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Une étude, dont les résultats intitulés «A larval ‘princess pheromone’ identifies future ant queens based on their juvenile hormone content» ont été publiés dans la revue Animal Behavior, a permis de découvrir que des messages chimiques émis par les larves des fourmis sauteuses d'Inde (Harpegnathos saltator) informent les ouvrières du statut de l'individu à naître.
Notons tout d'abord que, dans la famille des Formicidae, les fourmis sauteuses d'Inde, dotées de redoutables mandibules, ont la capacité d'effectuer des sauts de quelques centimètres et présentent «la différence la plus minime entre les reines et les ouvrières», car ces dernières «peuvent pondre des œufs». Cette singularité est associée, selon l'étude ici présentée, à une technique spécifique «pour contrôler les naissances des individus ailés qui seront destinées à fonder de nouvelles colonies».
Cette recherche est partie du fait que «des ouvrières harcèlent régulièrement des larves, les mordant férocement sans toutefois les tuer». Pour expliquer ce comportement, une première expérience a consisté à prélever la cire «qui oint la cuticule de grosses larves visiblement destinées à devenir des reines, afin de la comparer avec celle récupérée auprès de petites prévues pour être des ouvrières». Il est ainsi apparu «que la composition chimique de ces couches cireuses est clairement différente».
Ensuite, de la cire de reine déposée sur la larve d’une ouvrière a permis d'observer «que les ouvrières réagissaient immédiatement en molestant cette larve». En outre, l'utilisation d'une hormone nécessaire pour le développement d’une reine, a produit «des larves produisant les phéromones propres aux reines», ce qui a provoqué la réaction des ouvrières. En fait, «les morsures et les coups portés induisent un arrêt de la transformation de la larve en reine pour lui faire emprunter le sort plus modeste d’ouvrière».
Ainsi, ces phéromones 'princesses' constituent selon l'étude «un excellent moyen de réguler les naissances et d’éviter les erreurs de saison», car comme les reines «n’éclosent qu’au début de la saison des pluies», si «une larve tente de devenir reine au milieu de l’hiver, les phéromones signalent l’erreur aux ouvrières qui peuvent alors intervenir avant qu’il ne soit trop tard».
Surtout, grâce à ces phéromones, les ouvrières savent «si plusieurs reines sont en gestation» et peuvent alors «'faire avorter' des larves pour éviter un surcroît de travail» car «nourrir une reine constitue en effet un coût énergétique important pour la colonie».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Rupture Process of the 5.8 Mw Pawnee, Oklahoma, Earthquake from Sentinel-1 InSAR and Seismological Data» sont publiés dans la revue Seismological Research Letters, a permis en s'appuyant sur des données d’observations sismologiques et des données satellitaires ainsi que sur des modélisations numériques, de déterminer le déroulement complet de la rupture à l'origine du récent séisme de Pawnee dans l’Oklahoma (septembre 2016, magnitude 5.7) et de montrer que les activités humaines sont capables de déstabiliser des failles sismiques dormantes situées à plusieurs kilomètres sous la surface.
Notons tout d'abord que, depuis quelques années, «l'Oklahoma, situé au cœur du continent américain, détient le record du nombre de séismes aux États-Unis» («environ 600 de magnitude ≥ 3 en 2014 et au moins 800 en 2015» alors qu'il y en avait «moins d'un par an avant 2009»), plus donc qu'en Californie, «un état pourtant situé sur une limite de plaques tectoniques». Cette sismicité nouvelle résulte de «l’injection dans le sous-sol des grandes quantités de fluides usés, surtout de l’eau, produites dans cette région par l’exploitation pétrolière».
Plus précisément, cette injection artificielle agit «sur la répartition des contraintes dans la croûte terrestre en abaissant le seuil de résistance des failles» de sorte qu'une faille «initialement proche de ce seuil pourra rompre bien plus tôt (de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’années) que si elle avait suivi son évolution naturelle». Confrontée à ce problème, la population a fait pression sur les autorités de l'Oklahoma pour qu'elles prennent les premières mesures de régulation.
Cependant, si «une légère baisse du nombre de séismes en 2016 (~ 500 de magnitude > 3)» a été constatée depuis leurs applications, trois séismes «de magnitude supérieure à 5» se sont tout de même produits «qui ont donné lieu à des dégâts matériels», notamment celui de Pawnee («septembre 2016, magnitude 5.7 à 5.8»), qui est «le plus fort enregistré au centre des USA depuis 70 ans (avec celui de Virginie en 2011)».
L'étude ici présentée, qui a utilisé «des observations sismologiques récoltées dans la région de Pawnee ainsi qu'à des milliers de kilomètres», s'est également appuyée «sur des interférogrammes radar (InSAR), qui permettent de mesurer précisément la faible déformation de la surface du sol induite par le séisme». La combinaison de nombreux interférogrammes a permis de «contrecarrer le bruit atmosphérique qui brouillait l'image de cette déformation», ce qui a abouti à «mesurer un déplacement maximal du sol de 3 centimètres». Le séisme de Pawnee est ainsi «le premier séisme anthropique mesuré depuis l'espace».
Soulignons ici que, comme «le déplacement de surface lors d’un séisme tend à augmenter lorsque la magnitude du séisme augmente ou que sa profondeur diminue» et comme «la magnitude du séisme de Pawnee est assez élevée (Mw 5.7)», cela «exclut totalement la possibilité d'un glissement à faible profondeur pendant ce séisme» en raison du déplacement relativement faible mesuré en surface.Des simulations réalisées «à l’aide d’un modèle cinématique inversant conjointement les données radar et sismologiques», ont alors fait apparaître «que le glissement avait atteint un maximum de 40 cm environ, que le séisme n'avait duré que 4 secondes et que le glissement sur la faille avait démarré entre 4 et 5 km de profondeur puis s’était développé jusqu'à 9 km, sans jamais remonter vers la surface».
Du fait que les fluides étaient injectés «dans la couverture sédimentaire à des profondeurs ne dépassant pas 2 km» et que le séisme est «resté confiné entre 4 et 9 km», il semblerait, «dans l'hypothèse très probable d’un séisme induit», que la perturbation provoquée par l'injection de fluides soit «parvenue à déstabiliser une faille 'à distance'.En conséquence, «cette perturbation de la pression des fluides emprisonnés dans la roche» pourrait se propager dans le milieu «et donner ainsi naissance à une 'onde' de pression s'étendant progressivement autour des forages d'injection, empruntant les fractures naturellement présentes, jusqu'à atteindre la faille sismique».
Dans ce type de contexte, «il pourrait sembler suffisant de surveiller les failles situées à proximité des puits d'injection» pour anticiper l'occurrence d'un séisme. Cependant, si la récente obligation imposée aux industriels en Oklahoma «de déclarer les quantités quotidiennes d'eau injectées dans le sous-sol pourrait fournir un moyen de quantifier, par le biais de modélisations numériques, l'augmentation de la pression induite sur les failles avoisinantes», cette approche «est limitée par la faible connaissance du réseau de fractures et des failles réceptrices».En fin de compte, comme «la faille impliquée dans le séisme de Pawnee n'avait elle-même jamais été cartographiée», cette méconnaissance du réseau de failles implique «qu'il est très hasardeux de prédire la magnitude maximale de ces séismes induits, la magnitude étant essentiellement limitée par la longueur des failles».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The puzzling case of the radio-loud QSO 3C 186: a gravitational wave recoiling black hole in a young radio source?» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf, rapporte la découverte, grâce au télescope spatial Hubble, d'un trou noir supermassif qui erre seul dans l'espace en dehors de sa galaxie d'origine.
Ce quasar 'flottant' d'un milliard de masses solaires, immatriculé QSO 3C 186, est situé à 8 milliards d'années-lumière de nous, autrement dit, il fait partie de l'Univers «âgé d'environ 6 milliards d'années (contre 13,8 milliards aujourd'hui)». Afin de comprendre comment il s'est retrouvé à flotter de la sorte, l'étude ici présentée a évalué «l'énergie nécessaire pour déloger pareil objet céleste de sa galaxie d'origine».
Il est ainsi apparu que cette énergie «serait équivalente à l'explosion de 100 millions d'étoiles». Comme une telle énergie «ne peut être apportée que par une 'onde gravitationnelle' émise lors du rapprochement de deux astres très massifs avant leur fusion», le scénario qui en découle est que «deux galaxies (dont l'une était l'hôte de 3C 186) se seraient percutées».
Du fait que les deux trous noirs en leur sein ne devaient sans doute avoir «ni la même masse, ni la même vitesse de rotation», les ondes gravitationnelles formées, n'étant pas «strictement symétriques», auraient «propulsé le trou noir résultant de la fusion dans la direction opposée à la collision» l'éloignant progressivement de sa galaxie d'origine.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Mosaic evolution in an asymmetrically feathered troodontid dinosaur with transitional features» ont été publiés dans la revue de Nature Communications, a permis de détailler l'anatomie de Jianianhualong tengi, un dinosaure à plumes âgé d'environ 125 millions d'années, à partir d'un fossile dont le squelette quasi-complet et doté de plumes bien conservées a été retrouvé dans la province du Liaoning au nord-est de la Chine.
Plus précisément, Jianianhualong tengi, qui appartient à la 'faune de Jehol' du Crétacé inférieur (100 à 130 millions d'années) et qui «est assimilé aux troodontidés, une famille de dinosaure située tout proche de celle des oiseaux dans l'arbre évolutif», est un animal relativement grand (environ un mètre) qui avait une longue queue à plumes similaire à celle de l'archéoptéryx. De plus, «des plumes étaient aussi présentes sur ses avant-bras et ses membres postérieurs».
En détaillant l'anatomie de Jianianhualong tengi, il est apparu «qu'il représentait une forme transitoire entre les troodontidés primitifs et leurs descendants plus récents», avec «certaines parties de son corps (hanches et membres antérieurs) similaires à celles des plus anciens spécimens retrouvés et d'autres (crâne et membres postérieurs) semblables à celles des fossiles les plus jeunes».
Surtout, les plumes de la queue de Jianianhualong sont remarquables car elles sont asymétriques, «une caractéristique adoptée par les oiseaux modernes» qui est «un avantage aérodynamique par rapport aux plumes symétriques». Si ce n'est pas suffisant «pour affirmer que Jianianhualong pouvait volait» (certains oiseaux modernes qui ne volent pas «ont également des rémiges équipées de pennes asymétriques»), ce dinosaure qui est «le premier troodontidés découvert avec un tel équipement», peut apporter un petit éclairage sur l'évolution de ces attributs.
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Une étude, dont les résultats intitulés «In Vivo Excision of HIV-1 Provirus by saCas9 and Multiplex Single-Guide RNAs in Animal Models» ont été publiés dans la revue Molecular Therapy, a permis de supprimer les séquences du VIH dans le génome des cellules infectées.
Notons tout d'abord qu'à l'heure actuelle, «les médicaments contre le VIH empêchent le virus de se répliquer mais il reste un réservoir latent dans l'organisme» et, de ce fait, «si le patient arrête son traitement, la maladie risque de se développer». En effet, comme «le VIH est un rétrovirus qui intègre un ADN (le provirus) dans le génome des cellules hôtes», les médicaments «ne peuvent pas l'enlever du génome des cellules infectées».
En vue «de supprimer ces séquences du VIH», l'étude ici présentée a utilisé «l'édition génomique, une technique de génie génétique qui modifie le génome». Un virus AAV a été employé comme vecteur pour apporter «des ARNs guides associés à la protéine Cas9» afin de «couper le provirus du VIH-1 dans le génome de cellules infectées».
Ce système «a été testée dans trois modèles animaux différents»: tout d'abord, l'efficacité du système a «été démontrée dans des cellules de souris transgéniques dans lesquelles le génome du VIH-1 était intégré», puis «des sujets infectés par le virus EcoHIV (le virus murin équivalent au VIH)» ont été testés et il est apparu que, grâce à leur vecteur AAV, «le génome viral avait disparu dans différents tissus (foie, poumons, cerveau, rate)»; pour finir, «après une seule injection du vecteur en intraveineuse », le génome viral «était absent dans la rate, les poumons, le cœur, le côlon et le cerveau» de souris «'humanisées' avec des cellules immunitaires humaines et infectées avec le VIH-1».
En fin de compte, cette méthode d'édition du génome semble offrir «un traitement prometteur pour le VIH-Sida». La prochaine étape programmée va consister «à reproduire ces résultats chez des primates, avant, éventuellement, d'envisager des essais cliniques chez l'Homme».
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