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    Une étude, dont les résultats intitulés «Mediterranean Sea response to climate change in an ensemble of twenty first century scenarios» ont été publiés dans la revue Climate Dynamics, a permis de mettre en évidence, grâce à la réalisation de l'ensemble de projections climatiques régionales le plus complet à ce jour pour la mer Méditerranée, un réchauffement de 2 à 4 °C des eaux de surface d'ici à la fin du siècle et des modifications de la circulation océanique dans le bassin.


    Alors que la Méditerranée «figure parmi les 'hot-spots' du changement climatique» parce que ses répercussions attendues y sont particulièrement importantes, et que «les impacts environnementaux et socio-économiques risquent d’y être très prononcés», les effets locaux étaient, eux, «jusqu’à présent imparfaitement décrits, notamment en raison d’un manque de simulations océaniques à échelle fine».

     
    Dans ce contexte, l'étude ici présentée a analysé la réponse de la mer Méditerranée «à différents types d'incertitudes», grâce à «une configuration régionale spécifique du modèle océanique NEMO développée au CNRM-GAME, dont la résolution horizontale moyenne atteint 10 kilomètres».

     
    Six simulations «couvrant la période 2001-2099» fournissent ainsi une estimation «de la sensibilité de la réponse océanique au choix du scénario socio-économique ainsi qu'au choix des forçages du modèle régional océanique».


    L'incertitude des simulations, qui concluent «à un réchauffement de la température de surface de la mer entre 2 et 4 °C pour la fin du 21e siècle» sont liées principalement au choix du scénario socio-économique.

    Cependant, de leur côté, les incertitudes dans l'évolution des caractéristiques des eaux Atlantique, «influencent le plus la circulation des masses d'eau, changeant la stratification verticale de la colonne d'eau et le phénomène de convection océanique profonde».

     

    Globalement, toutes les simulations font apparaître «des changements importants et rapides de la circulation thermohaline des deux bassins de la Méditerranée» et «des changements notables des courants de surface et de la dilatation d'origine thermique de la mer».

     

     


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  • Une étude, dont les résultats intitulés «Drivers of Population Structure of the Bottlenose Dolphin (Tursiops truncatus) in the Eastern Mediterranean Sea» ont été publiés dans la revue Evolutionary Biology, a permis de mettre en lumière, grâce à des analyses génétiques, que c'est à la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 18.000 ans, que les grands dauphins (Tursiops truncatus) en provenance de l'Atlantique ont investi la Méditerranée qui était jusqu'alors inhospitalière du fait de sa forte concentration en sel (c'est la fonte des glaces, qui, en faisant diminuer cette concentration, a rendu possible l'augmentation des diverses populations marines).

     

    Les analyses génétiques menées ont été réalisées à partir d'échantillons de tissus «prélevés sur 194 individus de cinq zones méditerranéennes, à savoir les mers Tyrrhénienne, Ionienne, Adriatique, Égée et le bassin Levantin».

     

    Il est alors apparu, en comparant ces résultats «avec les données génétiques provenant d'études antérieures sur le grand dauphin de l'océan Atlantique», que «les dauphins dans l'Atlantique Nord, la Méditerranée et la mer du Nord sont susceptibles de représenter une seule métapopulation».

     

    Ainsi, après leur installation en Méditerranée, ces populations de grands dauphins se sont, au fil du temps, «génétiquement structurées selon les zones occupées et même subdivisées au sein de la mer Adriatique et du bassin Levantin».

     

    Cependant, l'étude signale que si «certains groupes préfèrent vivre dans des zones côtières et d'autres plus au large, en zone pélagique», des grands dauphins vivant dans les eaux profondes «sont plus susceptibles de rejoindre les populations côtières si le biotope dispose de suffisamment de ressources pour les accueillir ou si les dauphins côtiers sont amenés à disparaître, en raison de surpêche ou de pollution, par exemple».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Flying over uneven moving terrain based on optic-flow cues without any need for reference frames or accelerometers» ont été publiés dans la revue Bioinspiration & Biomimetics, a abouti à la mise au point du premier robot aérien capable de suivre un terrain accidenté sans accéléromètre: en effet, ce robot, baptisé 'BeeRotor' règle sa vitesse et sait éviter les obstacles grâce à des capteurs de flux optique inspirés de la vision des insectes.

     

    Cette étude est partie du constat que, si tous les aéronefs, des drones à la fusée Ariane, pour stabiliser leur vol, sont actuellement équipés d'accéléromètres, «cet outil indispensable n'a pourtant pas son équivalent chez les insectes», qui volent librement sans ces instruments. C'est donc, en cherchant à mimer «l'aptitude des insectes à se servir du défilement du paysage lors de leurs déplacements» que le robot volant captif BeeRotor a été construit.

     

    Pour concevoir ce flux optique, on peut s'imaginer circulant en voiture sur une autoroute: alors que «le monde devant nous est assez stable», dès que l'on regarde sur les côtés, «le paysage défile de plus en plus vite, jusqu'à atteindre un maximum à un angle de 90 degrés par rapport à la trajectoire du véhicule».

     

    Dans ce cadre, BeeRotor mesure le flux optique avec «seulement 24 photodiodes (ou pixels) réparties sur le bas et sur le haut de son œil», qui lui permettent «de détecter les contrastes de l'environnement et leurs mouvements».

     

    De plus, «en guise de cerveau, BeeRotor dispose de trois boucles de rétroaction, comme autant de réflexes qui utilisent directement le flux optique»: la première lui fait changer son altitude, la seconde «gère la vitesse du robot pour l'adapter à l'encombrement du tunnel dans lequel il navigue», et la dernière boucle permet de stabiliser l'œil «par rapport à la pente locale grâce à un moteur dédié, le robot ayant ainsi toujours «le meilleur champ de vision possible, indépendamment de son degré de tangage».

     

    Ainsi grâce au flux optique généré pendant son vol, ce robot, «avec ses 80 grammes et ses 47 centimètres de long», évite «tout seul des obstacles verticaux dans un tunnel dont les parois sont en mouvement».



    En dehors des applications industrielles envisageables sur les robots de petite taille, BeeRotor propose concrètement «une hypothèse biologiquement plausible pour expliquer comment les insectes volent sans accéléromètre»: ils utiliseraient «les indices du flux optique pour se stabiliser, grâce à des boucles de rétroaction similaires à celles du robot».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The MUSE 3D view of the Hubble Deep Field South» ont été publiés dans la revue Astronomie & Astrophysics et sont disponibles en pdf, a réussi à obtenir, grâce à l’instrument MUSE du VLT, la vue tridimensionnelle de l’Univers profond la plus précise jamais réalisée à ce jour sur une durée d’observation de seulement de 27 heures.

     

    Dans le champ HDF-S pointé (Hubble deep field – South = Champ profond sud de Hubble), qui «avait déjà été observé par le télescope Hubble» en 1997, la sensibilité et la capacité de MUSE à former des spectres de tous les points du champ a permis de détecter de nouveaux objets, restés invisibles pour Hubble.



    Plus précisément, «pour chaque élément de l’image du HDF-S prise par MUSE, il n’y a pas seulement des pixels, mais aussi un spectre (au total, 90 000 spectres)» qui rend possible la connaissance de la distance de l’objet correspondant, de sa composition chimique et de son mouvement.

     

    De la sorte, «des centaines de galaxies lointaines ainsi que quelques étoiles très faiblement lumineuses appartenant à notre galaxie ont pu être caractérisées en même temps que photographiées», ce qui a abouti à la découverte de «26 galaxies très lointaines qui n’étaient pas visibles avec Hubble».


    Il faut souligner que «non seulement MUSE a pu mesurer les propriétés des galaxies visibles dans les images de Hubble, et d’en découvrir de nouvelles», mais aussi le temps d’exposition a été beaucoup plus court que celui qui a été nécessaire à Hubble pour produire ses images.

     

    Notons également que l'analyse détaillée des spectres mesurés du HDF-S a permis de «déterminer la distance de 189 galaxies» (si certaines d'entre elles sont relativement proches, la plupart sont très éloignées et très anciennes et datent de moins d’un milliard d’années après le Big Bang), soit 10 fois plus que ce qui avait été fait précédemment dans cette zone du ciel au cours des 15 dernières années».

     

    Enfin, comme «pour les galaxies proches, dont on distingue la structure sur l’image, MUSE est capable d’aller plus loin dans leur caractérisation en révélant comment elles tournent et comment leurs diverses caractéristiques varient en fonction de la position dans la galaxie», cet instrument constitue un moyen très puissant pour comprendre comment les galaxies ont évolué à travers le temps.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Cope’s rule in the evolution of marine animals» ont été publiés dans la revue Science, a permis de confirmer que la taille du corps des organismes marins évolue de manière directionnelle depuis le Cambrien, il y a 540 millions d’années, dans le sens d'une augmentation.



    Ce phénomène, qui avait été appréhendé «dès le XIXème siècle par Edward Dunker Cope (1840-1897), pionnier de la paléontologie», a été baptisé depuis loi de Cope. Une question, cependant, se posait: les observations de ce phénomène reflétaient-elles une tendance dans l'évolution ou étaient-elles liées à une dérive génétique neutre?

    Pour obtenir une réponse, dans le cadre de l'étude ici présentée, qui «est le test le plus complet de la règle de Cope jamais réalisé», le registre fossile «de 17.500 genres d’animaux marins sur 542 millions d’années» a été analysé en ayant recours à d'autres études et «au Traité de paléontologie des invertébrés, une encyclopédie de 50 volumes qui recense tous les invertébrés dont au moins un fossile a été retrouvé».

    Il est alors apparu «que la taille moyenne des animaux marins a augmenté d’un facteur de 150 depuis le Cambrien», que «cette tendance à l’augmentation n’est pas aléatoire» et que «les organismes qui évoluent le plus vers une taille imposante sont également ceux qui se diversifient le plus».

    Cette étude, qui confirme la loi de Cope, formulée il y a plus de 150 ans, démontre que «l’évolution vers des animaux marins massifs à partir de minuscules ancêtres» correspond à un avantage en terme de survie, les gros animaux pouvant «se déplacer plus vite, fouiller plus profondément dans les sédiments ou croquer des proies plus grosses».

     

     


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