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Une étude, dont les résultats intitulés «A mathematical model of embodied consciousness» ont été publiés dans la revue Journal of Theoretical Biology, a permis de créer le premier modèle mathématique de la conscience incarnée, c'est-à-dire un modèle mathématique de psychologie humaine, capable de prédire et d'analyser les comportements humains, normaux ou pathologiques.
L'objectif de cette démarche étant de «produire une théorie psychologique fonctionnant selon le modèle développé par les sciences dures», il a fallu plus de dix ans de recherches, «mêlant mathématiques, psychologie, neurosciences, philosophie, informatique et ingénierie», pour élaborer le modèle mathématique en question qui permet «de reproduire une prise de décision en fonction du moment, du cadre et des perceptions réelles et imaginaires qui y sont liées».
Il s'agit en quelque sorte d'un 'Modèle de Conscience Projective' qui «analyse des comportements possibles en fonction des événements», car ce travail a fait apparaître que, la perception, l’imagination et l’action étant soutenues par des mécanismes inconscients, «la conscience les intègre à travers une géométrie spécifique: la géométrie projective».
L'étude est partie «d’une synthèse des phénomènes psychologiques, incluant des phénomènes perceptifs de base, par exemple l’illusion que des rails de train convergent au loin, alors qu’ils sont en réalité parallèles». Elle a permis de «sélectionner le modèle mathématique qui permet de modéliser cette perception et l’imaginaire qui s’y attache», le but étant «de comprendre comment ce champ de conscience est lié à l’affect, aux émotions et à la motivation, mais aussi à la mémoire et aux intentions» («le concept d' 'énergie libre *' a été utilisé pour quantifier les préférences et valeurs individuelles»).
Des prédictions de comportements peuvent être faites «en jouant avec les mécanismes du modèle»: par exemple, ces manipulations ont permis de découvrir que si le modèle est privé d’imagination, «il se comporte comme une personne atteinte d’autisme», ce qui souligne «l’importance de l’imagination et de ses mécanismes spécifiques dans la prise en charge de cette maladie».
Il reste évidemment «beaucoup de travail» à effectuer «pour réussir à reproduire à l’identique la conscience humaine», mais, au bout du compte, ce modèle devrait déboucher sur de très utiles applications «dans la robotique, l’intelligence artificielle ou le domaine de la santé».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Une étude, dont les résultats intitulés «A two-billion-year history for the lunar dynamo» ont été publiés dans la revue Science Advances, laisse penser que, d'après les archives magnétiques lunaires présentes dans un échantillon de roche ramené par la mission Apollo 15, le champ magnétique de la Lune a duré de 1 milliard à 2,5 milliards d’années plus longtemps que prévu.
Notons tout d'abord que les chocs découlant du bombardement météoritique de la Lune (qui a «rapidement baissé avec le temps»), ont produits «des 'brèches d'impact', c'est-à-dire des conglomérats de fragments de roche» qui constituent une mémoire magnétique (en fossilisant l'orientation et l'intensité du champ dans lequel ils sont plongés).
La brèche d'impact analysée dans cette étude «est un échantillon lunaire figurant sur les catalogues de la mission Apollo 15 sous le nombre 15498», qui a été récolté en 1971 sur les bords du cratère Dune. Comme le verre volcanique entourant ces fragments de roche, qui «s'est formé il y a 1 à 2,5 milliards d'années», est «une excellente mémoire magnétique», il a enregistré un champ magnétique de 5 microteslas d''intensité.
Bien que cette valeur soit «dix fois plus faible que la valeur du champ magnétique actuel de la Terre», elle est tout de même «1.000 fois plus élevé que la valeur du champ magnétique interplanétaire dans lequel le système Terre-Lune est plongé».
Il résulte de cette analyse que le champ magnétique lunaire aurait «existé au moins pendant 2 milliards d'années, alors que les forces de marée provoquées par la Terre étaient plus fortes qu'aujourd'hui (car la Lune était alors plus proche; elle ne cesse de s'éloigner depuis lors)»: en fait, «les forces de marée devaient chauffer notre satellite, à la façon dont celles de Jupiter chauffent Io de nos jours».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A dinosaur missing-link? Chilesaurus and the early evolution of ornithischian dinosaurs» ont été publiés dans la revue Biology Letters, laisse penser que Chilesaurus, «herbivore à l’allure de terrible carnivore», pourrait être le 'chaînon manquant' entre deux grandes familles de dinosaures, ce qui amène à envisager une révision complète de leur généalogie.
Rappelons tout d'abord que Chilesaurus «a été mis au jour dans le sud du Chili en février 2004»: ses os fossilisés on été extraits de roches «de la fin de la période du Jurassique, il y a environ 150 millions d’années». Cet animal présente des «caractéristiques inhabituelles», car il semble «avoir été conçu à partir de plusieurs animaux différents»: il est ainsi doté d'une tête de carnivore avec des dents plates d'herbivore «indispensables pour broyer la matière végétale».
D'abord placé «dans la famille des théropodes, dont il a l’allure, parmi lesquels figurent les fameux tyrannosaure et vélociraptor», il est maintenant classé, d'après l'analyse de «plus de 450 caractéristiques anatomiques de dinosaures primitifs», parmi les ornithischiens (les dinosaures au 'bassin d’oiseau').
Dans ce groupe, il rejoint «le tricératops, l’iguanodon et le stégosaure» et, selon cette étude, il constitue «le 'chaînon manquant' entre les dinosaures herbivores et les carnivores», deux groupes, qui «ont partagé une ascendance commune datant de 220 à 225 millions d’années». L'un des deux groupes est devenu celui des théropodes mangeurs de viande, l’autre, celui des ornithischiens végétariens.
Pour sa part, Chilesaurus serait 'un membre très précoce' du deuxième groupe: en effet, «il en possède le bassin et les dents plates, mais pas le bec, ce qui pourrait en faire un spécimen de transition entre les deux familles».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ram-pressure feeding of supermassive black holes» sont publiés dans la revue Nature, révèle l’existence, à partir d'observations de 'galaxies méduses' effectuées au VLT avec l'instrument MUSE, d’un nouveau mode d’alimentation des trous noirs supermassifs: en effet, le processus à l’origine du surnom donné à ces galaxies, paraît en mesure de permettre au gaz d’atteindre les régions centrales des galaxies où siège un trou noir à la brillance élevée.
Les galaxies méduses observées sont situées au cœur d’amas de galaxies proches: leur appellation «résulte de longs 'tentacules' de matière qui s’étendent sur plusieurs dizaines de milliers d’années-lumière au-delà du disque de ces galaxies». Ces tentacules sont produits par le «processus de balayage par pression dynamique qui survient dans les amas de galaxies»: plus précisément «leur attraction gravitationnelle mutuelle se traduit par la chute, à vitesse élevée, des galaxies sur les amas de galaxies, où elles rencontrent un gaz de température et de densité élevées qui se comporte à l’image d’un vent puissant qui éjecte les queues du gaz à l’extérieur du disque des galaxies et déclenche la formation d’étoiles en leur sein».
Dans l’échantillon considéré dans cette étude, six des sept galaxies méduses «abritent un trou noir supermassif en leur cœur, qui se nourrit du gaz environnant», ce qui est une proportion «étonnamment élevée» puisque «en moyenne, seules dix pour cent des galaxies sont concernées». Ce lien étroit «entre le balayage par pression dynamique et les trous noirs actifs» n'avait jamais été rapporté auparavant, il n'avait d'ailleurs même pas été envisagé.
En fait, «il semble que le trou noir central se nourrisse du gaz qui atteint les régions centrales de la galaxie au lieu de s’en éloigner». Alors que «la raison pour laquelle seule une infime proportion des trous noirs supermassifs qui occupent les centres galactiques sont actifs est longtemps demeurée inconnue», cette étude, en révélant «l’existence d’un mode d’alimentation encore inconnu des trous noirs», pourrait expliquer pourquoi «seule une fraction d’entre eux accrète de la matière et brille intensément».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Reduced and unstratified crust in CV chondrite parent body» sont publiés dans la revue Nature Communications, questionne à la fois la classification historique des chondrites carbonées et la stratification crustale de leur corps parent, à partir d'une nouvelle analyse thermodynamique des phases secondaires riches en calcium et en fer (e.g., andradite, hedenbergite, kirschsteinite, wollastonite, magnétite) des principales chondrites carbonées.
Comme les chondrites carbonées de type Vigarano (CV) possèdent une aimantation rémanente, jusqu'à présent les modèles les plus récents s’accordaient «pour interpréter ces météorites comme provenant de la croûte non fondue d’un corps primitif différencié» («la désintégration de l’26Al assurant la source de chaleur interne, et les différents degrés de métamorphisme et d’oxydo-réduction enregistrées par ces météorites» indiquent «une croûte stratifiée se refroidissant par le haut par conduction»).
Pour sa part, l'étude ici présentée, grâce à «un travail d'inventaire conséquent sur la minéralogie de ces phases secondaires, met en évidence «la présence de phases stables dans des conditions de très faibles activités de silice». De plus, «la modélisation thermodynamique incluant, pour la première fois, l'effet de l'activité de la silice», a permis «de définir les gammes de température et les conditions d'oxydo-réduction de stabilité de ces minéraux».
La démonstration «que ces phases sont toutes stables dans des conditions uniquement réductrices» prouve tout d’abord «que la classification traditionnelle entre chondrites carbonées de type oxydée (CVOxA, CVOxB) et réduite (CVRed) n’a plus lieu d’être».
Il apparaît également, que ces phases sont vraisemblablement le résultat de la précipitation «d’un fluide de faible activité de silice et réducteur (rapport H2/H2O, CO/CO2 élevés) dans des gammes de température compatibles avec la préservation de la matière organique ou de sa maturation».
Soulignons, en outre, que ces données sont «en adéquation avec la présence limitée de serpentine dans ces météorites, témoin d'une faible altération aqueuse des olivines, constituant principal de la matrice des chondrites carbonées».
Ces éléments permettent de proposer «une alternative au modèle de stratification thermique du corps parent des chondrites carbonées de type CV, puisque ces phases secondaires résultent «de l’interaction entre des fluides hydrothermaux réducteurs, vraisemblablement surpercritiques percolants à petite échelle (Darcy)» et un corps primitif carboné plus ou moins homogène, vieux «de près de 4 560 000 000 ans».
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