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Une étude, dont les résultats intitulés «Outburst flood at 1920 BCE supports historicity of China’s Great Flood and the Xia dynasty» ont été publiés dans la revue Science, révèle que des indices d'une inondation catastrophique à l’origine de l’établissement de la dynastie Xia (2200 av.J.C à 1766 av.JC), la première de la civilisation chinoise, auraient été retrouvés dans la province du Qinghai, au niveau des gorges de Jishi dans le bassin de Guanting.
Plus précisément, il est apparu qu'à «la suite d’un épisode pluvieux dévastateur», les eaux impétueuses du Huang He (fleuve Jaune) «seraient brutalement montées de plusieurs dizaines de mètres, ravageant tout sur leur passage»: en effet, «la découverte de restes humains liés à cette catastrophe majeure et leurs datations radiocarbones 14C, associés aux données stratigraphiques» permettent «d’en fixer la date à 1920 avant notre ère, réconciliant ainsi chronologies historiques et archéologiques».
Ce 'Déluge' chinois ferait débuter la dynastie mythique Xia et le règne de l’empereur Yu, deux à trois siècles après «la date traditionnellement retenue de 2200 avant notre ère». Comme «dans l’historiographie chinoise, la renommée de l’empereur Yu le grand est venue de sa capacité à maîtriser les eaux» («Le ShiJi, les 'Mémoires historiques' de Sima Qian (l’Hérodote chinois), relatent «les travaux d’aménagement hydraulique de ce souverain»), la première dynastie chinoise pourrait «bien s’être enracinée dans un événement naturel historique». De ce fait, cette étude tendrait à prouver que la dynastie Xia a réellement existé.
Il faut cependant remarquer «que dans l’histoire chinoise, le thème du déluge apparaît dans différentes légendes, que ce soit celles de fondations de la dynastie Xia autant que de leurs successeurs Shang (1570-1045 av. J.-C)». Elles seraient «à mettre en relation avec le culte du Fleuve Jaune situé au cœur de l’ancienne Chine». Dans ce cadre, «des souverains héroïques parviennent à vaincre les flots».
Ce «pouvoir régulateur sur les choses et les hommes» est à la source de la capacité de garantir l’ordre du monde qui peut être associée à des «grands principes dynastiques tels que le 'Mandat céleste', le Tian Ming, à l’origine du titre de 'fils du ciel' attribué aux empereurs de Chine».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A clock network for geodesy and fundamental science» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis pour la première fois de mesurer la différence de rythme de deux horloges atomiques ultraprécises éloignées de plusieurs centaines de kilomètres, grâce à une liaison par fibre optique: cette mesure «est 20 fois plus précise que les comparaisons actuelles d’horloges qui reposent sur le système GPS» et «10 000 fois plus rapide à résolution égale».
Notons tout d'abord qu'au cours des dernières années, «les horloges atomiques optiques, où un laser sonde une transition de référence entre deux niveaux quantiques d’un atome, ont connu des progrès très spectaculaires» puisque «ces horloges sont 100 fois plus précises que les horloges à césium qui servent actuellement à définir la seconde du Système international d’unités».
Cependant, jusqu'ici, cette précision n’était «utilisable qu’à proximité immédiate de l’horloge car les systèmes utilisés pour transmettre le signal d’horloge par voie satellitaire comme le GPS sont loin d’avoir la précision suffisante». En vue de contourner cette difficulté, l'étude ici présentée a effectué des mesures en transportant les signaux d’horloge «au moyen d’un faisceau laser conduit dans une liaison par fibre optique de 1400 km» et en compensant «l’atténuation de la lumière laser et les fluctuations introduites lors de sa propagation dans la fibre» grâce à la conception d'amplificateurs et de répéteurs «qui régénèrent le signal d’horloge en rendant négligeables ces fluctuations».
L'étude a «montré que cette méthode par fibre optique possède une résolution de 10^-19, environ 10000 fois meilleure que le GPS», largement suffisante pour comparer les horloges quantiques du SYRTE à Paris et du PTB à Braunschweig. La différence de fréquence relative mesurée de 2.10^-15 «reflète exactement les prédictions de la relativité générale pour la différence d’altitude de 20 mètres entre les deux sites» (5.10^-17, l'incertitude de ces horloges, qui «est donc 40 fois plus petite que l’effet observé (elle équivaut à une différence d’altitude de 50 cm)», démontre montre la bonne maîtrise des effets affectant ces deux horloges).
Comme dans les années à venir, la précision des nouvelles horloges quantiques «devrait excéder 10^-18, soit le milliardième de milliardième», la mesure du rythme de ces horloges «conduira à une sensibilité en altitude meilleure que le centimètre, ce qui excède les méthodes actuelles les plus performantes de géodésie». Ces horloges quantiques, en devenant «des senseurs gravitationnels ultrasensibles», ouvrent «le champ de la géodésie chronométrique».
Il en résulte que «les enjeux de la distribution par fibre optique de ces signaux ultra-précis sans aucune dégradation sont considérables», car «les retombées scientifiques seront très importantes, notamment dans le domaine des mesures de très grande précision, dans des expériences de test de relativité générale avec des horloges en orbite (future mission spatiale ACES) ou de physique fondamentale comme la recherche de matière noire, ou dans la synchronisation d’expériences sur de grandes distances».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Plant and animal DNA suggests first Americans took the coastal route» ont été publiés dans la revue Nature, remet en cause la thèse, dominante jusqu'ici, selon laquelle les premiers migrants venus d'Asie qui ont foulé le sol du Nouveau Monde ont emprunté à pied un corridor d'environ 1.500 km de long reliant la Sibérie et l'Alaska, qui s'est formé lorsque deux énormes glaciers couvrant le Canada actuel ont reculé.
Pour parvenir à cette remise en cause, «l'ADN des éléments conservés au sein des sédiments de l'ancien corridor» ont été analysés (tout a été séquencé, «des bactéries aux animaux», de sorte que «des traces de poissons, d'aigles, de mammifères et de plantes» ont été retrouvés), ce qui a permis de dresser «le tableau complet de son écosystème, montrant quand et comment la flore et la faune y ont émergé».
Selon cette étude, «la steppe n'a commencé à se former qu'il y a environ 12.600 années, suivie rapidement par l'apparition d'animaux tels que le bison, le mammouth laineux ou le campagnol». Comme avant cette date, «il n'y avait absolument pas de plantes ou d'animaux», le corridor était «incompatible avec un si long voyage», car les premiers migrants, chasseurs-cueilleurs, «qui ont foulé le sol du Nouveau Monde il y a plus de 13.000 ans, n'auraient pu survivre sur cette route», d'autant plus que «selon de nombreux archéologues, cette peuplade serait même arrivée plus tôt qu'on ne le pense».
Cette conclusion renforce une hypothèse alternative «défendue par certains scientifiques» qui est une voie qui longe le Pacifique depuis l'Alaska: cette voie, sans doute la plus rapide, «permettait aux premiers hommes de se nourrir aisément en exploitant les ressources de la mer, comme ils savaient très bien le faire». Cependant, les indices pouvant corroborer véritablement cette théorie «sont particulièrement difficiles à trouver car le niveau de l'océan a monté d'environ 66 mètres depuis cette période, immergeant la plupart des premiers lieux côtiers d'habitation».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Search for magnetic monopoles with the MoEDAL prototype trapping detector in 8 TeV proton-proton collisions at the LHC» ont été publiés dans la revue Journal of High Energy Physics, révèle que le détecteur MoEDAL (Monopole & Exotics Detector at the LHC) a circonscrit plus précisément la zone où pourrait se trouver le monopôle magnétique, une particule dont l'existence est encore hypothétique.
Rappelons tout d'abord que si le magnétisme a deux pôles, nord et sud, on ne parvient pas normalement à les séparer à la différence des charges électriques positives et négatives que l'on peut observer isolément. Cependant, alors que «personne n’a jamais vu une charge magnétique solitaire, c’est-à-dire un monopôle», l'existence des monopôles magnétiques a été prédite «pour la première fois par le physicien Paul Dirac dans les années 1930». La théorie laisse ainsi penser que le magnétisme pourrait «être une propriété de certaines particules élémentaires» de sorte que les monopôles magnétiques pourraient avoir un pôle nord ou un pôle sud.
Plus précisément, «on estime que les monopôles, s’ils existent, sont très massifs». De ce fait, «vu l’énergie sans précédent des collisions produites par le LHC, les physiciens pourraient parvenir à observer ces particules, à condition qu’elles soient suffisamment légères pour être à la portée du LHC». En effet, comme des «interactions photon-photon de haute énergie, par exemple, pourraient produire des paires de monopôles nord et sud» et comme les monopôles «pourraient laisser des traces du fait de leur charge magnétique ou de leur très haut pouvoir ionisant, que l’on estime environ 4700 fois plus élevé que celui des protons», l'expérience MoEDAL a été spécifiquement conçue pour rechercher ces effets.
Pour cela, «MoEDAL est constitué d’un détecteur en grande partie passif, installé à proximité de l’expérience LHCb». Il comprend, en particulier, «un système de détecteurs à pixels en silicone TimePix, utilisé pour surveiller l’environnement de l’expérience en temps réel». Comme «les monopôles sont censés être hautement ionisants», ils devraient laisser des traces «dans des détecteurs en plastique (NTD), examinés ensuite au microscope» et comme les monopôles devraient perdre leur énergie très rapidement, ils pourraient «être ralentis par un autre dispositif, constitué de détecteurs d’aluminium d’un poids de 0,8 tonne, qui agit comme un piège» («un monopôle piégé signalerait sa présence après coup, lors du 'balayage' des détecteurs par un magnétomètre, dont le but est de déceler une charge magnétique»).
Ainsi, grâce à ces dispositifs, la collaboration MoEDAL a pu fixer de nouvelles limites pour la masse des monopôles, en suivant «l’hypothèse d’un mode de production simple de ces particules hypothétiques» et en se basant «sur l’analyse de données enregistrées pendant la première période d’exploitation du LHC, quand la station de piégeage était encore au stade de prototype».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Eye lens radiocarbon reveals centuries of longevity in the Greenland shark (Somniosus microcephalus)» ont été publiés dans la revue Science, a permis de déterminer que les requins du Groenland (Somniosus microcephalus) sont les vertébrés ayant l'espérance de vie la plus importante, puisqu'ils peuvent atteindre l'âge de 400 ans.
Relevons tout d'abord que les requins du Groenland «ne grandissent que d'environ un centimètre par an» et qu'il «leur faut pas moins de 150 ans pour atteindre leur maturité sexuelle». Il découle de leur lent développement que ces créatures vivent «plus longtemps que les autres champions que sont les tortues des Galapagos (entre 150 et 200 ans d'espérance de vie) ou les baleines du Groenland (plus de 200 ans)». Une seule espèce animale au monde, la praire d'Islande, un coquillage, est connue pour avoir une longévité plus importante (elle est de 507 ans).
Pour déterminer la longévité du requin du Groenland, qui «est le plus gros poisson à voir le jour dans les eaux arctiques», l'étude ici présentée «s'est basée sur des analyses au carbone 14 effectuées sur les lentilles oculaires de 28 femelles pêchées par accident». En fait, des éléments sur l'âge des créatures marines peuvent être obtenus «en trouvant des traces de radiations atomiques dans leurs tissus, ces traces résultant des tests nucléaires menés depuis les années 1950».
Concrètement, l'analyse des deux plus grands requins, longs de 4,93 mètres et de 5,02 mètres a conduit l'étude à leur attribuer respectivement environ 335 ans et 392 ans" (pour fixer les idées, la plus vieille femelle pêchée accidentellement avait vu le jour «au milieu du règne de Louis XIII») et d'une manière générale, l'étude estime que «la durée de vie moyenne des requins du Groenland est d'environ 272 ans».
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