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Une étude, dont les résultats intitulés «Widespread bone-based fluorescence in chameleons» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de comprendre l'origine des motifs bleus fluorescents découverts sur la tête (parfois même sur l'ensemble du corps) de la plupart des caméléons de la Collection de zoologie de l'État de Bavière (ZSM).
Notons tout d'abord que, du fait que «la biofluorescence est réputée comme étant bien plus répandue dans les mers que sur terre», la découverte de celle-ci chez des caméléons constitue une relative surprise. Pour déterminer l'origine de ce phénomène, cette étude a procédé à plusieurs analyses.
En premier, «les tomodensitométries (CT-scan) ont révélé que les motifs fluorescents reprenaient exactement la distribution des tubercules osseux éparpillés sur le crâne des caméléons». Les analyses tissulaires ont ensuite «montré que la peau recouvrant ces tubercules se réduit à une couche transparente d'épiderme».
Alors que «les scientifiques savent depuis longtemps que des os exposés à des ultraviolets (UV) émettent une lumière fluorescente», c'est «la première fois qu'ils peuvent observer cette biofluorescence sur un animal vivant». Plus précisément, comme «les régions de peau particulièrement fine constituent comme des fenêtres permettant au rayonnement UV d'atteindre les os», ceux-ci «absorbent le rayonnement et réémettent, en réponse, une lumière bleue fluorescente».
En outre, il est apparu que «les motifs observés sur la tête des caméléons semblent caractéristiques de certaines espèces ou de certains groupes»: par exemple, dans certains cas au moins, «les mâles présentent plus de tubercules que les femelles».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A Global Interactome Map of the Dengue Virus NS1 Identifies Virus Restriction and Dependency Host Factors» ont été publiés dans la revue Cell Reports et sont disponibles en pdf, a permis de d'identifier, pour la première fois, l'ensemble des facteurs cellulaires qui interagissent avec le virus de la dengue au cours de sa réplication et d'apporter 'la preuve de concept' qu'il est possible d'inhiber certaines de ces molécules.
Rappelons tout d'abord que le virus de la dengue, qui «provoque dans l'organisme des affections souvent bénignes allant de fièvres légères à modérées mais peut aussi entrainer des fièvres hémorragiques qui peuvent s'avérer fatales notamment pour les enfants», constitue «un problème de santé public majeur qui touche des millions de personnes dans le monde et pour lequel aucun traitement antiviral n'est disponible».
En outre, «le seul vaccin disponible aujourd'hui, n'est recommandé par l'OMS que dans les contextes géographiques (nationaux ou infranationaux) de forte endémicité et pour les personnes ayant déjà été infectées au moins une fois».
Le génome de ce virus «est une molécule d'ARN qui code pour 3 protéines structurales formant la particule virale» ainsi que pour 7 protéines dites non-structurales (NS)» qui, elles, «assurent d'une part la réplication du virus dans l'organisme hôte et, d'autre part, le contrôle de la réponse immunitaire antivirale de celui-ci», deux fonctions «essentielles à la survie du virus dans l'organisme infecté».
Comme au cours du cycle infectieux, «les protéines NS s'assemblent et recrutent des facteurs cellulaires encore mal connus pour former un complexe de réplication essentiel à l’amplification du génome viral», si on veut «trouver des stratégies pour endiguer l'infection», la compréhension de «cette étape cruciale dans la vie du virus est primordiale».
Dans le cadre de cette étude, «la composition protéique du complexe de réplication du virus de la dengue» a pu être analysée «en utilisant des mini-génomes modifiés du virus de la dengue». Elle a abouti à l'identification de «tout un réseau de facteurs cellulaires interagissant avec les protéines NS lors du cycle infectieux» dont «certains agissent comme des facteurs de restriction du virus alors que d’autres sont essentiels à sa réplication».
Ensuite, 'la preuve de concept' «que ces interactions, entre le virus et la cellule hôte, sont des cibles potentielles pour des thérapies antivirales nouvelles» a été apportée en montrant «que le complexe cellulaire OST, qui assure normalement le transfert de motifs sucrés sur les protéines cellulaires, est aussi détourné par le virus pour servir à certaines de ses propres protéines».
Enfin, l'étude montre «qu'un inhibiteur de l’activité du complexe OST, le NGI-1 empêche la glycosylation de certaines protéines virales et inhibe fortement la réplication du virus de la dengue ainsi que la sécrétion de la virotoxine NS1 qui est un marqueur précoce des formes sévères de la maladie».
Comme ces résultats sont tout à fait «transposables à d’autres flavivirus pathogènes tels que le virus ZIKA et le virus du Nil occidental», cette étude ouvre la voie à la possibilité de nouvelles thérapies antivirales contre toute cette famille de virus.
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Une étude, dont les résultats intitulés «The K2-138 System: A Near-resonant Chain of Five Sub-Neptune Planets Discovered by Citizen Scientists» ont été publiés dans la revue The Astronomical Journal et sont disponibles en pdf, décrit le premier système multi-planètes découvert entièrement par 'crowdsourcing' (production participative), grâce au projet 'Exoplanet Explorers' lancé en 2017.
Plus précisément, ce projet qui «regroupe 14.000 bénévoles» a permis «la découverte du système K2-138 (*): l'étoile et ses quatre premières planètes en avril puis la cinquième dernièrement» (En outre, des indices laissent présager l'existence «d'une éventuelle sixième planète, voir plus»). De taille «comprise entre celle de la Terre et celle de Neptune», elles sont «très proches de leur étoile commune, plus proches que Mercure autour du Soleil» (**).
Soulignons ici que le but du projet 'Exoplanet Explorers' est de «mettre à disposition des citoyens les ressources nécessaires à la découverte de nouvelles exoplanètes dans notre galaxie»: ainsi, «les données du télescope spatial Kepler ont été téléchargées sur le site internet de 'Exoplanet Explorers'». Les données correspondent aux observations de 290.000 étoiles dans le cadre de «la mission K2 menée par la NASA depuis 2014».
L'implication des citoyens a permis d'extraire des informations en utilisant les données d'un algorithme «permettant de détecter les transits des différents objets spatiaux» et «parmi ces objets, seuls ceux dont le transit correspondait à celle d'une planète étaient retenus»: chaque signal de transit potentiel a été examiné «par un minimum de 10 personnes» et chacun d'entre eux avait besoin «d'un minimum de 90% de 'oui' pour être considéré pour une caractérisation plus poussée». En particulier, «en avril 2017, trois des quatre exoplanètes ont obtenu 100% de 'oui' et la dernière 92% sur un panel de plus de 10 personnes».
(*) Tableau des caractéristiques des 5 exoplanètes découvertes (source wikipédia):
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_exoplanets_discovered_in_2017
Name
Mass (MJ)
Radius (RJ)
Period (days)
Semi-major axis (AU)
Discovery method
Disc. Year
Distance (ly)
Host star mass (M☉)
Host star temp. (K)
K2-138b
(***)
0.140
2.35322
0.03380
transit
2017
597
0.93
5378
K2-138c
(****)
0.225
3.55987
0.04454
transit
2017
597
0.93
5378
K2-138d
(*****)
0.237
5.40478
0.05883
transit
2017
597
0.93
5378
K2-138e
(******)
0.294
8.26144
0.07807
transit
2017
597
0.93
5378
K2-138f
(*******)
0.251
12.75759
0.10430
transit
2017
597
0.93
5378
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) K2-138
Lien externe complémentaire (source Exoplanetcatalogue)
(***) K2-138 b
(****) K2-138 c
(*****) K2-138 d
(******) K2-138 e
(*******) K2-138 f
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Une étude, dont les résultats intitulés «Salmonella enterica genomes from victims of a major sixteenth-century epidemic in Mexico» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, laisse penser que l'épidémie, nommée 'cocoliztli' (*), qui a tué au 16e siècle des millions d'Aztèques en touchant une partie du Mexique et du Guatemala, a été causée par la bactérie Salmonella enterica (**).
L'épidémie 'cocoliztli' «ressemblait à une fièvre hémorragique»: plus précisément, «les victimes avaient une jaunisse, perdaient du sang par le nez, les oreilles, faisaient des convulsions et mouraient en quelques jours». Pour identifier l'agent responsable de cette maladie, l'étude ici présentée a analysé «l'ADN de 29 squelettes provenant du site de Teposcolula-Yucundaa, dans le sud du Mexique», car «après l'épidémie, la ville a changé de site» et «le cimetière contenant des victimes de l'épidémie n'a pas été touché jusqu'à récemment».
Il est alors apparu que, dans dix squelettes de victimes, la bactérie Salmonella enterica Paratyphi C a été identifiée. Il est vraisemblable que cette bactérie, responsable de fièvres entériques et de complications gastro-intestinales, «a été apportée par les Européens car elle était absente des squelettes datant d'avant leur arrivée». En ce qui concerne les symptômes évoquant une fièvre hémorragique, ils «pourraient s'expliquer par les grandes quantités de bactéries présentes dans l'organisme, chez des individus qui souffraient aussi probablement de malnutrition».
Liens externes complémentaires (source Wikipedia)
(*) Cocoliztli
(**) Salmonella
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Une étude, dont les résultats intitulés «A detached stellar-mass black hole candidate in the globular cluster NGC 3201» seront publiés dans la revue MNRAS et sont disponibles en pdf, a permis de découvrir au sein de l’amas NGC 3201 (*), grâce à l’instrument MUSE qui équipe le VLT de l’ESO au Chili, une étoile qui orbite autour d’un trou noir invisible dont la masse avoisine les quatre masses solaires.
Rappelons tout d'abord que les amas globulaires, qui «sont de vastes sphères constituées de dizaines de milliers d’étoiles qui orbitent autour de la plupart des galaxies», figurent «parmi les systèmes stellaires les plus âgés de l’Univers», car leur formation est contemporaine «des débuts de la croissance et de l’évolution galactiques».
NGC 3201, «situé dans la constellation australe de Vela (Les Voiles)», fait partie des quelque 150 amas gobulaires qui «ont été identifiés au sein de la Voie Lactée». Son observation par l'instrument MUSE a révélé «l’étrange comportement» de l’une de ses étoiles qui «oscille d’avant en arrière à plusieurs centaines de milliers de kilomètres par heure, et selon une périodicité de 167 jours».
Il en découle que cette étoile semble orbiter «autour de quelque chose d’invisible» qui l'a «prise au piège de son énorme attraction gravitationnelle»: les caractéristiques de l'étoile ont conduit à fixer sa propre masse «à quelque 0,8 masse solaire, et la masse de sa mystérieuse contrepartie à environ 4,36 masses solaires», ce qui identifie «presque certainement» l'objet à un trou noir.
La détection de ce trou noir passif (il «n’absorbe actuellement aucune matière et n’est entouré d’aucun disque de gaz brillant») au centre de l'amas globulaire NGC 3201, en fait «le tout premier découvert au sein d’un amas globulaire en observant les seuls effets de son attraction gravitationnelle».
Notons ici que la masse élevée et l'âge avancé des amas globulaires laissent supposer qu'ils «ont produit un grand nombre de trous noirs de masses stellaire (vestiges de l’explosion puis de l’effondrement d’étoiles massives tout au long de la durée de vie de l’amas)».
Par ailleurs, «les récentes détections de sources de rayonnements radio et X au sein des amas globulaires, tout comme la détection d’ondes gravitationnelles résultant de la fusion de deux trous noirs de masses stellaires, suggèrent que ces trous noirs de modestes dimensions pourraient être bien plus nombreux qu’imaginé au sein des amas globulaires».
Alors que, «récemment encore», on croyait «que la plupart des trous noirs disparaissaient des amas globulaires en un laps de temps très court, et que de tels systèmes n’existaient même pas», cette étude, qui montre que «ce n’est manifestement pas le cas», contribue à affiner notre compréhension de la formation des amas globulaires et de l’évolution des trous noirs, en particulier des systèmes binaires «ce qui est essentiel pour la compréhension des sources d’ondes gravitationnelles».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) NGC 3201
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