, dont les résultats ont été publiées dans la revue Science, ont permis de révéler une large gamme de caractéristiques de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (surnommée Tchouri).

     
    L'étude, dénommée «On the nucleus structure and activity of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko», met en évidence, grâce aux images de la comète 67P prises par la caméra OSIRIS (Optical, Spectroscopic, and Infrared Remote Imaging System), «une forme globale inhabituelle composée de deux lobes séparés par un 'cou' dont l'origine demeure inexpliquée».

     

    Comme le souligne l'étude intitulée «The morphological diversity of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko», de composition globalement homogène, la surface de la comète «présente une grande diversité de structures géologiques qui résultent des phénomènes d'érosion, d'effondrement et de redéposition». L'activité de la comète «se concentre actuellement dans la région du 'cou'».

     

    L'ensemble des images «a permis de réaliser un modèle en trois dimensions de la comète et la topographie détaillée du site original d'atterrissage de Philae» de sorte que ce modèle, «combiné avec la mesure de la masse», a donné «la première détermination directe de la densité d'un noyau cométaire qui implique une très forte porosité».

     

    L'étude, intitulée «Subsurface properties and early activity of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko», a permis «d'établir une carte de la température de la proche sous surface de 67P», grâce à l'instrument MIRO (Microwave Instrument on the Rosetta Orbiter). Cette carte « montre des variations saisonnières et diurnes de température qui laissent supposer que la surface de 67P est faiblement conductrice au niveau thermique, en raison d'une structure poreuse et peu dense».

     

    En outre, des mesures du taux de production d'eau de la comète ont été également effectué. Elles fond apparaître une variation de cette production «au cours de la rotation du noyau, l'eau dégagée par la comète étant localisée dans la zone de son 'cou'».

     

    L'étude, dénommée «The organic-rich surface of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko as seen by VIRTIS/Rosetta» a fourni, grâce à VIRTIS (Visible, Infrared and Thermal Imaging Spectrometer), «les premières détections de matériaux organiques sur un noyau cométaire» qui sont «associées avec des minéraux opaques et sombres tels que des sulfures de fer (pyrrhotite ou troïlite)».

     

    Plus précisément, «ses mesures de spectroscopie indiquent la présence de divers matériaux contenant des liaisons carbone-hydrogène et/ou oxygène-hydrogène, la liaison azote-hydrogène n'étant pas détectée à l'heure actuelle».

     

    Comme «ces mesures indiquent qu'aucune zone riche en glace de taille supérieure à une vingtaine de mètres n'est observée dans les régions illuminées par le Soleil», il faut en conclure «une forte déshydratation des premiers centimètres de la surface».

     

    L'étude, intitulée «Birth of a comet magnetosphere: A spring of water ions», a permis de retracer, grâce à l'instrument RPC-ICA (Ion Composition Analyser), «l'évolution des ions aqueux, depuis les premières détections jusqu'au moment où l'atmosphère cométaire a commencé à stopper le vent solaire (aux alentours de 3,3 UA)». La configuration spatiale de l'interaction précoce entre le vent solaire et la fine atmosphère cométaire, à l'origine de la formation de la magnétosphère de 'Tchouri ' a ainsi pu être enregistrée.

     

    L'étude, intitulée «Time variability and heterogeneity in the coma of 67P/Churyumov-Gerasimenko», s'est appuyée sur l'instrument ROSINA (Rosetta Orbiter Spectrometer pour Ion et analyse Neutre) de la sonde Rosetta qui «a mesuré la composition de la coma de 67P (la coma, ou chevelure, est une sorte d'atmosphère assez dense entourant le noyau, elle est composée d'un mélange de poussières et de molécules de gaz) en suivant la rotation de la comète».

     

    Il est ainsi apparu «de grandes fluctuations de la composition de la coma hétérogène et une relation coma-noyau complexe où les variations saisonnières pourraient être induites par des différences de températures existant juste sous la surface de la comète».

     

    L'étude, nommée «Dust measurements in the coma of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko inbound to the Sun», a permis de récolter «une moisson de données (taille, vitesse, direction, composition) sur les poussières de dimensions de 0,1 à quelques millimètres émises directement par le noyau», grâce au détecteur de poussière GIADA (Grain impact Analyser et la poussière Accumulator). 

     

    De plus, de manière complémentaire, les images d'OSIRIS (Optical, Spectroscopic, and Infrared Remote Imaging System) ont détecté «des poussières plus grosses en orbite autour du noyau, probablement émises lors du précédent passage de la comète».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Genitals evolve faster than other traits in Anolis lizards» ont été publiés dans la revue Journal of Zoology, a permis de mettre en évidence que chez les lézards Anolis, qui vivent notamment dans les Caraïbes, leur double pénis évolue six fois plus vite que les autres parties du corps.

     

     Les hémipénis sont l'un des caractères morphologiques externes «qui permettent de distinguer le groupe des lézards, dit squamates ou saurophidiens, des autres reptiles»: plus précisément, l'appareil copulateur des mâles se compose «de deux hémipénis symétriques, alors qu’il n'en existe qu'un seul, impair et médian, chez les tortues et les crocodiles».

     

    Ces attributs des lézards mâles ne s'exhibent cependant «qu'au moment de l'accouplement par leur fente cloacale située à la base de leur queue». D'autre part, «parmi les milliers d'espèces de lézard répertoriées, certaines d'apparences presque identiques, peuvent présenter une importante variabilité d'hémipénis, ce qui en fait un bon outil de distinction».

     

    Comme, depuis longtemps, on soupçonne que ces «organes génitaux masculins évoluent plus vite que les autres parties du corps», afin d'en avoir la preuve, la recherche ici présentée a porté sur les organes génitaux de 25 espèces d'Anolis.

     

    Ainsi, ceux-ci ont été «mesurés et comparés à d'autres traits morphologiques non sexuels mais également évolutifs comme les membres et le fanon gulaire (il s'agit d'une membrane de peau située sous la gorge et qui se déploie pour séduire une femelle, chasser un intrus ou effrayer un prédateur)».

     

     Il est alors apparu «que les hémipénis présentent des taux d'évolution six fois supérieurs à ceux des pattes et de l'organe de communication, d'où leur plus grande diversité de formes et de tailles par rapport aux autres parties du corps».

     

    Parmi les hypothèses avancées pour expliquer ce phénomène, l'une suppose l'existence «d'une compétition entre partenaires mâles et femelles pour dominer sur la reproduction» de sorte que chaque modification des organes au cours des générations pourrait «tendre au contrôle de l'acte alternativement par les mâles ou les femelles», mais seules de nouvelles études permettront d'en savoir plus sur les facteurs responsables de cette variabilité.

     

     


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  • Une étude, dont les résultats intitulés «Evidence for Geomagnetic Imprinting and Magnetic Navigation in the Natal Homing of Sea Turtles» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis de prouver que les tortues de mer utilisent bien une carte magnétique pour retourner là où elles ont éclos.

     

    En fait, il semble que ces tortues reviennent nidifier sur la plage où elles sont nées parce que c'est la «seule façon pour une tortue femelle d'être sûre qu'elle a fait son nid dans un endroit favorable» au développement de ses œufs.

     

    Si des indices «indiquaient déjà que les tortues de mer utilisent le champ magnétique terrestre pour s'orienter en plein océan», jusqu'à présent «rien n'était certain concernant leur méthode pour retourner immanquablement sur la plage de leur naissance et y pondre».

     

    Cependant, une des hypothèses avancées était «que les tortues créent une sorte de carte magnétique du lieu, dès leur éclosion, et qu'elle utilise ensuite cette information pour y retourner».

     

    Comme il est particulièrement difficile de vérifier cette idée dans l'eau, l'étude ici présentée a employé une méthode originale pour valider l'hypothèse de la carte magnétique: elle est fondée sur l'idée «que si les tortues utilisent le champ magnétique pour retrouver leurs plages natales, les changements qui se produisent naturellement dans le champ terrestre pourraient influencer leurs zones de nidification».

     

    Pour détecter ces changements naturels, «une base de données regroupant les lieux de nidifications des tortues le long de la côte Est de Californie, sur 19 années» a été analysée. Il est alors apparu «une forte association entre la distribution spatiale des nids de tortues et les changements subtils du champ magnétique de la Terre».

     

    Ainsi, «dans les zones où les lignes du champ magnétique se sont rapprochées», une concentration de sites de nidification a été observée, tandis que là où elles divergeaient, «les nids étaient plus espacés».

     

    Si ces éléments «prouvent que les tortues utilisent bien une carte magnétique pour retourner là où elles ont éclos», ce mécanisme biologique reste encore mystérieux. Il est cependant envisageable que les tortues possèdent «des particules sensibles aux champs magnétiques dans leur cerveau» sans qu'aucune preuve de cela n'existe pour le moment.

     

     


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