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    Une étude, dont les résultats intitulés «The European Ruminants during the “Microbunodon Event” (MP28, Latest Oligocene): Impact of Climate Changes and Faunal Event on the Ruminant Evolution» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de montrer qu'un réchauffement climatique et des changements environnementaux survenus il y a environ 24,5 millions d'années, durant le Late Oligocene Warming, ont abouti au remplacement de l'intégralité de la faune de ruminants européens préexistante par des migrants venus d'Asie.

     
    Le réchauffement en question correspondant à «une augmentation de 2 à 4 °C des eaux océaniques de l’Atlantique Nord» et la naissance des Alpes, ont «provoqué une aridification et l’apparition de la saisonnalité en Europe» de sorte que l’établissement de savanes a succédé aux «environnements préexistants, sans saison et dominés par des forêts».

    Une étude précédente avait déjà mis en lumière que 40% de la faune des grands mammifères herbivores avait «changé entre 25 et 24 millions d’années, à la suite d’une immigration asiatique massive» qui avait été dénommée Microbunodon Event.

     
    A sa suite, l'étude ici présentée met en évidence, «sur la base de cinq années de recherches», qu'en fait, «l’intégralité des espèces de ruminants européens a été renouvelée au moment du Microbunodon Event».

     

    Ainsi, alors que les Tragulina «étaient largement majoritaires au cours de l’Oligocène», la majorité des ruminants actuels «appartiennent au groupe des Pecora»: plus précisément, ces derniers sont caractérisés par «quatre poches stomacales facilitant l’ingestion d’aliments riches en fibres et peu énergétiques», tandis que les Tragulina se distinguent par une réduction ou absence d’une des quatre poches stomacale et par un régime alimentaire plus énergétique (fruits, champignons, insectes et même petits mammifères).

     

    La disparition en Europe des Tragulina, qui «ne comptent aujourd'hui que 10 espèces localisées en zone équatoriale, les chevrotains», est la conséquence de «la dégradation des conditions environnementales due à un changement du couvert végétal et du climat, associée à la compétition avec des Pecora venus d’Asie», qui, eux, bénéficiaient d'un «métabolisme plus efficace, capable d’assimiler de la nourriture pauvre énergétiquement».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The First Science Results from Sphere: Disproving the Predicted Brown Dwarf Around V471 Tau» ont été publiés dans la revue Astrophysical Journal Letters, a permis de constater, grâce à l'instrument SPHERE qui, depuis peu, équipe le Très Grand Télescope de l'ESO, l'absence d'une naine brune, supposée en orbite autour de l'étrange système double d'étoiles V471 Tauri, situé au sein de l'amas des Hyades dans la constellation du Taureau.

     

    Rappelons tout d'abord que, lorsque, dans une paire d'étoiles constituée «de deux étoiles normales dotées de masses sensiblement différentes», l'étoile de masse légèrement supérieure «vieillit et grossit au point de devenir une géante rouge», il y a de la matière qui est transférée à l'autre étoile.

     

    Cette matière forme d'abord au fil du temps, «une vaste enveloppe gazeuse qui enserre le système double», puis ensuite «le nuage se disperse, ce qui se traduit par le rapprochement des deux étoiles».

     

    V471 Tauri, dont l'âge est estimé à 600 millions d'années et la distance à la Terre avoisine les 163 années-lumière, constitue ce type de paire stellaire resserrée, composé «d'une naine blanche et d'une étoile plus classique».

     

    La période de révolution du système V471 Tauri est d'une douzaine d'heures: ainsi, «à deux reprises lors de chaque orbite, l'une des deux étoiles passe devant l'autre (ce type d'éclipse se traduit par des variations périodiques de luminosité du système observées depuis la Terre)».

     

    Dans un premier temps, «le système ULTRACAM installé sur le Télescope de Nouvelle Technologie (NTT pour New Technology Telescope)» a été utilisé pour «mesurer, avec grande précision, ces variations de luminosité». Il est alors apparu «que les éclipses ne se produisent pas à intervalles de temps réguliers».

     

    Ce phénomène était d'abord expliqué par «l'existence d'une naine brune à proximité de la paire d'étoiles (sa présence ayant pour effet de perturber gravitationnellement leurs orbites respectives)». Mais, comme «SPHERE a offert aux astronomes l'image la mieux résolue à ce jour des environs de cet étonnant objet», l'absence «de cette hypothétique naine brune questionne la validité de la théorie censée rendre compte de l'étrange comportement de V471 Tauri».

     

    Désormais, l'hypothèse la plus vraisemblable semble être que ces perturbations découlent «de variations du champ magnétique à l'intérieur de l'étoile la plus massive, semblables à celles, de moindre magnitude, observées dans le Soleil».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «An extremely high-altitude plume seen at Mars’ morning terminator» ont été publiés dans la revue Nature, rapporte la découverte, grâce aux archives de Hubble d'un nouveau panache au-dessus de la surface de la planète Mars.

     

    Rappelons qu'en «mars et avril 2012, des astronomes amateurs avaient déjà signalé la présence de panaches en développement» qui «évoluaient à quelque 250 kilomètres d’altitude contre 100 habituellement».

     
    Comme «il est difficile d'imaginer comment des particules sont capables d’aller aussi haut» et comment ces formations nuageuses, «apparues en moins de dix heures» ont pu se maintenir «durant une dizaine de jours, changeant d'aspect de jour en jour avant de disparaître», l'étude ici présentée a recherché et pu découvrir, grâce aux archives du télescope spatial Hubble, qu'un «panache similaire à celui détecté par les astronomes s'était formé au-dessus de Mars le 17 mai 1997».

     

    Ce phénomène, pour l'instant, reste mystérieux, mais «les observations de Maven, la sonde la NASA dédiée à l’atmosphère qui tourne autour de la planète depuis septembre 2014» et l'orbiter TGO de la mission ExoMars 2016 qui sera lancé début 2016, pourraient aider à résoudre cette énigme.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Predicting bite force and cranial biomechanics in the largest fossil rodent using finite element analysis» ont été publiés dans la revue Journal of Anatomy, a permis d'en savoir plus sur Josephoartigasia monesi qui apparaît comme le plus grand et le plus lourd des rongeurs connus ayant jamais foulé le sol terrestre.

     
    Josephoartigasia monesi désigne l'animal correspondant à «un crâne fossile trouvé en 1987 sur une plage du département de San José, en Uruguay» («le premier mot fait référence à José Gervasio Artigas (1764-1850), un héros de la guerre d'indépendance de l'Argentine et de l'Uruguay» et le «second honore Alvaro Mones, un paléontologue uruguayen spécialiste des rongeurs sud-américains»).


    Le crâne a été retrouvé dans des couches sédimentaires qui indiquent qu’il évoluait «en Amérique du Sud il y a environ 3 millions d’années, dans un environnement de type estuarien ou deltaïque en milieu forestier».


    Comme Josephoartigasia monesi «fait beaucoup penser aux Pacaranas, des rongeurs du genre Dinomys vivant sur les collines ou les vallées de la forêt tropicale humide de la Cordillère des Andes», il est aussi désigné sous le nom de «Grand Pacarana (Giant Pacarana étant le nom anglais de Josephoartigasia monesi)».


    Pour en apprendre plus sur cet «animal disparu probablement à cause de la compétition avec d’autres mammifères qui ont fait irruption en provenance d’Amérique du Nord, il y a environ 3 millions d’années, quand s’est formé l’isthme de Panama au Pliocène», les données obtenues à l’aide d’un scanner concernant ce crâne fossile ont été exploitées dans un modèle de simulation biomécanique.

     

    Il est ainsi apparu «que la mâchoire de Josephoartigasia monesi devait lui permettre de mordre en exerçant des pressions plus élevées que celles d’un crocodile de taille moyenne».

     

    De plus, comme «les deux incisives géantes de devant de l’animal étaient capables de supporter des contraintes trois fois supérieures à celles auxquelles elles étaient soumises en mordant», il semble probable qu'il devait les utiliser «à la façon des défenses d’éléphants, c’est-à-dire pour creuser le sol à la recherche de nourriture ou pour se battre pour protéger son territoire et se reproduire».

     

     


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  • Une étude, dont les résultats intitulés «Andean growth and monsoon winds drive landscape evolution at SW margin of South America» ont été publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, a permis, grâce à la modélisation de l'incision des rivières coulant à l'ouest des Andes depuis la bordure de l'Altiplano jusqu'au Pacifique, à travers l'Atacama le désert le plus aride de la Terre, d'apporter des éléments pour mieux comprendre la structure de subduction et son évolution sur le long terme.

     

    L'étude ici présentée a identifié le canyon de Tana-Tiliviche, «dont le cours présente une rupture de pente majeure à 25km de la côte» comme un seuil fondamental entre «les canyons exoréiques (atteignant le niveau de base océanique) du nord, et les rivières endoréiques (n'atteignant pas l'océan) qui, plus au sud, se perdent sur le plateau de l'Atacama».

     

    Comme la capacité érosive des rivières décroît vers le sud, cette décroissance est mise en relation dans l'étude «avec la répartition spatiale actuelle des précipitations apportées en oblique à travers l'Altiplano par la mousson Atlantique» de sorte qu'au nord, «les précipitations, tout en restant faibles, sont suffisamment significatives sur la bordure ouest de l'Altiplano pour permettre la formation de sources et de rivières incisant le plateau de l'Atacama jusqu'à l'océan» tandis que plus au sud, «le manque d'eau fait que les rivières n'y ont pas la capacité de creuser leur cours efficacement à travers le relief et ce jusqu'à l'océan».

     

    La modélisation à l'aide du code APERO de l'évolution tectonique, climatique et géomorphologique de cette région indique en particulier que le soulèvement tectonique du piedmont andin, qui «a déclenché l'incision des canyons», a débuté «il y a environ 10 millions d'années de façon à peu près synchrone sur un millier de kilomètres».

     

    Elle montre en outre que «le seuil entre drainage exo- et endoréique est corrélé avec le gradient actuel de précipitations apportées à travers l'Altiplano par la mousson Atlantique», ce gradient, ainsi que l'hyper-aridité du désert d'Atacama, étant «stables sur des durées de plusieurs millions d'années».

     

    Le soulèvement tectonique de la marge côtière andine est interprété «comme un élargissement de la chaîne des Andes vers l'océan en lien direct avec la structure et le fonctionnement de la subduction». Ce soulèvement aurait été produit par le «démarrage d'un processus d'épaississement de la croûte (par sous-placage)».

     

    Cet épaississement se ferait «à 40-50km de profondeur, juste au-dessus de l'interface des deux plaques en subduction et au niveau de la transition entre une zone proche de la surface au comportement sismique et une zone plus profonde non sismique».

     

     


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