-
Une étude, dont les résultats intitulés «The ‘Tully monster’ is a vertebrate» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier la position phylogénique du monstre de Tully (Tullimonstrum Gregarium gregarium), qui vivait «il y a 307 à 309 millions d’années».
Rappelons tout d'abord qu'on a retrouvé la trace du monstre de Tully «uniquement dans la formation de Mazon Creek, dans le comté de Grundy, en Illinois», une zone «célèbre pour contenir de nombreux fossiles d’animaux à corps mous»: ainsi, après la première mise au jour des restes de cet animal en 1958, des milliers de spécimens du monstre de Tully ont été retrouvés dans la formation de Mazon Creek.
Depuis «sa première description scientifique à 1966, sa position phylogénique n’a jamais vraiment été claire» puisque «sur la base de ses caractéristiques morphologiques il a tantôt été assimilé à un ver, à un mollusque, à un arthropode ou même à un conodonte». Néanmoins, l'aspect bizarroïde du monstre de Tully lui a valu de devenir «un des symboles de l’Illinois».
Afin de mieux définir sa place dans l’arbre du vivant, l'étude ici présentée «a réexaminé près de 1200 fossiles avec tous les moyens dont dispose la science actuellement (rayons X, synchrotron, reconstruction 3D)». Il est ainsi apparu qu'une «structure médiane de couleur claire et de forme tubulaire, généralement considérée comme un intestin est en fait une notochorde, une colonne vertébrale primitive», ce qui positionne cet animal parmi les vertébrés. De plus, grâce à ces analyses, des organes internes «dont des branchies développées» ont été aussi identifiés.
Il en résulte qu'on peut décrire le monstre de Tully comme un vertébré, dont le corps segmenté de 10 à 30 cm de longueur, est «surmonté d’une paire d’yeux, et prolongé par un appendice au bout duquel se trouve une bouche munie de plusieurs dents». Tous ces éléments amènent à conclure que ce poisson proche des agnathes («un groupe qui comprend la lamproie, des poissons sans mâchoires et cartilagineux»), évoluait «probablement dans des eaux peu profondes», ses yeux et ses dents témoignant «qu’il s’agissait d’un prédateur».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Isotropic at the Break? 3D Kinematics of Milky Way Halo Stars in the Foreground of M31» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, suggère que 13 étoiles, situées dans le halo de la Voie lactée, pourraient être le vestige d'une galaxie naine entrée en collision avec notre galaxie.
L'attention sur ces étoiles a été attirée il y a trois ans, lorsque, à la suite d'observations de la galaxie d’Andromède par Hubble, il avait pu être établi que le mouvement de ces étoiles, au premier plan, indiquait qu'elles appartenaient à notre halo galactique (elles sont «approximativement à 65.000 années-lumière du bulbe central, aux limites entre le halo interne et externe»).
L'étude ici présentée vient d'ajouter une dimension supplémentaire à la représentation spatiale de ces 13 étoiles en extrayant de leurs spectres «des données sur leurs déplacements le long de la ligne de mire». Il est ainsi apparu que, du fait de leur mouvement propre, ces étoiles «ébauchent une structure en forme de coquille».
En attendant que cette configuration se trouve confirmée par des observations ultérieures, deux hypothèses ont été envisagées pour l'expliquer. D'une part, il y a celle qui dit que ces astres sont nés à cet endroit. Cependant, cette possibilité est «peu probable compte tenu des caractéristiques physiques de ces régions»: en effet, il est très difficile «d’imaginer que des étoiles puissent se former dans les régions d’une aussi faible densité». D'autre part, il peut s'agir «d’une relique d’un évènement d’accrétion du passé»: c'est l'hypothèse la plus probable, car «les modèles cosmologiques prédisent que l’on peut y trouver des coquilles comme celle-là».
Autrement dit, on pourrait observer ici les vestiges, dans les régions les plus reculées de notre galaxie, d'une galaxie naine après sa rencontre avec la Voie lactée. Aussi, dans l’espoir d'en apprendre plus sur ce type d'évènement passé, un programme de recherche baptisé HALO7D vient d'être élaboré pour «recueillir des observations détaillées d’un échantillon élargi à des centaines d’étoiles du halo».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Chemistry supports the identification of gender-specific reproductive tissue in Tyrannosaurus rex» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis, grâce à la découverte d'os médullaire dans un fémur fossilisé d'un Tyrannosaurus rex (immatriculé 'MOR1125') de confirmer une fois de plus «le lien de parenté étroit entre les dinosaures et les oiseaux».
Rappelons, en effet, que «l'os médullaire est une structure particulière des os, développée par les femelles oiseaux lors de la période de gestation». Plus précisément, «ce type d'os, formé entre la moelle osseuse et l'os compact suite à un pic d'œstrogènes, permettrait de fabriquer les coquilles des œufs prochainement pondus par la femelle».
Cet os médullaire, «différent chimiquement de l'os spongieux (contenant la moelle) ou de l'os compact», contient du sulfate de kératane, «une substance qui a été retrouvée lors de l'analyse du fossile». Il en découle que ce T. rex était non seulement une femelle, «mais une femelle porteuse». Ainsi, l'analyse chimique, tentée avec succès dans le cadre de cette étude, ouvre «un nouveau monde de possibilités en paléontologie».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «A naturalistic bird representation from the Aurignacian layer at the Cantalouette II open-air site in southwestern France and its relevance to the origins of figurative art in Europe» ont été publiés dans la revue Journal of Archaeological Science Reports, a permis de decouvrir sur un morceau de silex, qui a été mis au jour en Dordogne un oiseau gravé qui date d'environ 35.000 ans.
Le morceau de silex gravé, qui avait «été retrouvé au milieu des déchets d'un atelier de taille de silex lors de fouilles préventives réalisées par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) il y a plusieurs années sur le site de la doline de Cantalouette près de Bergerac», a été analysé très récemment en Espagne: il a été ainsi établi que l'oiseau, qui «fait environ 5 centimètres sur 5», était une œuvre d'art de l'Aurignacien, «période du Paléolithique supérieur qui voit l'arrivée de l'homme moderne en Europe occidentale».
Le graveur a travaillé, à l'aide d'un outil de pierre, l'enveloppe calcaire d'un éclat de silex pour représenter de façon 'très figurative' cet oiseau qui «pourrait être un passereau, un torcol fourmilier, voire une caille ou une perdrix». Ce petit animal «semble être en train de boire, de faire la cour ou de s'envoler».
Cette œuvre, qui n'a pas été «faite pour perdurer», diffère «fondamentalement des autres expressions artistiques contemporaines comme celles de la grotte Chauvet». En conséquence, son auteur pourrait l'avoir entreprise pour tuer le temps.
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Acceleration of petaelectronvolt protons in the Galactic Centre» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de localiser, grâce à l'analyse détaillée des données recueillies pendant près de dix ans par le réseau de télescopes H.E.S.S. (High Energy Stereoscopic System) installé en Namibie, une source de rayonnement cosmique à des énergies jamais encore observées dans notre Galaxie, voisines du pétaélectronvolt (PeV= 1000 TeV=1015 eV), correspondant vraisemblablement au trou noir supermassif situé en son centre.
Indiquons tout d'abord que H.E.S.S avait découvert, «lors de ses trois premières années d'observation», une «source ponctuelle et très puissante de rayons gamma au centre galactique, ainsi qu'une émission diffuse provenant des nuages moléculaires géants qui l'entourent dans une région d'environ 500 années-lumière de large».Comme les «nuages moléculaires, lorsqu'ils sont bombardés par des protons de très haute énergie, émettent des rayons gamma produits lors de l'interaction des protons avec la matière des nuages», la «correspondance spatiale entre l'émission diffuse observée et la quantité de matière dans les nuages (déduite d'autres observations) indiquait la présence d'un ou plusieurs accélérateurs de rayons cosmiques (en particulier de protons) tapis quelque part dans cette région, mais cette source restait inconnue».
Grâce au volume record de données récoltées par H.E.S.S. lors de ses observations plus approfondies, effectuées entre 2004 et 2013, et aux progrès réalisés dans les méthodes d'analyse permettant «de mesurer la répartition spatiale des protons et leur énergie et de localiser l'origine de ces rayons cosmiques», il est apparu qu'il s'agissait «d'une source cosmique située au centre exact de la Voie Lactée, capable d'accélérer des protons jusqu'à des énergies voisines du pétaélectronvolt», qui semble émettre «sans interruption depuis au moins mille ans», ce qui constituerait «le premier 'Pévatron' jamais observé».
Bien que «le centre de notre Galaxie abrite de nombreux objets susceptibles de produire des rayons cosmiques de très haute énergie, dont en particulier un reste de supernova, une nébuleuse à vent de pulsars mais aussi un amas compact d'étoiles massives», Sagittarius A*, le trou noir supermassif au centre de la Galaxie, «est de loin le candidat le plus vraisemblable». On peut envisager plusieurs zones d'accélération: «soit le voisinage immédiat du trou noir soit une région plus éloignée, où une fraction de la matière tombant sur le trou noir est réinjectée dans l'environnement et peut initier de l'accélération de particules».D'après le spectre en énergie des protons accélérés par le trou noir central, mesuré indirectement par l'observation des rayons gamma, «Sagittarius A* accélèrerait encore maintenant des protons jusqu'au PeV». Alors que «l'activité actuelle de la source ne permet pas d'expliquer à elle seule l'intensité du rayonnement cosmique observé sur Terre», l'hypothèse que le trou noir central a été «encore plus actif dans le passé» est suffisante pour le tenir responsable de «la quasi-totalité du rayonnement cosmique galactique observé à ces énergies».
votre commentaire