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Une étude, dont les résultats intitulés «Long-Term Training with a Brain-Machine Interface-Based Gait Protocol Induces Partial Neurological Recovery in Paraplegic Patients» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, révèle que, pour la première fois, «des personnes paraplégiques depuis des années (entre trois et treize) ont pu recouvrer des sensations et un contrôle partiel de leurs jambes grâce à un programme de rééducation cérébrale et physique innovant» et à l'utilisation d'exosquelettes, «des structures de soutien du corps pour la marche activées par la pensée».
Cet exploit a été réalisé en un an «avec ce qu’on appelle une interface cerveau-machine (système de liaison directe entre le cerveau et un ordinateur), sans aucune implantation de puce, d’électrode ou de stimulateur dans le corps». Plus précisément, chacun des huit patients de l'expérimentation, paralysés des deux jambes, «a dû s’imaginer en train de marcher à l’aide d’un avatar virtuel», ce qui a conduit à faire «réapparaître la représentation des membres inférieurs dans son cerveau».
La rééducation, qui «a probablement réactivé des nerfs de la moelle épinière qui avaient survécu au traumatisme à l’origine de la paraplégie (accident de voiture, chute…)» (Il pourrait «s’agir d’un petit nombre de fibres nerveuses résiduelles» suffisant pour transmettre des «signaux de la zone du cortex moteur du cerveau à la moelle épinière»), a «combiné une immersion intensive dans la réalité virtuelle, renforcée par des signaux visuels et tactiles (donnant la sensation de toucher le sol) reçus par le patient, et des exercices physiques, notamment sur tapis roulant».
A l'issue de cet entraînement, «les patients ont pu effectuer des mouvements volontaires». Ainsi, «au bout d’un an, les sensations et le contrôle musculaire de quatre patients s’étaient suffisamment améliorés pour que les médecins requalifient le niveau de leur paralysie, de paraplégie totale à partielle» et «au bout de vingt mois, ce nombre est passé à sept». En outre, la plupart des patients a «bénéficié d’une amélioration du contrôle de leur vessie et du fonctionnement de leur intestin, réduisant ainsi leur dépendance aux laxatifs et aux sondes, et donc le risque d’infection, l’une des principales causes de décès parmi eux».
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Une étude, dont les résultats intitulés «KIC 8462852 Faded Throughout the Kepler Mission» ont été soumis aux revues de l'American Astronomical Society et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis d'observer de nouvelles variations inexplicables dans la luminosité de l'étoile KIC 8462852, également connue sous le nom d’'étoile de Tabby' «en référence à l'astronome Tabetha S. Boyajian qui a attiré l’attention de la communauté scientifique,sur le comportement bizarre des variations de la luminosité de cet astre en 2015»).
Rappelons tout d'abord que KIC 8462852 est «une étoile jaune-blanc de la séquence principale située dans la constellation du Cygne à environ 1.480 années-lumière du Soleil». Cette étoile pose un problème car, dans «la courbe de lumière de KIC 8462852 enregistrée depuis quelques années par Kepler», les chutes de luminosité observées s’accordent mal avec celles causées par une exoplanète et, par ailleurs, les autres hypothèses avancées jusqu'ici pour expliquer ce phénomène ne sont pas convaincantes.
Pour sa part, l'étude ici présentée vient de montrer «que KIC 8462852 se comporte de façon encore plus bizarre qu’on ne l’imaginait» en s'appuyant sur l'ensemble «des enregistrements photométriques des variations de luminosité de l’étoile de Tabby observées et mesurées par Kepler au cours des quatre dernières années».
Il est ainsi apparu «qu’au cours des 1.000 premiers jours d'observation (un peu plus de deux ans et demi), l'étoile a connu une baisse relativement constante de sa luminosité, ce qui, au total, donne une diminution de 0,9%», tandis qu'au cours des 200 jours suivants, «la chute a été plus rapide, avec un total cette fois-ci de 2%».
Ces observations constituent une nouvelle énigme concernant l'étoile de Tabby: en effet, alors qu'on pourrait «rendre compte de la brusque diminution de la luminosité de 2 % en faisant intervenir un nuage de poussières et de gaz issu d’une collision entre deux planétésimaux», cette hypothèse n'expliquerait pas «la diminution de la brillance de l’étoile de 0,9 % en 1.000 jours». En définitive, d'après cette étude, «si les variations observées sont très probablement dues aux transits de quelque chose entre nous et l’étoile de Tabby et pas à l’activité de l’étoile elle-même», on ne sait pas «exactement de quoi il s'agit».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The Origin of High-Frequency Hearing in Whales» ont été publiés dans la revue Current biology et sont également disponibles en pdf, a permis, grâce à l'examen minutieux d'un fossile «déterré il y a environ 15 ans en Caroline du Sud», de montrer que les echovenator sandersi, parents des cétacés qui évoluaient il y a 27 millions d'années et qui ont «disparu il y a plusieurs millions d'années», étaient bien plus proches des cétacés d'aujourd'hui qu'on ne le pensait.
Pour effectuer l'analyse, «le fossile a été placé dans un scanner CT (technique d'imagerie médicale par traitement informatique permettant de numériser et reconstruire des structures anatomiques en 2D ou 3D)». Ainsi, «les os de l'oreille interne de l'echovenator sandersi, aussi appelé 'echo chasseur'» ont pu être étudiés.
La comparaison de leur structure «à celle des oreilles internes de deux hippopotames et 23 espèces de baleines (modernes ou disparues)» a fait apparaître «des similitudes entre le fossile et des espèces de notre temps». Plus précisément, echovenator sandersi «possède des fonctionnalités qu'ont encore aujourd'hui les odonocètes, aussi appelés baleines à dents» qui constituent un sous-ordre de cétacés comprenant notamment «les dauphins, marsouins, bélugas, cachalots».
Les odonocètes «peuvent entendre des fréquences ultrasoniques et les utiliser pour localiser des proies ou prédateurs», ce que l'echovenator était en mesure de faire «il y a au moins 27 millions d'années». Parmi les odonocètes, «ceux percevant le mieux les ultrasons sont les marsouins, sensibles à environ 160 000 hertz (utilisé comme unité de mesure de la fréquence des ultrasons) contre un maximum de 20 000 hertz pour l'homme, qui est le minimum dans la gamme de fréquence des ultrasons».
Pour le moment, il n'y a aucun moyen de savoir quelle était la gamme de fréquence de vocalisations de l'animal fossilisé. Cependant, l'analyse prouve «que les cétacés sont dotés de capacités auditives très développées depuis bien plus longtemps que prévu». L'étude avance même l'hypothèse «que la capacité d'audience à haute fréquence pourrait avoir vu le jour chez l'ancêtre commun des odonocètes et cétacés à fanons il y a au moins 43 millions d'années».
En outre, les capacités auditives des «dauphins, baleines et autres mammifères marins» qui «utilisent toujours les ultrasons pour chasser et communiquer» se seraient «davantage développées au fil des années». En effet, «la taille du canal du ganglion spiral de l'echovenator est proportionnellement similaire à celle des basilosaurus, qui est à son tour plus grande que celle des cétacés à fanons ou des hippopotames»: ces observations impliquent que «l'echovenator pouvait entendre des fréquences ultrasoniques», mais que «cette capacité à traiter des sons était réduite comparé aux cétacés existants».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A lack of classical Cepheids in the inner part of the Galactic disk» ont été publiés dans la revue MNRAS et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, renforce l'hypothèse que la formation stellaire se serait arrêtée depuis des centaines de millions d’années dans une partie de la région centrale de la Voie lactée.
Rappelons tout d'abord que l'extinction stellaire qui découle du fait que la matière interstellaire absorbe une partie de la lumière des étoiles, rend difficile l'analyse de la structure et de l'histoire de la Voie lactée. Ce phénomène se produit tout particulièrement dans le bulbe de notre Galaxie, qui «contient beaucoup de vieilles étoiles, dites de population II» et, plus généralement, «dans la région centrale du disque galactique».
De ce fait, en vue d'évaluer la formation des jeunes étoiles dans cette zone, l'étude ici présentée est partie «à la chasse aux céphéides», car «certaines classes de céphéides sont des étoiles jeunes, âgées de 10 à 300 millions d’années». Pour cela, elle «a utilisé les observations dans le domaine de l’infrarouge effectuées avec un télescope de l'Observatoire astronomique sud-africain, SAAO (South African Astronomical Observatory), situé dans la province du Cap-du-Nord, environ 300 km au nord de la ville du Cap, dans le cadre du projet ISRF (Infrared Survey Facility)».
Il est alors apparu que les céphéides seraient «bien présentes jusqu'à environ 150 années-lumière du centre de la Galaxie», mais qu'au-delà «dans un rayon de 8.000 années-lumière environ (rappelons que le Soleil est lui à environ 26.000 années-lumière du centre)» ce serait «le désert ou presque». Ces observations, qui laissent penser «qu’il n’y a pas de jeunes étoiles, ou très peu, dans cette région», concordent «avec ceux déjà obtenus dans le domaine des ondes radio par certains astronomes».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Plant-Mediated Effects on Mosquito Capacity to Transmit Human Malaria» ont été publiés dans la revue PLOS Pathogens, a permis, pour la première fois, de mettre en évidence que les sources naturelles de sucre contenues dans les plantes et les fruits consommés par les moustiques influencent la transmission du paludisme.
Rappelons tout d'abord que le paludisme, qui est «dû à un parasite, Plasmodium falciparum, transmis à l’homme par des moustiques femelles (appelés vecteurs) du genre Anopheles», est la «maladie parasitaire la plus répandue au monde» (elle est «responsable de plus de 430 000 décès chaque année, dont 90 % sur le continent Africain»).
Alors que ces vecteurs «se nourrissent de sang (humain et animal), mais aussi de sources naturelles de sucres végétaux, comme le nectar des plantes», des recherches récentes «ont montré que cette alimentation sucrée avait un impact sur la durée de vie des moustiques». Afin d'en apprendre plus, l'étude ici présentée s'est focalisée sur «l'alimentation du moustique Anopheles coluzzii, un des vecteurs majeurs de Plasmodium falciparum en Afrique subsaharienne».
Plus précisément, «l’incidence des sources naturelles de sucre contenues dans différentes plantes sur les interactions entre le moustique et le parasite responsable du paludisme» a été analysée. Pour cela, des moustiques «ont été nourris en laboratoire, avec des sucres naturels, issus de nectars de plantes ornementales (Barleria lupilina et Thevetia neriifolia) et de fruits (mangue et raisin sauvage) collectés dans les jardins et parcs de la ville de Bobo Dioulasso (Burkina Faso)», tandis qu'un groupe de moustiques témoin a reçu «une solution d’eau glucosée à 5 %».
Ensuite, «24h après, les moustiques se sont vu offrir un repas de sang infecté par Plasmodium falciparum» et «pendant 14 jours (durée de développement du parasite dans le moustique)», l'alimentation «avec l’une des sources de sucre (fleur, fruit ou solution glucosée)» a été poursuivie.
Grâce à «des observations microscopiques combinées à une modélisation épidémiologique», il est alors apparu «que l’alimentation en sucres naturels influençait significativement le développement du parasite, la fécondité des moustiques ainsi que leur longévité»: plus précisément, «les vecteurs nourris à base de nectar de T. neriifolia ont montré une baisse de 30 % de leur capacité de transmission du paludisme, alors que ceux gorgés de nectar de L. microcarpa et de B. lupilina voyaient leur potentiel de transmission augmenter respectivement de 30 et 40 %».
Pour l'instant, les mécanismes d’actions précis sont inconnus (une hypothèse est «que des composés métabolites secondaires toxiques pour le parasite pourraient être impliqués»). Cependant, ces observations «laissent entrevoir de nouvelles stratégies de lutte contre le paludisme, comme par exemple la plantation d'espèces végétales qui affectent négativement la capacité vectorielle des moustiques».
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