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    Une étude, dont les résultats intitulés «The demise of Phobos and development of a Martian ring system» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, grâce à des simulations, de révéler que Phobos, le plus gros des deux satellites naturels de Mars, devrait se disloquer d’ici 20 à 50 millions d’années de sorte que ses débris les plus petits formeront un anneau autour de la planète rouge.

     

    Ce phénomène découle du fait que Phobos étant «extrêmement proche de sa planète hôte» («6000 km de distance contre près de 380.000 km entre la Lune et la Terre»), il va «subir les effets de puissantes marées gravitationnelles» qui finiront par le morceler.

     

    Plus précisément, «les plus gros morceaux iront s’écraser sur Mars en formant de nouveaux cratères mais les plus petits et la poussière devraient rester en suspension, en orbite et rapidement se répartir tout autour de Mars» pour former cet anneau qui sera éphémère 'en temps cosmique', sa durabilité étant «fonction de la distance à laquelle Phobos se brisera». A ce propos deux scénari peuvent être présentés.

     

    D'une part, «si la Lune éclate tout près de Mars, à environ 1,2 rayon martien de distance (soit autour de 680 km)», il est probable que l'anneau formé sera étroit au départ et «aussi dense que les anneaux les plus massifs de Saturne». Ensuite, «au fil du temps, il s’élargira un peu jusqu’à ce que son bord interne atteigne le sommet de l’atmosphère martienne» ce qui conduira «une grande partie de son contenu» à s’écraser «sur le sol martien sous la forme d’une pluie de météorites presque continue». La durée de ce processus «devrait s’étaler entre un et une dizaine de millions d’années».

     

    D'autre part, «si Phobos est détruite un peu plus loin de Mars, l’anneau pourrait s'élargir plus et persister au moins 100 millions d’années avant de finir, aussi, en pluie céleste».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The precise temporal calibration of dinosaur origins» ont été publiés dans la revue PNAS, laisse penser, à partir de la datation précise de la formation Chañares (Argentine), que les dinosaures sont apparus assez rapidement après l'extinction du Permien.

     

    Rappelons tout d'abord qu'à la fin du Permien et au Paléozoïque, il y a 252 millions d’années, a eu lieu une extinction massive (crise PT) au cours de laquelle «95 % des espèces marines et 70 % des espèces vivant sur les continents ont été exterminées» et que la période suivante, le Trias, a été «marquée par la montée en puissance des dinosaures».

     

    D'autre part, «les plus anciens dinosaures connus par des fossiles sont des carnivores âgés de 225 à 230 millions d'années, Eoraptor et Herrerasaurus, découverts dans la formation d'Ischigualasto, en Argentine» (ils «descendraient des archosaures, un taxon qui a également donné naissance aux ptérosaures, aujourd’hui éteints, et aux crocodiles»).

     

    L'intérêt de la formation Chañares, «épaisse d’environ 75 mètres», qui est «largement constituée par des dépôts sédimentaires associés à des rivières et des lacs et peut être observée dans la province de La Rioja, au nord-ouest de l’Argentine» est qu'elle est située «juste sous celle d'Ischigualasto»,

     

    Comme cette formation «contient de nombreuses couches de cendres volcaniques» et comme «elle fait partie d’un bassin sédimentaire permettant d'étudier facilement des centaines de mètres de dépôts», elle constitue un outil pour dater «ce qui s’est passé au Trias» («une période de temps où les dinosaures n’existaient pas encore jusqu’à celle où ils dominaient l'écosystème»).

     

    Précisons tout de même que si «la formation Chañares ne contient pas de fossiles ou squelettes de dinosaures», elle renferme «une grande variété d’espèces cousines semblant être apparues au Trias». Du fait que sa datation précise permet «de mieux connaître la date d’apparition probable des premiers dinosaures, déduite des fossiles de la formation d'Ischigualasto», l'étude ici présentée a daté les zircons contenus dans ces cendres «à l’aide de la fameuse méthode uranium/plomb».

     

    Pour «encadrer l’âge probable de la formation Chañares», les couches du bas et du haut ont été analysées. Il en résulte que «les plus vieux zircons sont âgés de 236 millions d’années et les plus jeunes de 234 millions d’années tout au plus» ce qui suggère que les dinosaures sont apparus relativement rapidement après l'extinction du Permien.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Neolithic and Bronze Age migration to Ireland and establishment of the insular Atlantic genome» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis, grâce au séquençage de génomes anciens, de confirmer que l'Irlande a connu une vague migratoire massive du Proche-Orient et d’Europe orientale dans sa préhistoire qui explique le développement de l’agriculture puis du travail du bronze.

     

    Ces travaux mettent ainsi un point final à «un débat récurrent entre scientifiques, dont une partie estimait que le passage d’un mode de vie chasseur-cueilleur à l’agriculture et ensuite au travail du bronze, dans les îles Britanniques, était le résultat d’une adaptation locale».

     

    Pour parvenir à mettre un terme à cette polémique, l'étude ici présentée a «séquencé le génome d’une des premières cultivatrices qui vivait il y a environ 5.200 ans près de l’endroit où se trouve aujourd’hui Belfast et ceux de trois hommes contemporains de l’âge du Bronze qui remonte à 4.000 ans» dont «les restes ont été mis au jour dans l’île de Rathlin au large des côtes irlandaises».

     

    Il est ainsi apparu que la femme néolithique, dont le génome a été séquencé, «avait à 60% des origines du Proche-Orient, la région où est née l’agriculture il y a environ dix mille ans»: en fait, elle «avait probablement des cheveux noirs, des yeux marrons et ressemblait davantage à une européenne méridionale».

     

    Pour leur part, les trois hommes, qui vivaient à l’âge du bronze, «avaient à 30% des ancêtres venus du nord de la Mer Noire dans une région s’étendant entre l’Ukraine et la Russie d’aujourd’hui». De plus, «l'affinité entre les génomes des trois hommes de l’âge de bronze et ceux des Irlandais, des Écossais et des Gallois modernes est très forte, suggérant l’acquisition de traits génétiques majeurs dans le génome celtique insulaire il y a 4.000 ans».

     

    En particulier, leur chromosome Y présente «les caractéristiques fréquentes parmi les Irlandais, des caractéristiques génétiques donnant des yeux bleus, ainsi que la plus importante mutation (C282Y) d’un gène qui provoque l’hémochromatose, une maladie héréditaire assez fréquente au sein des populations d’origine celtique» (elle «provoque une accumulation progressive de fer dans différents tissus de l’organisme»).

     

    Enfin, il faut souligner que l'étude suggère que «les modifications culturelles profondes consécutives à ces apports génétiques massifs» pourraient être «à l’origine des langues celtiques occidentales».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A New Sail-Backed Styracosternan (Dinosauria: Ornithopoda) from the Early Cretaceous of Morella, Spain» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de décrire une nouvelle espèce de dinosaures, baptisée Morelladon beltrani, qui appartient au groupe des iguanodons et vivait sur la péninsule ibérique il y a 125 millions d'années.

     

    Les restes fossilisés de Morelladon beltrani ont été découverts à Morella, dans une carrière d'argile rouge de l'est de l'Espagne, «dans une région au sud-ouest de Barcelone où sont installées de nombreuses carrières pour la fabrication de carreaux et des célèbres 'azulejos' espagnols».

     

    De ce fait, le nom de cette nouvelle espèce «rend hommage au lieu de sa découverte, Morella, en incorporant le mot grec pour dent, 'odon', ainsi qu'à 'Victor Beltran', l'un des anciens responsables de la carrière Mas de la Parreta, 'pour son engagement et sa coopération dans la découverte des différents sites de fossiles'».

     

    Les ossements retrouvés «incluent plusieurs os du dos et du bassin, ainsi que 14 dents, dont seule une a été conservée entière». Cette créature «était de taille moyenne par rapport aux dinosaures de son époque» puisqu'il mesurait «quelque six mètres de long et 2,5 mètres de haut».

     

    Son trait caractéristique marquant est «une épine dorsale saillante qui, recouverte de peau, lui donnait l'air de porter une 'voile' sur le dos» qui aurait pu servir «à réguler sa température corporelle ou à stocker de la graisse, comme la bosse des dromadaires».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Plants Encode a General siRNA Suppressor That Is Induced and Suppressed by Viruses» ont été publiés dans la revue PLOS BIOLOGY, a permis d'identifier une nouvelle enzyme, RTL1, chez les plantes, qui s'attaque spécifiquement aux ARN double-brin et qui est induite en réponse à l'infection virale. Cependant, cette nouvelle ligne de défense antivirale végétale est contrecarrée par les virus, qui en manipulent à leur avantage les différentes propriétés.

     

    Rappelons tout d'abord, que, durant la phase de multiplication des virus, «la forme double-brin des ARN viraux est coupée en petits ARN appelés siRNA (en anglais, short interfering RNA) par des ribonucléases de type III (ou RNase III) appelées Dicer», ces petits ARN participant «à la défense de la plante par interférence ARN (en anglais, RNA silencing)» dans le cadre d'un 'guidage' de «la coupure de la forme simple-brin des ARN viraux par des ribonucléases de type H (ou RNase H) appelées Argonautes».

     

    Par ailleurs, «les plantes possèdent une autre famille d’enzymes RNase III appelées RTL (en anglais, RNase Three-Like) dont les fonctions sont encore peu connues». Comme, à la suite de «l’analyse systématique des RNase III RTL de la plante modèle Arabidopsis thaliana», il a été mis en évidence que RTL1, une enzyme de cette famille, «est induite en réponse à l’infection virale», cette observation «laisse supposer que RTL1 joue un rôle dans les interactions plantes-virus».

     

    En vue de «mieux comprendre la fonction biochimique de la RNase III RTL1», elle a été «exprimée de manière constitutive chez A. thaliana». Il est ainsi apparu «que RTL1 empêche la production de siRNAs dans la cellule contrairement aux RNase III de type Dicer qui les produisent»: en effet, «RTL1 coupe spécifiquement les ARN double-brin et en particulier les ARN double-brin précurseurs des siRNA avant qu’ils soient coupés par les RNase III de type Dicer».

     

    Comme «la capacité de RTL1 à couper tous les ARN double-brin et son induction en réponse à l’infection virale» laissaient penser «que cette enzyme pouvait contribuer à augmenter la résistance des plantes aux virus en s’attaquant à la forme double-brin de l’ARN viral», cette hypothèse a été testée en infectant «des plantes sauvages, exprimant faiblement RTL1 et des plantes exprimant RTL1 de manière constitutive».

     

    De façon surprenante, il a été alors observé «que la surexpression de RTL1 aggrave les symptômes causés par des virus peu agressifs (c’est à dire causant naturellement des symptômes faibles), et n’a pas d’effet sur les symptômes provoqués par des virus très agressifs»: en effet, «dans le cas des virus peu agressifs, l’aggravation des symptômes est due au blocage de la production des siRNA d’origine virale, essentiels dans la lutte de la plante contre l’infection» tandis que «dans le cas des virus très agressifs, l’activité de RTL1 est inhibée par les protéines virales VSR (en anglais, viral suppressor of RNA silencing) connues pour inhiber le mécanisme d’interférence ARN».

     

    Ces expériences démontrent donc que, malgré «la multiplicité des ribonucléases ciblant les ARN viraux» («la RNase III RTL1 qui détruit les ARN double-brin, les RNase III Dicer qui transforment en siRNA les ARN double-brin qui ont échappé à RTL1, et les RNase H Argonaute qui détruisent les ARN simple-brin complémentaires des siRNA»), les virus ont développé des stratégies pour leur échapper.

     

    Plus précisément, «les virus très agressifs produisent des protéines VSR capables de les inhiber» et «les virus peu agressifs se répliquent dans des compartiments sub-cellulaires où ils sont à l’abri de l’action de RTL1, tout en induisant la production de cette même enzyme afin de limiter la production des siRNA, ce qui réduit l’impact des défenses par interférence ARN». Cette procédure en cascades révèle ainsi «un nouveau niveau de complexité dans la lutte que se livrent plantes et virus».

     

     

     


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