-
Une étude, dont les résultats intitulés «Mating in the Closest Living Relatives of Animals Is Induced by a Bacterial Chondroitinase» ont été publiés dans la revue Cell, a permis de découvrir une bactérie 'aphrodisiaque' conduisant des Salpingoeca rosetta (de très anciens organismes unicellulaires) à s'accoupler.
Notons tout d'abord que les Salpingoeca rosetta en question «sont des choanoflagellés *, petit groupe d'eucaryotes unicellulaires très étudiés en biologie évolutive comme les ancêtres les plus primitifs du règne animal»: plus précisément, «ces petites créatures à l'allure de spermatozoïdes humains sont un modèle pour comprendre comment la vie unicellulaire a évolué vers les premiers organismes multicellulaires».
Alors qu'en principe, «ces S. Rosetta ne se reproduisent que par division cellulaire», l'étude ici présentée prouve qu'il est possible «de les pousser à se reproduire par accouplement en intégrant à leur environnement» des Vibrio fischeri (originellement placée dans le genre Vibrio, elle est classée maintenant dans le nouveau genre Aliivibrio **), des bactéries marines connues pour leurs propriétés bioluminescentes. Comme cette espèce de bactérie 'aphrodisiaque' joue le rôle d'entremetteuse d'une reproduction sexuée, elle a été «surnommée Eros, du nom du dieu de l'amour dans la mythologie grecque».
Il est apparu que c'est une protéine sécrétée par ces bactéries «qui titille la curiosité des choanoflagellés pour leurs congénères»: en effet, «en présence de cette protéine, les organismes unicellulaires se regroupent par grappe d'environ 35 individus qui fusionnent puis dupliquent et recombinent leur ADN pour enfin se diviser en une descendance au patrimoine génétique singulier». Autrement dit, il s'agit du «processus type d'une méiose, spécifique à la reproduction sexuée».
Selon cette étude, «il est bien possible que ce mécanisme soit celui par lequel les S. Rosetta se reproduisent dans la nature, étant donné leur proximité avec ces bactéries luminescentes dans les écosystèmes». En outre, «les concentrations importantes de ces bactéries» favoriseraient «des accouplements de masse des organismes unicellulaires, rendant plus probable une évolution vers un 'animal' à une ou plusieurs cellules».
En fin de compte, les vertus 'aphrodisiaques' de ces bactéries, «au moins chez nos très, très, très lointains ancêtres», laisse penser qu'avec ces travaux nous remontons «jusqu'à l'origine de la reproduction sexuée dans le règne animal».
Liens externes complémentaires (sources Wikipedia)
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Tropical explosive volcanic eruptions can trigger El Niño by cooling tropical Africa» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de montrer que les éruptions volcaniques stratosphériques peuvent déclencher des événements El Niño dans le Pacifique.
Rappelons tout d'abord qu'il a été établi récemment «que les grandes éruptions volcaniques ont un impact sur le climat»: en effet, les fortes quantités de soufre rejetées dans l’atmosphère bloquent, une fois converties en aérosols, une partie du rayonnement solaire, refroidissant la surface de la Terre pendant quelques années. De plus, des observations suggéraient «que les éruptions pouvaient favoriser le déclenchement d’un événement El Niño dans les deux années suivant l’éruption». Cependant, jusqu'ici, «le mécanisme physique à l’origine de la réponse d’El Niño au volcanisme» n'avait pu être identifié.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée s'est intéressée aux conséquences «de l’éruption du volcan Pinatubo (Philippines) en 1991, l’une des plus importantes du 20e siècle, qui a engendré un refroidissement global moyen de 0,4°C». Pour cette analyse, a été mis au point «un protocole expérimental combinant les bases de données in situ de la température de surface de l’océan, les simulations du cinquième projet d’intercomparaison des modèles couplés (CMIP5) du programme de recherche mondial sur le climat (WCRP) et un jeu de simulations inédites développé avec le modèle de climat de l’Institut Pierre Simon Laplace (IPSL)».Les simulations numériques ont abouti à l'identification du mécanisme à l’origine du déclenchement d’El Niño an démontrant «que l’éruption du Pinatubo en 1991 a produit un refroidissement du continent africain (la plus grande étendue terrestre de la zone intertropicale)». Ce phénomène, qui «a perturbé la mousson africaine (baisse de la pluviométrie)», a produit à son tour «une onde atmosphérique se propageant vers l’Est jusqu’à l’océan Pacifique» et «le courant d’eau chaude dans le Pacifique qui en a résulté est à l’origine du déclenchement d’El Niño après l’éruption».
La suite de l'étude quantifie «l’influence de l’éruption sur le type de 'réponse' climatique, selon l’état de l’océan au moment de l’éruption». Trois cas se présentent:
«Si un événement El Niño est attendu, l’éruption prolonge sa durée sans modifier son intensité ;
Si un événement La Niña * est prévu, l’éruption a pour effet de le raccourcir;
Si aucun événement n’est pressenti, l’éruption déclenche un événement El Niño».
Au bout du compte, cette étude qui améliore «notre compréhension des processus physiques du climat» va contribuer à «intégrer le volcanisme dans les systèmes de prévision du climat» pour permettre «de mieux prévenir les conséquences des événements climatiques extrêmes pour les populations».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
* La Niña
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Network analysis of the hominin origin of Herpes Simplex virus 2 from fossil data» ont été publiés dans la revue Virus Evolution, laisse penser que le virus de l'herpès génital, qui était présent chez les ancêtres des chimpanzés avant d'arriver dans la lignée humaine, a franchi la barrière d'espèces en passant par un hominidé appelé Paranthropus boisei.
Rappelons tout d'abord que le virus de l'herpès génital HSV2 (herpes simplex 2) qui est aujourd'hui présent dans le monde entier, «est responsable de lésions génitales et de rares cas d'encéphalite». Il «peut être transmis de la mère au bébé ou lors d'un rapport sexuel» et, après l'infection, «le virus entre dans un cycle de latence, ponctué par des périodes de réplication au cours desquelles un nouvel hôte peut être infecté par contact génital».
Alors que «les chimpanzés anciens ont transmis l'herpès buccal aux humains primitifs il y a des millions d'années, quand nos lignées se sont séparées», il n'en est pas de même pour le virus HSV2 génétiquement plus proche du virus HSV1 du chimpanzé que du HSV1 humain: en réalité, «les virus HSV1 du chimpanzé et HSV2 auraient divergé il y a 1,4 à 3 millions d'années».
Pour l'étude ici présentée, c'est Paranthropus boisei qui a joué un rôle clé pour permettre à HSV2 de sauter la barrière des espèces («Haut de 1,2 m environ, Paranthropus boisei, qui avait un petit cerveau et des mâchoires massives», a été «surnommé Nutcracker man, ou Casse-noisettes» à cause de «son alimentation supposée et de ses dents puissantes»).
L'outil utilisé pour découvrir «la voie la plus probable de transmission d'HSV2 des ancêtres des chimpanzés aux ancêtres de l'Homme moderne», a été «une modélisation de réseau bayésien»: ce «modèle graphique utilisant des probabilités» permet d'exploiter «les données des maladies pour reconstituer des évènements complètement invisibles aux archives archéologiques et fossiles».
Les données «sur la répartition de la forêt tropicale humide africaine et la localisation des fossiles» ont été combinées («les anciens chimpanzés, Paranthropus boisei et Homo erectus vivaient tous en Afrique entre 1,4 et 3 millions d'années, dans la région où sont nés les Hommes modernes»). Ce modèle a alors fait apparaître «que Paranthropus boisei était l'hôte intermédiaire le plus probable».
Deux hypothèses ont été avancées pour expliquer la transmission du virus HSV2 des anciens chimpanzés à P. boisei: d'une part, elle «aurait pu se produire directement (par des blessures de chasse ou par de la viande de chimpanzé)» ou d'autre part, «par l'intermédiaire d'un autre hominidé: Homo habilis». Néanmoins, selon cette analyse, «H. habilis ne peut pas avoir transmis directement HSV2 à H. erectus».
De ce fait, la transmission du virus entre les ancêtres de l'Homme moderne «a pu se faire par voie sexuelle, mais pas seulement», car «H. erectus aurait pu consommer de la viande de P. boisei». Soulignons que cette consommation de viandes de primates «favorise la transmission de virus aux Hommes, ce qui a pu également être le cas avec le VIH»: en effet, «manger d'autres espèces étroitement liées à soi présente des risques, car les agents pathogènes adaptés à des espèces génétiquement similaires à nous trouveront plus facilement comment sauter la barrière des espèces». Par la suite, en partant d'Afrique, il y a environ 100.000 ans, les Hommes modernes «ont probablement emmené avec eux les virus HSV2».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Protostellar and Cometary Detections of Organohalogens» sont publiés dans la revue Nature Astronomy et disponibles en pdf, révèle la présence de Fréon 40, un organohalogène, au sein du gaz qui environne une jeune étoile ainsi qu’une comète, grâce à des observations effectuées au moyen du réseau ALMA et l’instrument ROSINA à bord de la sonde Rosetta de l’ESA.
Rappelons tout d'abord que «les organohalogènes se composent d’halogènes*, tels le chlore et le fluor, liés au carbone et parfois même à d’autres éléments». Parmi ceux-ci, il y a le Freon-40 (CH3Cl), également baptisé chlorure de méthyle et chlorométhane. C'est la découverte de trace de ce Freon-40 «autour du système stellaire en formation IRAS 16293-2422 ** situé à quelque 400 années lumière de la Terre, ainsi qu’au sein de la célèbre comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (67P/C-G) dans notre propre système solaire» que détaille l'étude ici présentée (Soulignons à ce propos que la nouvelle observation d’ALMA «constitue la toute première détection d’un organohalogène dans l’espace interstellaire»).
La comparaison «des quantités relatives de Fréon-40 qui contiennent différents isotopes de carbone dans le jeune système solaire et la comète» a révélé des abondances similaires. Ces données renforcent «l’hypothèse selon laquelle un jeune système planétaire peut hériter de la composition chimique du cocon stellaire dont il est issu et suggère la possibilité que les organohalogènes puissent être acheminés sur les protoplanètes en cours de formation ou via des impacts cométaires».
Alors que, sur Terre, ces organohalogènes «résultent de divers processus biologiques (au sein d’organismes allant de l’Homme aux champignons) ainsi que de processus industriels tels la production de colorants et de médicaments», la découverte «de l’un de ces composés, le Fréon-40, en des lieux antérieurs à l’origine de la vie» est cependant 'décevante' dans la mesure où des travaux précédents avaient «suggéré que la présence de ces molécules pourrait indiquer la présence de vie»: de ce fait, cette détection invite désormais à penser «que les organohalogènes ne sont peut-être pas d’aussi bons marqueurs de la vie qu’espéré».
Il reste, en tout cas, que les organohalogènes apparaissent comme «des composants essentiels de la matière à partir de laquelle les planètes se forment» et que «plutôt que d’indiquer la présence d’une vie existante, les organohalogènes pourraient constituer un élément de compréhension de la chimie impliquée dans l’origine de la vie».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
* Halogène
Lien externe complémentaire (source Simbad)
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «How birds outperform humans in multi-component behavior» sont publiés dans la revue Current Biology, a mis en évidence les capacités 'multitâches' pigeons qui seraient dans 'certaines situations' légèrement plus élevées que celles des humains.
Ce sont des tests comparatifs qui conduisent à cette conclusion. Plus précisément, d'abord lorsque des humains et des pigeons ont dû arrêter l'exécution d'une tâche pour passer à une autre, le plus rapidement possible, «les deux groupes ont démontré les mêmes capacités au vrai multitâche (simultanéité des deux tâches)». Ensuite, «lorsqu'un bref délai était laissé entre l'arrêt d'une tâche et le lancement d'une autre, les pigeons se sont montrés plus rapides que les humains, de 250 millisecondes».
Ces performances tiennent peut-être au fait «que, dans le cerveau des pigeons, les signaux s'échangent plus rapidement que dans le cerveau humain» ou du moins «qu'ils passent d'un neurone à un autre plus rapidement». Rappelons ici qu'il avait été établi que les oiseaux possèdent, à masse égale de cerveau, plus de neurones que les mammifères et, en particulier, que les primates.
Concrètement, «un cerveau de pigeon présente une densité de neurones six fois plus élevée qu'un cerveau humain». Ainsi, le résultat de l'expérience ici présentée pourrait s'expliquer par le fait que «la distance moyenne entre deux cellules nerveuses de pigeon est 50 % plus courte qu'entre deux neurones humains» de sorte que l'information peut être traitée plus rapidement.
En fin de compte, «contrairement à ce que les chercheurs pensaient», les fonctions cognitives complexes n'exigeraient pas nécessairement un cortex cérébral complexe, de sorte que le petit cerveau d'un oiseau serait suffisant pour «développer des capacités cognitives censément réservées aux mammifères».
votre commentaire