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Une étude, dont les résultats intitulés «Dehydration-driven stress transfer triggers intermediate-depth earthquakes» sont publiés dans la revue Nature Communications, a permis de montrer comment la déshydratation du manteau lithosphérique peut provoquer des tremblements de terre.
Rappelons tout d'abord que «les séismes intermédiaires, qui ont lieu entre 30 et 300 km de profondeur, ont été largement documentés dans les plaques océaniques en subduction». Ces séismes, qui se «produisent dans les plans de Wadati-Bénioff * supérieur et inférieur», avaient été «mis en évidence il y a près de 100 ans par Kiyoo Wadati, poète, météorologue et géologue japonais», mais leur mécanisme reste encore énigmatique.
Notons ici que le plan supérieur de Wadati-Bénioff «est situé à proximité de l’interface de subduction, où le frottement de la plaque plongeante par rapport à la plaque chevauchante induit une intense déformation», tandis que «le plan inférieur, découvert dans les années 70, se localise dans le manteau lithosphérique plongeant, 15 à 40 km sous l’interface de subduction».
Quand le manteau supérieur, «quasi-exclusivement constitué de péridotite, roche principalement composée d’olivine, minéral majoritairement fait d’oxygène, de magnésium et de silicium», est hydraté, les minéraux hydroxylés formés (c’est-à-dire comportant de l’eau dans leur structure cristalline), sont les serpentines.Cependant, «en contexte de subduction, à des températures dépassant 400°C, la seule serpentine stable est l’antigorite» et «la sismicité du plan de Wadati-Bénioff inférieur est bien corrélée à la déshydratation de l’antigorite, aux alentours de 600 °C». Comme «le lien de causalité restait à découvrir», l'étude ici présentée a eu pour objectif «de comprendre par quel mécanisme ces séismes sont déclenchés».
Pour ce faire, «des péridotites artificielles ont été déshydratées pendant leur déformation dans des conditions typiques du manteau supérieur, à des pressions de 1,1 et 3,5 GPa, ce qui correspond à des profondeurs avoisinant 40 et 130 km». Ces expériences ont été effectuées avec «une presse triaxiale D-DIA, sous rayonnement synchrotron». Tandis que l'évolution de la contrainte était «suivie grâce à l’étude de la diffraction des rayons X», les émissions acoustiques étaient enregistrées pour constituer «la preuve de ruptures dynamiques, c’est-à-dire de séismes, dans l’échantillon pendant sa déformation et/ou déshydratation».
Ainsi, de petits séismes ont été «déclenchés dans des échantillons comportant 5 % d’antigorite», les ondes enregistrées étant «émises lors de ruptures sismiques au sein du squelette d’olivine de l’échantillon déformé». De plus, il a été observé que «les microfailles associées sont scellées par des pseudotachylites, c’est-à-dire par de la roche fondue et solidifiée au moment du glissement sur la faille» et que «ces pseudotachylites contiennent des bulles d’eau, également présente dans les réseaux d’antigorite déshydratée».
En fin de compte, cette étude, qui «démontre qu’un transfert de contrainte induit par déshydratation déclenche la fragilisation des roches du manteau», aboutit à réconcilier «des décennies d’études semblant contradictoires sur le lien entre séismes mantelliques et déshydratation de l’antigorite», puisqu'il apparaît qu'à une certaine échelle, «une fraction d’antigorite de seulement 5 % suffit à déclencher une sismicité, qui pourrait finalement être vue comme un indicateur du degré d’hydratation dans le manteau lithosphérique».Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Une étude, dont les résultats intitulés «The First Brown Dwarf Discovered by the Backyard Worlds: Planet 9 Citizen Science Project» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, rapporte la détection d'une nouvelle naine brune grâce au projet participatif 'Backyard Worlds: Planet 9' de la NASA, qui propose aux astronomes amateurs d'éplucher les images du télescope WISE. Immatriculée WISEA J110125.95+540052.8, cette naine brune est située à 100 années-lumière environ du soleil.
Rappelons tout d'abord que les naines brunes ont une «taille intermédiaire entre celle d'une grosse planète gazeuse (comme Saturne ou Jupiter) et une petite étoile» de sorte que «ces objets célestes ont une masse insuffisante pour que ne s'auto-entretiennent les réactions thermo-nucléaires qui pourraient les transformer en étoiles (on parle parfois 'd'étoiles ratées' pour les décrire)». Il en résulte que du fait «de leur faible masse et de leur faible luminosité», il est difficile de les détecter.
Pour sa part, 'Backyard Worlds : Planet 9' a pour objectif premier, comme son nom l'indique, «de découvrir une hypothétique 9e planète de notre système solaire après Neptune». Grâce à ce projet participatif, quatre internautes ont signalé cet «objet mouvant de faible luminosité» sur les images (la détection a eu lieu «seulement 6 jours après le lancement du portail sur le web»).
Quelques mois plus tard, l'existence de la nouvelle naine brune «jusque là inconnue au bataillon» a été confirmée «par voie directe, grâce au télescope infrarouge de la NASA installé à Hawaï». Il apparaît que la température de WISEA J110125.95+540052.8 est très faible «pour ce type d'objet céleste, puisqu'elle est comparable à celle de Jupiter».
Au bout du compte, les quatre internautes ayant signalé la naine brune ont été récompensés pour leur flair en étant «crédités comme co-signataires de la publication scientifique».
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Une étude, dont les résultats intitulés «HADES RV Programme with HARPS-N at TNG: V. A super-Earth on the Inner Edge of the Habitable Zone of the Nearby M-dwarf GJ 625» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a abouti à la conclusion qu'une superterre se trouve en orbite autour de l'étoile naine de type M GJ 625.
Rappelons tout d'abord que le programme Hades (HArps-n red Dwarf Exoplanet Survey) a été créé pour débusquer des petites exoplanètes rocheuses autour d'étoiles plus petites et moins massives que le Soleil (étoiles de type M). C'est dans ce cadre, qu'a été observée durant trois ans et demi, l'étoile GJ 625, située à 21 années-lumière de la Terre, «dont la taille et la masse sont d'environ un tiers de celles de notre Soleil».
Ces observations, effectuées «avec le spectrographe Harps-N (High Accuracy Radial velocity Planet Searcher, N pour hémisphère nord) installé sur le Telescopio Nazionale Galileo à l'observatoire de Roque de los Muchachos, sur l'île de La palma», ont conduit à la conclusion qu'une superterre, baptisée GJ 625b, se trouvait bien en orbite autour de GJ 625. Sa masse, «estimée à environ 2,8 fois celle de la Terre», en fait d'ailleurs «la plus 'légère' superterre connue à ce jour autour d'une étoile de ce type».
GJ 625b pourrait être habitable, car «elle se situe près du bord interne de la zone habitabilité de son étoile-parent autour de laquelle elle orbite en 14,6 jours». La température moyenne de sa surface a été évaluée «à 77 °C (350 K)» mais «il est encore trop tôt pour l'instant, pour savoir si de l'eau coule à sa surface».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Periodic Eclipses of the Young Star PDS 110 Discovered with WASP and KELT Photometry» ont été publiés dans la revue MNRAS, laisse penser qu'une exoplanète géante, de plus de cinquante fois la masse de Jupiter, serait en orbite autour de la jeune étoile PDS 110.
Notons tout d'abord que PDS 110, qui brille à mille années-lumière de la Terre dans la constellation d'Orion, est «observée depuis plusieurs années notamment par les télescopes KELT et ceux du réseau WASP». Il est ainsi apparu que «l'astre connaissait tous les deux ans et demi une baisse de luminosité d'environ trente pour cent pendant deux à trois semaines», un phénomène «bien documenté en novembre 2008 et en janvier 2011».
L'étude ici présentée indique que cette occultation peut s'expliquer «par la présence d'une exoplanète géante, de plus de cinquante fois la masse de Jupiter», qui «barrerait une partie des rayons de l'étoile quand elle passe devant elle dans l'axe de visée de la Terre». De plus, «la décroissance rapide de la luminosité lors des deux éclipses de 2008 et 2011» suggère «que cette exoplanète est entourée d'un système d'anneaux comme ceux de Saturne mais en beaucoup plus étendu».
Comme les calculs des astrophysiciens prédisent que «la prochaine éclipse doit avoir lieu en septembre 2017», elle sera l'occasion de confirmer cette hypothèse planétaire. Ces nouvelles observations pourront être menées non seulement «par des observatoires officiels mais aussi par tout un réseau d'astronomes amateurs», car l'étoile est «suffisamment brillante pour être observée avec des télescopes de petite puissance».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ancient Egyptian mummy genomes suggest an increase of Sub-Saharan African ancestry in post-Roman periods» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a abouti à la conclusion que l'ADN de 90 momies égyptiennes étudiées est très proche des populations anciennes et actuelles du Proche-Orient.
Soulignons tout d'abord que le séquençage de «l'ADN d'anciennes momies est un défi que beaucoup pensaient voué à l'échec» en raison notamment «de sa dégradation par le climat chaud et aussi à cause des produits chimiques utilisés pour la momification»: ainsi, en 2010, «des chercheurs s'y était cassé les dents lors d'une étude de 16 momies royales, parmi lesquelles figuraient celles de Toutankhamon», puisque la méthode employée n'avait pas «permis de distinguer l'ADN ancien des éventuelles contaminations récentes».
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est servie d'une méthode plus fiable pour analyser l'ADN des mitochondries en s'intéressant non pas aux tissus mous «mais aux os et aux dents, encore emplis de matériel génétique, de 151 corps momifiés». Les os en question sont ceux de crânes, qui «ont été extraits au début du XXe siècle et reposent depuis dans deux musées en Allemagne».
Ces crânes proviennent tous, à l'origine, d'Abusir el-Meleq, «situé sur le Nil à une centaine de kilomètres du Caire»: ce site, «dédié au dieu des morts Osiris», était «une nécropole où, durant des siècles, beaucoup d'Égyptiens venaient se faire enterrer». D'après les datations au radiocarbone, «les individus vivaient pour les plus anciens à la fin du Nouvel Empire et, pour les plus récents, durant l'occupation romaine».
L'étude a alors montré «que la stabilité génétique est restée remarquablement forte durant les treize siècles» couverts par cette analyse. Ainsi, «les traces de migrations de l'Afrique subsaharienne sont faibles et apparaissent en fait plus récemment (elles représentent 15 à 20 % de l'ADN de la population égyptienne actuelle)». En conclusion, «la multiplication des contacts serait survenue à la faveur d'une augmentation du commerce sur le Nil, la traite des esclaves ou encore l'expansion de l'Islam au Moyen-Âge».
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