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    Une étude, dont les résultats intitulés «A cucurbit androecy gene reveals how unisexual flowers develop and dioecy emerges» ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir qu'un seul gène chez les cucurbitacées (melon, concombre, etc.) explique comment les fleurs mâles et femelles se développent sur la même plante.

     

    En pratique, l'objectif de ces recherches génétiques est essentiellement de faire en sorte «que toutes les semences soient femelles, puisque ce seront elles qui fourniront les fruits comestibles (à de rares exceptions près, comme l'asperge)».

     

    Afin d'arriver «à comprendre quel était le gène qui code pour la fabrication de l'hormone responsable de la pousse des fleurs femelles», l'étude ici présentée a «d'abord croisé des variétés de plantes qui avaient des fleurs exclusivement mâles et celles qui développaient à la fois des fleurs mâles et femelles».

     

    Ainsi, «en regardant, les descendants de ces croisements pendant plusieurs mois en serre, et en analysant leur ADN», plusieurs gènes, «qui pouvaient être responsables du fait que des plants de concombre développaient seulement des fleurs mâles», ont été sélectionnés.

     

    Ensuite, à l'aide d'une cartographie fine, et en recommençant l'opération sur des milliers d'individus sélectionnés, le gène «qui permet la synthèse de l'éthylène (l'hormone végétale)» a été identifié. Pour vérifier qu'il s'agissait du bon gène, «une méthode de génétique inverse, appelée Tilling» a été utilisée.

     

    Plus précisément, «de nouveaux croisements ont été répétés en essayant de trouver dans une base de 10.000 plantes de la même variété de graines, celles pour laquelle le gène responsable de la production d'éthylène avait muté» de sorte qu'il ne pouvait pas s'exprimer.

     

    Il en découle que, combiné à des travaux précédents, «de manière sûre des plants uniquement mâles, femelles ou hermaphrodites» ont pu être obtenus. Cette étude apporte ainsi une contribution substantielle à une amélioration des rendements pour les semences des plantes peu étudiées.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Defects in 15-HETE Production and Control of Epithelial Permeability by Human Enteric Glial Cells from Patients With Crohn’s disease» ont été publiés dans la revue Gastroenterology, a permis de découvrir que la maladie de Crohn apparaît «liée à un défaut de production par l’intestin d’un acide gras essentiel, chargé de réguler la perméabilité de la barrière intestinale» qui «pourrait devenir une cible de choix dans l'élaboration de nouveaux traitements» contre cette pathologie.

     

    Rappelons tout d'abord qu'en France, «120.000 personnes souffrent de la maladie de Crohn», caractérisee «par des inflammations de la paroi d'une partie du tube digestif (généralement l'intestin, le côlon ou le rectum)» se traduisant par des douleurs abdominales, des diarrhées, des fatigues voire des pertes d'appétit et de poids.

     

    Bien que «les origines de cette maladie restent mal connues», un gène de prédisposition à cette maladie «a déjà été identifié (une ou deux mutations sur le gène NOD2/CARD15 peut multiplier par 40 le risque de développer la maladie)» et, de plus, le tabac a été «reconnu comme facteur aggravant».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée s'est intéressée «au système nerveux de l'intestin (situé tout le long du tube digestif) qui, comme le cerveau, possède des neurones et des cellules gliales».

     

    Il est ainsi apparu qu'alors qu'habituellement les cellules gliales libèrent, chez le rat comme chez l'humain, «des acides gras, les 15-HETE, qui renforcent la barrière intestinale et assurent son imperméabilité», les patients atteints de la maladie de Crohn «ne produisent pas ces molécules, ce qui rend leur barrière intestinale particulièrement perméable aux agents pathogènes» et «contribuerait aux rechutes de la maladie ou à sa sévérité».

     

    En conséquence, ce travail renforce «le rôle des cellules gliales en particulier et du système nerveux de l'intestin en général dans les processus physiopathologiques de la maladie de Crohn» tout en identifiant «de nouvelles cibles d’intérêt thérapeutique».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «An extremely bright gamma-ray pulsar in the Large Magellanic Cloud» ont été publiés dans la revue Science, a permis de détecter le premier pulsar gamma (PMS) au sein d’une autre galaxie que la Voie Lactée.

     

    Rappelons tout d'abord qu'un pulsar résulte de l’explosion d’une grosse étoile en supernova qui laisse en son centre une étoile à neutrons en rotation rapide sur elle-même émettant des rayons gamma de très haute énergie.

     

    Pour recueillir le faible signal de ce pulsar, immatriculé PSR J0540-6919, qui se trouve à 163 000 années-lumière de notre système solaire au cœur du Grand Nuage de Magellan (une galaxie naine satellite de notre galaxie), il a fallu «cumuler les données acquises pendant 75 mois» par le satellite Fermi de la NASA, puis classer les photons par ordre d'arrivée pour repérer la variation de sa luminosité.

     

    Il est ainsi apparu que PSR J0540-6919 présente une pulsation toutes les 50 millisecondes et que ce pulsar, âgé de 1000 ans à peine, est jeune alors que les pulsars répertoriés jusqu'ici sont âgés de 10000 ans au moins jusqu’à plusieurs centaines de millions d’années. De plus, il est très lumineux, puisqu'il «est le pulsar gamma le plus brillant connu à ce jour, 20 fois plus lumineux que le pulsar du Crabe, pourtant le plus lumineux en rayons gamma connu jusqu'alors».

     

    Ces observations devraient permettre d'en apprendre plus sur les mécanismes à l'œuvre dans la magnétosphère de ces étoiles à neutrons à l'origine des rayonnements de haute énergie», car les rayons gamma constituent «l'essentiel du rayonnement des jeunes pulsars puissants».

     

    Par ailleurs, comme PSR J0540-6919 «est situé dans la nébuleuse de la Tarentule, une région du Grand Nuage de Magellan très riche en étoiles massives», on pensait jusque-là «que l'essentiel de son rayonnement gamma provenait des rayons cosmiques accélérés par l'explosion de ces étoiles massives, et non des pulsars» ce qui pose le problème de «comprendre pourquoi la contribution des rayons cosmiques est bien plus faible que prévu».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A redox-stratified ocean 3.2 billion years ago» ont été publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, laisse penser, à partir de l'analyse par géochimie isotopique de jaspe prélevé par carottages en Afrique du Sud, que la photosynthèse existait probablement il y a au moins 3,2 milliards d’années.

     

    Rappelons d'abord que le jaspe est une roche sédimentaire, contenant de 80 à 95% de silice, constituée de radiolaires calcédonieux pris dans un ciment de calcédoine. Dans les carottages effectués, de l’oxyde de fer et du quartz sont présents dans le jaspe et des alternances de bandes montrant des épisodes de sédimentation distincts sont visibles à l'œil nu, car «certaines bandes, celles contenant les grains les moins fins, se sont formées en eaux peu profondes, agitées par les vagues».

     

    C'est l'analyse isotopique de l’oxyde de fer, que ces bandes particulières contiennent, qui «montre qu’elles n’ont pu se former que dans des couches d’eau contenant une quantité importante d’oxygène». Cette valeur qui «ne représente que 0,1 % de la concentration actuelle en oxygène des océans dans les mêmes conditions», ne paraît explicable que par «la présence d'organismes producteurs d’oxygène».

     

    D'autre part, ce taux non négligeable d’oxygène dans l’eau «est aussi confirmé par des analyses des isotopes d’uranium présents dans le jaspe» qui ont d'ailleurs servi à le dater. En effet, «la quantité d’uranium retrouvée ne s’explique que si elle était présente en solution sous forme oxydée avant d’être incorporée dans la roche sédimentaire».

     

    Cette étude portant sur un seul site ne permet tout de même pas de conclure «que des organismes photosynthétiques oxygéniques étaient alors abondants sur Terre», ni «que de l’oxygène était déjà présent en quantité notable dans l’atmosphère et les océans il y a 3,4 milliards d’années environ, comme certains indices le laissent penser».

     

    Cependant, cette analyse «est consistante avec la présence de stromatolites à cette époque et vient s’ajouter aux faisceaux d’indices ténus permettant d’imaginer que la vie existait déjà au début de l’Archéen».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Doppler-imaging of the planetary debris disc at the white dwarf SDSS J122859.93+104032.9» ont été acceptés pour publication dans la revue MNRAS et sont disponibles sur arxiv.org, a permis, grâce au VLT de l'ESO installé au Chili, d'analyser en détail les vestiges d'une collision fatale entre une naine blanche baptisée SDSS J1228+1040 et l'astéroïde qu'elle a ingéré.

     

    Afin de «cartographier en détail, et pour la toute première fois, la structure des vestiges de gaz rougeoyant du repas de l'étoile morte en orbite autour de J1228+1040», l'étude ici présentée «a utilisé une technique baptisée tomographie Doppler (basée sur le même principe que la tomographie médicale permettant de scanner le corps humain)».

     

    Ainsi, la lumière en provenance de cette naine blanche (aussi immatriculée  WD 1226+110) et  de la matière environnante, a été observée «sur une période de douze ans s'étendant de 2003 à 2015» et «à diverses périodes de l'année», ce qui a «permis d'observer le système sous plusieurs angles distincts». Pour cela, «divers instruments, parmi lesquels UVES, un spectrographe opérant dans les domaines Ultraviolet et Visible, et X-shooter, tous deux reliés au VLT» ont été utilisés.

     

    L'image composée à partir du traitement de ces données «révèle l'existence de nombreuses structures» qu'un simple instantané ne pourrait permettre de détecter. Alors qu'il «est rare que les naines blanches soient entourées de disques de matière gazeuse orbitant autour d'elles (seules sept systèmes de ce type ont à ce jour été observés)», un disque de matière visible sur l'image suggère qu'un astéroïde qui «s'était dangereusement approché de l'étoile morte» a fini par se disloquer, «sous l'effet des forces de marée d'une grande intensité».

     

    Il est en particulier apparu que ce disque en orbite, qui «s'est formé similairement aux anneaux si photogéniques de planètes telle Saturne, «présente quelques déséquilibres et n'arbore pas encore une forme circulaire». De plus, «la précession du disque sous l'effet de l'intense champ gravitationnel généré par la naine blanche» a pu être mise en évidence lors de ces observations menées sur le long terme au moyen du VLT.

     

    De manière générale, ce type d'étude, à l'instar d'une publication récente qui concerne une situation comparable où la naine blanche impliquée est WD 1226+110, «peut améliorer notre connaissance des environnements d'étoiles en fin de vie, notre compréhension des processus à l'œuvre au sein des systèmes exoplanétaires, et même nous permettre de nous projeter dans sept milliards d'années, lorsque le Soleil achèvera son existence».

     

     


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