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    Une étude, dont les résultats intitulés «Metal-induced malformations in early Palaeozoic plankton are harbingers of mass extinction» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de révéler, en analysant du plancton fossile malformé vieux de 415 millions d’années, une forme de pollution par métaux lourds qui pourrait avoir contribué à certains des plus grands évènements d'extinction dans l’histoire de la Terre.


    Soulignons tout d'abord que «les effets tératologiques de la pollution aux métaux lourds sur le plancton actuel sont bien établis»: en effet, «ces toxines provoquent des anomalies morphologiques chez les organismes aquatiques et la présence d’individus malformés sert habituellement d’outil pour détecter une contamination».

     

    Dans cette étude, la présence élevée, dans des couches sédimentaires datant de l’Ordovicien-Silurien et correspondant aux étapes initiales des événements d’extinction», de phytoplanctons et de zooplanctons fossiles malformés, dits tératologiques, a été relevée «dans de nombreux dépôts, aussi bien en Suède, qu’au Canada ou en Libye».

     

    Afin d'en savoir plus sur les origines de ces malformations, «les concentrations en métaux dans certains des spécimens fossiles ainsi que dans les roches qui les entourent, pour un des événements du Silurien», ont été mesurées.

     

    Il est alors apparu «que ce plancton ancien contient des niveaux élevés de métaux lourds, tels que le fer, le plomb et l'arsenic». Ces abondances «dans les fossiles et dans les roches, combinées avec la forte présence de formes tératologiques» suggèrent donc «que les métaux ont été absorbés par les organismes lorsqu’ils étaient vivants et se sont en même temps déposés dans les sédiments alentour».

     

    Du fait qu'un empoisonnement par métaux lourds semble «être la cause des malformations observées dans le microplancton», les corrélations récurrentes «entre l’apparition de ces organismes malformés et les événements d'extinction durant les périodes de l’Ordovicien et du Silurien» laissent penser «que la contamination par des métaux toxiques est un facteur, jusqu’ici insoupçonné, ayant contribué aux phénomènes d'extinction dans les océans anciens».



    Comme des «changements observés dans les rapports isotopiques pour le carbone, l'oxygène et le soufre suggèrent qu’aux mêmes périodes la concentration en oxygène diminue dans les couches profondes de l'océan», un scenario explicatif se dessine: «l’anoxie des eaux favorisant la solubilité de certains éléments et entrainant des changements dans les cycles chimiques, les concentrations en métaux y augmentent» de sorte que ces eaux profondes pauvres en oxygène et riches en métaux, en remontant ensuite à la surface, «se mélangent aux eaux du plateau continental qui accueillent un écosystème très riche, entrainant l’extinction de nombreuses espèces et une pollution des sédiments».

     

    La toxicité due aux métaux apparaît ainsi comme le 'chaînon manquant' «qui relie les extinctions en masse des organismes marins à l’anoxie généralisée de l'océan profond». Il en résulte que «l'existence des fossiles de plancton malformé, indicateurs de cette pollution métallique» pourrait «fournir un nouvel outil pour identifier les phases précoces de ces crises catastrophiques dans les archives géologiques».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Habitat changes and changing predatory habits in North American fossil canids» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a abouti à la conclusion que les lointains ascendants des canidés modernes, il y a plus de 37 millions d’années en Amérique du nord, chassaient à l'affut comme les chats, les panthères et les tigres, alors que le loup (canis lupus) et le chien domestique (canis lupus familiaris) privilégient aujourd'hui la course-poursuite à l'instar du guépard.

     

    Pour le démontrer, l'étude ici présentée s'est intéressée «à l’articulation du coude sur des échantillons fossiles appartenant à 32 espèces de canidés, datant d’il y a 40 à 2 millions d’années» fournis par le Muséum d'histoire naturelle de New-York, car le coude trahit «l’usage que font les carnivores de leurs pattes avants».

     

    C'est ainsi qu'un «changement majeur dans la morphologie de l'articulation du coude», qui «coïncide avec la survenue d'un épisode de glaciation à la fin de l'Oligocène, il y a environ 25 millions d'années», a pu être mis en évidence: plus précisément, cette articulation, qui permettait «au départ à la patte de pivoter du bas vers le haut, liberté propice à la capture de proies qui se débattent», a évolué progressivement chez les canidés «vers une structure moins souple, plus spécifiquement orientée vers le sol et mieux adaptée à la course d'endurance».

     

    Ce changement morphologique s'explique par le changement climatique correspondant, «qui a entraîné des changements irréversibles dans l'habitat des carnivores», les chaudes forêts humides se transformant en grandes plaines dans lesquelles «des aptitudes de coureur prennent tout leur sens»: en fait, avec la disparition des forêts, l'élongation des extrémités des proies a également été favorisée et l'évolution des prédateurs, «qui doivent bien continuer à se sustenter», a convergé avec celle des proies.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Growing the gas-giant planets by the gradual accumulation of pebbles» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce à des simulations et en appliquant une théorie existante, d'apporter un nouvel éclairage sur la formation du système solaire.

     

    Les simulations de l'étude ici présentée s'appuient sur le scénario qui stipule que «les grains de poussières gravitant dans le disque protoplanétaire se seraient agrégés sous l'action des forces électrostatiques pour constituer des 'cailloux' mesurant jusqu'à un mètre de diamètre» et qu'ensuite, «ces derniers se seraient ensuite agglomérés sous forme d'embryons planétaires d'une centaine de kilomètres de diamètre, eux-mêmes donnant naissance aux noyaux planétaires».

     

    Alors que, jusqu'à présent, dans les modèles actuels, cette mécanique prédisait «la naissance de centaines de planètes de la taille de la Terre», l'ajustement des calculs, de manière à laisser les mécanismes d'accrétion se dérouler sur une période plus longue, a fait apparaître au bout d'un certain temps, que «les noyaux planétaires commencent à interagir gravitationnellement, les plus gros éjectant les plus petits en dehors du disque protoplanétaire».

     

    Comme cette étude conduit à prédire «la formation d'une à quatre géantes gazeuses similaires à Jupiter ou Saturne, à des orbites cohérentes avec les modèles connus des chercheurs», elle apporte un nouvel éclairage sur la formation du Système solaire.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Radar scattering of linear dunes and mega-yardangs: Application to Titan» sont publiés dans la revue Icarus, a permis la découverte de méga-yardangs à la surface de Titan, qui alimente des hypothèses concernant l'histoire du climat de cette lune de Saturne.

     

    La surface de Titan, «le seul satellite du système solaire à posséder une atmosphère», est imagé actuellement presque tous les mois, dans le cadre de la mission Cassini-Huygens, lors de survols «grâce à l'instrument Radar qui 'voit' à travers son atmosphère opaque». Il en a résulté la découverte de lacs et de mers de méthane liquide «dans les régions polaires et de vastes champs de dunes linéaires dans les régions équatoriales».

     

    Comme «à des latitudes intermédiaires, autour de 40oN, plusieurs structures linéaires et fortement diffusantes pour le radar de Cassini ont été repérées» présentant «une analogie de forme avec les méga-yardangs existant sur Terre» qui «sont formés par l'érosion éolienne de couches de sédiments meubles, souvent constituées par des anciens fonds lacustres», l'étude ici présentée a analysé «la signature radar de sites terrestres analogues, deux champs de dunes linéaires dans la grande Mer de Sable en Égypte et dans le désert du Namib en Namibie, et deux méga-yardangs dans le désert de Lut en Iran et dans le désert de Borkou au Tchad».

     

    Grâce au satellite allemand TerraSAR-X, «des images radar à haute résolution, utilisant une fréquence proche de celle de l'instrument Radar de Cassini» ont permis d'analyser et modéliser «la signature micro-ondes des dunes linéaires et des méga-yardangs terrestres, distinguant entre des inter-dunes couverts de sable (en Namibie) ou exposés (en Egypte), et des yardangs jeunes (en Iran) ou anciens (Tchad)».

     

    A partir de «la comparaison des signatures radiométriques des structures terrestres avec celles des structures présentes à la surface de Titan», il a été conclu que:

    1. «deux types de dunes linéaires sont présents dans la grande mer de sable de Belet sur Titan»;

    2. «les structures linéaires brillantes observées à 40 degrés de latitude Nord lors des survols T64 et T83 sont très certainement des méga-yardangs».

     

    De ce fait, la découverte de méga-yardangs à la surface de Titan permet, en particulier «d'alimenter des hypothèses concernant l'histoire du climat» de cette lune de Saturne, car «ces structures pourraient être les restes d'anciens lacs importants, localisés à plus basse latitude que les lacs et mers actuels de Titan, et formés à une époque où la présence de méthane liquide n'était pas cantonnée aux régions polaires».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Saturn’s F ring and shepherd satellites a natural outcome of satellite system formation» sont publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis d'expliquer l'origine de l'anneau F de Saturne, situé à 140180 km de cette planète gazeuse, qui est l'un des minces anneaux qui l'entoure.

     

    En effet, cet anneau «découvert en 1979 par la sonde américaine Pioneer 11», qui est escorté curieusement de chaque côté «par deux lunes, Prométhée et Pandore, des 'satellites gardiens'», ne fait «que 100 km de large environ». Il apparaît résulter de la gravité qu'engendrent ces deux lunes qui confinent l'anneau de sorte que «les particules qui s'en éloignent sont soit renvoyées dans l'anneau soit intégrées aux lunes».

     

    Les simulations numériques, effectuées dans le cadre de l'étude ici présentées, ont montré que «la collision de deux des nombreux petits satellites qui s'accumulent au bord des anneaux principaux de Saturne est à même de produire un système comparable à l'anneau F et ses satellites 'gardiens' du moment que leur noyau possède un densité plus importante en étant fait «soit de particules denses de silicate, soit d'un gros morceau de glace rigide», car «une partie des satellites peut survivre à une collision».

     

    Il en découle alors que chaque satellite survivant adopte «une nouvelle orbite, différente de celle de l'autre» et que «les particules prises entre les deux forment un anneau de poussières et de glace». Mais, dans le cas où «les satellites n'ont pas de noyau et sont entièrement composés de petites particules de glace», comme «ils sont totalement détruits par la collision», cela ne donne qu'un anneau.

     

    Pour finir, soulignons que ces simulations ouvrent d'autres perspectives car «la collision entre deux agrégats possédant des noyaux pourrait expliquer non seulement l'anneau F de Saturne mais aussi des éléments du système d'Uranus qui possède au moins une douzaine d'anneaux étroits avec des lunes gardiennes».

     

     

     


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