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    Une étude, dont les résultats intitulés «A model-tested North Atlantic Oscillation reconstruction for the past millennium» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de décrypter, avec une finesse jamais atteinte, mille ans d’évolution de la circulation atmosphérique autour de l’océan Atlantique Nord.

     

    Rappelons tout d'abord que les variations de cette circulation, appelées Oscillation Nord Atlantique, «définissent les changements de pression entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande, impactant le climat de l’hémisphère nord, en particulier le climat hivernal de l’Europe».

     

    En vue d'anticiper les conditions climatiques hivernales de l’Europe (précipitations, températures…), «de nombreux travaux sont en cours pour prévoir l’Oscillation Nord Atlantique (NAO), d’une saison à l’autre», mais pour envisager «la possibilité d'une prévision de la NAO sur une dizaine d’années, il est essentiel d’étudier sa variabilité passée à plus long terme (millénaire)».

     

    Cependant, alors que les variations de la NAO sont «bien renseignées depuis le début du XIXe siècle», elles «ne peuvent qu’être estimées à partir de mesures indirectes sur la période du dernier millénaire».

     

    Pour expliquer «des conditions climatiques douces de l’Europe centrale et de l’Europe du nord pendant la période médiévale», une première étude suggérait qu'à ce moment-là, «la NAO était 'bloquée' en phase positive» (autrement dit «la différence de pression atmosphérique entre les Açores et l’Islande était toujours plus forte que la moyenne») de sorte que les tempêtes hivernales étaient «dirigées vers le centre et le nord de l'Europe, où les hivers sont alors doux et humides, tandis que les hivers du sud de l'Europe et du Groenland sont plus froids et secs».

     

    Afin d'élaborer «une nouvelle estimation des variations de la NAO au cours du dernier millénaire, avec une résolution plus fine (année par année)», l'étude ici présentée a «pris en compte 48 enregistrements climatiques, issus d'archives naturelles autour de l'océan Atlantique» et a utilisé «une nouvelle approche statistique» pour évaluer la fiabilité de son estimation.

     

    Appliquée «à six simulations du climat du dernier millénaire», cette méthode a fait apparaître «que la combinaison de différents enregistrements climatiques provenant de différentes régions (et en particulier l’utilisation des carottes de glace du Groenland) permet d’estimer de manière plus fiable la NAO».

     

    En outre, une «réponse quasi-systématique de la NAO après les éruptions volcaniques majeures» a été identifiée, puisque «deux ans après chacune des onze éruptions les mieux connues du dernier millénaire, la NAO devient presque systématiquement positive» (un phénomène observé, pour la première fois «après l'éruption du volcan Pinatubo, en 1991»).

     

    Ainsi «bien que ce mécanisme ne soit pas encore complètement compris», une piste a été trouvée «pour prévoir les conséquences d’une éruption volcanique majeure sur le climat européen en hiver».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A New Eocene Casquehead Lizard (Reptilia, Corytophanidae) from North America» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de décrire une nouvelle espèce de lézard, baptisée 'Babibasiliscus alxi', dont les restes fossilisés, vieux de 48 millions d'années, ont été découverts dans le Wyoming (États-Unis).

     

    Ce lézard de 60 centimètres de long, qui était «doté d'une crête osseuse sur le dessus du crâne» et qui possédait «de petites dents adaptées pour dévorer d'autres lézards, des serpents, des poissons, des insectes mais aussi des plantes», pourrait avoir écumé, à son époque, les eaux d'un habitat tropical luxuriant situé dans une zone qui correspond aujourd'hui au nord-ouest des États-Unis. Il était «probablement actif la journée et passait beaucoup de temps dans les arbres».

     

    Cette espèce semble «avoir été la première du groupe Corytophanidae, dont font partie les 'lézards Jésus', mais aussi les ignames ou les caméléons», un groupe «qui reste mal compris étant donné le petit nombre de fossiles découverts à ce jour».

     

    Les descendants directs de Babibasiliscus alxi, qui sont «surnommés 'lézards Jésus' en raison de leur capacité de marcher sur l'eau», vivent actuellement «dans une région qui s'étend du centre du Mexique au nord de la Colombie, proliférant dans les températures chaudes de l'équateur».

    Pour finir, notons que, du fait que «comme le 'lézard Jésus', différentes espèces animales, de plantes ou de champignons qui vivent concentrées dans les régions tropicales et subtropicales, sont souvent trouvées fossilisées à des latitudes moyennes et élevées datant de périodes anciennes chaudes de la Terre», les fossiles «peuvent nous éclairer sur l'impact possible du réchauffement actuel que nous pouvons attendre sur la faune et la flore».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Large heterogeneities in comet 67P as revealed by active pits from sinkhole collapse» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier, grâce à la sonde européenne Rosetta, une des sources des jets de poussières qui créent un halo autour des comètes, qui lui-même s’étire sous la forme de queues brillantes.

     

    Plus précisément, l’instrument Osiris, équipant Rosetta qui «scrute la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko depuis août 2014, a pu photographier les bouffées de matière échauffée par le Soleil provenant «des nombreux puits à la surface de l’objet céleste». En fait, ce sont les glaces d’eau et de gaz carbonique vaporisées «qui emporte les grains de matières organiques ou de silicates formant la chevelure».

     

    Ces jets, jaillissent des parois des puits qui peuvent atteindre deux cents mètres de diamètre et autant de profondeur. Il est ainsi apparu que «sur dix-huit trous étudiés en détail entre juillet et décembre 2014, six sont actifs», ce qui établit, pour la première fois, un lien entre la morphologie et l’activité d’une comète.

     

    Comme il faudrait 7000 ans pour que la vaporisation des glaces ou encore l’érosion parviennent à réaliser de tels puits alors que le noyau de la comète «n’est suffisamment proche du Soleil, donc actif, que depuis une soixantaine d’années», il faut une solution plus 'violente' pour expliquer l’apparition de ces puits.

     

    Comme, d'autre part, les comètes sont des corps trop petits pour que ces déformations soient imputables à des impacts d'astéroïdes («Statistiquement, on attendrait 3 ou 4 cratères de collision sur 67P, soit bien moins que les dix-huit puits déjà identifiés»), l'hypothèse avancée est que des cavités, se formant sous la surface, «finissent par s’effondrer soudainement en des puits cylindriques».

     

    Deux scénarios pourraient alors permettre de comprendre pourquoi les noyaux de comètes «seraient de tels gruyères»: le premier stipule que «le noyau s’est formé par l’agglomération de gros blocs de matière qui s’assemblent à faible vitesse, laissant des trous entre eux», tandis que le second dit que «des zones glacées fondent au cœur du noyau, créant des creux dans le matériau et l’affaiblissant jusqu’à l’effondrement». Toutefois, pour l'instant, rien ne permet «de trancher entre ces hypothèses».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Time-variable Non-thermal Emission in the Planetary Nebula IRAS 15103–5754» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de détecter en direct et pour la première fois la transformation d’une étoile de masse proche du Soleil en nébuleuse planétaire, un phénomène normalement considéré comme trop lent pour être saisi de la sorte.

     

    Rappelons tout d'abord que «les étoiles avec des masses similaires à celle du Soleil finissent leur vie en forme de nébuleuse planétaire» du fait qu'elles «expulsent les parties externes de leur enveloppe» et que «leur noyau réchauffe ce matériel expulsé» qui luit sous des 'formes magnifiques'.

     

    Alors que «la naissance d'une nébuleuse planétaire se pensait lente en comparaison avec les explosions intenses des étoiles massives qui forment les supernovae», l'étude ici présentée fait apparaître que l’étoile IRAS 15103-5754 «est en train de changer de phase et commence son chemin vers la mort stellaire».

     

    Elle appartient à un groupe de 16 étoiles évoluées, qui, sans être encore des nébuleuses planétaires, sont connues sous le nom de 'water fountains' car elles éjectent de la matière ce qui est détecté «grâce à une radiation très intense produite par la vapeur d'eau qui se trouve dans leur enveloppe (émission de masers d'eau)».

    Cependant, IRAS 15103-5754, observée «à plusieurs reprises avec le radio-interféromètre ATCA en Australie», montre, en seulement deux ans, «des variations dans son émission en longueurs d'onde radio» qui prouvent, d'une part, «l'effet produit par des champs magnétiques dans l'émission de l'étoile» et d'autre part, «que l'étoile vient de rentrer dans la dernière étape de sa vie, à partir de laquelle toute sa matière retournera dans l'espace interstellaire et elle-même deviendra une naine blanche» (pour notre Soleil, cette fin est prévue «dans quelques 5,5 milliards d'années»).

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Biologically recycled continental iron is a major component in banded iron formations» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis d'éclairer les origines des atomes de fer piégés dans les BIF (Banded Iron Formation) et de tester l’hypothèse d’organismes photoferrotrophes, grâce à des mesures fines des isotopes de fer et de néodyme dans des échantillons venus des BIF australiennes.

     

    Rappelons tout d'abord que la grande majorité des gisements de fer se trouve sous la forme dite rubannée, ou BIF , exploitée en Amérique du Nord, en Australie-Occidentale et en Russie, les mines de Hamersley en Australie étant particulièrement célèbres.

     

    Ces gisements de fer rubannés, «déposés durant l’Archéen, entre -3,5 et -1,9 milliards d’années», sont «constitués de couches d’épaisseurs variables où alternent des lits riches en silice et des lits riches en hématite (un oxyde de fer(III) de formule Fe2O3 avec des traces de titane, d'aluminium, de manganèse et d'eau)».

     

    Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer pour expliquer la formation des BIF. L'une d'entre elles fait intervenir «des dégagements massifs d’oxygène par des tapis microbiens de cyanobactéries, comme ceux des stromatolites, dans les océans» qui ont conduit à la Grande Oxydation ('great oxidation event'), «c'est-à-dire la brusque augmentation de l’oxygène dans l’atmosphère de la Terre, une fois achevée la précipitation du fer océanique dans les BIF».

     

    La photoferrotrophie est l'une des autres hypothèses proposées: elle fait intervenir une réaction de photosynthèse exotique, «moins efficace que la photosynthèse habituelle», mais qui, comme elle, synthétise des glucides à partir de CO2. Cette photosynthèse inhabituelle «consomme des ions Fe2+ qu’elle transforme en ions Fe3+» qui précipite «sous forme d’oxyde ferrique Fe2O3 ».

     

    L'étude ici présentée a levé une partie du voile qui entoure la formation des BIF puisque la mesure des abondances isotopiques d'échantillons australiens, réalisée au moyen d'une technique de spectrométrie de masse «faisant intervenir des lasers», a abouti à la conclusion qu’environ la moitié du fer contenu dans les BIF proviendrait des continents et que ce métal aurait «précipité à cause de l’activité de micro-organismes le métabolisant dans des réactions de photoferrotrophie», ce qui signifie en quelque sorte, que les microbes responsables de cela «respiraient du fer comme nous respirons de l’oxygène».

     

     

     


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