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    Une étude, dont les résultats intitulés «Weaving of organic threads into a crystalline covalent organic framework» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'aboutir, à l'aide de réactions chimiques, à la fabrication du premier 'tissu' moléculaire qui résulte, comme un véritable textile, d'un entrelacement régulier de fibres, composées en l'occurrence de longues molécules organiques de forme hélicoïdales.

     

    Des applications dans le domaine des polymères sont envisagées, car les plastiques souples couramment employés, qui «sont formés de chaines moléculaires à peu près parallèles», glissent «les unes par rapport aux autres lorsque le matériau se déforme» alors qu'un tissage «permettrait de solidifier le plastique tout en préservant sa flexibilité».

     

    De plus, «déployé en trois dimensions, ce type de réseau pourrait être aussi très utile pour le stockage de l'hydrogène ou du dioxyde de carbone»: en effet, aujourd'hui, si des cristaux ultra-poreux, appelés COF (covalent organique framework) ou MOF (metal organique framework), offrant une très grande surface interne, peuvent «absorber de grandes quantités de gaz», ces réseaux moléculaires sont rigides, alors que, grâce au tissage, «ce type de matériau pourrait gagner en souplesse tout en conservant son extraordinaire capacité d'absorption».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «On the Metallicity and Origin of the Smith High-Velocity Cloud» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis d'en apprendre plus sur la composition du 'nuage de Smith', un nuage allongé, situé «en dehors de la Voie lactée, entre 36.000 et 45.000 années-lumière du Soleil», qui «mesure environ 10.000 par 3.000 années-lumière» et «contient l’équivalent d’environ un million de masses solaires mais pas sous forme d’étoiles».

     

    Jusqu'ici on savait que ce nuage (dénommé nuage de Smith «parce qu’il a été découvert par Gail Smith dans les années 1960 alors qu’elle terminait sa thèse de doctorat en utilisant le Green Bank Telescope (GBT), le plus grand radiotélescope orientable du monde»), qui «fonce vers notre Galaxie à plus d’un million de kilomètres à l’heure» et va «entrer en collision avec elle dans environ 30 millions d’années», était «essentiellement composé d’hydrogène et d’hélium», sans savoir s'il contenait aussi des éléments lourds.

     

    En vue d'en apprendre plus sur la nature du nuage de Smith, il était important d'abord de déterminer plus précisément sa composition chimique. Dans ce but, l'étude ici présentée a analysé «le spectre en ultraviolet provenant de trois noyaux actifs de galaxies que l’on peut observer à travers le nuage de Smith» au moyen du télescope Hubble et du Cosmic Origins Spectrograph.

     

    Comme «les abondances de soufre sont considérées comme un bon indicateur du contenu en éléments lourds, c'est-à-dire ceux au-delà du lithium, comme le carbone, l’oxygène, l’azote, le silicium et le fer», cette étude s'est concentrée «sur les caractéristiques du spectre d’absorption du soufre» afin d'en estimer la présence dans le nuage.

     

    Il est ainsi apparu que «le nuage de Smith était aussi riche en soufre que les régions de la bordure de la Voie lactée, à environ 40.000 années-lumière de son centre». Cette observation «indique qu’il ne peut aucunement s’agir d’un nuage de gaz primitif dont la composition chimique n’aurait quasiment pas évolué depuis les trois première minutes de la 'naissance' de l’univers observable du fait de l’absence de nucléosynthèse stellaire».

     

    Il en résulte «que le nuage de Smith a autrefois fait partie de la Voie lactée et qu’il en a été éjecté il y a 70 millions d’années». Comme il est en train d’effectuer un retour, «quand il entrera en collision avec le milieu interstellaire de la Galaxie, les ondes de choc produites devraient amorcer l’effondrement du gaz moléculaire, ce qui conduira à la naissance d’environ deux millions de nouvelles étoiles».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Destroying worn-out cells makes mice live longer» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de prolonger de 30 % l’espérance de vie de souris «en nettoyant leur organisme des cellules sénescentes».

     

    Ce résultat prolonge les conclusions de plusieurs recherches précédentes: en particulier, en 2008, un lien avait été établi «entre les cellules sénescentes et certains effets du vieillissement» et, en 2011, l'apparition de ces mêmes pathologies avaient déjà été retardée en supprimant ces cellules sénescentes chez «un modèle de souris génétiquement modifié à vieillissement accéléré», ce qui bouleversait la physiologie de l’animal.

     

    Dans cette nouvelle étude, les souris sont plus 'normales', car si elles sont génétiquement modifiées, «c’est uniquement pour permettre d’éliminer les cellules que l’on souhaite, au moment où on le souhaite»: plus précisément, ces souris ont la particularité de pouvoir produire un enzyme dans les cellules sénescentes à la suite de l'injection d’un produit catalyseur, ce qui provoque «l’apoptose desdites cellules, autrement dit leur mort», mais elles sont, par ailleurs, normales dans le sens qu'elles «vivent, sans intervention, comme toutes leurs congénères, environ deux ans».

     

    Ce que l'étude ici présentée a démontré, c'est que, si, à mi-vie de ces souris, «on commence à leur injecter l’enzyme, deux fois par semaine, jusqu’à ce que mort s’ensuive, leur espérance de vie moyenne est prolongée de presque un tiers par rapport à un échantillon témoin».

     

    De plus, «à 22 mois, les souris traitées apparaissent en meilleure santé, leur activité comme leur capacité exploratoire sont mieux préservées». Elles souffrent également moins de cataractes et sont «moins touchées par les pathologies cardiaques, rénales ou graisseuses, typiques du vieillissement». Notons aussi que «le déclenchement des cancers est retardé» chez ces souris alors que «les cellules sénescentes sont réputées jouer un rôle important dans la prévention de certains cancers».

     

    Toutefois, «la capacité de cicatrisation apparaît clairement ralentie» et, il faut souligner que le traitement n'a pas réussi à éliminer les cellules sénescentes «de certains organes essentiels comme le foie ou le côlon» et que «les lymphocytes (cellules immunitaires) sont également restés sourds aux injections». En outre, de manière inexplicable pour l'instant, la disparition des cibles n’a eu aucun effet sur «la dégradation des capacités motrices, de la force musculaire ou encore de la mémoire».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The genome of the seagrass Zostera marina reveals angiosperm adaptation to the sea» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce au décryptage du génome de la zostère, d'expliquer pourquoi celle-ci n’est plus adaptée à une vie en plein air, alors même qu'elle est originaire de ce milieu.

     

    Rappelons tout d'abord que les zostères (Zostera marina), qui «sont retrouvées sur les fonds marins, le long des côtes de l’Europe, de l’Amérique et de l’est de l’Asie, ne sont pas des algues «mais des plantes à fleurs qui, comme les posidonies, participent au développement d’herbiers» essentiels à l’équilibre de la faune et de la flore sous-marines.

     

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, le décryptage son génome a fait apparaître «que la zostère avait perdu un certain nombre de gènes liés à la respiration aérobie, à la synthèse de pigments protecteurs contre les rayonnements ultraviolets et à la formation de stomates, ces minuscules orifices à la surface des feuilles qui permettent les échanges gazeux entre les plantes et l’air». Ces déplétions rendent, aujourd’hui, une «bien incapable de vivre en plein air».

     

    Par contre, l'acquisition par la zostère de «mécanismes permettant de s’adapter à la salinité de l’eau et de résister aux basses températures» fait qu'elles est «adaptée à de nombreux environnements marins depuis les eaux froides de l’Arctique jusqu’au eaux chaudes autour du Japon».

     

    Cependant, comme dans tous ces milieux la zostère périclite, beaucoup de recherches «sont en cours pour comprendre comment ces écosystèmes fonctionnent» pour trouver une façon de les protéger», car «outre leur rôle dans le maintien de l’écologie d’une région sous-marine, les herbiers sont aussi considérés comme des formations essentielles dans le stockage du carbone atmosphérique».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Spectacular tails of ionized gas in the Virgo cluster galaxy NGC 4569» ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a permis de détecter, grâce à la caméra ultrasensible MegaCam installée sur le télescope CFHT à Hawaï, des trainées de gaz d’hydrogène ionisé s’étendant sur 300 000 années-lumière derrière NGC 4569, la galaxie spirale la plus massive de l’amas de la Vierge qu’elle est en train de traverser à plus de 1200 km/s.

     

    Plus précisément, «un nouveau filtre, très efficace pour détecter l’émission du gaz ionisé dans une raie de l’atome d’hydrogène (Halpha), sur la camera extrêmement sensible MegaCam du CFHT (Canada France Hawaï Telescope)» a offert la possibilité d'observer 'en direct', dans l'amas de la Vierge «encore en formation», la transformation des galaxies dans les amas.

     

    C'est ainsi que, pour la première fois «des queues spectaculaires de gaz ionisé», 5 fois plus étendues que la galaxie NGC4569 elle-même, ont pu être imagées, confirmant «que la pression dynamique est en train de vider la galaxie de son milieu inter-stellaire» en raison du fait qu'elle traverse l’amas de la Vierge à une «vitesse vertigineuse» qui lui fait subir «de plein fouet la pression exercée par le gaz chaud de l’amas (une force similaire au vent que ressent un motard lancé à vive allure)»: ainsi, d'après «une estimation de la masse de gaz dans ces queues», le phénomène «est si violent que 95 % du milieu interstellaire a déjà été arraché», ce qui réduit «fortement la capacité de la galaxie à former de nouvelles étoiles».

     

    Alors que «pour une galaxie aussi massive que NGC4569, on aurait pu penser que les forces gravitationnelles seraient suffisamment fortes pour retenir le gaz subissant la pression dynamique» (car les modèles cosmologiques partent plutôt de l'hypothèse que c'est «l’effet du noyau actif de la galaxie qui est responsable de la réduction de l’activité de formation stellaire des galaxies de cette masse»), ces observations «démontrent au contraire que l’effet dominant est bien la pression dynamique».

     

    Il en résulte qu'il faudra tenir compte de cette contrainte «dans les modèles cosmologiques intégrant l’effet de l’environnement des galaxies», grâce à cette observation qui met en évidence «pourquoi les galaxies des amas contiennent en général moins de gaz et de jeunes étoiles que les galaxies plus isolées».

     

     

     


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