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Une étude, dont les résultats intitulés «Origin of Interstellar Object A/2017 U1 in a Nearby Young Stellar Association?» ont été publiés dans la revue Research Notes of the AAS, laisse penser que l'objet immatriculé 1I/2017 U1 * et baptisé Oumuamua, qui a une trajectoire hyperbolique le désignant comme un voyageur interstellaire, proviendrait de l'une des très jeunes étoiles de l'association Carina, ou Colombe, située entre 163 et 277 années-lumière de la Terre.
Notons tout d'abord que cet objet avait été découvert dans «les sondages des télescopes Pan-STARRS-1 le 19 octobre dernier, quelques semaines après son passage au plus près du Soleil»: l'excentricité de 1,20 de sa trajectoire hyperbolique indique qu'il vient d'un autre monde, ce qui en fait «le premier de ce type jamais observé par les astronomes».
Cet objet «d'une taille estimée à 400 m» avait d'abord été «pris pour une comète» (dans un premier temps, il fut nommé C/2017 U1, le 'C' désignant les comètes), puis il a été «requalifié peu après sa découverte en astéroïde, à cause de l'absence manifeste de chevelure de gaz et de poussière» et immatriculé A/2017 U1.
Maintenant, en raison de sa nature unique, il est finalement recensé sous le matricule 1I/2017 U1, avec un 'I' pour 'interstellaire'. Le nom 'Oumuamua', qui lui a été donné par ses découvreurs «basés à l'Haleakala (Hawaï)», est un mot hawaïen qui «fait référence à un éclaireur ou un messager: «"Ou"' signifie "vouloir tendre la main" et 'mua', avec le second 'mua' qui met l'accent, signifie d'abord "en avance de"».
Pour sa part, l'étude ici présentée avance que «l'astéroïde ne viendrait pas de Véga, l'astre le plus brillant de la constellation de la Lyre, à 25 années-lumière de nous, comme cela a été supposé préliminairement», mais de l'une des très jeunes étoiles de l'association Carina **, « située entre 163 et 277 années-lumière de la Terre», en raison du fait que, «dans le catalogue du satellite Gaia (qui suit un milliard d'étoiles)», ces étoiles «ont des mouvements en accord avec celui A/2017 U1».
De plus, «compte tenu de sa nature d'astéroïde», il semble que cet objet «devait être à l'intérieur de la ligne de glace du disque protoplanétaire de l'étoile où il s'est formé, il y a quelque 45 millions d'années», car cela ferait «une quarantaine de millions d'années qu'il voyage». Comme «il n'est sans doute pas le seul à venir de là-bas», l'étude indique enfin «que la planète responsable de l'éjection de l'objet (et donc d'autres avec lui) est (ou était) soit une superterre, soit une géante gazeuse de 20 à 30 masses terrestres».
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(*) 1I/ʻOumuamua
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Une étude, dont les résultats intitulés «Temporal niche expansion in mammals from a nocturnal ancestor after dinosaur extinction» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, a permis de faire apparaître, pour la première fois, une corrélation très étroite entre le moment où les dinosaures ont disparu à la fin du Crétacé, il y a 66 millions d’années (crise KT), et le moment où des mammifères, à l’origine tous nocturnes, ont commencé à être actifs pendant la journée.
Pour parvenir à cette conclusion, «les caractéristiques de 2415 espèces de mammifères vivant aujourd’hui» ont été analysées et «des modèles décrivant les comportements de leurs ancêtres» ont été élaborés.
L'étude indique que le passage de nocturne à diurne pour ces mammifères «a nécessité une étape intermédiaire d’activité mixte [de jour et de nuit] pendant des millions d’années» et souligne «que ce changement n’a pas concerné l’ensemble des mammifères» puisque «la plupart des mammifères sont toujours nocturnes aujourd’hui».
Les primates (les humains sont donc concernés), qui figurent «parmi ces quelques mammifères qui ont sauté le pas», sont «les seuls mammifères diurnes dont les yeux ont les mêmes caractéristiques que ceux d’animaux ayant toujours vécu le jour, comme les oiseaux diurnes ou les reptiles».
Rappelons ici que «l'acuité visuelle et la perception des couleurs dépendent des propriétés des photorécepteurs de la rétine»: plus précisément, «la vision diurne est possible grâce aux cellules rétiniennes appelées cônes» *, tandis que la vision nocturne l'est «grâce aux cellules appelées bâtonnets». Chez les espèces nocturnes, il y a généralement qu’«un ou deux types de cônes», alors que chez l'humain, qui possède trois types de cônes, il y en a entre cinq et sept millions par œil.
Comme les mammifères diurnes ont «dû largement évoluer pour s’épanouir dans leur nouveau mode vie» et comme «les primates semblent être ceux dont la vision s’est la mieux adaptée à ce nouvel environnement», cela provient probablement du fait «que leurs ancêtres ont été parmi les premiers mammifères à adopter un mode de vie diurne».
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* Cônes
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Une étude, dont les résultats intitulés «Neural stem/progenitor cells are activated during tail regeneration in the leopard gecko (Eublepharis macularius)» sont publiés dans la revue The Journal of Comparative Neurology, a permis d'identifier les cellules permettant la régénération de la moelle épinière du Gecko léopard (Eublepharis macularius).
Rappelons tout d'abord qu'il faut à ce gecko environ 25 jours «pour régénérer entièrement sa queue après s'être volontairement séparé de celle-ci pour échapper à un prédateur». Comme, lors de la perte de la queue, la moelle épinière de l'animal est aussi sectionnée, l'étude ici présentée s'est intéressée aux cellules qui permettent la régénération de cette moelle épinière, dont «la lésion chez l'homme est synonyme de paralysie définitive d'une partie plus ou moins importante du corps».
Les geckos montrent que ce processus de réparation est possible grâce à des cellules souches et progénitrices neurales (CNPS) présentes «dans la couche épendymaire qui constitue une partie de la moelle épinière de ces animaux». C'est en faisant appel à la microscopie électronique, que cette étude démontre «que ce sont ces cellules si spéciales et hétérogènes qui permettent la régénération» (une population cellulaire qui «comprend surtout des cellules de la glie radiaire normalement peu actives»).
Mais tout change lorsque la queue tombe: en effet, à la suite de la blessure, les cellules «produisent des protéines différentes et se multiplient» pour créer «une toute nouvelle moelle épinière». Ensuite, ces cellules retourneront à un état de repos «une fois la blessure soignée et la moelle épinière restaurée».
Alors que «chez l'être humain, une blessure au niveau de la moelle épinière engendre la création d'un tissu cicatriciel», qui tout en soignant rapidement la blessure «empêche toute régénération», le gecko possède les bons types de cellules pour effectuer cette régénération. Ainsi, en partant des résultats de cette étude, il «reste maintenant à trouver le moyen de permettre la création et la prolifération de ces cellules chez les personnes paralysées suite à une lésion de la moelle épinière».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The most ancient spiral galaxy: a 2.6-Gyr-old disk with a tranquil velocity field» sont disponibles en pdf sur arxiv.org, rapporte l'observation de la galaxie spirale la plus ancienne connue à ce jour, telle qu'elle était il y a 11 milliards d'années, grâce à un effet de lentille gravitationnelle produit par un amas de galaxies interposé entre cette galaxie spirale, immatriculée A1689B11, et la Voie lactée.
Le grossisement découlant de cet effet de lentille gravitationnelle a permis au Near-Infrared Integral Field Spectrograph équipant le télescope Gemini Nord, à Hawaï de détecter la jeune spirale «alors que l'univers observable avait environ 2,7 milliards d'années et qu'elle formait des étoiles 20 fois plus rapidement que les galaxies spirales les plus proches de nous observées actuellement». La découverte de A1689B11 est importante, car les observations avec des «télescopes comme Hubble ont montré que les galaxies spirales étaient de plus en plus rares en remontant dans le passé mais que le nombre de galaxies irrégulières de petite taille augmentait».
L'hypothèse avancée pour expliquer cela est «que les premières galaxies étaient naines et qu'elles entraient fréquemment en collision en fusionnant» de sorte que les galaxies spirales, beaucoup plus régulières, seraient issues de ces fusions. Plus précisément, la théorie développée pour expliquer la dynamique de ce processus postule que «le fluide d'étoiles des galaxies» se comporte «comme un plasma, tel celui qui devrait être produit dans Iter» qui est régi par l'équation de Vlasov *.
Alors que ce scénario indique que «de petites galaxies naines sont nées quelques centaines de millions d'années après le Big Bang et sont ensuite entrées en collision pour, parfois, fusionner en donnant des galaxies de plus en plus grosses, qui ont absorbé à leur tour d'autres galaxies naines», il est surprenant de découvrir que «des grandes galaxies spirales, qui croissent aussi en accrétant du gaz provenant de gigantesques courants d'hydrogène et d'hélium froid, se soient formées très rapidement».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Laboratory unraveling of matter accretion in young stars» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de caractériser en laboratoire, grâce à l'utilisation de lasers et à l'observation des émissions de rayons X, la manière par laquelle la matière s'accumule à la surface d'un astre au cours de sa formation, depuis le stade de la nébuleuse primitive jusqu'à devenir une étoile pleinement formée comme notre Soleil. Cette découverte jette ainsi un regard nouveau sur ce phénomène qui fait l’objet de débats en raison du nombre restreint de modèles théoriques et d’observations.
Plus précisément, les expériences effectuées ont permis d’observer en laboratoire «la dynamique d’accrétion de plasma (matière constituée de particules chargées, d'ions et d'électrons) autour d’un solide en présence d’un champ magnétique». Il est apparu «que la matière, après l’impact, est littéralement éjectée de la surface du solide et projetée dans les flux du champ magnétique qui l’entoure». Elle «se transforme alors en une enveloppe de plasma autour du noyau du solide, ce qui en réduit l’émission de rayons X».
Ces expériences ont abouti non seulement à «mettre en accord observations et théorie, via la prise en compte de la réduction des émissions X en provenance de ces étoiles naissantes», mais aussi à l'observation directe de la façon «dont la matière s’accumule à la surface des étoiles naissantes». Elles permettent d'envisager «la manipulation de ces canaux d’accrétion de matière en trois dimensions et à travers des géométries de champ magnétiques complexes, comme attendues dans ces systèmes d’étoiles jeunes, afin de pleinement en comprendre la dynamique de formation».
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