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Deux études, dont les résultats intitulés respectivement «Homo floresiensis-like fossils from the early Middle Pleistocene of Flores» et «Age and context of the oldest known hominin fossils from Flores» ont été publiés dans la revue Nature, laissent penser que de petits hominidés vieux de 700.000 ans étaient probablement les ancêtres de l'homme de Florès (Homo floresiensis) qui vivait sur l'île indonésienne du même nom.
Rappelons tout d'abord que l'homme de Florès, surnommé le 'hobbit' en référence «aux petits personnages du 'Seigneur des anneaux' de Tolkien» en raison de sa taille lilliputienne, a «été mis au jour en septembre 2003 dans la grotte de Liang Bua». Depuis cette découverte, les scientifiques tentent de comprendre d'où vient cet être étrange, qui «aurait vécu il y a 50.000 ans»: ce sont ses proportions qui posent un problème car il avait «une taille d'environ un mètre pour 25 kg» et il était doté «d'une tête anormalement petite» par rapport à son corps (sa tête abritait «un cerveau d'une taille similaire à celui d'un chimpanzé»).
La première des études ici présentées décrit la découverte en 2014, dans la même île, de nouveaux fossiles, cette fois «sur le site de Mata Menge à 100 kilomètres à l'est de la grotte de Liang Bua» où les restes du 'hobbit' ont été retrouvés. Il s'agit d'un fragment de mâchoire et six dents, le fragment de mâchoire provenant «d'une mandibule plus petite que la plus petite mandibule de l'homme de Florès».
Comme la seconde étude date ces fossiles d'environ 700.000 ans, cette datation suggère que «l'Homo floresiensis est une espèce extrêmement ancienne qui a acquis sa petite taille très tôt, peut-être peu de temps après son arrivée sur l'île il y a environ un million d'années». Pour finir, soulignons que «l'une des dents retrouvée à Mata Menge, une molaire adulte inférieure», évoque de par ses caractéristiques «une ascendance avec Homo erectus».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Regulating the expression of therapeutic transgenes by controlled intake of dietary essential amino acids» ont été publiés dans la revue Nature Biotechnology, a permis de mettre au point, chez l'animal, un système de régulation de l'expression d'un gène grâce à un régime alimentaire particulier. Cet outil de contrôle de l'expression d'une protéine thérapeutique et de sa diffusion locale par intermittence en fonction des besoins ouvre la voie à de nouvelles stratégies médicales.
Rappelons tout d'abord que «la thérapie génique consiste en l’apport d’un gène au sein des cellules pour soigner ou prévenir des maladies»: ce gène peut «remplacer un gène défectueux dans le cas d’une maladie génétique» ou servir à «fabriquer et diffuser localement un facteur thérapeutique». Cependant, l'utilisation de cette thérapie est limitée par «l'absence de contrôle de la régulation du transgène (le gène introduit dans l’organisme)».
Plus précisément, les seuls systèmes inductibles chez la souris «nécessitent l’expression de protéines régulatrices exogènes (récepteurs) ainsi que des molécules chimiques inductrices (doxycycline, ecdysone, rapamycine…)» et présentent des «effets secondaires potentiels» qui «empêchent leur utilisation en médecine humaine».
Pour sa part, l'étude ici présentée a développé un système dans lequel la régulation d’un gène est contrôlée par un régime alimentaire où «l'un des acides aminés indispensables (AAI) est absent». Indiquons ici que, du fait que «chez les mammifères, les AAIs ne sont pas synthétisés par l’organisme» et sont apportés par l’alimentation, en cas de manque, l'organisme s'adapte à ce déficit en AAIs en activant «une voie de signalisation spécifique qui entraîne la régulation de la production de certaines protéines impliquées dans l’homéostasie des acides aminés».
Ce sont les propriétés de cette voie de signalisation qui ont été utilisées pour élaborer «un système de régulation constitué d’un promoteur (région ADN permettant la transcription et donc l’expression d’un gène) et d’un inducteur»: l'activation du promoteur est contrôlée «grâce à l’ingestion d’un régime carencé en un AAI».
L'étude a d'abord «testé l’induction d’un gène 'rapporteur' (test) chez la souris». Cette construction a été transférée «à différents tissus : foie, pancréas ou dans une région particulière du cerveau, l’hippocampe». Il a été ainsi «constaté qu’un repas dépourvu d’un AAI induit très rapidement l’expression du transgène».
Ensuite, l'efficacité de TRAIL, «un gène thérapeutique contre des cancers», a été évaluée. Comme l'expression de ce gène, qui «entraîne la mort des cellules tumorales», doit «être très localisée sur le site de la tumeur et très finement régulée car elle est potentiellement toxique pour les cellules humaines normales en cas d’administration forte et prolongée», l'étude a montré la faisabilité «d’une régulation intermittente et contrôlée de l’expression de TRAIL et son effet sur l’inhibition de la prolifération tumorale». Cette expérimentation prouve ainsi que «des traitements par thérapie génique qu’il n’était pas possible d’envisager auparavant» sont désormais possibles.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Therian mammals experience an ecomorphological radiation during the Late Cretaceous and selective extinction at the K–Pg boundary» ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, révèle que les mammifères se sont massivement diversifiés 10 à 20 millions d'années avant l'extinction des dinosaures, alors que jusqu'à présent «on tenait généralement pour acquis que les mammifères, longtemps représentés par quelques espèces insignifiantes, n'avaient pu se développer qu'une fois les dinosaures disparus de la surface de la Terre».
La démonstration a été faite à partir de l'analyse «des molaires de centaines de mammifères ayant vécu avant la disparition des dinosaures» appartenant aux collections de fossiles de musées. Il est ainsi apparu que ces dents «étaient de formes très variées» et donc que les régimes alimentaires des thériens, ces «ancêtres de la plupart des mammifères modernes», étaient «déjà largement diversifiés avant l'extinction des dinosaures».
Cette étude aboutit même à la conclusion que «la disparition brutale, il y a 65 millions d'années, des dinosaures ne coïncide pas avec l'explosion du nombre d'espèces de mammifères sur Terre, mais avec l'extinction d'un grand nombre de ces premiers mammifères».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Cold, clumpy accretion onto an active supermassive black hole» ont été publiés dans la revue Nature et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de détecter, grâce au réseau ALMA, une pluie de nuages de gaz intergalactique se déversant sur le trou noir supermassif qui occupe le centre d'une grande galaxie située à un milliard d'années-lumière de la Terre dans un amas d'une cinquantaine de galaxies, baptisé Abell 2597.
Alors que «jusqu'à présent, les astronomes pensaient que les trous noirs supermassifs des galaxies les plus étendues se nourrissaient, à un rythme lent et régulier, du gaz chaud et ionisé du halo galactique», cette observation d'ALMA «apporte la première preuve directe que des nuages denses et froids peuvent se former en dehors du gaz intergalactique chaud puis plonger au cœur d'une galaxie et nourrir son trou noir supermassif central», un phénomène dont l'existence avait été récemment prédite.
Ce phénomène est décrit comme une «averse, froide et soudaine, s'abattant sur un trou noir supermassif», car ce gaz extrêmement chaud au départ «peut rapidement se refroidir, se condenser et déverser sa pluie», à l'instar de «l'air chaud et humide de l'atmosphère terrestre» qui «peut donner lieu à la formation de nuages d'orages et de précipitations».
Dans l'étude ici présentée, ce sont «trois vastes nuages de gaz froid chutant sur le trou noir supermassif à la vitesse d'un million de kilomètres par heure» qui ont été observés: chacun «renferme autant de matière que plusieurs millions de Soleils et s'étend sur des dizaines d'années-lumière». Ce sont «les 'ombres' qu'ils projettent vers la Terre, longues d'un milliard d'années-lumière» qui les ont trahis.
De plus, «des données complémentaires, acquises par le VLBI (Very Long Baseline Array) de la NSF (National Science Foundation), indiquent que les nuages de gaz observés par ALMA sont distants du trou noir central d'à peine 300 années-lumière», ce qui signifie qu'ils sont en voie de se faire engloutir.
Soulignons pour finir, que si «ALMA n’a pu détecter que trois nuages de gaz froid dans les environs du trou noir», les astronomes supposent que «des milliers d’objets semblables doivent coexister à proximité», se «précipitant en averses susceptibles d'alimenter le trou noir en continu sur une longue période de temps».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A light particle solution to the cosmic lithium problem» sont publiés dans la revue Physical Review Letters et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de montrer qu'une nouvelle particule est, pour l'instant, en mesure de résoudre d'un point de vue théorique l’énigme de l'abondance du lithium cosmologique.
Rappelons tout d'abord que la théorie de la nucléosynthèse primordiale, qui «est l’un des trois piliers de la théorie du Big Bang», permet «de calculer les abondances relatives de l’hydrogène et de l’hélium dans l’univers et prévoit aussi la présence de noyaux de lithium». Or, il est apparu, «depuis plus d’une décennie environ», que les étoiles semblent «contenir trois fois moins de lithium 7» que ce que prévoyait cette théorie.
Comme aucune solution entièrement satisfaisante à ce problème n'a été fournie jusqu'ici, l'étude ici présentée propose de tester l’existence d’une nouvelle particule, qui, pour l'instant, apparaît en mesure de résoudre, d'un point de vue théorique, l’énigme du lithium cosmologique.
Cette particule, qui serait électriquement neutre et qui possèderait une masse de l’ordre de 1,6 à 20 MeV, serait capable «de dissocier aussi bien les noyaux de deutérium que de béryllium 7», ce qui produirait des réactions qui aboutiraient à générer la bonne quantité de lithium 7 et à être en accord avec l'ensemble des observations, tout ne modifiant pas «de manière notable les abondances des autres noyaux calculées avec la théorie standard de la nucléosynthèse».
Une piste pour tester cette théorie pourrait provenir de l'hypothèse que cette particule serve «de médiateur à des interactions entre particules de matière noire»: en effet, «certaines observations au niveau des galaxies laissent penser» que cette auto-interaction puisse exister et qu’elle correspondrait «à une nouvelle particule dont la masse serait d'entre 10 et 30 MeV».
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