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Une étude, dont les résultats intitulés «Remobilization of crustal carbon may dominate volcanic arc emissions» ont été publiés dans la revue Science, laisse penser, à partir de l'analyse de la composition isotopique des gaz crachés par les arcs volcaniques, qu'il faut revoir les bilans du cycle du carbone liés à la tectonique des plaques et à son volcanisme.
Soulignons tout d'abord que «le cycle du carbone est probablement le plus important cycle géochimique pour la vie sur Terre, à égalité avec le cycle de l'eau». Pour comprendre l'origine de ce cycle à grande échelle, il faut savoir, d'une part, que les volcans émettent du gaz carbonique (CO2) et, donc, peuvent provoquer un effet de serre si la quantité de gaz injecté dans l'atmosphère devient trop élevée» et, d'autre part, que «ce gaz carbonique peut se trouver dissous dans l'océan, ce qui contribue à le retirer de l'atmosphère» et qu'il «peut même s'y retrouver piégé sous forme de carbonates».
De son côté, la tectonique des plaques, qui «conduit à l'enfouissement par subduction des plaques océaniques contenant des sédiments», injecte du carbone dans le manteau, «celui-ci pouvant ressortir un jour par les volcans». De ce fait, «pour comprendre le climat passé de la Terre, et donc son évolution et celle de la biosphère, il est nécessaire de bien comprendre le rôle du volcanisme et de la tectonique des plaques dans le cycle du carbone».
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est intéressée «aux isotopes de l'hélium et du carbone trouvés dans les gaz volcaniques», car «leurs rapports d'abondance sont de bons indicateurs de l'origine et de la provenance du gaz carbonique» puisqu'ils «permettent de savoir s'il s'agit d'une source organique ou inorganique et à quelle profondeur celle-ci se situe».
Ce travail se base «sur les données accumulées dans la littérature scientifique concernant les arcs volcaniques», qui sont «des séries de volcans alignés sous forme d'arcs» prenant naissance «quand une plaque océanique plonge sous une autre plaque». Une analyse 'correcte' de ces données semble faire apparaître «que le carbone libéré par les arcs volcaniques, qui sont très actifs» est «en grande partie du carbone provenant de calcaires qui n'ont pas été injectés dans le manteau mais qui ont été fondus dans, ou sur, la croûte par des remontées de magma».
Il en résulte qu'une partie du cycle du carbone conduirait celui-ci «à s'accumuler dans le manteau». Cependant, «cette conclusion ne vaut que pour le régime de tectonique des plaques actuel, où il existe beaucoup de zones de subduction»: en effet, «lorsque des supercontinents se brisent, l'activité volcanique est copieuse mais sous forme d'arcs volcaniques continentaux, dont on a des raisons de penser qu'ils sont alimentés par du magma venant des profondeurs du manteau».
En tout cas, «le bilan du cycle du carbone lié aux volcans, «tout comme son influence sur le climat et la biosphère», doit être révisé, puisqu'il «doit probablement varier en fonction du ballet des continents d'une façon qui n'avait pas encore été envisagée jusqu'ici».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Synergy between the Host Immune System and Bacteriophage Is Essential for Successful Phage Therapy against an Acute Respiratory Pathogen» ont été publiés dans la revue Cell Host & Microbe, a permis de montrer que l’efficacité de la phagothérapie dépend du système immunitaire du patient.
Rappelons tout d'abord que la phagothérapie, une méthode «proposée il y a cent ans», consiste à «attaquer les bactéries avec leurs propres virus, les bactériophages ou 'phages', inoffensifs pour l’homme». Elle était «devenue marginale avec l’avènement des antibiotiques», mais, actuellement, «avec la montée alarmante des résistances aux antibiotiques», l’intérêt pour cette méthode se «renouvelle en Europe».
Cependant, jusqu’ici, «les données manquaient pour comprendre comment la phagothérapie fonctionne in vivo»: en effet, si «in vitro, les phages tuent les bactéries qu’ils ciblent spécifiquement», chez l’animal et a fortiori chez l’homme, «l’importance de la réaction de l’hôte était jusqu’à présent négligée».
Pour sa part, l'étude ici présentée a fait appel à «une double approche qui combine un modèle animal, pour évaluer l’efficacité du traitement in vivo dans différents contextes, et une modélisation mathématique visant à mieux cerner l’importance du statut immunologique du patient dans les chances de réussite d’une telle thérapie».
La bactérie Pseudomonas aeruginosa, «impliquée dans des infections respiratoires» et «classée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les bactéries les plus menaçantes en terme de résistance aux antibiotiques» a été utilisée comme support de cette recherche.
Il est alors apparu «que chez des souris dont l’immunité fonctionne bien, le traitement est couronné de succès», car «le système immunitaire inné, le premier sollicité en cas d’infection, prend notamment en charge les bactéries qui deviennent résistantes aux phages». Il n'en était plus ainsi avec «des souris génétiquement modifiées pour que leur système immunitaire soit moins performant, en particulier quand la population de neutrophiles (des globules blancs surtout impliqués dans l’immunité innée) est réduite».
Les simulations confirment «qu’une activation de la réponse innée à hauteur de 50 % de celle observée chez un individu sain est nécessaire pour que le traitement soit efficace (20 % si l’on suppose qu’aucune bactérie ne résiste aux phages)» et qu'en aucun cas «les phages seuls ne peuvent éradiquer une infection à P. aeruginosa.».
Comme «ces travaux suggèrent que les neutrophiles sont indispensables pour éradiquer tant les bactéries résistantes aux phages que les autres», on pourrait «envisager de sélectionner les patients susceptibles de bénéficier d’un tel traitement», qui pourrait «ne pas être approprié ou recommandé pour des personnes en situation d’immunodéficience sévère».
L’étude montre aussi «l’innocuité de l’approche sur les souris ainsi que la possibilité d’utiliser les phages en prophylaxie». Il ne faut néanmoins pas voir la phagothérapie comme un remède miracle et il apparaît «primordial que des résultats soient obtenus avec les modèles actuels pour compléter les connaissances du début du XXe siècle».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Hypothalamic stem cells control ageing speed partly through exosomal miRNAs» ont été publiés dans la revue Nature, révèle que l'hypothalamus est impliqué dans le processus qui mène à la mort.
Rappelons tout d'abord que l'hypothalamus, qui «est une petite glande (elle ne pèse pas plus de 4 grammes) nichée au fond de notre cerveau», régule «de nombreuses fonctions de notre organisme: la faim, la soif, le sommeil ou encore la température corporelle, et même les émotions et le comportement sexuel, des fonctions essentielles à notre survie».
En outre, les chercheurs soupçonnent, «depuis quelques années», l'hypothalamus «de jouer un rôle dans le vieillissement», car, l'âge avançant, il a «tendance à montrer des signes d'inflammation» et, en 2013, une étude avait montré qu'en calmant cette inflammation, la durée de vie de souris pouvait augmenter.
Pour sa part, l'étude ici présentée (toujours menée sur des souris) a établi «le lien entre le déclin physique et mental des animaux et la disparition de cellules souches dans leur hypothalamus». Il s'agit là d'une nouvelle preuve «du rôle de cette glande dans le processus de vieillissement», ce qui «pourrait conduire à de nouvelles stratégies de lutte contre les maladies liées à l'âge».
Pour comprendre le rôle de ces cellules souches, «le processus de disparition des cellules souches de l'hypothalamus sur des souris génétiquement modifiées» a d'abord été accéléré: il a été constaté qu'en éliminant «70 % de ces cellules», la vie des souris a été raccourcie «de quelque 8 %» et, en outre, il est apparu que «leur mémoire, leur coordination et leur endurance ont également souffert de l'opération» puisque «les souris modifiées se sont alors rapidement comportées en grands-parents grincheux».
Pour confirmer ces observations, des cellules souches ont été ensuite injectées «dans les hypothalamus de souris dans la force de l'âge», qui ont alors vu leur durée de vie allongée «de plus de 10 %»: cela prouve «que les effets d'une perte de cellules souches dans l'hypothalamus ne sont pas irréversibles».
Cette observation a suggéré une implication des microARN, «qui jouent un rôle clé dans la régulation de l'expression des gènes, car les cellules souches de l'hypothalamus libèrent de nombreux microARN enfermés dans des exosomes». Cette hypothèse a été confortée par le fait qu'en injectant de tels exosomes à des souris, le vieillissement de ces animaux a été ralenti.
Bien que le mode d'action de ces microARN, dont les cibles «sont précises (cellules du cerveau, moelle épinière, sang, etc.)», reste encore mystérieux, cette étude laisse entrevoir qu'en reproduisant les effets des microARN, on pourrait également contribuer à ralentir le vieillissement des humains.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Bayesian association scan reveals loci associated with human lifespan and linked biomarkers» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis d'identifier seize marqueurs génétiques associés à une diminution de la durée de vie, dont quatorze nouveaux pour la science: c'est donc, le «plus large échantillon de marqueurs de ce type découverts à ce jour».
Rappelons tout d'abord que «même si l'environnement ‘y compris le statut socio-économique ou l'alimentation‘ joue un rôle prépondérant», on estime qu'environ «20% à 30% des fluctuations de la durée de vie humaine sont liés au génome». Plus précisément, des variations «à des endroits précis dans la séquence d'ADN, telles que les polymorphismes nucléotidiques (SNP)», semblent reliées à notre longévité, mais jusqu'ici, «les études les plus complètes» n’avaient «pu découvrir que deux de ces marqueurs».
Pour sa part, l'étude ici présentée, a effectué, «grâce à une nouvelle approche informatique», des analyses «sur un échantillon de 116279 individus et testé 2,3 millions de SNP humains», de sorte que «seize SNP associés à la longévité ont été découverts, dont quatorze jusque-là jamais identifiés comme tels».
En fait, la priorité a été donné «aux variations de l'ADN connues pour être associées aux maladies liées à l'âge afin de scanner plus efficacement le génome»: environ «une personne sur dix est porteuse de configurations de ces marqueurs écourtant sa vie de plus d'un an par rapport à la moyenne de la population». De plus, «la plupart des SNP influent sur plusieurs maladies ou facteurs de risque.
En particulier, «la découverte de ces SNP, combinée à des mesures d'expression génique» a fait apparaître «qu'une diminution de l’expression cérébrale de trois gènes voisins des SNP (RBM6, SULT1A1 et CHRNA5, ce dernier étant impliqué dans la dépendance à la nicotine) était liée de façon causale à une durée de vie plus longue».
Il en découle que ces trois gènes pourraient «agir comme biomarqueurs de la longévité, c'est-à-dire de la survie au-delà de 85-100 ans» (Cette hypothèse a été étayée par le fait «que des souris présentant dans le cerveau une expression génique plus faible de RBM6 vivaient sensiblement plus longtemps»).
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Une étude, dont les résultats intitulés «High diversity of the Ganzhou Oviraptorid Fauna increased by a new “cassowary-like” crested species» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, rapporte la découverte d'un nouvel oviraptoridé, baptisé Corythoraptor jacobsis, qui est membre de la famille de dinosaures théropodes à plumes dont fait partie le célèbre oviraptor.
Les restes fossilisés, presque complets, de ce dinosaure, qui «ont été déterrés en 2015 non loin de Canton (Guangzhou), la capitale de la province du Guangdong, dans le sud de la Chine», montrent qu'il s'agissait d'un animal «d'environ 1,6 mètre de haut, taillé pour la course bipède à la façon des autruches modernes». Il vivait au Crétacé supérieur, «c'est-à-dire il y a entre 100 et 66 millions d'années».
Ce spécimen, qui «est mort alors qu'il était un jeune adulte âgé d'au moins 8 ans», se caractérise «par la présence d'une crête osseuse de 15 cm de haut». Son aspect général le fait beaucoup ressembler «au casoar unicaronculé (Casuarius unappendiculatus), une espèce d'oiseaux qui vit au nord de la Nouvelle-Guinée, ou encore au casoar à casque (Casuarius casuarius), d'Australie et d'Indonésie» («bien que craintifs, les casoars sont dangereux car leurs pattes sont dotées d'une griffe longue qui peut infliger des blessures comparables à celles laissées par un poignard»): les similitudes avec le casoar suggèrent que «les styles de vie des deux types d'animaux devaient être comparables».
Pour finir, signalons que le nom qui lui a été donné, Corythoraptor jacobsi, rend hommage au professeur Louis L. Jacobs, un paléontologue états-unien qui fut le mentor, lorsqu'ils «étaient doctorants dans une université à Dallas, au Texas», de trois des paléontologues chinois impliqués dans l'étude.
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