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Une étude, dont les résultats intitulés «The First Spectrum of the Coldest Brown Dwarf» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de détecter pour la première fois des nuages d'eau dans l'atmosphère d'une naine brune.
L’objet répertorié le plus froid en dehors de notre Système solaire est une naine brune située à 7,2 années-lumière de la Terre. Immatriculé WISE J085510.83-071442.5 (noté ici WISE 0855), cet objet au statut ambigu («ni tout à fait une étoile — il n’a pas engrangé suffisamment de gaz dans la nébuleuse où il est né pour que, grâce aux réactions thermonucléaires, il brille comme un soleil —, ni tout à fait une planète — il est cinq fois plus massif que notre Jupiter») n'a été détecté qu’en 2014, dans l’infrarouge, par le satellite WISE (Wide-field Infrared Survey Explorer) alors que c'est, quelque sorte, «la quatrième étoile la plus proche du Soleil».
C'est «en poussant à ses limites le télescope de 8 mètres de diamètre Gemini North, installé sur le Mauna Kea à Hawaï, équipé du spectrographe dans le proche infrarouge GNIRS (Gemini Near-InfraRed Spectrograph)», qu'au bout de «13 nuits et 14 heures d’observations cumulées», il est apparu que «ce corps aussi froid que le pôle Nord possède de l’eau».
Plus précisément, d'après l'étude ici présentée, le spectre réalisé «montre que WISE 0855 est dominée par la vapeur d’eau et les nuages, avec une apparence globale qui est étonnamment similaire à Jupiter»: en effet, en se basant sur «les différents modèles atmosphériques disponibles pour un tel astre à une température de -23°C», l'examen d'un «large choix de spectres, selon différentes hypothèses, par exemple, avec nuages de vapeur d’eau et sans», montre que «celui, en haute résolution», collecté à Gemini North, «suggère la présence de ces nuages».
Soulignons cependant que, si les spectres respectifs de Jupiter et WISE 0855 «sont 'étonnamment similaires' quant aux caractéristiques d’absorption de l’eau», leur teneur en phosphine (PH3) est différente: «l'absence d’une signature forte de ce gaz dans celui de WISE 0855» laisse penser «que son atmosphère est moins turbulente que celle de Jupiter» («créée à l’intérieur plus chaud de la géante, cette molécule réagit avec d’autres éléments dans les parties externes, plus froides»).
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Une étude, dont les résultats intitulés «Footprints reveal direct evidence of group behavior and locomotion in Homo erectus» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis, grâce à des empreintes de pas découvertes au Kenya et attribuées à Homo erectus, de mettre en évidence un comportement de groupe et une capacité de coopération, similaires à ceux qui se retrouvent chez Homo sapiens et les éloignent des autres primates.
Rappelons tout d'abord qu'en anthropologie, les traces de pas de Laetoli, «découvertes en Tanzanie en 1978 et qui sont datées d’environ 3,5 millions d’années», sont les plus célèbres: «leurs caractéristiques, bien que montrant une locomotion de bipède, ne sont pas celles d’un membre du genre Homo et on pense qu’elles ont été laissées par un australopithèque». D'ailleurs, leur examen ne permet pas «de savoir si cette locomotion était exceptionnelle ni si elle se faisait sur une courte distance ou non».
Par contre, «en 2009, d’autres traces de pas fossilisées ont été découvertes, au Kenya cette fois-ci, visiblement attribuables à des hominines faisant partie du genre Homo»: elles sont vieilles «de 1,5 million d’années, d’après la datation des couches sédimentaires où elles ont été trouvées, sur le site de Rutgers' Koobi Fora Field, près d'Ileret».
Comme, à la différence des traces de pas retrouvées à Laetoli montrant «un gros orteil écarté des autres, ce qui est le propre des primates essentiellement arboricoles», celles du Kenya indiquent un parallélisme des orteils, il apparaît tout à fait clair «qu’elles ont été laissées par des hominines pratiquant une locomotion fondamentalement bipède et que l’on pense être des Homo erectus».
Les recherches ayant continué autour d'Ileret, elles ont permis d'identifier «97 empreintes laissées par au moins 20 individus appartenant probablement tous à l’espèce Homo erectus, sur cinq sites différents» comme en témoigne une étude publiée dans Scientific Reports, intitulée «Pleistocene footprints show intensive use of lake margin habitats by Homo erectus groups».
Pour sa part, l'étude ici présentée relève que «les analyses ont montré qu’au moins un de ces individus a laissé des traces indiscernables de celles qu’aurait laissé un Homo sapiens pieds nus». Il en résulte qu'on peut avancer «qu’Homo erectus disposait de pieds dont l’anatomie et le fonctionnement étaient très similaires à ceux de l’Homme moderne».
Cette étude tire également des conclusions «concernant l’éthologie des Homo erectus» à partir des «caractéristiques des traces retrouvées». Elles montrent «que l’on était parfois en présence d’adultes de sexe masculin se déplaçant en groupe». Ainsi, pour la première fois, pour «un temps aussi reculé que 1,5 million d’années», nous disposons d'éléments manifestant un comportement de groupe chez des Homo erectus.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Außergewöhnliche neue Funde aus den aurignacienzeitlichen Schichten vom Hohle Fels bei Schelklingen» ont été publiés dans la revue Archäologische Ausgrabungen Baden-Württemberg, et repris sous le titre de «Menschen nutzten schon vor 40.000 Jahren spezielles Werkzeug zur Seilherstellung» sur le site archaeologie-online.de, décrit un outil daté de 40.000 ans employé pour tresser des cordes à partir de fibres végétales (ces cordes étaient des composantes essentielles de la technologie des chasseurs-cueilleurs préhistoriques).
Cet instrument «provient de la grotte d’Hohle Fels, près de Schelklingen, dans la vallée de l’Ach, au sud-ouest de l’Allemagne» qui est «une imposante cavité du Jura Souabe déjà célèbre pour de précédentes trouvailles réalisées au cours des deux dernières décennies» comme «des figurines féminines dites 'Vénus' ou des flûtes, tous façonnés dans de l’ivoire de mammouth».
Cet objet a été découvert en août 2015 et se présente sous la forme d'un «morceau d’ivoire de mammouth soigneusement sculpté et magnifiquement préservé, long de 20,4 cm avec quatre perforations de 7 à 9 mm de diamètre».
Du fait que «chacun des orifices porte des entailles hélicoïdales profondes», il s'agit d'un «appareillage conçu pour tisser des cordages»: plus précisément, «les fibres végétales étaient passées à travers les différents trous, puis ensuite torsadées ensemble, dans un mouvement de rotation, pour former une corde unique».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A Study of Hypermethylated Circulating Tumor DNA as a Universal Colorectal Cancer Biomarker» ont été publiés dans la revue Clinical Chemistry, a permis de montrer que l'analyse de modifications épigénétiques, en l'occurrence l'hyperméthylation des gènes WIF1 et/ou NPY, pourrait être utilisée comme marqueur universel pour le suivi de l'ADN tumoral circulant dans le sang des patients atteints de cancer colorectal.
Rappelons tout d'abord que, ces dernières années, «la biopsie liquide qui consiste à analyser les marqueurs génétiques du cancer présents dans le sang du patient, plutôt que la tumeur» est devenue fréquente. Cette méthode, qui a «l’avantage d’être non invasive», propose «une cartographie précise de l’état d’avancement des tumeurs d’un patient en analysant l’ADN relargué et diffusé dans le sang par ces dernières». D'autre part, «il a été prouvé récemment que des mutations dans l’ADN des tumeurs pouvaient être responsables de la résistance à certaines thérapies».
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est focalisée sur le cancer colorectal (CCR). Des recherches précédentes avaient «montré qu’une très grande diversité de marqueurs génétiques est présente dans les tumeurs, ce qui en rend l’analyse complexe voire impossible», car il a été, par exemple, estimé «qu’il fallait une trentaine de tests différents pour suivre un peu plus de la moitié des patients» présents dans la cohorte qui était suivie et pour «l'autre moitié des patients présentant des mutations rares, voire uniques, il aurait fallu développer quasiment un test pour chaque patient».
Comme il était «nécessaire de trouver des marqueurs qui puissent être universels et qui permettraient de suivre un maximum de patients avec un minimum de tests», il a été « procédé à une analyse sanguine de patients atteints de cancer par la méthode de PCR digitale en microgouttelettes», une méthode qui «consiste à diviser un échantillon biologique en millions de compartiments microscopiques (ici des gouttelettes de quelques picolitres) de sorte que chaque compartiment ne contienne pas plus d’un ADN cible». De ce fait, chaque ADN cible peut alors «être testé individuellement permettant d’atteindre une sensibilité et une précision inaccessible par les méthodes conventionnelles».
Grâce à cette démarche, il est apparu que «l’hyperméthylation des gènes WIF1 et/ou NPY était détectable dans 100% des tumeurs, qu’elles soient localisées ou métastatiques» et que «ces marqueurs pouvaient également être détectés dans le sang des patients».
Comme il a été constaté «que la détection de l’ADN tumoral circulant et de ses évolutions par le suivi d’une mutation particulière ou de ces hyperméthylations étaient complètement corrélés», ces observations ont «permis de conclure que la caractérisation de ces marqueurs de méthylation pourrait permettre de suivre l’ensemble des patients de la cohorte citée précédemment».
En résumé, cette étude prouve que «l’on peut aussi bien suivre l’efficacité d’un traitement chez des patients atteints de cancers avancés» que «détecter d’éventuelles récidives plus précocement que les méthodes couramment utilisées».
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Deux études, dont les résultats intitulés respectivement «Solar Obliquity Induced by Planet Nine» et «The inclination of the planetary system relative to the solar equator may be explained by the presence of Planet 9» sont d'ores et déjà disponibles en pdf sur arxiv.org, ont permis d'établir que l'hypothétique neuvième planète du Système solaire possède toutes les caractéristiques pour résoudre l’énigme de Kuiper.
Rappelons tout d'abord qu'en janvier 2016 un article publié dans The Astronomical Journal déduisait de l'analyse des caractéristiques des orbites d’objets transneptuniens la présence d’une géante gazeuse comparable en masse et en taille à Neptune, à plus de 30 milliards de kilomètres du Soleil.
Pour leur part, les deux études ici présentées, «dont les conclusions sont très similaires», apportent de nouveaux éléments pour confirmer l’existence de cette neuvième planète en montrant qu'elle peut résoudre l'énigme de Kuiper qui concerne «l’inclinaison des plans orbitaux des planètes du Système solaire».
Plus précisément, les angles que font les plans orbitaux des planètes «avec celui passant par l’équateur du Soleil sont d’environ 6 degrés», ce qui «n’est pas normal selon les mécaniciens célestes». Cette anomalie indique qu'il faut prendre en compte «une force supplémentaire hors du Système solaire».
Alors que, jusqu'ici, on avait expliqué cette anomalie en faisant intervenir le passage, dans un passé lointain, «d’une étoile ou d’un nuage massif pas très loin du Système solaire qui, de par leurs perturbations gravitationnelles, aurait fait basculer le plan des orbites des planètes du Système solaire», les deux études démontrent donc que la neuvième planète pourrait bien en être responsable.
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