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Une étude, dont les résultats intitulés «Probing Planets in Extragalactic Galaxies Using Quasar Microlensing» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et sont disponibles en pdf, propose, pour la première fois, une démonstration de l'existence d'exoplanètes dans une autre galaxie que la Voie lactée en se servant du phénomène de microlentille gravitationnelle.
Le raisonnement suivi aboutit à prédire la présence d'un «nombre gigantesque d'exoplanètes dont les masses vont de celle de la Lune à celle de Jupiter»: plus précisément, il y en aurait «environ 2.000 pour une étoile de la séquence principale» dans la galaxie en question «distante de 3,8 milliards d'années-lumière», qui «est responsable d'un fort effet de lentille gravitationnelle» sur le quasar RXJ1131-1231, également immatriculé QSO J1131-1231 (*), qui, lui, est situé à environ 6 milliards d'années-lumière».
Cette évaluation, qui «a de quoi surprendre», n'indique pas, en réalité, «la présence d'un très grand nombre d'exoplanètes autour des étoiles de cette galaxie», mais correspond à l'estimation du «nombre d'exoplanètes nomades», car ce sont les «effets de microlentilles concernant des raies d'un isotope du fer» qui ont, en fait été détectés «dans le domaine des rayons X à l'aide du télescope Chandra de la NASA».
Concrètement, «ces raies proviennent d'atomes qui sont très près de l'horizon des évènements du trou noir supermassif à l'origine du quasar RXJ1131-1231, bien que les exoplanètes qui produisent l'effet de microlentille gravitationnelle soient elles bien plus proches de nous car situées dans la galaxie qui s'interpose entre le quasar et la Voie lactée».
Cette étude a alors obtenu, à partir «des quelques évènements détectés» au cours de ces observations, «une statistique du nombre d'exoplanètes nomades», à l'instar de ce qui a été déjà fait pour notre Galaxie et, en fin de compte, l'examen de cette statistique peut laisser penser que la vie pourrait être un phénomène répandu dans le cosmos.
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) QSO J1131-1231
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Une étude, dont les résultats intitulés «Early Middle Palaeolithic culture in India around 385–172 ka reframes Out of Africa models» ont été publiés dans la revue Nature, rapporte la découverte en Inde de pierres taillées de 'type Levallois' (*), vieilles de 385000 ans (avec une fourchette de plus ou moins 64000 ans), qui repose la question de l’origine de ce type d'outils car les plus anciens connus jusqu'ici ont été retrouvés en Afrique et en Europe et datent plutôt d’environ 300000 ans.
Rappelons tout d'abord que les pierres taillées de type Levallois, qui ont été «nommées d’après la ville des Hauts-de-Seine où elles ont d’abord été retrouvées, au XIXe siècle», sont «caractérisées par un mode de débitage bien plus complexe que celui qui a auparavant donné naissance aux bifaces acheuléens».
Concrètement, au Paléolithique «l'industrie lithique acheuléenne, documentée à partir de 1,7 million d’années en Afrique de l’Est, et à 600 000 ans environ en Europe», qui «est attribuée à des espèces du genre Homo (comme erectus) plus anciennes que la nôtre, sorties d’Afrique bien plus tôt», précède «partout celle du Levallois, généralement considérée comme une invention d’Homo sapiens».
Cet enchaînement s'observe sur le site d’Attirampakkam, près de Madras, puisqu'en 2011 a été annoncée «la découverte de bifaces acheuléens vieux de 1,5 million d’années, lors de fouilles conduites entre 1999 et 2009» et que cette étude a mis en évidence «une inflexion dans les objets produits» de sorte que le passage à la technologie Levallois serait «intervenu il y 385000 ans et se serait poursuivi jusqu’à 172000 ans». Ensuite, «les bifaces ont laissé place à des outils plus petits, avant que le site ne soit abandonné, il y a environ 74000 ans (peut-être en lien avec l’éruption massive du volcan Toba, à Sumatra)».
Comme «aucun fossile n’a été trouvé sur place», on ne peut pas dire qui s’est mis à tailler ces pierres à la façon Levallois. Alors que les modèles de type 'out of Africa' «postulent que la technique Levallois se serait répandue sur la planète à la faveur de la sortie d’Afrique de notre espèce, Homo sapiens, cette découverte peut aussi plaider en faveur de l'invention indépendante de la technique Levallois dans diverses régions du monde, par des espèces également diverses.
Pour le moment, le débat n'est pas tranché, d'autant plus que, si on pensait jusqu'à récemment que la sortie d'Afrique d'Homo sapiens «était intervenue il y a quelque 120000 ans», deux nouvelles découvertes «ouvrent la possibilité qu’elle ait été beaucoup plus ancienne» puisque d'une part «des Homo sapiens de 315000 ans retrouvés au Maroc ont considérablement 'vieilli' notre espèce» et que «la présence d’un de ses représentants en Israël il y a 180000 ans» a «repoussé dans le temps nos velléités d’expansion territoriale».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Une étude, dont les résultats intitulés «Revisiting Stephan's Quintet with deep optical images» sont publiés dans la revue MNRAS, apporte, grâce à une image multi-couleur extrêmement profonde du Télescope Canada-France-Hawaii (CFHT), une nouvelle lumière sur la manière dont s'est formé le Quintette de Stephan (*), un groupe célèbre de 5 galaxies en cours de collision désigné par le nom de l'astronome français Édouard Stephan (**) qui l'a observé pour la première fois.
En fait, au départ, «l'image complète grand champ, capturée par la caméra MegaCam de 380 Mpx, et centrée sur la galaxie spirale proche NGC 7331 (***), était initialement destinée à illustrer l'édition 2018 du calendrier du CFHT», mais, parmi le «grand nombre de structures galactiques et extragalactiques, certaines étendues et de très faibles brillances de surface», elle a permis d'en apprendre plus sur le Quintette de Stephan présent dans ce champ mais bien plus distant à l'arrière plan de NGC 7331.
Rappelons ici que le Quintette de Stephan est un groupe compact de 5 galaxies spirales et elliptiques (en excluant une spirale, en apparence liée au système, mais bien située à l'avant plan, à la même distance que la galaxie massive NGC 7331), qui a été immortalisé par le télescope spatial Hubble avec une image devenue iconique».
Ce groupe sert ainsi «de prototype aux astrophysiciens pour étudier l'évolution collective des galaxies, soumises à toutes sortes de processus: interactions et collisions lentes, formant de multiples queues dites de marée, choc galactique à grande vitesse, balayage du gaz, flambée de formation stellaire et d'amas intergalactique», car, au bout du compte, «ce phénomène de cannibalisme galactique généralisé devrait aboutir à la formation d'une galaxie elliptique géante».
En raison de ces spécificités, «le Quintette de Stephan a été l'objet d'un grand nombre d'études basées sur les observations multi-longueur d'onde mais aussi sur les simulations numériques». Cependant, «la détection par le CFHT d'un halo rouge formé de vieilles étoiles et centré sur une galaxie qu'on pensait inerte ou récemment arrivée, la galaxie elliptique NGC 7317» (****), contredit cette supposition, car elle implique que NGC 7317 «interagit depuis très longtemps avec les autres membres du groupe».
De ce fait, le Quintette de Stephan apparaît «bien plus âgé qu'on ne l'imaginait» et les modèles de formation et d'évolution de ce système très médiatisé doivent être révisés.
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(**) Édouard Stephan
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(***) NGC 7331
(****) NGC 7317
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Une étude, dont les résultats intitulés «Male-specific IL-33 expression regulates sex-dimorphic EAE susceptibility» ont été publiés dans la revue PNAS, révèle que la production de testostérone, l'hormone sexuelle des mâles, les protège contre la sclérose en plaques, une maladie auto-immune dont trois quarts des personnes atteintes sont des femmes, le plus souvent jeunes.
Pour comprendre pourquoi les maladies auto-immunes touchent davantage les femmes que les hommes, cette étude s'est focalisée sur les mâles et les facteurs biologiques qui les protègent, plutôt que de tenter «d'isoler des facteurs favorisant l'apparition de la maladie préférentiellement chez les sujets femelles» comme la plupart des études le faisait jusqu'à présent.
La méthode suivie ici a été d'induire «génétiquement les symptômes équivalents à la sclérose en plaques humaine chez des souris femelles», puis de les faire disparaître «en les traitant avec la protéine IL-33, normalement produite par une voie métabolique amorcée par la testostérone».
Rappelons ici que la sclérose en plaques, dont «les symptômes sont des problèmes moteurs et des déficits cognitifs», est «une maladie inflammatoire qui attaque le système nerveux central, détruisant la myéline, une gaine entourant et protégeant les fibres nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière».
La découverte que la production de testostérone protège les hommes contre la sclérose en plaques est conforme à l'observation que les hommes sont touchés plus tard dans la vie que les femmes: en effet, souvent avec l'âge il y a «une réduction des niveaux de testostérone liée au vieillissement».
Pour le moment, «des essais cliniques sur des hommes atteints de sclérose ont déjà prouvé l’efficacité partielle d’un traitement à la testostérone». Cependant pour pouvoir en faire une thérapie viable, il faut trouver comment «outrepasser les multiples effets secondaires néfastes dus à la testostérone».
Aujourd'hui, «la plupart des thérapies actuelles mises au point contre la sclérose en plaques agissent en neutralisant le système immunitaire, au dépend des malades qui deviennent alors vulnérables aux infections», ce qui n'est pas idéal non plus. Cette étude pourrait donc aboutir, si des améliorations du traitement à la testostérone sont trouvées, à une classe entièrement nouvelle de thérapie contre la sclérose en plaques».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Anxiety Cells in a Hippocampal-Hypothalamic Circuit» ont été publiés dans la revue Neuron, révèle que des neurones responsables de l'anxiété ont été trouvés dans le cerveau: plus précisément, ces cellules ont été découvertes dans l'hippocampe de souris.
Rappelons tout d'abord que «l'hippocampe est une région du cerveau importante pour la construction de la mémoire mais aussi des émotions». Cette étude rapporte que, «lorsque les souris se trouvaient dans des situations anxiogènes», l'activation de certaines cellules de l'hippocampe a été observée; Ces 'neurones de l'anxiété' «étaient connectés à des régions de l'hypothalamus, une zone qui stimule le comportement d'évitement chez les animaux».
L'optogénétique, «une méthode qui consiste à contrôler des messages nerveux grâce à des rayons de lumière» a été utilisée «pour comprendre la fonction de ces projections nerveuses entre hippocampe et hypothalamus»: il est ainsi apparu qu'en supprimant cette voie nerveuse de l'anxiété «les souris semblaient plus à l'aise dans des environnements qui, habituellement, génèrent du stress. À l'inverse, si ces connexions nerveuses étaient stimulées par optogénétique, les souris devenaient anxieuses.
Cela signifie que cette voie neuronale entre hippocampe et hypothalamus, qui ne passe pas par le cerveau supérieur, permet aux animaux de répondre à une situation anxiogène. En conséquence, cette découverte, qui pourrait aider à comprendre les troubles de l'anxiété chez les humains, fournit une nouvelle piste pour imaginer des thérapies.
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