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Une étude, dont les résultats intitulés «The origin and degassing history of the Earth's atmosphere revealed by Archean xenon» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis, grâce à l'analyse de roches très anciennes (Archéen), de renforcer l'hypothèse d'une origine cométaire de l'atmosphère terrestre.
Notons tout d'abord que lorsque la future Terre s'est formée par accrétion, «elle n'a pu retenir les éléments les plus volatils, notamment les gaz rares comme le xénon. De ce fait, leur présence au sein de la planète provient de «dotations tardives, venues de l'espace»: ainsi, «le Soleil et les météorites ont pu contribuer à enrichir en gaz rares le manteau de la jeune Terre en formation».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a regardé «par la fenêtre de minuscules bulles d'eau piégées dans des quartz trouvés dans des forages en Afrique du Sud» dans la région de Barberton, datant de 3,3 milliards d'années, afin d'analyser la composition isotopique du xénon qui devait «permettre, comme une empreinte digitale, de retrouver la source» de ce gaz.
Il y a, en réalité, un 'paradoxe du xénon': «la Terre a trop de versions lourdes de cet élément, comparativement au 'Q-Xe' (le chondritique, donc celui des astéroïdes) et le 'SW-Xe' (celui du vent solaire)», ce qui amène «à postuler un mystérieux 'U-Xe' (peut-être pour unknown, inconnu), purement théorique».
Il est alors apparu que la quantité et l'abondance isotopique du xénon, mesurées «avec une précision inégalée» dans l'air du Mésoarchéen, montrent «que la source de xénon correspond bien à ce U-Xe théorique» et qu'en conséquence, «les comètes ont pu assurer cet apport lors de la fin de l'accrétion».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Genome-wide association meta-analysis of 78,308 individuals identifies new loci and genes influencing human intelligence» ont été publiés dans la revue Nature Genetics, rapporte que quarante nouveaux gènes associés à l'intelligence ont été identifiés.
Plus précisément, cette étude, «la plus vaste menée jusqu'à maintenant sur le sujet», a examiné le lien entre le génome et les résultats à des tests d´intelligence de «plus de 78.000 individus de souche européenne, adultes et enfants». Elle a ainsi permis de débusquer «52 gènes associés au QI dont 40 jusqu'ici inconnus».
Pour la plupart, «ces gènes ont une fonction dans le cerveau et plus particulièrement dans la régulation du développement cellulaire». Il en découle «pour la première fois des indices clairs sur les mécanismes biologiques sous-jacents de l'intelligence».
De plus, il apparaît que les variations de ces gènes sont «en lien avec d'autres traits, tels que la réussite scolaire, la maladie d'Alzheimer, la schizophrénie, les symptômes dépressifs, la taille ou encore l'autisme»: ainsi, «une variante associée à une augmentation de l'intelligence est également associée à un risque accru du trouble du spectre autistique» tandis qu'une autre «peut être reliée à une diminution de l'indice de masse corporelle» et une troisième «à un risque réduit de schizophrénie».
Ce travail doit être poursuivi afin d'identifier «la totalité des gènes qui prennent part à l'intelligence»: le nombre de ces gènes pourraient être entre 800 et 1.200.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Explosive eruption, flank collapse and megatsunami at Tenerife ca. 170 ka» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis, grâce à l'analyse des traces géologiques d’un tsunami à Tenerife de proposer un scénario original de glissement de flanc rétrogressif associé à une éruption volcanique majeure de style explosif.
Notons tout d'abord, que «les volcans boucliers* océaniques subissent régulièrement des phases de destruction massive de leurs flancs, impliquant des volumes de plusieurs dizaines voire centaines de km³» et que «ces gigantesques glissements de terrain représentent potentiellement un risque de faible fréquence mais de forte magnitude, notamment du fait des tsunamis qu’ils peuvent engendrer».
Rappelons à ce propos que «les tsunamis sont des agents de transport particulièrement puissants» impliquant «des transferts sédimentaires importants entre la plateforme péri-continentale et les milieux côtiers (jusqu’à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres dans le cas de tsunamis majeurs tels que ceux de Sumatra en 2004 et du Japon en 2011)».
Comme «les dépôts de sable, boue et blocs laissés à terre par un tsunami sont parfois préservés dans les archives sédimentaires, devenant ainsi leur trace géologique», les sédimentologues peuvent tirer profit de ces dépôts pour dater et reconstituer les tsunamis du passé.
Alors que jusqu'à présent, «les facteurs de déclenchement et les processus physiques» contrôlant les glissements à l'origine de ces tsunamis sont peu contraints, «du fait de l’absence d’observations historiques et de données instrumentales», l'étude ici présentée, réalisée «dans le cadre du projet européen ASTARTE (Assessment, STrategy And Risk reduction for Tsunamis in Europe - FP7 ENV.2013.6.4-3)», a analysé «la répartition spatiale, la structure et la composition de dépôts de tsunami sur la côte nord-ouest de l’île de Tenerife».
Il est ainsi apparu que «deux tsunamis se succédant dans un laps de temps très court il y a environ 170 milliers d’années». Plus précisément, les deux dépôts de tsunami sont constitués «de conglomérats chaotiques où se mélangent divers types de roches volcaniques et de fossiles marins (coquilles de bivalves, gastropodes, fragments de coraux, foraminifères) voire continentaux (os de lézards, gastropodes)»: la faune marine, exceptionnellement riche et de composition inhabituelle, «reflète un mélange d’environnements différents allant du supra-littoral au bathyal».
Concrètement, «les traces du premier tsunami ont pu être retrouvées jusqu’à une altitude de 50 m sur la pointe nord-ouest de Tenerife, tandis que les dépôts du second tsunami atteignent localement une altitude de 132 m». Le deuxième tsunami se différencie aussi du premier par «la présence de nombreuses ponces phonolitiques, associées notamment à des obsidiennes et des syénites».
Comme le substratum local est «exclusivement basaltique (coulées datées à 194 ka et 178 ka, sous les dépôts de tsunami)», il en résulte que «ces roches proviennent du volcanisme différencié de l’édifice central Las Cañadas (proche de l’actuel volcan Teide), situé à plus de 20 km des dépôts de tsunami».
Il a été déterminé que «la composition des ponces en éléments majeurs et traces est similaire à celles des phonolites du cycle éruptif Diego Hernandez III (DH III), s’achevant par l’éruption plinienne d’El Abrigo (180-170 ka) et l’éviscération quasi-totale du système magmatique superficiel (1-2 km sous le niveau de la mer)».
En fait, «les produits du cycle DH III se distinguent notamment par leurs rapports Si/Al et Nb/Zr plus élevés que les cycles éruptifs précédents (DH I et DH II)» et «les produits de l’ignimbrite finale émise lors de l’éruption d’El Abrigo», absents du premier dépôt de tsunami», ont «été incorporés au second tsunami».
Grâce à ces éléments, «le scénario complexe qui a vu la destruction massive du flanc nord de Tenerife et la formation de la caldera de Las Cañadas il y a 170 milliers d’années» a pu être élucidé pour la première fois. D'abord, «pour des raisons qui restent à déterminer et qui sont peut-être liées à la réactivation du système magmatique sous Tenerife, la partie sous-marine du flanc nord de l’île commence à se déstabiliser, produisant une première série de glissements et turbidites de composition essentiellement basaltique». C'est à la suite de l'un de ces premiers glissements (~40 km³) que survient le premier tsunami inondant Tenerife.
Alors «que s’amplifie l’activité explosive au sommet du volcan Las Cañadas», la «déstabilisation rétrogressive du flanc se poursuit»: les ignimbrites recouvrent une grande partie de l’île comprenant «les côtes déjà dévastées par le premier tsunami». Pour finir, «l'éruption s’achève par la destruction totale du sommet et du flanc nord de l’édifice Las Cañadas, produisant une avalanche de débris d’un volume estimé à ~15 km³», qui «est à l’origine du second tsunami, dont les vagues vont atteindre des altitudes de plus de 130 m sur la côte nord-ouest de l’île». En fin de compte, «le volcan qui culminait à plus de 3500 m d’altitude est littéralement décapité et éventré par les glissements successifs, laissant une cicatrice béante d’un volume de 170 km³».
Soulignons pour terminer que ce scénario est «inédit pour un volcan bouclier d’île océanique», car si «on connaissait déjà l’existence de ces grands glissements de flancs, ainsi que celle d’éruptions très explosives au centre de Tenerife», la combinaison et les interactions probables entre ces deux phénomènes «représentent un nouveau style d’évènement volcano-tectonique, révélé par l’intermédiaire des dépôts de tsunami».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Une étude, dont les résultats intitulés «The changing nature of rainfall during the early history of Mars» sont publiés dans la revue Icarus, a permis de décrire à quoi ressemblaient les pluies de l'atmosphère martienne primitive, quand Mars «n'avait pas encore un milliard d'années».
Rappelons tout d'abord qu'après sa formation, Mars était enveloppée d'une épaisse atmosphère et, comme l'eau «qui était présente à l'état liquide rendait la planète potentiellement habitable», les conditions «étaient favorables pour accueillir la vie».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a inféré la taille des gouttes d'eau des pluies sur Mars à cette époque «en considérant la pression atmosphérique qui régnait au cours du Noachien, la première ère géologique martienne» et «en s'appuyant sur des recherches quant aux effets (écologiques, économiques...) de l'érosion des pluies sur Terre».
Plus précisément, il apparaît dans un premier temps qu'avec «une pression atmosphérique en surface quatre fois supérieure à celle de la Terre d'aujourd'hui», la jeune planète, «deux fois plus petite et dix fois moins massive», ne devait pas recevoir «à proprement parler» de pluies, puisqu'au cours de cette période, il y avait essentiellement du brouillard, «des gouttelettes qui ne dépassaient pas les 3 mm de diamètre», insuffisantes pour laisser des traces notables sur le sol.
Cependant, «plusieurs centaines de millions d'années plus tard», les gouttes d'eau ont commencé à grossir en raison de l'évolution de l'atmosphère de Mars: en effet, plus elle s'effritait sous l'action du vent solaire, plus la pression est descendue.
Ainsi, au moment où la pression a atteint 1,5 bar, les pluies sont «devenues potentiellement dévastatrices, en mesure de creuser des vallées qui sont encore visibles des milliards d'années plus tard»: alors, les gouttes pouvaient «mesurer 7,3 mm et s'abattre avec force sur le sol».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Flowering after disaster: Early Danian buckthorn (Rhamnaceae) flowers and leaves from Patagonia» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, présente des images d'empreintes fossilisées dans des schistes, datant de 65 millions d'années, de petites fleurs bien ouvertes, de quelques millimètres de diamètre, qui ont donc fleuri peu de temps après la catastrophe du Crétacé-Tertiaire (crise KT) qui a dévasté la Terre.
Ces fleurs ont été classées «dans les rhamnacées, une famille qui existe encore aujourd'hui» (en France, la bourdaine en fait partie) et leur floraison a eu lieu «juste après la catastrophe planétaire du Crétacé-Tertiaire, qui a eu raison des dinosaures et de nombreux autres animaux» et a affecté considérablement les plantes («les fougères ont longtemps dominé les paysages post-apocalyptiques» tandis que «les plantes à fleurs (les angiospermes), qui existaient déjà, ont mis plus de temps pour conquérir les terres fermes»).
Alors que l'histoire des plantes à fleurs est mal connue à cette époque, en particulier dans l'hémisphère sud où «le mégacontinent Gondwana s'était séparé de la Laurasie et avait commencé à se fragmenter pour donner, plus tard, les masses continentales de l'hémisphère sud, l'Afrique, l'Antarctique, l'Australie, l'Amérique du sud, l'Inde, Madagascar...», il apparaît que les fleurs fossiles de cette étude «viennent de la côte atlantique de la Patagonie, au sud de l'Argentine, plus précisément de la formation Salamanca, particulièrement bien datée, et qui a offert d'autres fossiles, montrant notamment une forêt de conifères».
Ces rhamnacées «ont fleuri au Paléocène, la première grande période qui a succédé au Crétacé, et plus précisément au Danien, le premier étage géologique, donc durant les premiers millions d'années après le cataclysme, causé par la chute d'un astéroïde ou les épanchements volcaniques du Deccan». Elles sont actuellement les «fleurs fossiles les plus anciennes que l'on ait retrouvées en Amérique du sud, et peut-être dans tout l'hémisphère sud» (en fait, «ce sont les seules fleurs du Danien dont on puisse être sûr de l'âge», car si «des fossiles d'Angiospermes bien plus anciens sont connus», il s'agit dans ces cas de graines).
Cette découverte démontrerait ainsi «que la grande famille des phamnacées (900 espèces aujourd'hui) est apparue bien avant l'extinction des dinosaures et qu'au sud de l'Amérique, bien loin du Mexique où est tombé l'astéroïde, elle a résisté, se répandant ensuite sur les terres de l'hémisphère sud».
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