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    Une étude, dont les résultats intitulés «Buckling along boundaries of elastic contrast as a mechanism for early vertebrate morphogenesis» ont été publiés dans la revue The European Physical Journal E, a abouti à exposer un mécanisme physique simple, assimilable à un jeu de 'pliages', qui permet de passer en une seule étape d'une masse de cellules informe à un embryon organisé selon le plan d'ensemble des vertébrés, le patron guidant ces repliements étant présent dès les premières étapes du développement.

     

    Pour parvenir à cette découverte, des expériences ont été menées «sur l'embryon de poulet car il est, à ce stade du développement, le modèle le plus proche de l'embryon humain» et, en outre, «sa structure plane (un disque) facilite l'observation et la modélisation des mouvements de cellules».

     

    Plus précisément, «cet embryon est formé de quatre anneaux concentriques» de sorte qu'au microscope, «chaque anneau apparaît comme un ensemble de cellules de taille homogène, la taille de ces cellules augmentant du centre vers les anneaux périphériques, avec une variation 'en marches d'escalier' d'un anneau à l'autre».

     

    En filmant le développement de l'embryon, il est apparu qu'à la frontière de ces domaines cellulaires, qui forment «des tissus différents (nerveux, musculaire, digestif…)», l'embryon «se plie systématiquement, dès le 2e jour de son développement» et que de ces plis «résulte une forme en trois dimensions, typique des vertébrés».

     

    La mesure de la rigidité des tissus a ensuite confirmé «que ces frontières entre domaines cellulaires constituent de véritables discontinuités». Ainsi, «la rigidité est d'autant plus importante que les cellules sont petites, vers le centre de l'embryon» de sorte que, «dès qu'une force adéquate est appliquée, les régions périphériques plus molles (les flancs) s'enroulent 'naturellement' autour de la région centrale, plus dure (le futur système nerveux central)». En fait, la force qui intervient «est générée par la migration de certaines cellules, qui allonge l'embryon».

     

      Ces travaux, qui «proposent une explication pour coupler la différenciation des cellules et la morphogénèse», comblent un vide conceptuel en décrivant le passage entre une masse informe de cellules et un 'archétype d'animal', et aideront «à mieux comprendre comment les vertébrés ont émergé au cours de l'évolution».

     

     


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  • Une étude, dont les résultats intitulés «Mid-ocean ridge eruptions as a climate valve» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de mettre en évidence que les volcans sous-marins sont soumis à des cycles ce qui suggère qu'ils peuvent influencer les changements climatiques.

     

    Les volcans sous-marins, qui «produisent environ 75% de la quantité de magma qui jaillit chaque année des volcans sur Terre», sont situés, dans leur grande majorité, au niveau des zones de rencontre des plaques tectoniques le long des dorsales océaniques.

     

    Alors que, jusqu'à présent, «leur rôle dans la modification du climat était considéré comme peu important», l'étude ici présentée apporte des éléments pour comprendre la périodicité et l'intensité des éruptions sous-marines qui remettent en cause cette idée.

     

    La difficulté pour obtenir ces données découlait du fait qu'il est très difficile d’observer ou d’enregistrer une éruption sous-marine. Cependant, cet obstacle a pu être levé «grâce à de nouveaux sismographes plus sensibles».

     

    Ainsi, l’activité volcanique sur dix sites sous-marins a pu être observée conjointement à l'analyse de «25 ans de données enregistrées près des dorsales du Pacifique, de l'Atlantique et de l'océan Arctique».

     

    Il est alors apparu que les volcans sous-marins «calquent leur comportement sur différents cycles s’étalant sur une période variant de quinze jours à 100.000 ans».

     

    Trois cycles sont à retenir: le cycle de quinze jours à relier aux mouvements lunaires, le cycle annuel lié au mouvement de la Terre par rapport au Soleil et le cycle de 100.000 ans lié aux paramètres de Milankovitch qui explique aussi «les variations climatiques en fonction de la position de la Terre par rapport au Soleil».

     

    Le cycle lunaire de quinze jours, qui rythment les marées, fait que, lorsque celles-ci sont «moins importantes, la pression au-dessus des volcans sous-marins est moindre ce qui favoriserait les éruptions».

     

    Suivant le même principe, le cycle annuel entraîne «chaque année, plus d’éruptions entre janvier et juin qu’au second semestre», car durant cette période où la Terre est plus éloignée du Soleil, «les marées (elles sont aussi provoquées par l’attraction solaire qui se combine à celle de la Lune) sont moins importantes».

     

    Enfin, pour le cycle de 100.000 ans, «en période glaciaire, quand notre planète est la plus éloignée de notre étoile, beaucoup d’eau est piégée sous forme de glace et le niveau des mers est bas», ce qui cause moins de pression sur les volcans sous-marins qui produisent alors davantage d’éruptions.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Self-Restrained B Cells Arise following Membrane IgE Expression» ont été publiés dans la revue Cell Reports, a permis de démontrer que la production d'immunoglobulines de type E (IgE) par les lymphocytes B induit une perte de leur mobilité et l'initiation de mécanismes de mort cellulaire.

     

    Comme ces anticorps, présents en faible quantité, sont les 'armes' les plus puissantes du système immunitaire et peuvent déclencher des réactions immunes très violentes ou des allergies immédiates (asthme, urticaire, choc allergique) dès que leur taux augmente légèrement», cette découverte met en lumière la manière dont notre organisme restreint la production d'IgE pour éviter une réaction allergique.

     

    L'immunité, qui «repose sur des cellules, les lymphocytes B, portant ou sécrétant des 'armes' antibactériennes ou antivirales, les immunoglobulines (IgG, IgM, IgA, IgE) ou anticorps», nous protège.

     

    Cependant, les IgE, les plus efficaces des anticorps, qui «sont 100000 fois moins abondants que les autres anticorps», peuvent même sous forme de traces infimes «déclencher des réactions allergiques très violentes».

     

    Alors que «les lymphocytes producteurs d'IgM, IgG ou IgA sont nombreux, aisément identifiables et persistants (en tant que 'cellules mémoires')», les cellules productrices d'IgE sont rares «pour des raisons jusqu'ici inexpliquées» et ont, de ce fait, été très peu étudiées.

     

    Pour comprendre les mécanismes de contrôle des IgE, dans le cadre de l'étude ici présentée, des cellules ont été tout d'abord contraintes, «par génie génétique, à produire ces anticorps en grand nombre».

     

    Deux mécanismes majeurs de contrôle ont alors pu être mis en évidence. Il a été ainsi montré «que dès qu'un lymphocyte B porte sur sa membrane une IgE, il se 'fige'» et «devient incapable de se déplacer», car il s'arrondit et perd ses pseudopodes. De plus, le lymphocyte «active plusieurs mécanismes d'apoptose, la mort programmée de la cellule» de sorte que les lymphocytes porteurs d'IgE sont rapidement éliminé «tandis que les autres cellules du système immunitaire sont capables de survivre jusqu'à plusieurs années».

     

    Il en résulte que comme la cellule porteuse d'IgE «ne peut survivre que durant un temps bref», elle a juste le temps «suffisant pour jouer un rôle protecteur ponctuel contre les parasites, les toxines et les venins» s'autodétruisant ensuite «par une sorte d' 'hara-kiri', qui limite très fortement la production des IgE et donc le déclenchement d'allergies».

     

    La découverte de cette autocensure ouvre des perspectives nouvelles pour «contrer les allergies, voire permettre de censurer d'autres lymphocytes B pathologiques, comme ceux impliqués dans les lymphomes».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Chemical signature of magnetotactic bacteria» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de découvrir un marqueur spécifique des magnétites synthétisées par les bactéries magnétotactiques (MTB) au sein de leur cellule, reposant sur leurs teneurs en éléments chimiques présents à l’état de traces.

     

    Les MTB «sont des bactéries capables de synthétiser des cristaux nanométriques de magnétite de façon génétiquement contrôlée». Comme ces cristaux de magnétite, formés au sein de la cellule, dans des organites appelés magnétosomes» se déposent, lorsque les bactéries meurent, et peuvent être enfouis et fossilisés dans les sédiments, ces MTB «ont été proposées comme représentant l’une des plus anciennes formes de biominéralisation».

     

    Cependant, en dehors des MTB, «plusieurs autres voies naturelles de formation de la magnétite existent : soit par d’autres bactéries à l’extérieur des cellules, soit par précipitation abiotique, c’est-à-dire sans intervention directe du vivant». C'est pourquoi l'étude ici présentée a eu pour objectif d'aider à «différencier toutes ces magnétites ou leurs produits de transformation dans des sédiments d’âges variés».

     

    Comme «la magnétite produite au sein de vésicules dans les bactéries magnétotactiques n’est pas en contact direct avec le milieu aqueux extérieur riche en ions», il a été «proposé depuis longtemps que cette magnétite d’origine bactérienne devait posséder une composition très pure, reflétant le rôle de filtre chimique des frontières cellulaires pour la plupart des ions lourds».

     

    Pour le vérifier, «la teneur de 34 éléments traces dans la magnétite produite par des bactéries magnétotactiques, et dans la magnétite synthétisée par des processus chimiques abiotiques» a été comparée.

     

    Il est ainsi apparu que «la pureté chimique des magnétites de MTB est certes très bonne, mais imparfaite» puisque «la totalité des éléments traces y sont présents à des concentrations comprises entre 0,0001 et 0,001% de la masse de magnétite».

     

    Ainsi, «même si l’incorporation des éléments traces est cent fois plus faible dans les magnétites bactériennes qu’en conditions abiotiques, certains éléments comme le molybdène et l’étain y sont plus concentrés, suggérant un contrôle biologique de leur transfert depuis le milieu extérieur».

     

    Ces données, qui «ouvrent de nouvelles perspectives d’étude du métabolisme de ces microorganismes», peuvent être «un marqueur pour l’identification des fossiles de bactéries magnétotactiques» dans le cadre de la détermination de «l’origine des cristaux de magnétite présents dans des sédiments terrestres pouvant être âgés de plusieurs milliards d’années, ou dans des échantillons d’origine extraterrestre».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The formation of a quadruple star system with wide separation» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier dans la région du nuage moléculaire Barnard 5 (situé dans la constellation de Persée), grâce au télescope spatial Herschel et au radiotélescope américain 'Very large array', un système formé d'une jeune étoile, encore au début de son développement, et de trois amas de gaz, qui sont en train de se condenser rapidement sous l'effet des forces gravitationnelles.

     

    Les calculs indiquent que «chaque amas de gaz devrait se transformer en étoile d'ici 40.000 ans». Cependant, «les futures étoiles nées de ces amas devraient être relativement petites, avec pour chacune une masse représentant environ 1/10 de celle du Soleil».

     

    Ce système de quatre étoiles apparaît instable, de sorte que seules les deux étoiles les plus proches devraient former un système double stable, tandis que «les deux autres étoiles les plus éloignées pourraient être catapultées à l'extérieur du système dans environ un demi-million d'années».

     

     


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