•  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Pre-Columbian monkey tools» ont été publiés dans la revue Current Biology, démontre par l'archéologie qu'en Amérique du Sud, les singes capucins utilisent depuis au moins 700 ans des pierres judicieusement choisies pour ouvrir des noix à la coque trop dure pour leurs dents.

     

    Rappelons tout d'abord que les capucins*, «souvent appelés sapajous» («Sapajus libidinosus, anciennement Cebus libidinosus ou Cebus apella libidinosus»), sont «des petits singes agiles d’Amérique du Sud», connus «pour leur habilité et leur sociabilité, et aussi pour leur savoir-faire en matière de fabrication de casse-noix» puisqu'ils «sont capables d’apporter là où ils en ont besoin des cailloux bien choisis pour s’en servir de marteaux, utilisés sur de grosses pierres bien plates».

     

    Jusqu'ici, l'étude archéologique de telles technologies animales n'avait été menée à bien qu'une seule fois: plus précisément «en 2007, le Canadien Julio Mercader et l’Allemand Christophe Boesch avaient cherché (et trouvé) des pierres utilisées comme casse-noix par des chimpanzés dans la forêt de Taï, en Côte d’ivoire, à une époque ancienne, en l’occurrence 4.000 ans».

     

    L'étude ici présentée est donc la deuxième de ce genre: elle rapporte la découverte au Brésil de pierres «assimilables aux 'marteaux' et aux 'enclumes' des capucins actuels mais dans des sédiments qui les datent de 700 ans au moins». Ainsi, c'est la première fois qu'un ensemble «d’outils de pierre créé par un animal non humain» est décrit en dehors de l’Afrique en appliquant des techniques archéologiques.

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Cebus

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Visual guidance of forward flight in hummingbirds reveals control based on image features instead of pattern velocity» ont été publiés dans la revue PNAS, laisse penser que les colibris ont une manière de traiter les informations visuelles jamais observée ailleurs dans le règne animal.

     

    Notons tout d'abord que les colibris*, qui se déplacent «à une vitesse folle dans une végétation très dense tout en évitant les obstacles», sont capables «d'avoir des pointes de vitesse à 90 km/h pour un poids avoisinant les 4 grammes». Comme «leur poids est trop élevé pour qu'ils meurent en percutant de la végétation, contrairement aux mouches qui pèsent environ 1 milligramme», le risque premier pour ces oiseaux, dans un environnement dense, «est d'entrer en collision avec un autre oiseau».

     

    En vue de découvrir «de quelle façon ces animaux réussissent à adapter leur vol en fonction des obstacles présents dans l'environnement», le colibri soumis à l'expérience a été placé dans une pièce possédant huit caméras afin d'observer l'ensemble des mouvements de l'oiseau. Pour donner à cet animal «une impression de vitesse», des bandes de lumière horizontales ont été projetées sur les murs de la salle.

     

    Du fait que ces bandes pouvaient descendre ou monter, elles donnaient à l'oiseau «l'impression d'un mouvement vertical» de sorte que «ce dernier, pensant involontairement monter ou descendre, a changé spontanément d'altitude afin de rétablir son vol»: cette correction a pour objectif de permettre au colibri «d'éviter de s'écraser sur le sol ou de voler à trop haute altitude».

     

    Dans une autre expérience, où les bandes projetées sur les murs étaient fixes avec la particularité que «sur l'un des pans, les motifs étaient étroits alors que sur l'autre, ils étaient beaucoup plus larges», il est apparu que «le colibri s'éloignait des bandes lumineuses larges pour s'approcher de celles situées à l'opposé».

     

    L'hypothèse avancée pour expliquer ce comportement est que «les colibris se serviraient de 'l'expansion visuelle', c'est-à-dire de la taille d'un 'objet' pour estimer sa distance». Cette réaction part du principe qu'un objet plus gros est plus proche et qu'il y a alors un risque de collision: donc, en préférant se rapprocher des bandes plus fines, les oiseaux indiquent que, pour eux, elles «sont plus lointaines que les bandes larges».

     

    L'originalité des colibris pour traiter les informations visuelles a été soupçonnée car l'expérience, visant à prouver l'hypothèse que ces petits oiseaux se servaient «de la vitesse apparente des objets pour en apprécier la distance, comme le font les abeilles» et les êtres humains, s'est révélée négative. Cette hypothèse reposait sur l'observation qu'en voiture «nous savons qu'un poteau électrique qui défile plus rapidement qu'un autre devant notre champ de vision est plus proche». Elle a été exclue pour le colibri car lorsqu'une expérience a «mimé ce type de mouvement dans la pièce, le colibri n'a présenté aucune réaction».

     

    En conséquence, cette étude suggère que la technique employée par les colibris, «jamais observée ailleurs dans le règne animal», leur «permettrait d'avoir un vol plus précis que les insectes».

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Colibri

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Cospeciation of gut microbiota with hominids» ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir que certaines bactéries dans nos intestins remontent à au moins quinze millions d'années, autrement dit ces bactéries intestinales humaines descendent directement de celles qui vivaient dans les intestins de nos ancêtres communs avec les singes.

     

    En fait, on savait «depuis longtemps que les humains et nos plus proches cousins, les grands singes» abritent dans leurs intestins ces bactéries, qui ont un rôle important puisqu'elles «contribuent aux premiers stades de développement de nos intestins, entraînent notre système immunitaire à combattre des agents pathogènes et pourraient même affecter notre humeur et comportement». Cependant, les questions qui se posaient étaient de déterminer «d'où viennent ces bactéries, de notre environnement ou de notre évolution» et de pouvoir dire depuis «combien de temps les lignées ont persisté».

     

    Dans le cadre de cette étude, «des échantillons fécaux de chimpanzés, de bonobos et gorilles qui vivent à l'état sauvage en Afrique et de personnes aux États-Unis» ont été analysés, car «des fossiles et des indices génétiques ont permis d'établir que ces quatre espèces d'hominidés ont toutes évolué à partir d'un ancêtre commun qui vivaient il y a plus de dix millions d'années».

     

    Le séquençage génétique a permis d'étudier «toutes les différentes versions d'un gène bactérien présent dans tous les échantillons fécaux». Ces données ont abouti à la reconstruction des arbres de l'évolution «des trois groupes de bactéries intestinales qui forment plus de 20% du microbiome humain». Il est ainsi apparu que «deux de ces groupes ont une évolution similaire à celle des hominidés».

     

    Ainsi «alors que les humains et les grands singes ont évolué dans des espèces distinctes à partir d'un ancêtre commun, les bactéries présentes dans les intestins de ce dernier ont également évolué dans des souches différentes»: plus précisément, «le premier clivage des bactéries intestinales s'est produit il y a environ 15,6 millions d'années quand la lignée des gorilles a divergé de celle des autres hominidés», tandis que «la seconde séparation est intervenue il y a 5,3 millions d'années au moment où la branche humaine s'est séparée de celles des chimpanzés et des bonobos».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Connecting the dots III: Night side cooling and surface friction affect climates of tidally locked terrestrial planets» sont publiés dans la revue MNRAS et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de faire apparaître que l'efficacité du système de refroidissement des planètes rocheuses en orbite très rapide (6 jours au plus) autour de naines rouges de type spectral M (bien plus petites que notre Soleil) dépend des interactions entre la surface de la planète et son atmosphère.

     

    Signalons tout d'abord que l'intérêt pour l'habitabilité des planètes rocheuses en orbite très rapide autour de naines rouges de type spectral M provient du fait que «l'Univers compte bien plus de ces naines rouges que d'étoiles semblables au Soleil», ce qui rend probable «que les premières exoplanètes habitables soient découvertes autour de l'une d'entre elles».

     

    Cependant, ces planètes sont différentes de la Terre, car, très proches de leur étoile, elles sont synchronisées avec elle, c'est-à-dire qu'elles «présentent toujours la même face à l'étoile». Comme «elles possèdent un côté 'jour' et un côté 'nuit' perpétuels», la température est «élevée sur une face et glaciale sur l'autre».

     

    Déjà de nombreuses études, dont les résultats divergent, «ont été consacrées à l'habitabilité des planètes autour des naines rouges». Dans cette nouvelle étude, différents systèmes atmosphériques ont été pris en compte pour faire voir «que les interactions entre la surface et l'atmosphère d'une exoplanète ont une influence majeure sur sa température».

     

    L'examen de ces interactions «à l'aide de centaines de modèles informatiques dans lesquels les interactions entre l'atmosphère et la surface sont semblables à celles connues sur Terre, et d'autres dans lesquels elles sont jusqu'à dix fois plus importantes» fait apparaître, que, dans ce dernier cas, «les exoplanètes conservent un climat plus habitable» («dans la situation idéale, l'air froid est transporté de la face nocturne vers l'autre face, où l'étoile le réchauffe»).

     

    Sachant que «depuis la Terre ou l’espace, il sera toujours très difficile, voire impossible d’observer la surface d’une de ces planètes» et qu'il «est plus facile d’observer les couches supérieures atmosphériques d'une petite exoplanète», cette étude suggère que «si, dans un futur proche, avec le télescope James Webb par exemple, dont le lancement est prévu en 2018», un système de vents et la bonne température sont observés «dans les couches supérieures de l’atmosphère d’une petite planète, il sera possible de dire si cette planète est habitable ou pas».

     

    Il sera même possible, à partir de ces données, «d’obtenir des informations sur la géologie de la planète en question»: en effet, si la friction est très efficace, « cela pourrait signifier la présence de grandes montagnes, ce qui impliquerait la présence d’une tectonique des plaques par exemple », qui constitue un indice fort de l'habitabilité d'une planète.

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Probing interstellar turbulence in cirrus with deep optical imaging: no sign of energy dissipation at 0.01 pc scale» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de déterminer les propriétés de la turbulence interstellaire de 10 pc à 0.01 pc, une gamme d'échelles spatiales encore jamais atteinte: ce travail a été réalisé dans le cadre d'un sondage de la structure de la matière interstellaire combinant des observations multi-longueur d'ondes obtenues depuis l'Espace avec Planck et WISE et au sol avec le CFHT.


    Soulignons tout d'abord que «l'innovation principale de ces travaux est l’utilisation d’un télescope optique (le CFHT) pour étudier la structure de la matière à très grande résolution spatiale, ce que ne permet pas les observations classiques du milieu interstellaire effectuées dans l'infrarouge». Ainsi, «une cartographie directe des nuages de poussières (les cirrus) situés à juste quelques centaines de parsec du Soleil a pu être réalisée en détectant la lumière diffusée par les grains interstellaires».

     

    Grâce à «des techniques d'observation profonde et de traitement d'image spécifiques développées dans le cadre du Large Programme MATLAS du CFHT», cette lumière de très faible brillance a été révélée: elle est apparue «sous forme d'un réseau complexe de filaments de toutes tailles».



    Comme «le gain en résolution permet d'atteindre les échelles où s’effectue la dissipation d’énergie de la turbulence interstellaire», il a pu être démontré «que l’échelle de dissipation du milieu interstellaire diffus est plus petite que 0.01 pc, ce qui apporte des contraintes fortes sur le mécanisme exact responsable de cette dissipation».

     

    Alors que l'émission optique des cirrus pollue «nombre d'images optiques profondes initialement destinées à cartographier les structures stellaires diffuses qui entourent les galaxies massives», cette étude prouve que cette composante véhicule «des informations précieuses sur les processus physiques en jeu dans le milieu interstellaire de notre Voie Lactée».

     

     


    votre commentaire