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Une étude, dont les résultats intitulés «Diverging seasonal extremes for ocean acidification during the twenty-first century» ont été publiés dans la revue Nature Climate Change, révèle que d'ici la fin du siècle les variations saisonnières de l'acidité des océans (pH) seront plus marquées qu'aujourd'hui, pouvant même être multipliées par deux.
Plus précisément, «neuf modèles climatiques globaux, dont deux français, établissent que les variations d’acidité entre été et hiver devraient augmenter dans toutes les régions océaniques au cours du siècle à venir»: ainsi, «dans les régions tropicales et subtropicales, les organismes marins sont exposés pendant l’été à un surcroît d'acidité associé à la hausse estivale des températures», tandis que «dans les régions océaniques plus froides, les variations sont inversées, les mécanismes dominants étant la photosynthèse l’été (puits de CO2) et la dégradation de la matière organique l’hiver (source de CO2)».
Cette étude a confronté les simulations réalisées des variations saisonnières de l’acidité de l’océan «aux mesures des fluctuations quotidiennes (jour-nuit) de pH d’un réservoir d’eau de mer représentatif». Pour cette confrontation, ont été exploités «des mesures de pH effectuées en continu sur deux sites marins voisins de la baie de Naples, l’un représentant l’océan actuel et l'autre celui attendu en 2100, le bouillonnement volcanique y augmentant localement le CO2 dissous». Il est alors apparu que «la différence jour-nuit de l'acidité du site perturbé est environ le double de celle du site de référence, en accord avec les simulations».
En outre, ces modèles ont «permis de réaliser des projections sur un indicateur de 'calcification', le processus par lequel les coraux et les organismes à coquille produisent leur matériel squelettique. Alors que, jusqu'ici, on estimait que «cette variabilité saisonnière favorisait la capacité d’adaptation des organismes aux changements à plus long terme, notamment la hausse de l’acidité causée par l’augmentation du CO2 dissous, associée au réchauffement climatique», les projections réalisées montrent que les conditions estivales pourraient finalement devenir moins propices à la formation des coraux et des coquilles carbonatées dans la majeure partie des océans». En raison de ces éléments, la saisonnalité du pH devra désormais être mieux prise en compte dans les modèles climatiques.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Lytic xylan oxidases from wood-decay fungi unlock biomass degradation» ont été publiés dans la revue Nature Chemical Biology, a permis de découvrir une nouvelle famille d'enzymes produite par des champignons dégradeurs de bois, qui est capable de faciliter la dégradation du xylane, un polysaccharide des parois végétales particulièrement récalcitrant à la dégradation enzymatique, ce qui rendait jusqu'ici la production de biocarburants trop coûteuse.
Rappelons tout d'abord que «les parois des cellules des végétaux sont constituées d'une matière appelée lignocellulose» (*) et que cette biomasse lignocellulosique est potentiellement «une ressource abondante pour le développement de procédés de bioraffineries». Cependant, «les procédés de valorisation de cette bio-ressource sont limités par sa résistance à la dégradation enzymatique».
Comme «dans la nature certains champignons filamenteux décomposent efficacement le bois grâce à un arsenal enzymatique complexe et varié», l'étude ici présentée s'est focalisée «sur les stratégies enzymatiques que ces champignons ont développées».
Plus précisément, entre 2007 et 2010, «des souches du genre Pycnoporus, qui se développent sur le bois et s’en nourrissent» ont été collectés en Guyane française et, depuis 2014, «une souche du champignon de la pourriture blanche, Pycnoporus coccineus, identifiée comme un dégradeur efficace du bois» dont le génome a été séquencé, a donné lieu à l'analyse de la fonction «de ses différentes enzymes, produites lorsque le champignon colonise le bois».
Au bout du compte, l'identification de «la fonction biologique d’une enzyme jusqu’alors inconnue» a permis «de constituer une nouvelle et 4ème famille enzymatique dans le groupe des LPMO (lytic polysaccharides monooxygenases) fongiques». Il est apparu que «cette protéine dégrade spécifiquement le xylane qui recouvre les fibres de cellulose du bois et qui est résistant aux hydrolases classiques» et il a été constaté à la suite de «la comparaison de plusieurs centaines de génomes fongiques connus» que «cette nouvelle famille d’enzymes est uniquement présente chez les champignons dégradeurs de bois».
En conséquence, cette nouvelle classe d’enzymes présente «d'un point de vue biotechnologique» un intérêt majeur «pour des procédés de production de biocarburants», puisque «les essais menés sur la dégradation du pin et du peuplier montrent que son utilisation peut pratiquement doubler l'efficacité de la transformation de la cellulose du bois en glucose, par rapport à l’action des cellulases employées classiquement par l’industrie».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Lignocellulose
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