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Une étude, dont les résultats intitulés «Studying the Ultraviolet Spectrum of the First Spectroscopically Confirmed Supernova at Redshift Two» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de confirmer la découverte de la plus ancienne supernova jamais observée, une énorme explosion cosmique qui a eu lieu il y a 10,5 milliards d'années.
Cette supernova, baptisée DES16C2nm, s'est produite «lorsque une étoile massive lovée dans une galaxie très lointaine a mis fin à ses jours dans une explosion cataclysmique». Ce type de phénomène est très violent «car la matière composant l'astre est éjectée à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres par seconde»: en raison «de l'incroyable quantité d'énergie libérée, l'événement brille autant que... 200 millions de soleils et peut être aperçu depuis la Terre».
Le rayonnement émis par cette supernova «a été détecté pour la première fois en août 2016» et «sa distance et son extrême luminosité ont ensuite été confirmées en octobre 2017 par trois télescopes distincts». L'étude ici présentée range DES16C2nm parmi les 'supernovas super lumineuses (SLSNe)', «la classe des supernovas les plus brillantes et les plus rares» aussi appelées hypernovae (*).
Cette découverte permet d'en apprendre plus sur la nature des supernovas super lumineuses (**), car «la lumière ultraviolette émise par cette supernova nous renseigne sur la quantité de métal produite dans l'explosion et sur la température de l'explosion elle-même, deux informations essentielles pour comprendre les causes, les moteurs, de ces explosions cosmiques».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Hypernova
Lien externe complémentaire (source Wikinews)
(**) Une découverte pleine de promesses
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Une étude, dont les résultats intitulés «Deadly CO2 gases in the Plutonium of Hierapolis (Denizli, Turkey)» ont été publiés dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences, indique que des émanations toxiques de dioxyde de carbone (CO2 )ont été mesurées dans le Plutonium, le temple romain de Pluton, dieu des Enfers, à Hiérapolis, près de Pamukkale en Turquie.
Jusqu'ici, on ne connaissait pas bien le procédé par lequel, dans l'Antiquité, les bêtes étaient sacrifiées à la «plus redoutée des divinités» lors de «rites mystérieux». D'après les témoignages, «il y a 2200 ans, les fidèles, installés sur des gradins de pierre» pouvaient voir «les animaux escortés par des prêtres» approcher de 'l'entrée des Enfers', «une petite porte de pierre», puis mourir «sans le moindre contact, tandis que les officiants ressortaient indemnes».
Le géographe grec Strabon (65 avant J.-C.-25 après J.-C.) était convaincu, «à l'instar de Pline l'Ancien qui avait évoqué ce prodige», que «les prêtres eunuques du culte local de Cybèle (*) échappaient à la mort» parce qu'ils étaient castrés. En fait, les Romains «profitant d’un phénomène naturel rare», avaient tout simplement «dressé ces temples sur des failles géologiques dégageant du dioxyde de carbone CO2»: ainsi ce «dioxyde de carbone asphyxiait tous ceux qui inhalaient le gaz».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a été entreprise afin d'évaluer sur le site de Hiérapolis «le potentiel meurtrier de l’antique Plutonium mis au jour en 2011». Un analyseur de gaz portatif a permis de mesurer «la teneur des gaz s'échappant de la 'porte des enfers'», plus précisément, «dans le temple de Pluton et la petite grotte située au-dessous (où les concentrations de CO2 très élevées continuent de tuer oiseaux, insectes et petits mammifères)».
Il a ainsi été établi «que les concentrations de gaz censées refléter le souffle hadéen (d’Hadès, nom grec de Pluton), évoluaient en fonction des heures de la journée» dans «cette région de Turquie à la sismicité très active»: alors que «la fissure profonde située sous le Plutonium émet en continu du dioxyde de carbone sous la forme d’un brouillard», dans la journée, «la chaleur de l’astre solaire dissipe les gaz», mais «la nuit, et à l’aube, le CO2 plus lourd que l’air forme une nappe flottant au-dessus du sol, d’une quarantaine de centimètres d'épaisseur».
Selon l'étude, la densité de cette nappe nocturne «suffirait à tuer un être humain». Les mesures suggèrent donc que «les prêtres eunuques ont probablement fait leurs sacrifices le matin ou le soir, quand la concentration de gaz était la plus élevée». Il en résulte que c'est «grâce à leur haute taille, en se protégeant le nez, ou en interrompant momentanément leur respiration», qu'ils pouvaient se soustraire aux inhalations toxiques, «à l’inverse des animaux (parmi lesquels des bœufs), asphyxiés en quelques minutes», un pouvoir attribué dans l'Antiquité «aux puissances surnaturelles chtoniennes».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Cybèle
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ancient genomes revisit the ancestry of domestic and Przewalski's horses» ont été publiés dans la revue Science, a permis, grâce à des analyses génétiques, de déterminer que les chevaux de Botaï (*), apprivoisés il y a 5500 ans dans les steppes d'Asie centrale et considérés comme les ancêtres de tous les chevaux domestiques actuels, ne sont pas en fait les aïeux de nos chevaux domestiques, mais ceux des chevaux de Przewalski (**), présumés sauvages.
Plus précisément, dans un contexte où «les modèles actuels prédisent que tous les chevaux domestiques modernes vivant aujourd'hui seraient des descendants des chevaux domestiqués pour la première fois», le séquençage des génomes de 20 des chevaux de Botaï (au nord du Kazakhstan actuel) a été entrepris pour permettre de saisir l'évolution biologique associée à la domestication, car «il est quasi impossible d'accéder aux premières étapes de la domestication en analysant les génomes de chevaux modernes, considérablement transformés par la sélection des éleveurs».
Cette démarche a finalement abouti à montrer qu'à «défaut d'être la source des chevaux domestiques actuels», les chevaux de Botaï étaient «les ancêtres directs des chevaux de Przewalski» qui étaient «supposés être les derniers chevaux sauvages sur Terre» de sorte que les chevaux de Przewalski représentent «en réalité les descendants sauvages des premiers chevaux jamais domestiqués».En outre, cette étude «a mis en évidence certains changements survenus lors de ce retour à l'état sauvage, au nombre desquels un allèle impliqué dans l'apparition d'une robe léopard, qui était présent chez le cheval de Botaï mais a été perdu par la suite, probablement éliminé par sélection naturelle parce qu'il causait une mauvaise vision nocturne».
Il résulte de cela que l'origine des chevaux domestiques modernes «doit être recherchée ailleurs, car aucun des 22 chevaux eurasiatiques analysés» («couvrant les 4100 dernières années») n'est apparenté à ceux de Botai.Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Culture de Botaï
(**) Cheval de Przewalski
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Une étude, dont les résultats intitulés «The timescale of early land plant evolution» ont été publiés dans la revue PNAS, avance, en s'appuyant sur les horloges moléculaires, que des plantes se sont pour la première fois aventurées sur les continents il y a environ 500 millions d'années alors que, jusqu'ici, les fossiles des premières plantes terrestres connues, des Cooksonia, étaient datés d'environ 425 millions d'années (Silurien).
Ces Cooksonia (*) «ont été trouvés dans les archives fossilifères allant de la Sibérie à l'est des États-Unis et au Brésil mais la plupart des types de Cooksonia ont été identifiés en Irlande, au Pays de Galles et en Angleterre».
Pour sa part, l'étude ici présentée a effectué son estimation en se servant des horloges moléculaires, c'est-à-dire en faisant appel à la 'loi génétique' qui dit «que les génomes de différentes espèces divergent en raison des mutations génétiques à une vitesse constante», de sorte que «deux plantes apparentées auront des génomes d'autant plus différents que leurs lignées se sont séparées il y a longtemps».
Au bout du compte, «en combinant les données génétiques des espèces actuelles et en reliant leurs histoires à celles des fossiles, connus et datés», ce travail révise la chronologie des plantes terrestres: il en résulte «que l'ancêtre des plantes terrestres était vivant au milieu de la période cambrienne, ce qui correspond à un âge similaire à celui des premiers animaux terrestres connus».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Cooksonia
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Une étude, dont les résultats intitulés «A surge of light at the birth of a supernova» sont publiés dans la revue Nature, rapporte qu'une supernova a pu être observée à ses tout débuts par un astronome amateur, au moment précis où la supernova est devenue visible dans le ciel. Ces données et celles complémentaires obtenues par une batterie de télescopes ont permis de tester, pour la première fois, les prédictions théoriques sur l'évolution initiale de telles explosions stellaires.
Rappelons tout d'abord que «jusqu’ici purement théoriques, les modèles de supernova indiquaient que l'augmentation spectaculaire de la luminosité d’une supernova était due à l'émergence d’une vague lumineuse, une onde de choc explosive à la surface de l'étoile». Prédit depuis longtemps, ce phénomène «était activement recherché par plusieurs groupes de scientifiques à travers le monde», mais «c’est un astronome amateur, chanceux et très vigilant, qui a réussi à suivre pour la première fois l’évolution des toutes premières phases de ce phénomène».
Plus précisément, «le 20 septembre 2016, alors que Víctor Buso, originaire de Rosario en Argentine, testait un nouveau télescope, de seulement 40 centimètres de diamètre, il remarqua qu'un nouvel objet très peu lumineux était apparu au sud du centre de la galaxie spirale NGC 613 (*), située dans la constellation du Sculpteur, à environ 80 millions d’années-lumière de la Terre». Cette supernova, qui explosait sous ses yeux, a «multiplié sa luminosité par 3» en moins d’une demi-heure.
Par la suite, il est apparu que les images de cette supernova, immatriculée SN 2016gkg (**), prises en cette occasion par cet astronome amateur, «étaient de grande qualité» tandis que «les conditions du ciel étaient idéales pour réaliser une telle découverte». L'analyse de ces images et leur comparaison avec l’augmentation de luminosité déduites des simulations informatiques a permis d'établir «que les premières observations étaient obtenues seulement 1 à 3 heures après l’explosion, une donnée capitale pour les modèles».
L'analyse de la supernova SN 2016gkg, a permis, pour la première fois, de tester la validité des modèles «dans toute leur étendue sur des données réelles». Selon ceux-ci, «l'augmentation brutale et initiale de la lumière de supernova peut s'expliquer par l'émergence du choc, à la surface de l’étoile», ce qui est «tout à fait corroborée» par les observations de la supernova ici présentée: «l'augmentation initiale et rapide de la luminosité est bien compatible avec le phénomène qui marque la naissance de la supernova» (le moment «où l'onde de souffle de l'explosion émerge de la surface stellaire, après avoir traversé l'intérieur de l'étoile de façon supersonique»).
Soulignons pour finir qu'en «combinant les différentes circonstances qui ont permis cette découverte, la rareté des supernovae (environ une tous les cents ans dans une galaxie), la brièveté de l’augmentation lumineuse (environ une heure), la clarté du ciel nécessaire et l’emplacement à l’extérieur de la galaxie, la découverte de l’amateur Victor Buso avait une probabilité de se produire d’environ un sur cent millions».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) NGC 613
(**) SN 2016gkg
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