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Une étude, dont les résultats intitulés «Carbon-rich dust in comet 67P/Churyumov-Gerasimenko measured by COSIMA/Rosetta» ont été publiés dans la revue MNRAS, a permis de déterminer la composition élémentaire des poussières de la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko (Tchouri), grâce à COSIMA, un instrument qui se trouvait à bord de la sonde Rosetta: le carbone cométaire, qui se trouve essentiellement sous forme de matière organique macromoléculaire, apparaît être l'un des matériaux les plus riches en carbone et les moins altérés jamais explorés dans le Système solaire.
Rappelons tout d'abord que COSIMA «avait pour tâche de collecter les poussières submillimétriques éjectées par le noyau de la comète, les photographier, puis en analyser une partie par spectrométrie de masse à temps de vol et ionisation secondaire (TOF-SIMS)». Les mesures faites par cet instrument, «qui se sont étalées tout le long des deux années de la mission Rosetta», indiquent «que toutes les poussières analysées présentent une composition similaire, quelles que soient leur date de collecte, leur taille ou leur morphologie, ce qui laisse penser qu’il s’agit là d’une propriété générale à tout le noyau».
La composition élémentaire moyenne de ces poussières fait apparaître que le matériau carboné macromoléculaire «représente près de la moitié de la masse de ces particules cométaires», tandis que l'autre moitié est «constituée essentiellement de minéraux silicatés»: les résultats «donnent un rapport d’abondance carbone sur silicium (C/Si) très proche du rapport solaire et indiquent l’absence d’une hydratation notable des phases minérales». Ainsi, «les comètes comme Tchouri (ou précédemment la comète Halley)» sont «parmi les objets les plus riches en carbone du Système solaire».
Comme «ces informations signent la nature primitive du matériau cométaire», Tchouri «a préservé quasi intacte la matière qui s’est accrétée et lui a donné naissance». Cela confirme que les comètes sont bien «une certaine forme de mémoire préservée de l’histoire ancienne de notre Système solaire».
Par delà «la spectaculaire diversité moléculaire observée pour la matière organique détectée en phase gazeuse», où «ces gaz et les glaces sublimées qui en sont à l’origine ne représentent qu’une très faible fraction de la matière cométaire totale», il apparaît que «l’essentiel de la matière cométaire est constitué par ce mélange intime de minéraux et de matière carbonée solide mesurée dans les poussières».
En fin de compte, comme ces résultats «montrent que la plus grande partie de la matière organique de la comète Tchouri se trouve sous la forme de matière carbonée macromoléculaire», si les comètes «ont joué un rôle dans l’apparition de la vie sur notre planète en y apportant en particulier de la matière riche en carbone», elle y aura été essentiellement délivrée «sous cette forme macromoléculaire complexe».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Synchrotron scanning reveals amphibious ecomorphology in a new clade of bird-like dinosaurs» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce au synchrotron européen de Grenoble (ESRF), de dévoiler l'étonnante anatomie d'Halszkaraptor escuillie, un dinosaure qui vivait au Crétacé, il y a 75 millions d'années, car il avait tout à la fois des caractéristiques du vélociraptor (similarité de la queue et des griffes tueuses en forme de faucille au pied), du cygne (similarité du long cou) et du crocodile (similarité au niveau du museau), ce qui en fait le premier dinosaure amphibie.
Indiquons tout d'abord que les os fossilisés de Halszkaraptor escuillie ont été «découvert dans le sud de la Mongolie, à Ukhaa Tolgod», une localité «connue des paléontologues depuis des décennies, et souvent la cible de chasseurs de fossiles». Cela explique que les os de Halszkaraptor ont commencé par être «exporté illégalement de Mongolie», avant de faire partie de «collections privées dans le monde entier» et, finalement «d'être acquis en 2015», et offerts aux paléontologues pour étude et pour préparer leur retour en Mongolie.
Notons aussi que le nom 'Halszkaraptor' «honore la mémoire de la paléontologue polonaise Halszka Osmólska, qui s'était spécialisée dans l'étude des dinosaures mongols du désert de Gobi» et que le nom d’espèce 'escuillie' est «dédié au paléontologue français François Escuillié» pour honorer «son rôle dans la première reconnaissance de l’importance de ce fossile» et «ses efforts pour le retour du fossile en Mongolie».
La méthode d'imagerie «de scan en 3D» déployée par le synchrotron ESRF, «la microtomographie multi-résolution par rayons X», a révélé «l'anatomie du fossile découvert dans le sud de la Mongolie». En particulier, cette méthode a fait apparaître «les traits distinctifs enfouies au cœur de la gangue de roche entourant le fossile», comme «de nombreuses dents, dont aucune n'est visible à l'extérieur», ou un «système neuro-vasculaire dans le museau ressemblant beaucoup à celui des crocodiles modernes, ce qui suggère qu'il s'agissait d'un prédateur aquatique».
Au bout du compte, on peut dire que Halszkaraptor appartient au clade des théropodes («auquel appartiennent le Tyrannosaurus rex et le Velociraptor») et qu'il représente «ainsi la première espèce connue d'un nouveau groupe de dinosaures amphibies, capables de chasser sur la terre ferme en courant sur deux pattes comme un canard, mais aussi de se déplacer dans l'eau».
Plus précisément, Halszkaraptor, qui «partage avec le raptor, son lointain cousin, la même 'griffe tueuse', une griffe de la patte arrière très développée lui permettant d'égorger sa proie», pouvait, avec «son long cou, évoquant celui du cygne», pêcher «en embuscade dans l'élément aquatique», avant «de dévorer ses proies avec ses dents et son museau de crocodile».
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Une étude, dont les résultats intitulés «ALMA Detection of Bipolar Outflows: Evidence for Low-mass Star Formation within 1 pc of Sgr A*» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, rapporte la découverte, grâce au réseau ALMA, de l'existence de protoétoiles en phase T-Tauri (*) proches de Sagittarius A* (Sgr A*), le trou noir situé au centre de notre Galaxie.
Rappelons tout d'abord que «le cœur de la Voie lactée se dérobe largement à nos yeux», car, en raison «de l'interposition de nombreux nuages riches en poussières qui bloquent la lumière» dans le domaine du visible, à ces longueurs d'onde «les instruments soient en orbite ou au sol» peuvent difficilement atteindre ce cœur.
Le réseau ALMA, qui travaille dans le domaine millimétrique, ne rencontre pas ce problème. C'est la raison pour laquelle, il a été utilisé dans le cadre de l'étude ici présentée, ce qui a conduit à la découverte de la présence indiscutable «de 11 protoétoiles de faibles masses en phase T-Tauri, bien reconnaissables à leurs jets bipolaires» à «des distances de quelques années-lumière seulement autour de Sagittarius A*».
Comme les observations d'ALMA suggèrent que ces protoétoiles «sont particulièrement jeunes», puisque qu'elles seraient âgées d'environ 6.000 ans, elles posent un problème car le champ de gravité de Sgr A* et «les rayonnements ultraviolets et X qu'il émet en accrétant de la matière devraient rendre les nuages moléculaires proches de lui assez peu propices à la formation de jeunes protoétoiles».
Plus précisément, «ces nuages devraient être trop turbulents et ces rayonnements devraient avoir tendance à souffler la matière et à inhiber la formation stellaire, de la même façon que le rayonnement ultraviolet de jeunes étoiles dans des pouponnières est en mesure d'éroder sérieusement les nuages dans lesquels ces étoiles se sont formées par effondrement gravitationnel».
Surtout, «les forces de marée de Sagittarius A* devraient, par elles-mêmes, suffire à empêcher l'effondrement des nuages moléculaires, qui sont très loin d'être assez denses pour que leur champ de gravitation contrecarre les effets de celui du trou noir supermassif».
Une hypothèse est cependant avancée pour expliquer ce mystère: elle «fait intervenir des flots de matière pouvant être éjectés par Sagittarius A*» qui «auraient compressé suffisamment ces nuages moléculaires pour que leur densité soit à même de provoquer leur effondrement».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
* Étoile variable de type T Tauri
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Une étude, dont les résultats intitulés «Observations and modeling of the elastogravity signals preceding direct seismic waves» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'observer des faibles signaux liés à la gravité et à comprendre qu'ils proviennent d'une perturbation du champ de gravité qui se produit quasi-instantanément, à la suite d'un tremblement de terre. Comme ils peuvent être enregistrés avant les ondes sismiques habituellement analysées par les sismologues, ils pourront jouer un rôle important dans l'identification précoce de l'occurrence d'un séisme majeur, car ils sont sensibles à la magnitude des séismes.
Notons tout d'abord que cette recherche est née «de l'interaction entre des sismologues voulant mieux comprendre les séismes» et des physiciens «développant des mesures fines de la gravité en vue de la détection des ondes gravitationnelles»: concrètement, alors que «les tremblements de terre changent brutalement l'équilibre des forces dans la Terre et émettent ainsi des ondes sismiques dont les conséquences peuvent être dévastatrices», ces mêmes ondes «ont aussi l'effet de perturber faiblement le champ de gravité terrestre, ce qui est à l'origine de l'émission d'un autre signal».
Ce signal de gravité «est particulièrement intéressant dans une perspective de quantification rapide des séismes car il se transmet à la vitesse de la lumière, contrairement aux ondes sismiques qui se propagent à des vitesses entre 3 et 10 km/s», de sorte que «pour une station située à 1000 km de l'épicentre, les sismomètres peuvent potentiellement détecter ce signal plus de deux minutes avant l'arrivée des ondes sismiques».
L'étude ici présentée, qui fait suite «à la première mise en évidence de ce signal en 2016», approfondit grandement les connaissances sur le sujet. En effet, dans un premier temps, ces signaux ont été observés «sur les données d'une dizaine de sismomètres situés entre 500 et 3000 km de l'épicentre du séisme du Japon de 2011 (magnitude 9.1)». Ensuite, à partir de ses observations, il a été démontré «que ces signaux sont dus à deux effets».
Le premier de ces effets «est le changement de gravité se produisant à l'emplacement du sismomètre, qui modifie la position d'équilibre de la masse de l'instrument», tandis que «le deuxième effet, indirect, est dû au changement de gravité partout dans la Terre, qui perturbe l'équilibre des forces et produit de nouvelles ondes sismiques qui atteindront le sismomètre». Cette étude, «en prenant en compte ces deux effets», montre «que ce signal lié à la gravité est très sensible à la magnitude du tremblement de terre, ce qui fait de lui un bon candidat pour quantifier rapidement la magnitude des forts séismes».
Désormais, «le défi futur est de parvenir à exploiter ce signal pour des magnitudes inférieures à 8-8.5 car en-dessous de ce seuil, le signal est trop faible par rapport au bruit sismique naturellement émis par la Terre, et le dissocier de ce bruit est compliqué». Pour répondre à ce défi, «plusieurs technologies, dont certaines inspirées des instruments développés pour la détection des ondes gravitationnelles» sont actuellement envisagées «pour faire un nouveau pas en avant dans la détection de ces précieux signaux».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Three-dimensional motions in the Sculptor dwarf galaxy as a glimpse of a new era» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy, a permis, grâce aux observations du satellite Gaia de l'ESA, de confirmer, que les étoiles de la galaxie naine du Sculpteur * (une galaxie satellite de la Voie lactée distante d'environ 300.000 années-lumière), se meuvent comme s'il y avait un pic de densité de matière noire ** en son centre.
Indiquons tout d'abord que les mouvements des étoiles déjà observés «dans cette galaxie naine sphéroïdale laissaient penser qu'elle était gorgée de matière noire», une catégorie de matière hypothétique, invoquée pour rendre compte d'observations astrophysiques. De ce fait, cette galaxie naine est «un bon laboratoire pour tenter d'en apprendre plus sur les caractéristiques de cette dernière».
Dans ce but, l'étude ici présentée a «mis à profit le fait que Gaia puisse également donner des renseignements sur les mouvements des étoiles présentes» dans la galaxie naine du Sculpteur en combinant les données de Gaia avec celles de Hubble. Les résultats obtenus constituent un véritable exploit, car «la précision des mesures, atteinte pour la première fois pour des mouvements stellaires annuels dans une autre galaxie, revient à distinguer une tête d'épingle sur la Lune».
Au bout du compte, comme la répartition de la matière noire dépend des propriétés de celle-ci et, en retour, cette répartition est sondée par les mouvements des étoiles sous l'influence de son champ de gravitation», l'observation rapportée, qui indique «un pic de densité de matière noire» au centre de la galaxie naine du Sculpteur, est bien concordante avec «ce que prédisent les modèles de matière noire qui sont souvent considérés en cosmologie pour ce genre d'objet». Cela confirme donc la valeur de ces modèles.
Lien externe complémentaire (source Simbad)
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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