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    Une étude, dont les résultats intitulés «Under the Skin of a Lion: Unique Evidence of Upper Paleolithic Exploitation and Use of Cave Lion (Panthera spelaea) from the Lower Gallery of La Garma (Spain)» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, laisse penser, à partir de recherches menée dans la grotte de Garma, au Nord de l’Espagne, qu'en 14000 ans av. J-C, au Pléistocène supérieur, l’homme, qui a côtoyé bon nombre de grands carnivores, ne les chassait pas seulement pour se nourrir, mais aussi pour répondre à un but culturel et symbolique.

     

    Indiquons tout d'abord que la grotte de Garma, «constituée de 300 mètres de galeries rectilignes», est «connue pour avoir accueilli des rituels humains». Comme «l'entrée fut bloquée pendant le Pléistocène supérieur», cela «empêcha toute sédimentation, gardant le sol paléolithique d’origine intact».

     

    Notons également que «la plupart des matériaux retrouvés dans cette grotte sont des restes d’animaux, et notamment des phalanges de lions des cavernes, Panthera spelaea fossilis, espèce considérée comme la plus grande espèce de lions ayant jamais foulé la terre». En outre, il est apparu que les os récupérés «portaient pratiquement tous des marques (traits, déchirures) visiblement effectuées au silex», un genre de traces «typique d’une technique que l’on retrouve toujours chez les chasseurs modernes» qui consiste à retirer la peau de l’animal «de manière à ce que les griffes restent accrochées à celle-ci».

     

    Enfin, «la distribution de ces phalanges montre que les peaux, d’ordinaire utilisées comme vêtements, étaient alors employées comme ornement de sol». L'hypothèse «que ces peaux n’étaient pas utilisées uniquement comme couverture de sol mais également comme trophées» est étayée par «le faible nombre d’os retrouvés et la présence de peaux à seulement certains endroits de la grotte».

     

    Alors que «beaucoup de fossiles datant du Pléistocène supérieur» ont été retrouvés en Europe, c'est la première fois, qu'il existe des preuves du rôle des hommes dans leur accumulation et dans la transformation des os. Cependant, du fait que «peu de fossiles de lions ont été retrouvés», il semble que «cette chasse était exceptionnelle et avait un but uniquement symbolique, puisque le lion représente la puissance et la mythification du danger».

     

    Comme ces restes de lions des cavernes sont les derniers à avoir été découverts (une datation au carbone 14 indique que «ces phalanges seraient âgées de 14500-14000 av. J-C»), il est probable que les lions des cavernes se sont éteints «peu de temps après» et que l’homme a «pu participer à l’extinction de ces animaux, bien que les chasses semblaient être des événements rares».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Photonic multilayer structure of Begonia chloroplasts enhances photosynthetic efficiency» ont été publiés dans la revue Nature Plants, révèle que Begonia pavonina, qui reflète la lumière bleue, améliore, grâce à un effet quantique, sa fonction photosynthétique.

     

    Rappelons tout d'abord que Begonia pavonina «est une variété de bégonias qui pousse en altitude dans les forêts tropicales du sud-est asiatique et principalement en Malaisie». Son nom de bégonia paon lui vient du fait que «la couleur de ses feuilles bleu métal» évoque «l'iridescence des plumes de paon».

     

    Ce bégonia prospère dans la nature, «sous le couvert épais des espèces végétales tropicales qui occultent presque toute la lumière du Soleil». La plante, qui «exploite au maximum le peu de lumière qu'elle reçoit», est adaptée à cette faible luminosité, grâce à ses chloroplastes.

     

    Plus précisément, les chloroplastes, qui sont, au cœur des feuilles, «les usines chargées de transformer la lumière du Soleil en énergie chimique» (photosynthèse), contiennent «des petites membranes réunies en piles appelées thylakoïdes dont le rôle est d'absorber la lumière». Or, alors qu'habituellement, «les piles de thylakoïdes ont une taille variable et une répartition aléatoire dans les chloroplastes», l'examen au microscope électronique des chloroplastes du bégonia paon indique qu'ils «se composent de piles uniformes de trois à quatre thylakoïdes régulièrement espacées».

     

    Ces véritables cristaux photoniques sont «capables de modifier la propagation de la lumière en leur sein»: d'une part, cette disposition «favorise l'absorption de la partie vert-rouge du spectre lumineux» et, d'autre part, elle «reflète fortement les longueurs d'onde associées à la lumière bleue, ce qui explique la coloration des feuilles». En fait, «cette perte de lumière bleue n'est pas gênante», car «dans les forêts malaisiennes, la partie bleue du spectre est filtrée par la canopée et n'atteint pratiquement pas le sol à l'inverse de la lumière verte qui parvient jusqu'à la plante».

     

    De plus, il est apparu «que dans les chloroplastes la lumière verte était ralentie, un effet quantique appelé lumière lente» qui permet «une meilleure absorption de cette dernière» («l'amélioration du rendement de la photosynthèse est de 5 à 10%»). Il en ressort que les chloroplastes, «habituellement considérés comme une machinerie cellulaire dont le rôle est de convertir la lumière en énergie», doivent désormais être aussi considérés «comme des structures qui contrôlent la propagation et la capture de la lumière».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Long-lasting seismic repeaters in the Central Basin of the Main Marmara Fault» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de montrer pour la première fois que de petits séismes se répètent à l’identique tous les 8 mois depuis au moins 8 ans sur la faille de Marmara qui passe sous la mer de Marmara à proximité de la mégapole d'Istanbul, ce qui pourrait réduire le risque sismique dans la région.

     

    Rappelons tout d'abord que «La faille anatolienne nord (FNA) présente un risque sismique important pour les grandes villes situées autour de la région de la mer de Marmara et tout particulièrement pour la mégapole d’Istanbul», car «un long segment de cette faille est actuellement très proche de la rupture». Ce segment est «une lacune sismique d’environ 150 km de long correspondant à la faille principale de Marmara (MMF)».


    Pour l’évaluation de l’aléa sismique dans la région, il est fondamental «de savoir si la faille de Marmara est totalement ou partiellement bloquée», car «le long des segments bloqués, les failles accumulent une énergie de déformation qui se relâche brusquement lors de grands tremblements de terre» tandis que si, «comme le suggèrent plusieurs études récentes», il existe «des segments le long de la FNA qui relâchent une partie de leur chargement tectonique par fluage sans activité sismique importante», l’énergie de déformation accumulée est «sensiblement réduite».



    Pour avoir «des informations sur le mode de fonctionnement de la faille de Marmara», l'étude ici présentée s'est focalisée sur les «tremblements de terre répétitifs ('repeaters'), c’est-à-dire aux petits séismes se répétant exactement au même endroit sur la faille». Neuf groupes de tels événements sismiques très semblables, «parmi les milliers d’événements enregistrés lors du suivi de la sismicité du bassin central de la mer de Marmara entre 2008 et 2015» ont été ainsi isolés.

     

    Comme ces groupes d’événements sont fortement corrélés «sur une très longue fenêtre de temps (correspondant à leur durée totale)» (plus précisément, «toutes les phases des formes d’onde, y compris les arrivées directes, les phases converties et la coda sont extrêmement similaires»), la probabilité qu'ils «proviennent de la même aspérité» est très grande. Une technique d’interférométrie de coda, a alors permis de conclure «que les événements de chaque groupe sont co-localisés à quelques centaines de mètres près».

     

    De plus, «leurs mécanismes au foyer semblent également être très cohérents avec le contexte de décrochement de la MMF et «les phases converties au fond du bassin sédimentaire (à 6 km de profondeur) confirment la localisation profonde de cet ensemble d’événements pourtant tous petits (magnitude Mw entre 1 et 2.5)».

     

    Grâce à l'analyse spectrale, «la mécanique globale de la source de ces événements, à savoir une zone de rupture de l’ordre de 100 m avec une très faible chute de contrainte (environ 10 bars)» a pu être décrite. Une «indépendance vis-à-vis des plus grands tremblements de terre régionaux» ajoutée à «cette faible chute de contrainte» suggère «que la région est en régime ductile avec un niveau de contrainte élevé».


    En conséquence, «toutes ces observations montrent que ces groupes d’événements sont des séismes répétitifs le long de la FNA» et «l'analyse détaillée de leur chronologie indique l’existence de deux horloges internes»: d'une part, «une échelle de temps courte de quelques heures, liée aux séquences intermittentes d’événements comme les répliques possiblement associées à la relaxation post-sismique» et, d'autre part, «une échelle de temps longue de 7,6 mois avec une récurrence quasi-périodique liée vraisemblablement à des processus d’accélération du fluage».

     

    Comme la somme de l’ensemble des glissements cumulés de chaque groupe d’événements répétitifs «concorde avec le glissement géodésique de 23 mm/an mesuré par GPS», il apparaît «que tous les événements répétitifs appartiennent à une même grande aspérité de 10 km et sont les multiples réponses de sa déformation d’ensemble». Ainsi, le fait qu'une «partie importante de la région de Marmara subit un glissement en fluage important» pourrait «réduire le risque sismique dans la région».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Chimpanzee genomic diversity reveals ancient admixture with bonobos» ont été publiés dans la revue Science, a permis, grâce à la génétique, de mettre en évidence que des croisements entre chimpanzés et bonobos, les deux plus proches cousins de l'homme, se sont produits à plusieurs reprises dans le passé: il apparaît ainsi que «1% des gènes des chimpanzés proviennent des bonobos».

     

    Tout d'abord, cette étude génétique a confirmé que «les chimpanzés et les bonobos ont divergé d'un ancêtre commun», il y a environ 1,5 million d'années, et a mis en évidence «l'existence de quatre sous-espèces de chimpanzés dans différentes régions» de l'Afrique tropicale.

     

    Cependant, alors que, jusqu'ici, «les scientifiques pensaient qu'un échange de gènes était impossible car les deux espèces étaient physiquement séparées par le fleuve Congo», le séquençage des génomes abouti à détecter «deux échanges ultérieurs»: le premier «il y a entre 200.000 et 550.000 ans» et le second «il y a 150.000 ans», ce qui suppose «que certains primates ont réussi à traverser le fleuve».

     

    Ces croisements, «qui rappellent ceux survenus entre les humains et leur cousin éteint, l'homme de Néandertal» («le génome des humains, à l'exception de ceux d'origine africaine, contient en effet entre 1% et 3% de gènes néandertaliens»), suggèrent «que des croisements entre des espèces de primates proches pourraient en fait avoir été fréquents parmi les ancêtres de l'homme et des grands singes actuels».

     

    Comme «le génome entier de 75 chimpanzés et bonobos vivant dans dix pays africains, dont 40 chimpanzés nouveaux-nés venus au monde dans des zones géographiques connues» a été séquencé, cette étude montre que la génomique va pouvoir aider les efforts de conservation en permettant de «remettre en liberté dans la nature les chimpanzés capturés illégalement» à partir de l'identification de leur l'origine géographique.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Remarkable preservation of brain tissues in an Early Cretaceous iguanodontian dinosaur» ont été publiés dans la revue de The Geological Society of London (Geological Society, London, Special Publications), rapporte l'analyse des restes fossilisés d'un cerveau de dinosaure, retrouvés, en 2004 par Jamie Hiscocks, un chasseur de fossiles amateur, qui prospectait le rivage de la ville de Bexhill, dans le Sussex (Royaume-Uni).

     

    Jamie Hiscocks, qui suspectait que l'étrange pierre de couleur brune qu'il avait découvert était le «moulage interne d'une boîte crânienne», avait apporté «sa trouvaille à Martin Brasier qui le convainquit de la lui laisser, devinant qu'il était peut-être en présence d'une découverte majeure». Cependant, il a fallu plusieurs années «avant que les chercheurs puissent arriver à la conclusion ferme que tel était bien le cas», autrement dit, qu'il s'agissait «de restes fossilisés de tissus mous appartenant à un cerveau».

     

    Indiquons tout d'abord que la région de Bexhill renferme des fossiles qui «proviennent de plantes et d'animaux qui vivaient il y a environ 130 millions d'années, donc à l'époque du Crétacé inférieur, dans une plaine d'inondation contenant des lacs et des marécages».

     

    Comme Bexhill est, en particulier, «connue pour ses pistes de traces de dinosaures qui semblent avoir été laissées par des iguanodons, des herbivores bien connus», la taille du fossile trouvé par Jamie Hiscocks, laisse penser qu'il s'agit bien «d'un fossile de cerveau d'iguanodon ou, pour le moins, d'un animal qui lui est fortement apparenté, ce que semble confirmer l'anatomie de ce cerveau». Cependant, «on trouve aussi, à Bexhill, des restes de Polacanthus, un autre herbivore, et de Baryonyx, un genre de dinosaure théropode carnivore de la famille des Spinosauridae»...

     

    En tout cas, l'analyse du fossile «en utilisant notamment un microscope électronique à balayage», a permis d'identifier «des méninges (la membrane qui entoure le cortex proprement dit) ainsi que les traces de brins de collagène et des vaisseaux sanguins». De plus, «l'anatomie et les caractéristiques de ce cerveau fossilisé montrent des similitudes avec les cerveaux des oiseaux et des crocodiles».

     

    Par ailleurs, il semble («mais cela n'est pas encore démontré») «que ce cerveau devait être en contact avec la boîte crânienne et, donc, que le cerveau des dinosaures, que l'on croyait en général isolé de celle-ci car enrobé dans un système sanguin développé, ne faisait pas la moitié de la taille de leur boîte crânienne» (Cette indication suggère que leur intelligence était plus développée que ce que l'on supposait jusqu'ici).

     

    Pour finir, soulignons qu'il a fallu des conditions bien particulières pour qu'un tel fossile de dinosaure parviennent jusqu'à nous. Comme «un enfouissement rapide et un milieu pauvre en oxygène empêchant des bactéries de détruire les tissus mous avant qu'ils ne se minéralisent» sont requis, l'hypothèse avancée est que «le crâne du dinosaure a dû se trouver dans une tourbière, avec de l'eau acide, et dans une position telle que le sommet du crâne touchait le fond».

     

     

     


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