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    Une étude, dont les résultats intitulés «A rocky planet transiting a nearby low-mass star» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier une exoplanète ressemblant un peu à la Terre qui est suffisamment près de nous pour qu'on puisse sonder son atmosphère dans un futur proche.

     

    Cette planète, immatriculée GJ 1132b, en orbite autour de l'étoile GJ 1132, visible depuis l’hémisphère Sud, a pu être repérée «grâce à deux techniques et deux télescopes différents»: d'une part, «les huit instruments du réseau américain MEarth – South telescope au Chili ont observé les passages de la planète entre nous et son étoile (méthode des transits)» et, d'autre part, «le télescope européen Harps, également au Chili» a mesuré «les variations de la vitesse de l’étoile liées à la rotation de la planète (méthode des vitesses radiales)».

     

    Il est ainsi apparu que cette planète est située à moins de quarante années-lumière du système solaire, donc «trois fois plus près que la plus proche des planètes semblables avant cette trouvaille» et qu'elle «a un rayon 1,2 fois plus grand que celui de la Terre et une masse 1,6 fois plus lourde» ce qui suggère que son cœur est «probablement dur, mélange de fer et de roches diverses, comme la Terre».

     

    Comme elle fait le tour de GJ 1132 en un peu plus d’un jour et demi», elle est proche de son étoile, «qui la réchauffe à des températures entre 300°C et 140°C environ» et il n'y a «aucun espoir d’y voir de l’eau liquide». Cependant, elle est 'suffisamment froide' «pour qu’une atmosphère soit encore présente».

     

    C’est cette caractéristique qui va en faire «une cible de choix pour de futures observations, car pour l’instant, seules des atmosphères de planètes géantes, analogues à notre Jupiter ou Uranus (la majorité des près de 2000 exoplanètes recensées jusqu’à présent) ont été sondées». Il est d'ailleurs vraisemblable que le télescope spatial Hubble puisse bientôt «identifier les gaz présents autour de ce corps plus brillant que ceux de sa catégorie jusqu’alors».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Asymptomatic humans transmit dengue virus to mosquitoes» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis d'apporter la preuve que les personnes infectées par le virus de la dengue, mais ne présentant aucun symptôme clinique, peuvent infecter les moustiques qui les piquent, alors que jusqu'ici, on supposait que ces infections asymptomatiques ou faiblement symptomatiques n'atteignaient pas des niveaux de virémie (concentration de virus dans le sang) suffisants pour y parvenir.

     

    Indiquons tout d'abord qu'on estime que le virus de la dengue infecte «390 millions de personnes par an dans le monde suite à la piqûre infectieuse d’un moustique du genre Aedes» et que, parmi ces personnes infectées, «300 millions ne présentent pas de symptômes cliniques suffisamment sévères pour être détectés par les systèmes de santé».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée, qui s'est intéressée aux cas peu ou pas symptomatiques représentant 75% des infections, a été réalisée «auprès des populations exposées à la dengue, à Kampong Cham, ville du Cambodge située à une centaine de kilomètres au nord-est de Phnom Penh».

     

    Pour étudier «ces cas qui ne sont pas recensés par les réseaux de santé classiques puisqu’ils ne présentent quasiment aucun signe de la maladie», dans un premier temps «tous les cas proches géographiquement (vivant dans la même maison et dans les maisons voisines) des personnes ayant déclaré les symptômes de la dengue» ont été analysés par test sanguin.

     

    Ensuite, dans un second temps, «les personnes chez qui le virus de la dengue a été détecté dans le sang mais en l’absence totale de symptômes ont été mises en contact avec des moustiques sains, élevés en laboratoire» dont l’analyse ultérieure a fait apparaître qu’ils avaient bien été infectés et étaient en mesure «de transmettre le virus à un humain lors d’une prochaine piqûre».

     

    De plus, cette étude confirme «que le niveau de virémie est l’un des déterminants les plus importants à prendre en considération dans l’infection des moustiques par les humains».

     

    Comme «les personnes qui sont peu ou pas affectées par le virus vont potentiellement être exposées à plus de moustiques au cours de leur routine quotidienne que les personnes sévèrement malades, alitées ou hospitalisées», l'ensemble de ces observations amène à «reconsidérer la prise en charge précoce des épidémies de dengue» et à réajuster les estimations du taux de transmission afin de «calculer la couverture vaccinale adéquate des vaccins en cours d’élaboration».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Synthesis of giant globular multivalent glycofullerenes as potent inhibitors in a model of Ebola virus infection» ont été publiés dans la revue Nature Chemistry , a permis d'élaborer une méthode ultra-rapide pour réaliser la synthèse de molécules ramifiées géantes, dotées d'une activité antivirale, puisqu'en l'occurrence, elles inhibent très efficacement l'entrée du virus Ebola dans des cellules en culture.

     

    Rappelons tout d'abord que les cellules dendritiques sont des «sentinelles de l'immunité présentes notamment dans le sang et les muqueuses» qui «repèrent les agents infectieux grâce aux récepteurs qu'elles portent à leur surface et alertent les autres acteurs du système immunitaire».

     

    Pour sa part, le récepteur DC-SIGN, «qui reconnait certaines glycoprotéines (protéines sur lesquelles sont greffées des sucres) arborées par les pathogènes», est «détourné par certains virus (VIH, virus Ebola, virus de la dengue…), qui s'en servent pour infecter les cellules : la liaison de ces pathogènes au récepteur DC-SIGN favorise alors leur internalisation».



    Comme une piste pour bloquer l'infection «consiste à concevoir des molécules qui se lient au récepteur avec une affinité plus grande que les pathogènes» et comme «la force de l'interaction est due au fait que plusieurs des sucres portés par les glycoprotéines du pathogène se lient simultanément au récepteur», l'idée naturelle est de se tourner «vers des molécules ramifiées, appelées dendrimères, portant des sucres au bout de leurs nombreuses branches» («un dendrimère est une molécule organisée autour d'un cœur d'où partent des branches et leurs ramifications successives (évoquant la forme d'un arbre) dont la synthèse est actuellement «extrêmement fastidieuse et souffre d'un faible rendement».



    L'étude ici présentée a trouvé un moyen de réaliser des molécules globulaires géantes à base de fullerènes, portant 120 sucres (de type mannose) à leur périphérie en faisant appel à la chimie click (une méthode «permettant de synthétiser rapidement des composés de grande taille en 'clippant' des sous-unités les unes aux autres, par des réactions sélectives, efficaces et qui fonctionnent dans de nombreuses conditions»).

     

    Plus précisément, des fullerènes portant chacun dix mannosesils ont d'abord été préparés, puis ces unités ont été greffées sur un fullerène central à douze branches «en un nombre minimum d'étapes de synthèse (six, alors qu'il en faudrait une vingtaine avec des méthodes traditionnelles), ce qui permet un rendement global assez élevé, de l'ordre de 20 %». Cette procédure a ainsi abouti à «la croissance dendritique la plus rapide jamais réalisée» et à la synthèse de «la première molécule à treize fullerènes».



    Ensuite, la capacité de ces méga-molécules à inhiber l'entrée du virus Ebola a été testée in vitro. Il est ainsi apparu que ces composés, solubles dans l'eau et ne présentant aucune toxicité pour les cellules en culture, ont une activité antivirale remarquable («supérieure de 33 % à celle des antiviraux classiques»), qui découle du nombre de sucres périphériques de la molécule («une molécule modèle n'en possédant que 12 est environ 1 000 fois moins active et une molécule ne possédant qu'un seul sucre l'est 100 000 fois moins»).



    Comme en dehors du virus Ebola, «d'autres pathogènes (comme le virus du sida et celui de la dengue) utilisent aussi le récepteur DC-SIGN comme porte d'entrée dans les cellules», cette étude ouvre «le champ d'applications possibles pour ces méga-molécules».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Commensal Bifidobacterium promotes antitumor immunity and facilitates anti–PD-L1 efficacy»  ont été publiés dans la revue Science, a permis de montrer, sur un modèle animal, le rôle aussi significatif qu'inattendu de certaines bactéries intestinales pour booster la réponse du système immunitaire contre le mélanome et probablement de nombreux autres types de tumeurs.

     

    Rappelons tout d'abord que «la flore intestinale ou microbiote intestinal est composé de 100 000 milliards de bactéries» qui «colonisent l’intestin dès la naissance et participent à la maturation des défenses immunitaires». Comme «la composition de cette flore est dictée par des facteurs génétiques, nutritionnels et environnementaux » chaque individu se trouve «doté d’un microbiote qui lui est propre».

     

    C'est l'analyse des matières fécales de deux groupes de souris provenant d'élevages différents qui a fait apparaître que «les mêmes traitements administrés sur des tumeurs similaires (des mélanomes) ne donnaient pas les mêmes résultats selon la provenance des rongeurs».

     

    Les tests effectués à la suite de cette observation ont montré que «c'est la présence de bactéries de la famille Bifidobacterium» qui permettait de «booster le système immunitaire des rongeurs de façon à ce qu'il s'attaque aux tumeurs». De plus, en adjoignant à ces bactéries «l'administration de la molécule anti-PDL1 (nivolumab) utilisée en immunothérapie», la progression des tumeurs a été stoppée net.

     

    Cette découverte va probablement ouvrir la voie «à des traitements adjuvants à l'immunothérapie», puisqu'il est envisageable de proposer à des patients, dont le microbiote est peu favorable, «une composition bactérienne compensatrice améliorant drastiquement la réponse au traitement».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The Massive and Distant Clusters of WISE Survey: MOO J1142+1527, A 10^15 M¤ Galaxy Cluster at z=1.19» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et sont disponibles sur arxiv.org, ont permis de repérer, grâce au télescope Spitzer et au télescope WISE, un objet massif et dense (MOO, de l'anglais Massive Overdense Object), baptisé J1142+1527, situé à 8,5 milliards d’années-lumière de la Terre.

     

    Des observatoires terrestres, qui ont ensuite analysé cette structure, ont confirmé cette distance et ont «estimé sa masse, phénoménale, à 1015 masses solaires» ce qui en fait «l’amas de galaxies le plus massif jamais identifié aussi loin dans l’espace».

     

    J1142+1527 apparaît ainsi comme «l’un des rares amas de cette taille» à avoir régné dans l’univers primitif. La découverte des amas les plus massifs permettra de «commencer à étudier comment les galaxies ont évolué dans ces environnements extrêmes» ainsi que «la formation des amas de galaxies dont de récentes études tendent à prouver qu’ils ont évolué à partir de proto-amas dès trois milliards d’années après le big-bang».

     

     

     


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